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Ma'arif-e-Mathnawi
By: Shaikh ul Arab wal Ajam Hazrat Maulana Shah Hakeem Muhammad Akhtar Saheb (ra)
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Book: Ma'arif-e-Mathnawi
45. RECIT DU HAZRAT JALAL-OUD-DIN ROUMI (R.A)

Mawlana Jalal-oud-deen Roumi (r.a) était un grand personnage de son époque et Allah lui a accordé la connaissance Divine. Il est né dans le pays de Balkh en l'an 604 A.H. Il avait comme ancêtre Sayyideena Abu Bakr Siddeeq (r.a) et fut le petit fils de Sultan Muhammad Khwarazim Shah (r.a). A l'âge de six ans, son père l'emmena un jour auprès du célèbre "Baba Farid-ud-deen Attar (rha)". Le sage Attar (rha) lui fit don d'un recueil de son Mathnawi Asraar-Naama"et dit a son père: " Ce garçon, un jour il enflammera le monde". Quelques années plus tard, Mawlana se rendit en Syrie à l'université "ul-uloom", dans le but de parfaire son éducation. Il demeurait à Damas sept années. Il étudia toutes les écoles de pensée (mazhab). Il acquit la science de la sémantique ou "Ilmul-Kalaam”, de la jurisprudence “Fiqh”, et ainsi la connaissance spécialisée relative aux divergences d’opinions, animant les diverses écoles de pensée. Il n’avait à ce moment aucune idée de la philosophie, de la sagesse, ni du Tassawwuf. Après avoir acquis ces sciences, il se consacra à l'enseignement, et à tenir des conférences . Cependant, Mawlana était prédestiné pour propager l'Amour Divin et la Connaissance Divine et ainsi le feu de l'Amour Divin s'était fixé en son cœur.

“L’initiation des Amoureux Divin,

Est dans le souvenir du Bien-aimé,

Dans des suppliques, et de soupirs brûlants,

Et non pas en lisant abondamment, chapitres et paragraphes.

Tout comme Abu Hanifa et Shafi’i on été façonnés pour le Fiqh (jurisprudence)

De même Roumi (r.a) a été fait pour initier à la voie de l'amour,

Pour les Amoureux Divins,

La beauté du Bien-aimé est le meilleur initiateur.

Quand un véritable lien est établi au cœur,

Alors sans étude et sans maître,

Nous verrons émaner dans notre cœur,

la lumière des sciences de la prophétie”.

Et cette cruche qui a le bonheur d'avoir ce lien avec l'océan, par rapport à elle la rivière "" et même les autres rivières peuvent s'assécher, mais cette petite cruche qui est en contact avec l'océan, ne peut être privée de l'eau de l'océan. De même, par bonheur, ce connaissant par Allah (Aarif billah) dont le cœur s’est attaché à Allah véritablement, obtient sa connaissance provenant d’Allah directement dans son cœur, alors que les grands savants de l’exotérisme en face d’eux trouvent la somme de leurs connaissances limitée.

Sur le même propos un homme sage Mawlana Muhammad Ahmad (rha) dit ainsi:

Si Allah le Très haut n’accorde pas à son serviteur,

les outils de la guidée, alors nul ne pourra obtenir la guidée!

L’amour d’Allah et cette vibration

Prend naissance dans le cœur,

Lorsque Allah attire ce cœur vers Lui.

En quelque sorte, nul ne peut prétendre,

Que cet état provient de sa propre volonté,

Mais plutôt que cette douleur d'aimer,

Provient de la grâce de l’attraction divine (djazb).

Mawlana Roumi (rha) avait commencé à recevoir du monde des mystères les instruments, pour la mission initiatique pour laquelle il était né. Dans la poitrine de Shams-ud-deen Tabrezi (r.a), il y avait un océan d’Amour et de connaissance divine, et il cherchait un moyen de répandre les joyaux de son cœur, et il pria ainsi ardemment:

“Oh Allah ! Tu as logé un trésor de Ton Amour dans mon cœur. Accorde-moi donc de rencontrer un de tes serviteurs agréés à qui je pourrais transmettre ce dépôt, de sorte que cette personne puisse au moyen de la langue de l'amour diffuser ces secrets à la lumière du Coran et des Hadices. Cette requête fut instantanément agréée. Shams-ud-deen de Tabriz (r.a) reçut comme réponse: “Va à Roum ! Vous rencontrerez là-bas Jalalouddin Roumi (r.a). Nous l’avons élu pour cette oeuvre.

Du monde des mystères, des arrangements furent fais pour Roumi.

Quand Sham's de Tabriz sollicita l’aide d’Allah ainsi:

“Oh Allah ce feu qui brûle dans mon cœur,

Ce frémissement dans cet être qui tressaille.

Oh Allah, permettez moi de rencontrer ce serviteur,

Qui serait disposé à supporter ce dépôt,

Car en effet l’heure du départ s’approche,

A qui confierai-je ce dépôt, Oh mon Bien-aimé ?”

Ainsi de l’invisible la réponse se fit entendre :

“Oh Sham's de Tabriz, va en toute hâte à Roum,

Et fais de Molla Roumi le Maître de Roum,

Et libère le des devoirs qui le lient",

Des hommes, et de l'honneur.

Aussitôt qu'il entendit cette voix, Sham's de Tabriz (r.a) se rendit à Roum. Il se fixa à Qonya dans un lieu où se tenaient des marchands de produits d'artisanat en cuivre. Auprès de la porte d'une auberge, il y avait une estrade où s'asseyaient la plupart des marchands. C'est à cet endroit qu'a eu lieu la rencontre de Mawlana Roumi et de Sham's de Tabriz (r.a) et de là, leur amitié s’en alla agrandissant.

Par la compagnie de Sham's de de Tabriz (r.a), l'état de Mawlana Roumi (r.a) se transforma. Et lorsque l'Amour véritable eut produit entièrement son effet, Mawlana Roumi (r.a) devint ivre sous l'emprise de l'Amour Divin. Il ne put continuer à enseigner, ni de tenir les conférences ou la prédication, et il ne pouvait plus se séparer pas même pour un court instant de Sham's Tabriz (r.a).

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“Oh Mon Bien aimé! Ces soupirs enivrés me comblent de bonheur!

Je voudrais t'appeler dans cette folie jusqu’au dernier jour. (Rumi)

A cet instant, l’état de Mawlana Roumi (r.a) se résuma par ces paroles poétiques:

“C’est là, le message d’un cœur agité,

Sans Toi, nulle confort , ni tranquillité .

Notre seul devoir c’est de vibrer,

Et c’est ça de l’Amour le trophée ”.

(M-Ahmad)

Quand Mawlana Roumi (r.a), fut sous une telle emprise des effets de l'Amour Divin qui se manifestèrent chez lui. Il y eut une rumeur qui se répandit dans la ville, disant que Sham's de Tabriz (r.a) avait ensorcelé Mawlana Roumi (r.a). Craignant que la rumeur se propage davantage, Shams de Tabriz (r.a) discrètement s’en alla à Damas. Cette séparation occasionna une immense tristesse chez Mawlana Roumi (r.a). Voyant son état, quelques personnes s’en allèrent à la recherche de Sham's de Tabriz(r.a). Il fut de retour, mais après un court séjour, il disparut de nouveau. Certains chroniqueurs ont rapporté dans leurs écrits, qu’il fut assassiné, et fut martyr. La disparition de son guide spirituel, causa chez Mawlana Roumi (r.a) une très grande tristesse. Sa vie fut bouleversée amèrement.

“, d’être séparé de toi, mes jours sont amers, ô ! Bien-aimé,

Et de ma vie, tout le confort est dépouillé.

Oh ! Bien aimé, par le chagrin de cette séparation,

Des soupirs brûlants s’échappent de mes lèvres.

Oh ! Brise matinale, emportez le message ardent

De ce pauvre amoureux à son Cheikh Bien-aimé.

Oh Bien-aimé! C’est de part votre compagnie

Et de votre bienveillance que ma vie fut bénie,

Et lorsque ces souvenirs me parviennent,

Mon âme, recherche en ce monde,

La senteur enivrante de ton être.

La compagnie bénie de Sham's de Tabriz (r.a), produisit un impact invraisemblable sur Mawlana Roumi (r.a), et cette impression fut tellement puissante qu'on pourra se faire une idée à travers les écrits même du Mathnawi. Les 28000 couplets rassemblés dans le Mathnawi sont certainement les paroles même qui proviennent de la langue bénie de Mawlana Roumi (r.a), mais véritablement le feu de ces poèmes d’amour vient de la poitrine de Shams de Tabriz (r.a) qui cherchait une langue pour exprimer ce feu qui était en lui. Ainsi Allah a fait de Mawlana Roumi (r.a) la langue et le porte-parole de Sham's de Tabriz (r.a).

Mawlana Roumi (r.a) était le petit-fils maternel d'un Roi et un éminent savant en Hadices et célèbre commentateur (Mufassir). Quand il se rendait quelque part, un groupe important d’étudiants attiré par amour pour lui le suivaient à pied. Et c’est ce même Roumi (r.a) qui portait sur sa tête les affaires de son guide spirituel, sa literie, ses gobelets, les céréales, et qui le suivait de lieu en lieu.

“Un si grand Cheikh qui se fait comme un âne sur le chemin,

Ainsi est la splendeur de l’amour quand il vous saisit!”(Roumi)

Eh! Vous! Les prétendants du pseudo amour, devenez donc lucides!Voyez ce que la compagnie d'un Maître accompli a fait de Mawlana.

Et que lui-même dira: Qu'il fut tellement ivre par l'amour, qui existait entre lui et son cheikh. Qu'il ne tenait plus compte de sa notoriété de savant, ni du palanquin, ni de ses habits particuliers, ni de son turban. Car la somme de son savoir, était dominée par la splendeur de la simplicité et de la pauvreté, et il découvrit ainsi la véritable connaissance.

“En vérité la véritable connaissance se nomme “d’Allah.”

S’il n’en est pas ainsi, c’est la malédiction de Satan.

Autrement, si cette science exotérique n'est pas dirigée vers le véritable objet de la connaissance, c'est à dire vers l'amour d'Allah. Alors une telle connaissance sera cause de perdition, comme celle qui causa la perte de Iblis (Satan) le maudit.

La connaissance qui ne mène pas à Allah,

N’est pas connaissance, mais de l’ignorance certaine.

Oh! Gens de la connaissance,mes chers amis!

L’arrogance de la connaissance nous prive de la vérité.

Le seul but de la connaissance, c’est d’obtenir l’Amour d’Allah.

Car à l’exception de cela, tout n’est qu’illusion.

(Akhtar)

Mais sachez que l'arrogance qui est exprimée, par rapport à la somme de connaissance que l'on a acquise, ne peut être éliminée sans la bénédiction de la compagnie d'un guide spirituel accompli. Et cela arrive quand le turban des vertus (Fazilat) cède la place au turban de l'amour. Alors le véritable objectif est atteint.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“Mettez de côté tous les discours de la langue et les “Qriila” (il dît) et “Qraala” (il a dit), devenez un “sahibé-haal” (quelqu’un qui exprime son état intérieur). C'est à dire de trouver l'amour d'Allah dans son cœur. Mais d'obtenir cette faveur, ne sera possible, que lorsque vous aurez décidé de vivre dans la compagnie de ceux qui sont bénis de cet Amour Divin".

Le regard de Sham's de Tabriz exerça un tel effet alchimique sur Mawlana Roumi (rha) qu'il fut béni d'une puissante émanation spirituelle, et une telle faveur n’est acquise généralement qu’au terme d’une longue période d’efforts et d’exercices spirituels très stricts. La raison de cette faveur ici est que, Mawlana Roumi (r.a) accueillait chacune des paroles, et ainsi toutes les choses qui étaient liées au Cheikh avec amour, et il ressentait même un tel attachement pour la ville de Tabriz, que dans son Mathnawi, chaque fois qu’il mentionne la ville de Tabriz, il ne pouvait s’empêcher de faire l’éloge de cette ville à travers quelques vers et couplets.

Haji Imdadoul-lah Mouhajir Makki (r.a) a dit, quedescription des attributs des amis d'Allah “Awliyaa-Allah” que Mawlana Roumi (r.a) fait dans le Mathnawi, provient de l'expérience de sa propre vision contemplative. Car sans avoir fait auprès de son cheikh aucun exercice ou ascèse, qu'il avait mis la main dans l'océan sans rivage qui est l'établissement du lien (nisbat) avec Allah. C'est pour cela l'éloge sublime qu'il faisait des “Awliyaa-Allah” occasionnait chez lui ivresse et l’inconscience de son être.

“L’existence d’un guide spirituel sert de tremplin menant à Allah.

Et comment est-ce qu’une flèche pourrait-elle atteindre rapidement sa visée sans son arc”.

Mawlana Roumi (r.a) passant des heures dans la solitude au service de son guide spirituel, attira le feu de l'Amour Divin dans sa poitrine; c'est bien cela que Sham's de Tabriz (r.a) suppliait Allah avec ferveur.

“O Allah, accorde-moi une personne

qui puisse porter le feu de l’amour qui est en moi”.

Les conséquences, de l'influence bénie qui se dégage de la compagnie d'un cheikh accompli, furent telles que la foi véritable, lui fut dévoilée par expérience, par goût intérieur, et par cet état vécu. Et par l'émanation de cet amour véritable, les vagues de cet océan de science et de connaissance d'Allah (maarifat) venaient mourir dans la poitrine de Mawlana.

Et cet océan de connaissance est tellement vaste que de nos jours encore, Les gens d'Allah (awliya) en tirent profit. Et le Mathnawi continue actuellement à enflammer les cœurs de ce feu d'amour divin. Nous pouvons avoir une idée et une plus ample connaissance de la connaissance, du savoir de Mawlana, et aussi de sa connaissance intérieure, en étudiant le Mathnawi. A ce propos, je mentionnerais un exemple illustrant le degré élevé de son amour.

- Mawlana Roumi (r.a) dit :

Quand la lumière d'Allah fut projetée sur la cime du Mont Sinaï (Tour), elle se désintégra, car la lumière n'avait pas touché seulement son extérieur, mais avait pénétré aussi l'intérieur du mont. Quand un morceau de pain est offert à un affamé, il a comme on dit de l'eau à la bouche et ses yeux se mouillent de larmes. Ainsi fut la condition du mont Sinaï, c'est comme il ouvrit sa bouche et que la nourriture de lumière pénétra en son intérieur et causa des effets. L'image de la désintégration de la Montagne que Mawlana Roumi donne, par rapport à la lumière de l'Amour Divin, nous montre la nature de la relation divine et intime qui se trouvait en Mawlana Roumi (r.a). Quel était donc la relation divine et l’élévation du feu d’amour transmis par Sham's de Tabriz à Mawlana Roumi (r.a), cela est décrit dans les couplets suivant de Mawlana :

Le voyage d’un mois de l’ascète est égal à un jour de labeur,

Mais le voyage du gnostique (Aarif) c’est le temps d’un soupir.

Car, à chaque respiration,

Leurs âmes s’élèvent jusqu’au trône du Roi des Rois.

Oh! Mon père, éliminez le sommeil pour une nuit seulement,

Et pénétrez dans les quartiers de la veille et vous verrez.

Vous découvrirez alors comment cet amour véritable

Il rend ceux qui veillent, ivres et éperdus d'amour,

Et comme des papillons,

Ils brûlent leurs ailes jusqu’à en mourir

A force de se rapprocher vers la splendeur de la lumière divine.

Ô ! Vous qui êtes prisonniers de vous-même

Par vos désirs sensuels,

Venez vers moi!

Car mon caractère est devenu le reflet, des attributs divins.

Dans le cœur des amis d’Allah,

Il y a des milliers de trésors cachés,

Où les aspirants y trouvent une précieuse vie !

Vous qui tendez les mains devant les matérialistes,

Alors qu’ils sont insouciants en ce qui concerne l’au-delà,

Ce sont eux les insensés.

Et lorsqu’il vous arrive d’être au devant des gens d’Allah,

Vous vous comportez avec arrogance.

Alors qu’ils sont dignes d’être traités comme des rois.

Car il se trouve en eux cette immense faveur,

Qui est le lien établi avec Allah.

Je suis un faucon royal,

Et grâce aux bénédictions de la proximité

Et de cet “Amour Divin”, je suis en permanence ravi.

Grâce aux bénédictions de l’authentique “Amour”,

Mes qualités de charognard se sont transformées,

En des vertus de faucon royal.

C’est à dire avant j’étais amoureux de ce monde

Et de ses cadavres, vivant tel un vautour.

Quand mes mauvaises manières se sont dissipées,

Grâce aux bénédictions de mon guide,

Mon être fut doué de bonnes manières,

Maintenant j’entends par la lumière d’Allah,

Et je vois par sa lumière.

Et je vois sa lumière à ma droite, à ma gauche,

Au-dessus et au-dessous de moi.

Et je vois la lumière de la vérité au-dessus ma tête,

Et comme un collier à mon cou.

Grâce aux bénédictions de Sham's de Tabriz, Mawlana Roumi (rha) avait atteint un haut niveau spirituel. Et, il goûtait en son âme une telle sensation d'amour divin, qui est décrit par Mawlana à travers ces vers :

“Le vin devenait enivrant grâce à nous,

Non pas que nous devenions ivres par le vin.

Ce corps existe grâce à l’esprit,

L’esprit n’a pas besoin du corps pour exister”.

Quand l’esprit (rouh) a établi un contact spécial avec Allah, alors les attributs de l'esprit dominent les caractères de l'ego et de la conscience "Nafs".Car l’esprit (rouh) est en rapport avec le monde de l'ordre, et le monde physique (dounnia) est en contraste avec l’au-delà, comme une prison.

Donc, quand le véritable amant d'Allah ressent le véritable amour en son âme (rouh), toutes les sensations éphémères de ce monde deviennent pour lui insignifiantes et dépendantes.

Quand les délices de l’extase spirituelle (hal) submergèrent Mawlana Roumi (r.a), il se rendit compte de l'insignifiance des arguments théologiques. La foi vécue à travers l’expérience spirituelle s’imposa à la foi basée sur le raisonnement, la preuve et l’analogie (taaqleed). Ces derniers se trouvent être sans valeur.

Mawlana Roumi (ra) déclare dans ce sens :

“Les preuves et leurs arguments ont des pieds de bois,

qui sont faibles.

Mais la connaissance Divine,

Dècoulant de la piété (taqwa),

Des Bonnes œuvres, et du véritable amour

Sont en fait profitables et solides”.

La foi établie par la perception du cœur (baçirat), est supérieure à la foi établie par l'expérience des sens externes. La certitude acquise en la compagnie des gens d'Allah, et par la pratique abondante du "zikr", est une puissante montagne d'une foi ferme. Même si le monde entier était contaminé par l'infidélité “Kufr” et l'associationnisme “Shirk”. Mais la personne qui possède cette foi perçue par le cœur, sera toujours attaché aux principes du tawhid qu’il contemple.

Comme le certifie Saadi Shirazi (r.a) :

Même si de l’or ou des fortunes sont placées aux pieds d’un “mouwahid” véritable croyant,

Ou si une lame dégainée serait placée sur son cou,

Mais jamais, nul trésor (matériel) ne pourrait le détourner

De l’unicité divine “Tawhid”,

Et ni la crainte de l’épée, qui pourrait le faire renoncer au “” de son cœur.

On devrait remarquer que le vrai fervent du Tawhid ne garde espoir en quoi que ce soit de ce monde, et ni ne craint personne de ce monde, et cela c’est le fondement véritable du “tawhid”.

Cependant, il y a actuellement une nouvelle tendance qui nous pousse à suivre l'influence occidentale, sous le nom de la politique ou de la diplomatie, dans le monde, et qui prend place au cœur du jour dans la société humaine, nous incitant à penser qu'il nous faut s'adapter à cette philosophie du système occidental, même si cela peut causer la mort à la vie de la foi en l'au-delà. Cette ligne de conduite et la quête de la vérité sont deux choses contradictoires.

Le chercheur de la vérité n'a qu'un seul but en tête et cela consiste à obtenir le plaisir et la satisfaction d'Allah seul, alors que ceux qui défendent et qui soutiennent la propagation, de la nouvelle pensée, se font les lèches bottes des organisations de cette influence en se courbant devant eux, afin de satisfaire toutes les personnes de ce système. Ce qui implique que les personnes adoptant cette nouvelle politique agiront dans le but de plaire aux gens de cette politique, comme des lèches bottes. Alors que de vivre en se courbant devant les gens et de vivre en se courbant devant le véritable créateur, ne peut se tenir sur un seul plan.

Le véritable éclat d’un croyant, c’est qu’il se fie uniquement à son Seigneur l’Unique et sans associé. Mais les partisans de la politique matérialiste, devront tout faire pour satisfaire le système et ceux du système.

C'est pour cela qu'ils sont toujours dans l'inquiétude et l'angoisse, alors que le véritable croyant, il est complètement détaché de leur système et de leur politique en recherchant uniquement le plaisir du Créateur le Très-Haut.

Mawlana Jalalouddin Roumi (r.a) invite l'humanité entière à faire naître en eux, l'immense richesse qui est le contact permanent avec Allah. Ce bonheur qu'il a gouté lui-même et souhaitant ce même bonheur pour les autres.

Mawlana dit que les gens de Dieu gardent en eux des connaissances secrètement et ne les dévoilent pas aux gens du commun à cause de leur faible niveau de compréhension. Il arrive que sans intention ces choses apparaissent sur leurs langues, comme il nous arrive à éternuer ou à bailler, sans intention notre bouche s’ouvre. De même, il arrive que des connaissances demeurées secrètes, Allah le très haut fait apparaître sur leurs langues sans qu'ils s'en rendent compte, afin que les gens aux cœurs sensibles puissent profiter de quelques parfums de cette connaissance et que leurs cœurs aussi se détachent de ce monde éphémère en se tournant vers le monde caché.

“Oh gens! S’il ne nous arrivait qu’un seul instant de contempler la proximité d’Allah le très haut, alors d’une passion ardente

Nous exposerons notre précieuse vie à de rudes épreuves.

Et si la splendeur de la véritable proximité

se manifeste à l’intérieur de soi,

alors toutes les formes et les plaisirs de ce monde éphémère

apparaissent sans goût et sans vie.

- Écoutez maintenant ce conseil de Mawlana Roumi:

Et ce n’est qu’en mettant ce conseil en pratique, que l’âme humaine se passionne d’amour pour l’effusion divine, et que son cœur se détourne de ce monde sans vie.

“Faîtes naître en vous-mêmes le chemin de Dieu.

Comment faire naître cette voie?

Éloignez de vous toutes les idées et tout souvenir de tout autre que Lui. Et lorsque toutes choses autre que Lui seront sorties du cœur, c’est à ce moment là seulement qu'Allah fera pénétrer dans le cœur l'effusion de sa grâce.

Oh humains! Vous détenez l'alchimie en vous-même.

Quelle est donc cette alchimie?

C'est le don de l'amour divin qui a été mis en dépôt dans le cœur.

Et la particularité de cette alchimie est la transmutation des caractères vils en des caractères nobles. Et afin que vos ennemis, c’est à dire, la mauvaise conscience ou l’ego (nafs), soit pacifié, et où Satan demeure sans autorité par cette alchimie.

Lorsque par la réformation faite auprès d’un maître accompli, Les caractères vils sont transformés en caractères nobles, Vous-vous embellirez, Et par cet embellissement, vous vous rapprocherez de la véritable beauté. Car Allah est beau, et Il aime la beauté. Et lorsque Allah a choisi d’aimer une “âme” (rouh), Il lui accorde donc une intimité particulière et le rend détaché de ce monde, pour le rattacher à la compagnie de ses amants.

Par les bénédictions de la compagnie de Sham's-ud-deen de Tabriz, Mawlana Roumi (r.a) eut la chance de vivre une ivresse bouleversante, et il fut aspiré par l’attraction de la voie de l’Amour, qu’il lui arriva de franchir très vite les étapes de la voie spirituelle. Et c’est à travers cette expérience qu’il fut certain que le seul chemin menant vers Allah, n’était autre que le chemin de l’amour et de l’ivresse.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“dehors de l’ivresse et bouleversement,

Toutes autres voies, ne sont qu’éloignement et séparation.

Les soupirs enivrés, me comblent de bonheur.

Que le reste de ma vie, en soit ainsi de vivre!

A l’exclusion des chaînes de la loi (Shariat),

si je devais être attaché à deux cent autres chaînes,

Je les briserais toutes,

Afin d’en être prisonnier que par les chaînes de l’amour.

“aucune autre chaîne ne peut retenir le fol amant de Dieu!”

Mawlana Roumi (r.a) était un océan d'Amour sans rivage, et pour un amoureux, rien d'autre que le souvenir de son Bien-aimé, qui puisse le plaire, et il arrive que ces amoureux se trouvent envahis par certains états particuliers, qu'ils désirent même rencontrer des êtres comme eux, avec qui ils pourraient s'entretenir des propos de leur Bien-aimé, et obtenir ainsi, la sérénité et la paix dans le cœur.

Après le décès de Sham's de Tabriz (r.a), Mawlana (r.a) se mit à la recherche d'un autre amant ivre d'amour.

Un jour, tout désemparé, il passa à côté de l'atelier de Salah-ud-deen Zarkoob qui s'occupait à frapper sur les feuilles de métal. Et le son produit par la frappe du marteau sur le métal était tel, que ce son déclenche chez les gens du cœur une nostalgie, et une sensation d'amour extraordinaire.

Mawlana était à cette époque, tant noyé par l’amour Divin, qu’il s’évanouit en entendant les bruits du marteau sur ces feuilles de métal. Salah-ud-deen continua tellement de frapper jusqu’à ce que plusieurs feuilles fussent endommagées. Finalement, le feu de l’Amour s’enflamma dans le cœur de Salah-ud-deen, par les effluves de l’amour divin qui se dégageait du cœur débordant de Mawlana Roumi (r.a). Et envahi par cet Amour, il laissa ainsi son atelier, pour vivre au côté de Mawlana Roumi (r.a).

“Oh!Être au cœur déchiré,

Qu’avez-vous dans mon âme insufflé ?

Qu’une étincelle, qui jaillit,

Mais dans mon cœur, un fleuve de feuse fit!

J’ignore à propos de l’amour du mont Sinaï,

Mais, on dirait qu’un cœur à mon cœur, y soit mis.

C’est ce qui se nomme peut être“Amour” et ivresse!

Comme un feu dans mon cœur qui s’enflamme sans cesse!

Pendant neuf ans, Salah-ud-deen restait en compagnie au service de Mawlana Roumi (r.a), et sa compagnie apporta grand réconfort à Mawlana.

Salah-ud-deen quitta ce monde en l'an 664 A.H. Après sa mort, Mawlana Roumi (r.a) prit comme proche compagnon parmi ses disciples, Husam-ud-din Chulpi, pour le reste de sa vie. Et ainsi c’est à travers cette compagnie qu’ils passaient leur temps dans des assemblées, à entretenir le feu de l’amour véritable qui flambait dans leurs cœurs. Et c'est par les encouragements de Husam-ud-din (r.a) que Mawlana Roumi (r.a) eut rédigé son œuvre célèbre, le Mathnawi.

- Et Mawlana Roumi (r.a) signale ce fait réel dans son "Mathnawi".

“Tout comme cet assoiffé qui jette continuellement

des cailloux dans l’eau profonde,

Afin d’entendre le bruit ainsi produit

et afin de voir les bulles.

De même oh! Hasam-ud-din,

Ma visée c’est bien toi dans le Mathnawi!

Et ce Mathnawi, te concerne dès le départ,

Ainsi que la fin, Oh! Husam-ud-din!

L'objectif du Mathnawi vise à exprimer tes états, car son discours traduit les qualités de l'auteur. Puisqu'en effet, l'auteur c'est bien toi. Je suis simplement l'instrument de ta voix intérieure que j'entends.

Une fois, Mawlana Roumi (r.a), pendant qu'il récitait le Mathnawi, observa le silence! Et déclara:

A cet instant, aucun sujet ne me parvient du monde des mystères.

Et de ce fait, je ne peux rien inventer,

Il est donc convenable alors de garder le silence!

“C’est un fait réel que les thèmes du Mathnawi sont inspirés d'en haut”. Et c’est en faisant la lecture qu’on le constatera. Mawlana en fait mention dans les lignes suivantes :

“Quand je songe à la rime et aux strophes,

Mon Bien aimé me dit :

Ne pense pas à la rime, considère seulement ma présence.

C’est Moi qui t’inspire.

Que ton cœur ne soit pas occupé à cela!

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