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Ma'arif-e-Mathnawi
By: Shaikh ul Arab wal Ajam Hazrat Maulana Shah Hakeem Muhammad Akhtar Saheb (ra)
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Book: Ma'arif-e-Mathnawi
44. RECIT DE SHAH ABUL-HASAN KHARQRANI (R.A)

Une fois, un vrai chercheur (derviche), entreprit un long voyage de Taliqraan jusqu’à Khaarqraan ayant pour but de rendre visite à Shah Abul-Hassan Kharqraani (r.a). Au cours de ce voyage, il parcourut les montagnes et les vallées, en endurant toutes sortes de difficultés comme la soif, mais il supporta tout cela patiemment, à la recherche de l’amour divin (vers ce cheikh). Il y avait, en ce derviche, une telle agitation et une telle soif pour l'Amour Divin, qui le poussait à faire ce voyage avec une ferveur ardente. Telle est la voie de l'amour. Qu'en serait-il à propos de l'Amour divin? Il produit un effet particulier sur des personnes différentes.

“Qu’avez-vous souffler à l’oreille de la fleur comme parole?

Pour que de plaisir elle rie maintenant.

Et qu’avez-vous donc raconté au rossignol?

Pour qu’il se met à s’exprimer ainsi par son chant,

Toute sa douleur d’aimer,

A travers des soupirs enflammées."

Mon Cheikh Mawlana Phouhoulpouri (r.a) me racontait l'histoire d'un grand Soufi éperdu d'amour divin (Majzoob) qui vivait dans un certain village. Et qui endurait une angoisse atroce, venant «d’Allah.» Dans la terminologie du " Tasawwuf " cette contrition “Qabz” décrit l’état de celui qui est en quête de l’amour divin, lorsqu’il subit des contraintes intérieures, où la sensation de la présence d’Allah diminue, et quand son cœur ne ressent plus aucun plaisir dans les actes d’adoration ni dans l'invocation “zikr” toutes ces sensations lui sont enlevées. Lorsque ces états s'emparent de l'aspirant, c'est à cet instant que l'apprentissage et la réformation spirituelle de l'aspirant commencent. Car lorsque l'aspirant demeure dans un certain confort spirituel comme la permanence dans la contemplation ou dans la présence de Dieu, il se peut qu'il arrive que l'orgueil, l'arrogance ou la vanité puissent pénétrer dans son cœur, occasionnant la ruine de sa spiritualité. Allah tient en aversion tous les pêchés de ses esclaves, mais les plus détestés sont l’orgueil et l’arrogance ou le culte de soi.

-Donc, l'épreuve du “Qabz” entretient de l'humilité chez le dévot, chose qui est très apprécié d'Allah. Et à travers cette humilité et cette détresse, ce sont ces conditions qui font la qualité d'un vrai serviteur (abd). Donc, se proclamer “abd” ou esclave d'Allah tout en entretenant en soi la vanité, l'arrogance ou le culte de soi, est une contradiction flagrante à la servitude, et qui est cause d'égarement évidente.

“Allah vous a crée de poussière, Oh esclave!

Soi donc humble comme la poussière”.

Souvent, il arrive l'état de "Qabz” soit les conséquences des péchés, car les pêchés, font pénétrer de l’obscurité dans le cœur, et comme résultat, on ne ressent aucun goût dans les actes d’adoration. Quelle que soit la cause du “Qabz”, implorez le pardon (istighfaar) est une nécessité vitale.

Mon Cheikh Hazrat Phouhoulpouri (r.h.a) dit: "Qu'importe l'intensité de la pression du “Qabz” qu’on peut endurer, qu’importe l’intensité de l’obscurité au cœur et l’inertie spirituelle encourue, et qu’importe la durée de cet état, même pendant des années, on doit pour endurer cela, accomplir quotidiennement l’ablution et ensuite accomplir deux “rak’aat” (unité rituelle) de prière surérogatoire avec intention de se repentir (tawbah). Ensuite se prosterner avec humilité et remords, en suppliant Allah, et aussi de réciter ce "wazifa" (incantation) 360 fois".

“Ya Hayyou, Ya Qayyoum, Là i laa ha il-là anta soubhaa naka in-nii kountou minaz-zwaalimeen”

Oh Le Vivant, Oh Le Subsistant, il n’y a pas d’autre Dieu excepté Toi. Louanges à Toi! vraiment, j’ai été parmi les injustes”.

Dans l'incantation ci-dessus, nous avons les mots “Ya Hayyou, Ya Qrayyoum”. Ces deux Noms divin, sont mentionnés dans le Hadice, comme étant le "Ism-oul-Aazam” (Grand nom d'Allah). Cette incantation “Wazifa” est suivi, de ce Verset du Coran que le prophète Younous (a.s) récita, et grâce à quoi, il fut sauvé de trois couches d'obscurité. La première couche d’obscurité était l’obscurité de la nuit. La second couche d’obscurité était l’obscurité dans l’eau et la troisième était l’obscurité à l’intérieur du ventre du poisson. Pour décrire l’état du Prophète Younous (a.s) dans les trois obscurités, le Coran déclare “Wa huwa makzoum” “et il était déprimé!“Kazm”est un mot arabe qui signifie le sentiment d’angoisse et de détresse profonde. A travers les bénédictions de ce verset, Allah libéra le Prophète Younous (a.s) de ces épreuves et Allah annonça :

Wa kadha lika noun-djil mou’mineen”

“Et ainsi Nous sauvons les croyants”.

Cela montre que ce verset fut révélé comme un remède pour résoudre les détresses et les malheurs jusqu’au dernier jour “qiyaamat”. Tout croyant, angoissé et en détresse devrait réciter abondamment ce verset, il sera "insha Allah" libéré. Dans ce verset, il est fait mention de la déclaration de la pureté d'Allah et la mention de notre impureté et de notre indignité. Et par cette déclaration il en ressort du serviteur le sentiment de remords, et c'est à travers ce remords que se trouve l'essence même du repentir "tawbah". On doit dire trois fois les "salutations sur le Prophète" (saw) “Darood Sharif” avant la répétition de ce verset, et trois fois après.

- L'histoire en cours faisait propos d'un derviche vivant dans la campagne et qui souffrait tellement de cette situation violente de déprime et de contrainte intérieure “Qabz”, que la proximité de Dieu qu’il ressentait, fut couvert de nuages épais, tout comme les nuages qui cachent les rayons du soleil. Il se mit alors à exprimer dans le dialecte de son village, son désarroi, ses angoisses, en s'en allant vers le désert, dans une direction à l'autre, plein de remords se confiant à son seigneur de la disparition de son état :

Dans les paroles suivantes, d’une passion si déchirante et éperdue d’amour.

“Mon Aimé, les lentilles (dhall) cuites sans le riz est sans goût.

De même sont les jours de ma vie sans votre présence.

A travers la tristesse les jours de ma vie me semblent étranges,

Mes nuits et mes jours, souffrent de la séparation de Toi.

Oh ! Mon Bien-aimé, à cause de Votre séparation,

Mes jours sont amers.

Et de mon âme, le confort à été enlevé.

Quand mon Maître "Murshid" racontait cette histoire, les larmes coulaient de ses yeux, et un état étrange s’emparait de lui.

Il disait:

Il est vrai que le plaisir d'amour n'est ressenti que par celui qui vit cet amour et les souffrances qui l’accompagnent.

“Qui peut sans douleur, goûter à l’extase de la douleur ?”

En tout cas, nous parlions d'un derviche qui entreprit une longue journée pénible, afin de rencontrer le sage et maître, Shah Abdul-Hasan Kharqraani (r.a). Au bout d'une telle journée, il arriva finalement à kharqraan. Après s'être renseigné auprès de plusieurs personnes, il parvient enfin de compte à trouver la maison du Cheikh. Il frappa à la porte. Et à cet instant, le cheikh (r.a) n'y était pas. Il était parti à la forêt pour ramasser du bois. Et de sa maison, la femme du cheikh demanda :

Qui est là ?

Il répondit :

-Je suis un voyageur, qui a fait un long voyage dans le seul but de rendre visite au Cheikh! La femme était méchante de caractère, et la plupart du temps elle était en dispute et en guerre avec son mari. Quand elle entendit le voyageur si confiant et plein d’enthousiasme pour le Cheikh, elle devint furieuse et répliqua:

- Eh vous Monsieur! N’avez vous pas d’autre travail à faire dans ce monde que d’entreprendre ce long voyage difficile et de supporter inutilement toutes sortes de peines et d’efforts ! Elle se mit ensuite, à critiquer et à discréditer le cheikh d’une façon grossière qu’il ne serait pas bien de rapporter. Quand le quêteur entendit ces paroles, de la bouche de la femme du Cheikh, il ne put se retenir en disant : “Si vous n’étiez pas l’épouse du Cheikh, alors je vous aurai réduit en morceaux. Mais vous êtes la femme de ce grand gnostique “aarif” et serviteur d'Allah. Donc, je me garderai de toutes représailles"."Etre un Cheikh si célèbre, et avoir comme épouse une femme si grossière ! Je ne comprends pas comment une telle femme, puisse être bénie de la compagnie d’un tel homme.” Mais après cet incident il se renseigna pour savoir comment trouver le cheikh, auprès des gens de l’endroit. On lui dit alors qu’il était allé dans la forêt chercher du bois. Il se dirigea donc vers la forêt par amour pour le cheikh, et, en se disant tout bas: “Comment est-il possible pour un tel sage de vivre au côté d’une telle personne”? Il vit tout à coup s’approcher quelqu’un monté sur un lion, et sur le dos duquel, se trouvait un fagot de bois, ce n’était autre que le pôle “Qutb” de l'époque, le cheikh Shah Abul Hassan Kharqrani (r.a). Quand le regard du cheikh se posa sur le jeune homme, il eut un sourire, car il se rendit compte qu'il venait de rencontrer son épouse par rapport à son visage triste et déprimé.

Il dit :

“Si ce n’était pour cette patience de supporter cette méchante femme, Comment ce lion aurait-il pris, moi-même et mon fagot en charge? J'endure beaucoup d'autres difficultés causées par cette femme désagréable. Et tout cela à cause de l'amour d'Allah. Parce que je suis un bien-aimé et un serviteur agrée, célèbre parmi les créatures, et cet honneur que je reçois auprès d'eux, peut faire naître la vanité et l'orgueil dans mon cœur.

De ce fait la vanité et l'estime de soi, sont détruites par la compagnie de cette femme, à travers les insultes et les mauvaises humeurs de cette femme". Allah est le Seigneur de ce monde. C'est Lui qui pourvoit aux humains leur nourriture, que ce soit nourriture intérieure ou extérieure.

Ainsi, pour l'élévation intérieure des aspirants, Il pourvoit des moyens cachés pour leur élévation. Il traite chaque dévot selon sa propre constitution, et son degré d'endurance face aux difficultés. L'âme humaine quoi qu'elle soit réformée ou purifiée, mais la possibilité qu'elle se tourne vers le mal, demeure.

“La nature du Moi s’apparente à Pharaon.

Ne soyez pas complaisant avec elle,

Chaque fois que vous manquerez de vigilance à son égard,

Elle se laissera emporter par ses infidélités (kufr) antérieures".

Mon Cheikh Mawlana Phouhoulpouri (r.a) me rapporta l'histoire d'un homme vertueux:

Ce saint homme avait une domestique, qui voyant son maître vivre dans le confort pendant une bonne période, mangeant du poulet, s'habillant de beaux habits, commença à s'en étonner ! Un beau jour ces pensées lui traversèrent l'esprit: "Quel genre de saint est-il, pour mener une vie de confort sans goûter aux difficultés ?"

- La domestique au cœur innocent, informa le Cheikh de ses réflexions secrètes :

Maître! " J'ai entendu dire que les gens pieux sont amenés à endurer beaucoup de difficultés, et dans la quête vers Allah, c'est à travers toutes les épreuves qu'ils endurent, qu'ils sont bénis de cette faveur intérieure "l'amitié divine"(Wilaya). Mais je ne vous vois toujours manger du poulet et porter des vêtements chics.

- Le sage, en entendant ces paroles, poussa un soupir et lui demanda :

"Enlevez mes vêtements par le dos." Lorsqu'elle le fit, elle vit une énorme plaie dans son dos ou du pus coulait sans cesse, et cette souffrance l'accompagnait nuit et jour.

En voyant cela, la servante fut prise de honte et s’excusa de ses mauvaises pensées. Donc, il nous arrive souvent de voir les cheikhs faire des plaisanteries le long de leurs séances d’initiation. De les voir quelques fois se vêtir de beaux habits, de consommer de la bonne chair, de se rendre à des réceptions de leurs amis, et même de voir des gens baiser leurs mains, mais demandez leur ce qui se passe dans leurs cœurs.

“Oh! Sur mes lèvres, il y a toujours un sourire

Et mes yeux aussi sont secs et sans aucune larme,

Mais, les larmes incessantes de mon cœur,

Personne ne les connaît”.

Khwadja Sahab

Leçon: De cette histoire, nous apprenons que, si involontairement quelques épreuves ou malheurs nous surviennent, on ne devrait pas s’en inquiéter, car en retour de ce malheur ou de cette peine, Allah nous accorde comme bienfait une miséricorde qui est meilleure et sans aucun rapport de valeur avec l'épreuve ou la souffrance endurée. Souvent, une petite peine c'est pour nous épargner d'un grand malheur. Tout comme dans cette histoire où nous constatons que le mauvais caractère de cette femme fut pour le cheikh Shah Aboul Hassen kharqrani (rha) une sauvegarde contre l'orgueil et la vanité qui sont vraiment des calamités qui détruisent l'âme humaine.

Cependant, on ne devrait ni rechercher, ni souhaiter les difficultés, mais on devrait toujours prier pour le bien-être. "Oh ! Allah, nous sommes faibles, et nous ne possédons pas de la force pour l’endurance des épreuves. Accorde-nous le bien-être!

Quand nous prions, nous devons toujours prier pour le bien-être (Aafiyat), et ensuite nous satisfaire de l'état dans lequel Allah nous garde, et en même temps supplier Allah pour qu'Il écarte de nous les difficultés.

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