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Ma'arif-e-Mathnawi
By: Shaikh ul Arab wal Ajam Hazrat Maulana Shah Hakeem Muhammad Akhtar Saheb (ra)
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Book: Ma'arif-e-Mathnawi
33. RECIT DE HAZRAT PIR CHANGI (RHA)

- Pendant le "khilafat" de Hazrat Omar (r.a), il y avait un homme à la voix mélodieuse qui jouait de la harpe. Sa voix était tellement belle qu'elle émouvait considérablement les hommes, les femmes et

les enfants. Chaque fois qu'il traversait la forêt tout en chantant, même les oiseaux et les animaux s'assemblaient pour l'écouter.

- Comme il vieillissait peu à peu, et que sa voix perdait de son attrait au fil des années, ceux, qui trouvaient sensation à l'écoute de sa voix, commencèrent à l'ignorer. Maintenant, n'importe où il allait, personne ne s'intéressait plus à lui. Ainsi son art et sa célébrité en pâtirent, il subit la solitude du rejeté, et bientôt il souffrait des affres de la famine.

Constatant ce désintéressement égoïste des gens, un jour envahi de tristesse, il se dit à lui-même : "Oh ! Allah! Quand j'avais une belle voix, les gens s'attroupaient autour de moi comme des papillons et ils m'accueillaient de toute part. Maintenant on ne me prête plus attention car je suis devenu vieux et ma voix n'est plus belle. Ces gens égocentriques vont jusqu'à fuir mon ombre. Que je me sens triste d'avoir lié mon cœur à ces gens infidèles ! Quelle supercherie que ce contact avec eux ! Si seulement je m’étais adressé à Toi, si seulement je m'occupai jour et nuit de Ta pensée, et si seulement j'avais placé mes espoirs en Toi, alors je n'aurai pas connu de déception comme en ce jour.

Le cœur de Pir Changi (r.a) était très affligé et des larmes se mirent à couler. Tout à coup, sur le champ, de l'inconnu, la force de l’attraction (djazb) le mena vers Allah.

"Quand sur la terre s'écoulèrent mes larmes,

Dans les cieux s'éleva l'étoile de ma certitude."

Pir Changi (r.a) libéra un soupir, tourna le dos au monde, et comme un fou, il se précipita au cimetière à Madina "La Noble". Là, il chercha refuge dans la cave d'une vieille tombe où il s'asseya et pleurant amèrement, il pria : "Oh ! Allah, aujourd'hui je suis Ton invité, parce que les gens m'ont rejeté. Il n'y a pas d'autre abri, excepté chez Toi. Il n'y a, maintenant, personne d'autre excepté Toi, qui puisse acheter ma voix. Les gens que je connais m'ont quitté et la vieillesse m’a atteint. Maintenant, je n'ai d'autre recours que Toi. Oh ! Allah, je me tourne vers Toi, plein d'espoirs. Ne me renvoie pas, désabusé.

Cet humble serviteur (Hakim Akhtar), a conté ce récit en ces mots dans le Mathnawi-é-Akhtar :

"Pir Changi supplia sincèrement Oh ! Allah,

Les gens étaient comme des papillons autour de moi,

quand ma voix était suave.

Maintenant il y a moquerie à l'encontre de ma voix,

Et futile est l'art de la harpe et des instruments.

Maintenant Ton aide à mon égard est indispensable.

Mon art de la musique n’est d’aucune utilité.

Mon histoire est une leçon pour tous.

Même si Pir Changi est d'un caractère médiocre,

Mais Ta Majesté est en effet grande.

En dehors de Ta porte, il n'y a pas d'autre refuge.

Te délaissant, où irai-je ?

Après avoir épuisé tous mes atouts,

Maintenant c’est vers Toi seul que je dirige mon regard.

Pir Changi (r.a) demeura dans la vieille cave, occupé à supplier Allah avec des larmes qui coulèrent en abondance jusqu'à ce que la Miséricorde d'Allah se mette en mouvement. Ainsi donc, l'Emir des croyants Omar (r.a) fut informé au moyen de l’inspiration (Ilham): "Oh ! Omar (ra), il y a un de mes serviteurs qui, en raison de sa voix mélodieuse, était très aimé et populaire parmi les hommes. Maintenant, en raison de son âge avancé, la beauté de sa voix à disparu et tout le monde ne lui prête plus attention, et cette situation de désolation l'a entraîné au repentir et à son retour vers Moi. Maintenant c'est Clémence Infinie qui est l'Acheteur de son âme. Quoi qu'il ait pu être un pécheur et un négligent, j'accepte ses prières. Car à Ma Vue il n'y a pas d'autre refuge pour Mon esclave, excepté Moi.

Oh ! Omar (r.a)! prélevez des biens du Bait-ul-Maal, va au cimetière et transmettez Mes Salaams à cet humble esclave affligé. Donnez-lui de l'argent et annoncez-lui qu'à partir d'aujourd'hui Allah de lui Son proche, et qu'Il lui a accordé une faveur spéciale. Maintenant, il n'y a pas lieu pour lui d'être triste et peiné. Oh ! Omar (r.a)! Dites à Mon esclave que dorénavant Allah a, de l'invisible, fait le nécessaire pour sa subsistance quotidienne.

"Jusqu'au Trône, sont parvenus tes suppliques et tes pleurs.

Ton acheteur a été ton Seigneur Le Très Haut.

A travers tes veines, coule le sang de ton coeur,

Dans tes soupirs proviennent les douleurs de ton coeur .

Tes pleurs de tristesse ont été agréées,

Ne sois pas abattu par ta pauvreté.

A travers l'attraction d'Allah pour toi,

Tu es devenu un être spécial pour Lui,

Débarrasse-toi de ta harpe et de tes instruments de musique".

L'Emir des croyants Omar (r.a), en recevant ce message à travers l'inspiration, devint agité. Il prit de l'argent du Bait-ul-Maal et se dirigea vers le cimetière à Madina La Noble. En y arrivant, il vit le vieil homme dormir dans une tombe ancienne, une harpe à ses côtés, et des traces de larmes sur le visage et sur la barbe. L'Emir Omar (ra) se rendit immédiatement compte, qu'il avait atteint ce rang, grâce à ces remords pleins d'amour.

Mawlana Roumi (r.a) remarque :

"Le joueur de harpe parvient à un rang privilégié.

Béni sois-Tu !

Oh détenteur des secrets mystérieux, Béni sois-Tu!

Le même thème est abordé par l'auteur de "Gulzaare Ibrahim"

"La femme de Nabi Loot était une incroyante,

Alors que la femme de Pharaon était une fervente.

Il emmena du temple des idoles, un Siddeeq

Et dans la Kaa'ba prit naissance un "zendeeq" (Abu Jahl)

Le fils de Azar (Ibrahim a.s) était l'ami d'Allah.

Et Kana'an, le fils de Nooh, qui s'égara.

Le Calife Omar (r.a), se tenait respectueusement debout devant la tombe en attendant que Pir Changi (r.a) se réveille, afin de lui transmettre les Salaams et message de la part d'Allah. En se tenant debout ainsi, Omar (r.a) éternua soudain, et Pir Changi (r.a) se réveilla et ouvrit les yeux. En voyant l'Emir des croyants, il fut tellement saisi de crainte qu'il se mit à trembler. Redoutant une punition, que lui infligerait l'émir des croyants Omar (r.a), à cause des instruments de musique qui se trouvaient à ses côtés. A l'époque, il était connu que l'émir des croyants Omar (r.a) frappait les malfaiteurs à l'aide d'un bâton. Cependant, en voyant Pir Changi (r.a) trembler de peur, l'émir Omar (r.a) le rassura :

"ne craignez rien, je suis venu vous apporter de bonnes nouvelles de votre Seigneur".

Il poursuivit :

Du mathnawi de l'humble Akhtar:

"Pourquoi le bâton de Farooq s'abattrait-il contre lui,

Lui qui implora son Seigneur ?

Allah m'a inspiré à votre propos,

Et Il m'a informé de votre nom,

Puis, Il m'a révélé votre rang élevé,

Afin que je puisse venir vous trouver là !

Et Il m'a demandé de vous annoncer :

"Je vous ai choisi, vous, Oh ! Fortuné!"

Et Il m'a ordonné de puiser dans la trésorerie

De l'argent pour vous remettre.......

Quand l'émir des croyants Omar (r.a) avait informé Pir Changi (r.a) Les dons spéciaux d'Allah et d'autres faveurs pour lui, Pir Changi (r.a) était confondu de reconnaissance et de tristesse.

- Mawlana Roumi (r.h.a)dit :

"Quand Pir Changi (r.a) fut informé de la bonté et des dons d'Allah, par la bouche de Sayedina Omar (r.a),

Il commença à trembler de gratitude et de tristesse.

Et se mit à se mordre les doigts, furieux.

Se rappelant sa négligence d'antan, il cria :

Oh ! Allah, Tu es sans égal,

Voyant Ta Miséricorde et Ta bonté,

Je m'afflige de honte pour Ta faveur.

Il poussa un cri et avec colère,

Il jeta sa harpe violement sur le sol, la brisant en morceaux,

Disant à la harpe :

Tu m’a privé de l'amour d'Allah

Et tu m'as égaré du chemin de la Vérité.

Soixante dix ans durant, tu as bu mon sang

Et pendant cet intervalle, j'ai commis des péchés et j'étais insouciant.

Jusqu'à ce que maintenant je devienne vieux

Et à cause de toi, mon visage a été noirci aux yeux d'Allah".

Sayedena Omar (r.a) en prit note et fut touché si profondément que des larmes lui coulaient des yeux. Il dit : "Ô! homme! Ces cris et ces larmes de votre part est un signe de votre intelligence. Votre vie est illuminée de par votre proximité avec Allah. Vraiment, les larmes des pécheurs sont très précieuses aux yeux d'Allah".

"Pour Allah, les larmes de tristesse et de remords, qui sont versées par un pécheur, sont équivalentes au sang versé du martyr".

Par la compagnie De l'Emir Omar (r.a) et de ses bénédictions, Pir Changi (r.a) devint un éminent Cheikh de la voie et rallia les rangs des amis d'Allah.

Leçon :

Cette histoire nous apprend qu'une personne ne devrait jamais perdre l'espoir en Allah, quelles que soient les épreuves subites. Nous devons toujours garder espoir en Allah.

L'histoire nous rappelle également que tout lien autre, qu'avec Allah est éphémère. Aucune fidélité ne demeure dans de pareilles conditions. Il n'y a que Dieu qui est toujours présent à accueillir ses esclaves. Cependant, l'Amour et le lien que des êtres entretiennent exclusivement pour Allah, est aussi inclus dans cet Amour pour Allah.

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