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Ma'arif-e-Mathnawi
By: Shaikh ul Arab wal Ajam Hazrat Maulana Shah Hakeem Muhammad Akhtar Saheb (ra)
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Book: Ma'arif-e-Mathnawi
32. RECIT DU ROI SULTAN IBRAHIM BIN ADHAM (R.A)

C’est cette passion d'amour divine qui poussa Ibrahim Bin Adham (r.a) à abandonner le Sultanat de Balkh, de sorte qu'il se dévoua à l'adoration de son Bien-aimé, qui lui accorda le Royaume intérieur.

"Est-ce le Royaume du cœur préférable ?

Ou le Royaume éphémère de Balkh ?"

Il y a deux méthodes pour atteindre Allah et la confirmation est faite dans le Coran :

1. "Allah choisit pour Lui qui il veut"

En d'autres mots, Allah attire vers Lui ceux qui Lui plaisent.

Cela s'appelle la méthode de l'attraction (jazb).

"Et Il guide ceux qui reviennent à Lui".

Ceux dont l'attention est dirigée vers Lui.

C'est la méthode de la voie (sulook) ou cheminement vers Dieu.

"Sulook" est un acte volontaire, alors que "jazb" est un acte involontaire.

Une personne peut adopter la méthode du "Sulook", mais généralement, toute personne qui suit la voie du "Sulook" (effort volontaire) subit automatiquement l'attraction d'Allah "jazb" comme récompense des rigueurs spirituelles qu'il observe, parce que sans la générosité d'Allah, personne n'est assuré du succès.

Et dans les deux cas "jazb" et "sulook", ce n'est que par la faveur d'Allah qu'il est possible d'atteindre les objectifs nécessaires au progrès du cœur.

"Une infime parcelle de faveur Bienveillante d'Allah

Est plus fertile que des milliers d'efforts de soumission".

Donc, quand la Miséricorde et la Grâce d'Allah furent attribués à Ibrahim Bin Adham (r.a), sans s'être engagé dans des épreuves spirituelles, le roi de Balkh fut couronné de succès. Il renonça au royaume de Balkh, mais hérita d'un Royaume intérieur incomparable aux cieux et à la terre. En fait, tous les trésors des cieux et de tout l'univers devenaient sans valeur.

Le roi ne pensait pas qu'en abandonnant les terres fertiles et les jardins de son Royaume, il allait contempler l'éruption de cette vraie passion d'Amour pour son Seigneur.

Dès le début, il ne pouvait s'imaginer comment des joyaux précieux, prendraient la place des cailloux sans valeur, et comment un buisson épineux céderait la place, à un jardin de fleurs. C'est ce qui arrive à quelqu'un, lorsque le bonheur lui est destiné.

"Ecoutez, cher ami, quand l'heure du bonheur sonne,

Elle nous annonce également les instants d'opportunité".

- Un soir, Hazrat Ibrahim Bin Adham (r.a) était couché, à l'étage supérieur de son palais, quand, tout à coup, il ressentit une secousse à sa jambe. Il fut surpris et se demandait qui pouvait donc oser pénétrer les appartements du roi?

- Il interpella! "Et vous intrus, qui êtes-vous ?"

C'était une délégation d'anges sous forme humaine, qui était envoyée par Allah pour réveiller un cœur en léthargie.

- Ces êtres répondirent :

Nous cherchons notre chameau égaré.

- Le Roi répliqua :

Je suis très étonné que vous cherchiez votre animal à l'étage supérieur de mon palais!

Ils répondirent. Nous sommes davantage étonnés que vous souhaitiez trouver Allah dans un environnement de faste et de confort."

Ils lui firent cette remarque:

_Comment se fait-il, que vous vous efforcez de rencontrer Allah en vous tenant sur votre trône ?

Après avoir dit cela, ces êtres de l'invisible disparurent, mais ils avaient produit un tel impact au cœur du Roi que son cœur devenait réfractaire à son Royaume et à son règne.

- Mawlana Roumi (rha) conseille :

O! Gens ! Comme Ibrahim Adham, dites adieu à votre royaume, afin que vous puissiez vous aussi conquérir le royaume intérieur !

Le résultat conséquent fut que Ibrahim bin Adham (rah) renonça à son Royaume et aux plaisirs mondains.

L'auteur du "Qasida-é-Burda" mentionne :

"Et la nuit, quand la pensée de mon Bien-aimé m'envahit,

Le sommeil s'envole,

Et tous les plaisirs deviennent tristesse, chagrin, et peine".

Alors dans la dernière partie de la nuit, le roi se réveilla, et s'enveloppant d'une couverture, sortit de son palais pour s'en aller de son pays. Un soupir ardent, "aah"! Comme un cri éperdu de nostalgie et d'amour, s'échappa de son cœur, pulvérisant les murs de son royaume, qui le gardait prisonnier. Et cette frénésie lui souleva les voiles de l'esprit.

"Quand il émit un soupir, sa prison disparut.

Et quand l'ivresse s'empara de lui, ses sens s'enfuirent."

Après avoir quitté Balkh, Ibrahim Bin Adham (rha) se dirigea vers le désert de Nishapur, s'adonnant au "zikr" et exprimant sa passion par des soupirs puissants venant de la douleur des vrais amoureux.

"Oh! Bien-aimé, ces soupirs enivrés,

Me rendent tellement heureux.

Et jusqu'au dernier des jours,

C'est tout ce que je désire.

Et de grâce! Ne me prive pas de ton amour.

Que ma passion, dans ton souvenir,

Soit mon unique préoccupation.

Et que celui qui a goûté au plaisir de l'union !

Ne subisse point le châtiment de la séparation !

Le souvenir du vrai, est la nourriture de l'âme,

Et il est un baume, pour le cœur malade d'amour.

*

Pendant dix ans, Ibrahim bin Adham (rha) demeura dans le désert de Nishapur, comme un fol ivre, se consacrant entièrement à l'adoration.

- Dans le Mathnawi en ourdou, j'ai raconté l'anecdote ainsi :

"Ecoutez l'histoire d'Ibrahim bin Adham,

Eh! Mes amis ! C'était le Sultan de Balkh.

Quand la vraie passion s'empara de son cœur,

Le sultanat lui parut comme un fardeau.

Il renonça au Royaume, et au faste.

Et emprunta la voie menant au désert,

Poussant des soupirs brûlants de nostalgie,

S'adonnant au polissage de son cœur.

Pendant dix ans, captivé par son Seigneur.

La vraie passion brillait en lui nuit et jour.

Dans la cave de Nicha, cette âme pure

Invoquait sans se lasser, le nom d'Allah.

Il se mit à porter le froc de derviche.

Le roi de Balkh demeurait sans logis.

Pour avoir laissé royaume et royauté,

Abandonnant conforts et facilités.

Il se confia uniquement à Allah.

Et se détournant de toute autre chose.

L'amour d'Allah n'est pas facile oh!

L'amour d'Allah n'est pas gratuit oh Amis !

Comment l'amour peut-il, tenir compte du blâme?

Car l'Amour vrai, n'a nul souci de la mort.

Les sentiers de l'Amour sont pleins d'embûches.

Par ici le cœur et l'âme sont en sang.

Ah! Le prix de l'Amour est très élevé.

Ah! L'Amour demande, sacrifices et temps.

Dans cette mer, roule des vagues de sang.

Ce n'est pas la voie de ceux qui sont lâches.

Car l'amour n'a que faire de l'humiliation,

Ni de la gloire, ni de la réputation.

Cette passion est leur seule nourriture.

C'est la fraîcheur pour les cœurs des véridiques.

Voilà ce corps de roi sous le froc du derviche.

Faste royal se perdit sous le manteau du pauvre.

Quand le cœur du Roi de Balkh fut purifié !

Son appel au divin fut plein de frénésie.

Familier lui fut le goût de la pauvreté,

Du rang royal, il passa au rang de gnostique.

Akhtar

- Une question se pose :

-Ibrahim Bin Adham (rha), pour l'amour d'Allah, d'abandonner le trône de Balkh, était-ce donc une absurdité ?

- La réponse est non.

- Il n'était point insensé, car le Royaume de Balkh de même que tous les Royaumes de ce monde, n'ont aucune réalité, dans la direction vers Allah.

L'amoureux sincère d'Allah énonce :

Oh! Allah, Vous avez établi votre grandeur

Qui incarne les deux mondes.

Si en échange des deux mondes, on vous obtient,

Le prix, à coté de Ton Etre, n'est rien.

Cette vie, quand elle est offerte, à qui même elle appartient,

Il n'y a en cela, rien d'extraordinaire.

Et mourir en martyr en signe de Ton Amour,

Est meilleur que de vivre mille vies.

Et nombreux sont les Royaumes à sacrifier pour Ta servitude".

Donc, nous concluons que l'amour d'Allah n'a pas de prix.

L'Envoyé d'Allah (saw) avait dit :

"En vérité, le prix des faveurs d'Allah est très élevé".

Quand le cœur goûte et ressent l'infime manifestation de la douceur de l'amour d'Allah, alors sa propre vie chérie est vidée de toute autre valeur.

"Si la manifestation d'amour pour le Réel Bien-aimé est ressenti alors, vous serez disposé à sacrifier votre vie même pour satisfaire l'éruption de ces désirs brûlants de cette passion démesurée.

Oh! Gens, si le cœur goûte à la vision de la splendeur et de la proximité d'Allah,

Tous les plaisirs de l'univers, vous paraîtront alors sans saveur".

Ainsi, Ibrahim Bin Adham (rha) en sacrifiant le royaume mondain de Balkh, a vécu, dans la contemplation constante du royaume intérieur, qui lui fit déclarer :

" Aux amoureux des royaumes de ce monde, réjouissez-vous,

Bientôt le terme du royaume et de la royauté de ce monde arrive.

Et, voilà! Que je vie au royaume éternel de l'Amour,

Ainsi, ma vie et le Royaume de L'Amour,

Tous deux s'en vont auprès d'Allah.

- Maintenant, si on obtient un Royaume éternel, en sacrifiant un petit royaume de ce monde, y a-t-il dans cette séparation une peine pour l'intellect. De même, si un beau trésor se trouvait enfouit sous les fondations d'une maison, qui ressentirait de la peine, quand cette maison est rasée pour dégager le trésor?

- Chers amis, les trésors sont généralement enfouis dans des lieux en ruine. Donc, que l'ego soit neutralisé, et que toutes ses mauvaises influences soient détruites, afin de parvenir aux vrais trésors!

En d'autres termes, les convoitises passionnées et illicites de la chair et de l'ego devront être réprimées et non pas nourries, de sorte qu'à la suppression de ces désirs égoïstes et sensuels, et en menant une vie de piété, tous les fondements de la sensualité et de l'ego seront en ruines, et ce sera l'atteinte de la proximité d'Allah, qui est la vraie contemplation et l'acquisition du vrai trésor.

L'immense plaisir que prenait Ibrahim Bin Adham (Qu'Allah lui fasse miséricorde) à travers le zikr, sur les berges des rivières et dans le désert, est une chose que lui seul peut décrire.

" Ah! Pour mes soupirs,Nul ami que le ciel !

Et nul autre qu'Allah ne connaît les secrets".

Et pour les amants, il n'y a rien de mieux qui existe que de vivre cette étape en compagnie de son bien-aimé, en lui chantant des odes sacrées. Comme Ibrahim Bin Adham (rha) avait choisi la solitude pour lui-même, il s'occupait à se souvenir de son Seigneur, quoique envahi des bruits du désert. Les meilleurs endroits pour les Amoureux d'Allah sont ceux, où Allah seul est informé de leur communion avec Lui.

"Ô! Bien-aimé, le meilleur endroit

dans les deux mondes,

est là où je peux me prosterner à tes pieds !

Et où il est possible de s'entretenir avec Toi,

Dans l'intimité, des propos de l'amour ".

- Le même thème est abordé par Khwaja Madjzoob (rha)

Je désire être là, où personne ne se trouve.

Etre seul, de m'asseoir, et me souvenir de Lui éperdument,

Vivre sous un ciel marqué par l'emblème des amants,

Vivre sur une terre peuplée de cœurs broyés par l'Amour".

Les esprits des amants sont enivrés par le souvenir du nom de leur Bien-aimé.

Mawlana Kandhlawi (rha) dans son "khaatam-é-Mathnawi" relate :

"Oh! Allah quand je cite Ton nom,

Je ressens un délice tellement sucré,

Qu'il me semble que des rivières de miel !

S'écoulent de chaque poil de mon corps".

C'est ce plaisir extatique qui cause l'abandon de la royauté, où

Saadi Shirazi (r.a) l'exprime de cette façon :

"La pensée du Bien-aimé rend les Amants complètement inconscients de leur propre existence.

Et le souvenir du Bien-aimé les rend inconscient de toute autre existence.

Pour se souvenir de l'Authentique,

Ils ont recours à la solitude, se détachant de la création.

Tant absorbés ils sont, par l'amour du Vrai,

Qu'aucune attention n'est prêtée aux choses de ce monde,

Puisqu'ils sont les amants exclusifs du Vrai".

- Ainsi la plus grande faveur que reçut le Sultan Ibrahim Bin Adham (rha) fut la proximité d'Allah, et c'est cette intimité qui l'enivrait d'amour, le rendant détaché des autres mondes.

“De la vie de sultan, il passa à la vie de gnostique".

Mawlana Roumi (rha) dit :

“Si un laps de temps est vécu dans l'intimité de l'Aimé,

Vous serez prêts à investir votre vie précieuse,

Dans toutes sortes d'endurances et efforts,

Pour l'acquisition de la satisfaction du Bien-aimé".

- Et vous vous accrocherez au service du véritable serviteur amoureux, en lui faisant des requêtes sans relâche, lui priant ainsi:

"Faites que s'enflamme dans mon cœur,

Ce feu de l'Amour Véritable!"

Par la contemplation dans proximité d'Allah,

L'univers et tous ses plaisirs deviennent dérisoires.

Et quand le Vrai Sultan brandit l'étendard de Sa Gloire,

Tout l'univers sombre au néant".

En d'autres mots, Dans le cœur où se manifeste la gloire et la splendeur d'Allah le Très-haut, tout l'univers et tout ce qui est connexe auront peu de valeur. Dans le cœur où Allah accorde sa grâce spéciale, alors Il imprime la certitude que ce monde est éphémère, et, cette perception intérieure facilitera son engagement dans la lutte qu'il doit mener, et par cela l'établissement du lien avec Allah et l'atteinte de la proximité sera agrée.

Les principes établis par Allah, exige qu'une personne doive se conformer d'abord à des efforts spirituels soutenus, pour jouir du plaisir du retour à Allah (wousoul)". Mais, parfois, Il renverse le procédé en attirant, vers Lui, le serviteur insouciant (par le Jazb). Cela se voit quand le serviteur éprouve, en son for intérieur, une attraction et un sentiment d'intimité et d'amour vers Allah. C'est là l'effet initial du "Jazb" qui s'opère, et par suite duquel se crée une disposition déterminée pour endurer les difficultés se trouvant sur cette voie spirituelle et pour pouvoir apprécier les plaisirs de la dévotion dans l'adoration.

Voilà ce qui est arrivé à Hazrat Ibrahim Bin Adham (rha)

- Ayant été ravi par cette attraction, il n'y avait dans son cœur

aucune estime pour le trône et la royauté. Les amis d'Allah ressentent cette proximité dans leur for intérieur et à travers cette grande faveur, ils sont détachés des biens de ce monde. Demandez à ces sages serviteurs d'Allah, à propos des plaisirs extatiques qu'ils ressentent en eux-mêmes.

- Un sage dit :

"Oh ! Gens, ne me jugez pas

Par les apparences de mes souffrances physiques

Ou par le teint pâle de mon visage,

Et de penser par cela, que je suis affligé et souffrant.

Oui, je possède un corps faible,

Mais par cette faveur d'Allah,

Aucune puissance au monde,

Ne peut me détourner de la voie de la constance.

Les élus d'Allah, quoique, extérieurement, ils affichent un état de misère avec des cheveux hirsutes, cependant, en ce qui concerne leur cheminement spirituel, ils devancent de loin des centaines de milliers d'autres humains.

Mawlana Roumi (rha) cite les propos d'Allah :

"Oh ! Gens, sachez et écoutez attentivement!

Ces personnes vêtues de guenilles, sont mes serviteurs particuliers.

Même si leurs mines paraissent tristes et affligées,

Ils sont supérieurs à des milliers d'autres personnes".

La raison de cette supériorité est que, cette poussière de laquelle ils sont issus, ont pris une valeur exceptionnelle par les bénédictions résultant du "contact qu'ils entretiennent avec Allah" c'est pourquoi la poussière de leurs corps est beaucoup plus précieuse et chérie par Allah le Très-haut, que celle de milliers d'autres personnes désobéissantes et négligentes. A part cela, le corps ne vaut guère mieux.

- C'est semblable à une bouteille ou à un verre qui coûte à peine une roupie ou deux. Mais s'il est rempli de parfum de bonne qualité, il serait aussi précieux que la qualité de ce parfum contenue. Il pourrait même valoir, des centaines de milliers de roupies. La valeur de la bouteille dépend de la qualité de parfum qu'elle contient. Le cas de notre corps est similaire. Sa valeur s'accroît moyennant l'intensité de ce "contact avec Allah". C'est pour cette raison toute particulière, que l'endroit, où l'Envoyé d'Allah (saw) est enterré, est en vertu? supérieur au "Trône (Arsh)" et au "Piedestal (Kursi)". De même, les corps des athées et des croyants sont faits de terre. Tous les deux renferment les quatre mêmes éléments. Mais la différence entre les deux corps, c'est que l'un n'est simplement qu'un assemblage de terre alors que l'autre recouvre le précieux contact avec Allah, l'un n'est qu'une bouteille ou un verre, alors que l'autre est un verre au parfum exquis.

"Ainsi Allah a acheté (des croyants) leur personne et leur bien."

[Al-Quran : Surah At-Tawbah]

D'autre part, les corps des incrédules seront, en permanence, brûlés en enfer et ils seront à jamais, interdits de regarder le visage d'Allah.

"Même derrière un rideau il leur sera interdit"(de contempler Allah ce jour-là)

[Al-Quran]

L'annonce de ce châtiment est une preuve de l'influence particulière de l'amour d'Allah, comme étant Le Bien-aimé.

Comparez donc cela aux gouvernants de ce monde:

De l'origine de ce monde à nos jours, aucun souverain n'a donné un tel verdict de condamnation, notamment, le malfaiteur sera interdit de regarder le juge ou le dirigeant. Là, Allah déclare aux incrédules. "Vous n'êtes pas digne que Je vous accorde l'honneur de Me contempler le visage". L'emphase est mise sur le mot "Kallaa"- c'est-à-dire, "Non ! Jamais !". Ensuite Il fait mention de Sa propre Seigneurie (Rububiyyah) qui est la cause (illa) du "Mehbubiyyah" (Attachement).

- C'est ce qu'Allah m'a exposé par Sa Faveur. Donc, le corps de l'homme, qui n'est pas parvenu à la proximité d'Allah ou au contact avec Lui, sera exclu de "Ah'sani Taqweem" (la meilleure des constitutions) et sera descendu à "Asfala Saafileen" (le plus bas des bas) ; Ce qui, aux yeux d'Allah, est pire qu'une bouteille d'urine.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

- Ne prenez pas pour une lampe ce cœur, où la lumière d'Allah n'y réside pas, en raison de l'amour mondain et de la négligence, c'est une bouteille remplie d'urine".

- Donc il n'est pas juste de concevoir un cœur insouciant comme étant une lampe, et d’en faire des éloges. Le corps de celui qui possède la lumière"Noor" est meilleur que des milliers de corps aux cœurs négligents ou insouciants. Les serviteurs reconnus d'Allah sont exempts de cet amour mondain mais sont esclaves de Son Amour.

- A ce stade, on devrait saisir la signification du mot "Dunya" (création). Toute chose qui détourne son attention d'Allah est "Dunya" (Creation). Si un gouvernement est détourné d'Allah par son règne, alors les deux, gouvernement et règne, sont "Dunya". Si le fait d'être pauvre vous distrait d'Allah, une telle pauvreté est aussi "Dunya". Il est loisible à une personne d'être un dirigeant ou un gouvernant tout en étant encore droit et religieux et il est aussi possible à quelqu'un d'être pauvre, et en même temps non religieux. De là, nous déduisons que la personne, qui se détourne des commandements d'Allah, est une personne mondaine, quoiqu'il soit pauvre ou démuni. D'autre part, si un Roi, malgré le fait qu'il gouverne un Royaume, il exécute les ordres d'Allah, est un "Wali1" et certainement pas, une personne mondaine.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

"Vraiment, "dunya" signifie "être négligent des ordres d'Allah. Ce n'est pas le nom pour enfant, femme, richesse et possession".

L'exemple de la "création (dunya)" est identique à l'eau. Un bateau y navigue. Aussi longtemps que l'eau se trouve à l'extérieur et sous le navire, elle permet au navire de se déplacer. Mais quand l'eau pénètre à l'intérieur du navire, alors elle pourrait être la cause de l’engloutissement du navire et de sa ruine.

Pareillement, si le "dunya" reste à l'extérieur du cœur, comme dans le cas où l'amour d'Allah s'élèverait au-dessus de l'amour de la richesse, des enfants, des femmes ainsi que toutes les relations qu'on peut avoir avec la création, alors ce "dunya" n'est pas néfaste, au contraire, c'est un tremplin pour gagner le plaisir d'Allah et sa proximité. Mais quand ce "dunya" a séduit le cœur, et que la passion pour les choses mondaines supplante l'amour d'Allah, alors ce "dunya" cet attachement à la création précipite le cœur vers la destruction et le malheur, car Allah a créé le cœur uniquement pour lui.

Dans un Hadice “Qroudsi” (paroles d'Allah par la langue du prophète), Allah dit :

"Les cieux et les terres ne peuvent me contenir

Mais je viens dans le coeur de mon serviteur comme un invité".

Ainsi, le cœur est pareil à Palais Royal qui est réservé au véritable Roi des Rois et pour personne d'autre. Donc, si quelqu'un autorise un éboueur ou un bandit d'habiter un Palais Royal, alors on commettrait une grande injustice et le coupable mérite punition. Par conséquent, une personne devrait évacuer ce malheureux "dunya" de son cœur et ne pas le permettre d'y entrer. Maintenant comment reconnaître que la passion pour les plaisirs de la création est entrée dans le cœur ou non.

- Voici un exemple de confirmation:

- Si une personne, à tout instant, est occupée à se préparer pour l'au-delà et qu'il soumet chaque nécessité personnelle aux régles de la Shariat, alors vous pouvez déduire que le "dunya" se trouve à l'extérieur de son cœur et que son cœur est blanchi de l'attachement au "dunya". Pour lui, le "dunya" représente un moyen de bénédictions et un moyen en vue d'atteindre la véritable vie éternelle.

Mais, si pour l'amour de sa femme et de ses enfants, un homme bafoue les lois de la shariat, et ne fait aucune différence entre illicite et licite, ne fait pas de préparatifs pour l'au-delà, mais qui est obsédé à acquérir la richesse, alors vous pouvez conclure que ce "dunya" est entré dans son cœur, et c'est ce "dunya" qui est la cause du malheur et de la destruction de son cœur.

- Hazrat Khwaja Majzoob (rha) Saheb conseille :

"En gagnant le monde, contrôlez votre désir.

Mettez la spiritualité au-dessus de lui".

- L'apparence extérieure des amis d'Allah leur donne des aspects misérables et affligés. Mais ils vivent en vérité un grand bonheur intérieur. La raison est qu'ils cultivent,dans leur for intérieur, un merveilleux jardin de proximité avec Allah. Cette fraîcheur et splendeur intérieure les rendent indépendants des parures extérieures. Quelles décorations et quels ornements, sont-ils nécessaires aux murs d'un jardin de roses ?

Si extérieurement je parais être un fou,

Mais ivre je le suis par cette ambroisie d'amour servi

Par cet échanson éternel ".

- L'amour d'Allah et Sa Pensée sont tellement empreints de douceur et d'ivresse que tous les biens et plaisirs de ce monde ne peuvent être comparables au souvenir d'Allah. Et celui à qui Allah a gratifié de Son Amour et Lui a accordé de goûter à la douceur de ce souvenir et de cette extase, eh bien! Demandez leur donc:

- Si de prononcer une seule fois le nom d'Allah il est plus délicieux que tous ce que les plaisirs de la création peuvent contenir oui ou non ?

"Interrogez Yahya du plaisir d'avoir la tête tranchée

Interrogez Zakariyya du plaisir de ce corps mutilé.

C'est à Ismaïl qu'on doit Interrogez du plaisir

Lorsqu'il posa sa tête pour être immolée.

- Les gens qui perçoivent l'aspect extérieur des choses sont inaptes à connaître ces sensations et ne peuvent avoir aucune idée concernant ces choses. Allah a jalousement tiré le rideau sur les faveurs spéciales accordées à ses serviteurs pieux, de sorte, que les ingrats et ceux qui n'ont aucune soif de cet amour, le vent même de cette faveur ne peut les parvenir.

- Sous leur apparence extérieure minable et sous leur état dépravé, se cache la grande faveur de ce "contact avec Allah".

- C'est une relation secrète entre l'esclave et le Maître, gardée cachée des autres.

- Le lien (Nisbat) de chaque serviteur d'Allah est différent.

- Les soupirs "Ah" de chaque amoureux sont uniques.

- Chacun chemine selon une méthode différente.

- C'est ainsi que nous constatons qu'un Wali (ami d'Allah) ne peut connaître les vécus d'un autre Wali. Les deux peuvent être de vrais Amoureux d'Allah mais chaque amoureux connaît un goût différent de ses soupirs.

"Ce soupir qui provient d'un autre cœur, n'est pas le mien.

Et cette douleur qui est dans mon cœur,

Personne d'autre ne la connaît".

- Quand le Sultan Ibrahim Bin Adham (r.a) vécut toute la plénitude de son "Nisbat" et de son contact avec Allah, quel en fut le résultat ?

- Il fut dépouillé de toute convoitise de l'âme concupiscente et se défit de toutes les parures.

- Où étaient donc passés le trône et la couronne?

- Maintenant, il se trouve au bord d'une rivière, en train de rapiécer sa couverture.

- Lorsqu’un jour le vizir du Royaume de Balkh passa par là.

- Le sultan raccommodait ses vêtements, en lambeaux, quand le ministre regardant le sultan pensa en son fort intérieur comme c’était un acte insensé.

Car après avoir abandonné le royaume mondain,

Il végétait comme un mendiant.

- Ibrahim perçut, par dévoilement que le Ministre était surpris de son état d'apparence pitoyable.

- De là, le Sultan manifesta les prodiges de son Royaume intérieur, de façon à ce que le vizir puisse réviser sa fausse conception de lui et afin qu'il puisse connaître les faveurs réservées et obtenues, à travers le contact établi avec Allah. Il jeta à l'eau son aiguille et invoqua à haute voix : "Oh ! Allah, restituez-moi mon aiguille". Tout de suite, des milliers de poissons remontèrent à la surface de la mer, avec chacun une aiguille en or à la bouche. Les poissons retirèrent leurs têtes de l'eau et disaient : Oh Sheikh! Acceptez ces aiguilles de la part d'Allah".

- Quand le vizir assista à ce prodige, il regretta amèrement la fausse conception qu'il avait entretenue; il avait honte et lança un "Ah" dans un soupir et dit :

- Hélas ! Les poissons sont au parfum du rang de ce Cheikh

Alors que moi, un humain, je l'ignore.

Je suis malheureux et perdu, alors que les poissons sont heureux de cette faveur".

- Le vizir fut en larmes et il pleura pendant bien longtemps. Mais ayant été en contact avec le Cheikh un court instant, une transformation totale se réalisa, et aussitôt à travers ce contact béni avec le Cheikh, son cœur déborda d'amour pour Allah.

- Voilà comment Allah a gardé sa grâce et la bénédiction qui en découle à travers la compagnie de ses serviteurs, qui font que les malheurs se transforment en bonheur.

- Dans un Hadice noble il est dit :

"Ceux qui s'asseyent en compagnie des amis d'Allah

Ne seront pas dépourvus et infortunés".

- Donc, à travers le regret, le chagrin et les pleurs, en un instant quel parcours a-t-il fait.

"Quand le cœur sanglote,

La quintessence de l'amour est infusée au cœur,

Et aucune maladie n'est pareille à cette maladie bénie.

Mais dans le cœur où ne se trouve pas l'amour d'Allah

Ce cœur ne peut pas être un cœur.

Merci pour cette douleur qui s'est établie en mon cœur

Peut être que mon cœur est un cœur Maintenant.

Quand le contact par le de cœur, est établi avec Allah,

Alors ce cœur mérite d'être appelé un cœur.

- Après que le sultan Ibrahim (rha) ait produit le miracle (karamat) en présence du vizir, il lui demanda:

"Ô Ami, lequel est le meilleur ? Ce Royaume du cœur ou le misérable et périssable Royaume de Balkh ?"

- J'ai exprimé la réponse en ces termes :

- Puis, demanda le Roi de Balkh :

Oh vizir! Lequel est le meilleur ?

Le Royaume du cœur ou le misérable Royaume de Balkh ?

De quel profit fut le Sultanat de Balkh ?

Maintenant que je jouis du confort de la vie.

Les affaires de l'état se révélèrent être un casse-tête.

Maintenant, dans l'indigence je suis roi de la terre et de la mer.

A travers l'extase du Zikr, Je suis ivre et heureux.

Je suis libéré des soucis et des ennuis,

L'humiliation de l'amour est devenue pour moi un honneur.

J'ai épousé la pauvreté et je suis devenu un Roi.

- Lorsque le vizir, grâce aux bénédictions du Roi de Balkh, fut admis au Royaume intérieur, il décida immédiatement de démissionner comme ministre et il choisit de se faire compagnon du Sultan dans le désert. Jusqu'à ce jour, et pendant toute sa vie, il avait été esclave de sa raison, mais finalement la conclusion fut à travers la passion et l'ivresse de l'amour d'Allah.

Eprouvée fut la raison mais rien de fertile ne se révéla.

M'étant mis dans la peau d'un fou, et le but fut atteint.

Et la folie s'avéra féconde et me porta au seuil de mon aimé

Je tombai follement amoureux et noyée fut la raison.

Oh ! Mon Aimé, l'appel en ivresse de ton nom

Remplit mon cœur de bonheur.

Je voudrais t'appeler ainsi toute l'éternité.

LECON:

Cette histoire nous enseigne que l'amour d'Allah et les faveurs de l'au-delà sont supérieures, préférables et plus grands que tous les bienfaits de ce monde et tout ce qu'il renferme.

- Et il nous a été démontré aussi que nous sommes conviés prestement à renoncer à l'amour de ce monde périssable.

Khwaja Madjzoob (r.a) dit :

"Ce monde n'est pas un lieu pour vivre de plaisir,

C'est un lieu où l'on tire des leçons,

Et non pas des jouissances.

- Cheikh Saadi Shirazi (r.a) conseille :

"Oh conscience! Si vous méditez profondément, vous arriverez à cette conclusion, qu’il vaut mieux de vivre une vie de pauvreté qu'une vie de richesse".

- Il est vrai qu'un jour, nous aurons à quitter ce monde et qu'après la mort, le pauvre et le Roi seront tous, égaux dans la tombe.

"Quand l'indien, le qraychaki, L'européen et l'africain arrivent à la tombe,

Tous revêtent la même couleur, tous se désagrègent en poussière.

Cette boisson, ce kebab et ce sucre proviennent tous de la même poussière,

Mais la poussière a prit différemment toutes les couleurs".

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