Arif Billah Hazrat Maulana Shah Hakeem Muhammad Akhtar Sahib (Rehmatullah Alaih)
Ma'arif-e-Mathnawi
By: Shaikh ul Arab wal Ajam Hazrat Maulana Shah Hakeem Muhammad Akhtar Saheb (ra)
1. Intro

MAARIF-E-MATHNAWI

 

L’Auteur

 

HAKIM MUHAMMAD AKHTAR

 

Traduction entreprise par

Spiritualité Océan Indien

F.M.O.I

Khanqah Immdadiyyah Ashrafiyyah Suf Abdoul Aziz Sudjee Dhabélia

Khalifat Madjaz-é-Bay’aat

Of

Aarif-Bil-lah Hazrat Hakim Akhtar Sahab (d.b)

Ile Maurice

2. L’AUTEUR SHAH MAWLANA HAKIM MUHAMMAD AKHTAR (D.B)

Notre Guide (Murshid) Hakim Muhammad Akhtar Saheb (qu'Allah santifie son secret) est une étoile brillante parmi les amis d'Allah et de son Bien aimé le Prophète Muhammad (saw). Les discours et les écrits de son éminence ("Aarif-billah" Connaissant par Allah) proviennent en fait de trois sources de connaissance et d'amour sincère, pour Allah Ta'ala et pour son bien aimé Prophète Muhammad (saw). Ces trois grandes fontaines spirituelles sont: Hazrat Mawlana Shah Abdoul Ghani Saheb (r.a), Hazrat1 Mawlana Shah Muhammad Ahmad Saheb (r.a) et Hazrat Mawlana Shah Abrar-oul Haq Saheb (m.d.z) tous de l'Inde, en compagnie desquels notre Sheikh passa plusieurs années de sa vie, et obtint de ces trois grandes figures, le Khilafat (Investiture spirituelle).

Hazrat Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b) est l'auteur d'un grand nombre de livres traitant divers sujets, mais

particulièrement le "Tassawwuf" et la connaissance de Dieu, le Tres haut (Maarifat-é-ilahi) . Son commentaire du " Distingué Mathnawi" de Mawlana Roumi (r.a) a été salué par de grands experts en hadices, tel que Mawlana Yousouf Bin-Noori (r.a), le Cheikh Zakaria (r.a) et Mawlana Shah Abrarul Haq Saheb (d.b), comme étant un commentaire qui fait s'enflammer l'amour d'Allah le Très-haut avec un impact impressionnant dans le cœur des lecteurs.

Il compte des milliers de disciples au Pakistan, en Inde, au Bangladesh, à la Réunion, en Amérique, au Canada, en Afrique du sud, à l'Ile Maurice et ailleurs à travers le monde. Les expériences spirituelles obtenues par ceux qui passent un certain temps en sa compagnie, désirant sincèrement la correction de leur comportement se manifestent de façon évidente par la transformation de leur style de vie. Le fait que les grands Ulémas et beaucoup d'autres professeurs de Hadices et de commentaires (Tafsir), qui ont eux même un haut rang de piété, se font ses disciples, en prêtant serment d'allégeance (Bay'at) sur sa main, démontrent leur reconnaissance sincère pour la vision et la connaissance profonde qu'il a de la spiritualité.

La visite de l'éminent Maître et poète Hakim Muhammad Akhtar (d.b) à la Réunion, à l'Ile Maurice et dans d'autres pays du monde est un vrai réveil spirituel, tant pour les jeunes que pour les plus âgés, qui se pressent en grand nombre pour assister à ses discours édifiants sur différents thèmes.

Mais le sujet principal de ses conférences est toujours axé sur l'évolution de l'amour d'Allah le Tout puissant, le Créateur et le Nourrisseur, dans les cœurs des gens. Sur l'observance du merveilleux mode de vie de L'Envoyé (saw), dans l'accomplissement des commandements et droits d'Allah le Très-Haut, des droits de ses créatures, et dans le renoncement au péché qui est une condition nécessaire et indispensable pour devenir un ami d'Allah le Trés-Haut.

                             
3. PREFACE
 

Toutes les louanges à Allah d'avoir aussi béni le Isha'at-ul-haq de l'Ile de la Réunion, de l'Île Maurice de la Gracieuse entreprise de la traduction et de la publication en laugue française du "Maa'arif-é-Mathnavi" du Sheikh Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b).

Innombrables salutations (Dourouds et salaams) au Bien -aimé et noble Prophète Muhammad (saw) duquel les "Uléma s-é-rabbani"' (Ceux qui ont hérité de la lumière et de la connaissance prophétique) de la Oummah ont hérité de son océan de lumière et de connaissance, pour conséquemment guider l'humanité jusqu'à la fin des temps.

Le "Ma'aarif-é-Mathnawi" entrepris par notre Maître Hakim Muhammad Akhtar (d.b) est une composition de commen- taires de certains chapitres choisis du célèbre chef-d'œuvre de Mawlana Jalal-oud-deen Roumi (r.a), intitulé "Mathnawi- é-Roum", qui rassemble quelques 28000 vers de poésie. Les lettres de commentaires, d'appréciations et de recommandations venant de célèbres Mouhaddicines (Experts en hadices), Mufassirines (commentateurs) et autres grands savants de l'Islam témoignent éminemment de la distinction et de l'estime pour l'auteur.

A l'ère où l'aspiration pour le progrès matérialiste s'amplifie, où malheureusement la spiritualité est ignorée au niveau de priorité vitale, et où la vie s'articule totalement autour des plaisirs charnels et sensuels, de sorte que le vrai sens de la vie est oubliée et le don de vie gaspillé.

Les beaux traits de caractère relatifs à la perfection humaine comme la pudeur, l'humilité, la loyauté, la sincérité, la fidélité, la générosité, la bonté, le pardon, l'Amour, sont actuellement au plus bas niveau.

Les cœurs sont voilés par l'obscurantisme et ensemencés de mauvais désirs de mauvaises intentions, remplis de méchanceté, de cupidité, d'orgueil, d'envie, de jalousie et ainsi de suite.

Voulant satisfaire les tendances bestiales de l'ego, alors que le cœur et l'esprit (rouh) sont stupidement délaissés pour ce qui est éphémère et périssable.

La traduction et la publication du "Ma'aarif-e-Mathnawi" en plusieurs langues, à cette époque sombre et corrompu, est certainement une aubaine inestimable pour la Oummah (La nation mohammadienne).

La traduction en laugue française a été faite par des disciples de notre Maître le Cheikh Hakim Muhammad Akhtar (d.b.) Une étude du contenu de ce livre dans une large perspective, et cela avec une intention sincère de se conformer aux conseils et aux enseignements de Mawlana Jalal-oud-deen Roumi (r.a), autant qu'aux commentaires de l'auteur, à savoir Arif bil-lah (le connaissant par Dieu), l'éminent Maître Hakim Muhammad Akhtar (d.b.), serait l'instrument principal pour faire naître et évoluer en nous l'amour divin, pour la transmutation de l'amour sensuel, charnel et mondain, en un élan vers la pureté de l'esprit (rouh) immaculé et désintéressé, propulsé par une passion saine, visant uniquement l'obéissance à Allah le Très-Haut, sur les traces de son bien-aimé, notre Noble Prophète Mouhammad (pssl). C'est en réalité le remède et la panacée de tous les maux qui dominent au sein de la société, et cela rallumerait le feu de la foi en une flamme plus intense en Allah le Très-haut en sa majesté exaltée, en son pouvoir sur toutes choses, en sa grâce, en sa miséricorde et en sa bonté. De même elle renforcerait la foi en sa colère pour ceux qui s'obstinent dans leur complaisance à vivre dans le péché, sans intention d'un repentir sincère.

Ce livre est sans aucun doute une grande faveur d'Allah pour le rétablissement de la relation intime sincère et durable avec Allah le Très-Haut, qui est le principe fondamental, pour le véritable succès dans les deux mondes. La vie et les œuvres de Mawlana Roumi (r.a) ont été traitées dans ce livre par l'auteur, et il ne serait pas déplacé de dire que le "Mathnawi" de Mawlana Roumi (r.a) a inspiré et illuminé le cœur de millions de gens depuis qu'il a été écrit, et a été combien félicité par nos pieux "Savants et Awliyas (Amis d'Allah)".. " Qu'Allah Ta'ala récompense tous les frères et sœurs généreusement dans ce monde et dans l'au-delà, pour leur précieuse aide qu'ils ont offerte, afin de lui plaire exclusivement. aamine!"

Suf Abdoul Aziz Sudjee

4. Lettres d'appréciations.

5. DU SHEIKH-UL-HADICE MAWLANA MOUHAMMAD ZAKARIYYA KANHDEHLWI SAHEB (R.A).

Respectueux Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b).

Salaam Masnoon.

J'accuse réception de vos deux livres, le Ma'aarif–é -Mathnawi et le "Dunya-ki-Haqiqat" (Réalité de ce monde) qui m'ont comblé d'immense plaisir. Cela et encore par rapport à votre premier lien spirituel avec Mawlana Abdoul Ghani Pouhlpuri (r.a) et maintenant avec Mawlana Shah Abrar-ul-Haq (m.d.z). Qu'Allah Ta'ala (le Très-Haut) vous bénisse abondamment par la baraka de leurs enseignements! Qu'Allah Ta'ala vous accorde d'immenses récompenses dans les deux mondes, pour ce grand cadeau, autant précieux et généreux.

J'ai pu écouter la lecture de ces deux livres "maa-chaa-Allah", les thèmes sont très excellents, ayant un puissant impact qui secoue et réveille les cœurs. Qu'Allah accepte vos efforts et vous récompense par des bonifications permanentes ici et dans l'au de-là ! Qu'Allah Ta'ala facilite la publication de "Ma-aarif -é-Shamsh-é-Tabriz" dans un proche avenir et que les lecteurs puissent profiter de ses fruits !

Qu'Allah agrée vos œuvres en les comptant comme un trésor de bienfaits à votre compte dans l'au-delà et qu'il vous accorde une fin heureuse !

(Hazrat Sheikh-oul Hadice Muhammad Zakariyya (r.a).

Madina Tayyiba.

6. DE MAWLANA SHAH ABRAR-OUL HAQ SAHEB (D.B)

Khalifat de Hazrat Hakim-oul Ummat Mawlana Ashraf Ali Tanwi Saheb (r.a).

Distingué Hazrat Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b).

As-Salaamou Alaykoum wa rahmatoullah.

J'ai eu l'occasion de parcourir attentivement tout le "Ma-aarif-é-Mathnawi" et je fus profondément conquis. Maasha Allah, vous avez rendu un excellent commentaire du Mathnawi Sharif. Certains jours, je le lisais après le Salaat-oul-Asr' aux Moussallis. Ce qui me donna tellement plus de plaisirs encore en voyant que beaucoup de savants parmi nos aînés l'appréciaient avec une admiration très particulière. Certains parmi eux souhaitent le faire publier ici, en Inde.

Mawlana Manzoor Normani Saheb (d.b) avait lu un exemplaire du "Ma'aarif-e-Mathnawi" à la maison du Djanab Muhammad Anwar Saheb à Jeddah. Quand je l'ai rencontré à Bombay, il me fit part que le "Ma-arif-e-Mathnawi" est un livre merveilleux et très bénéfique. Il m'a fortement conseillé de le faire publier ici en Inde. Qu'Allah l'accorde et permette aux gens de tirer de grands avantages !

Was' salaam.

Hazrat Mawlana Abrar-oul-Haq (m.d.z)

Nazeem du Madrassa Ashraf-oul madaaris et du Majlis "Da'wat-oul Haq".

Hardi U.p, Inde.

7. DE HAZRAT MAWLANA MUFTI MOHAMMED SHAFEE SAHEB (R.A)
Mufti Azam du Pakistan

et maître professeur du Dar-ul-uloom, Karachi.

En raison de ma longue maladie et de ma fébrilité, je suis incapable de lire des livres, ou d'en faire des commentaires. Mais les quelques chapitres du Ma-aarif-e-Mathnawi que Mawlana Hakim Mhammad Akhtar Saheb (d.b) m'a fait la lecture, et certaines pages que j'ai pu lire, étaient suffisantes pour pouvoir reconnaître le grand service rendu au Mathnawi de Mawlana Roumi (r.a) permetant à beaucoup de gens de tirer profit. Qu'Allah l'accepte dans Sa Miséricorde sans limite, et le rend profitable à tous les musulmans ! Et "Il est le Secoureur de qui on dépend".

(Hazrat Mawlana Mufti) Mohammad Shafee (r.a)

Dar-oul Uloom, Karachi, 23 Ramadaan 1396.

 
8. DE HAZRAT MAWLANA MUHAMMAD YOUSOUF BIN-NOORI SAHAB (R.A)

Madrassa Arabia Islamia - Newtown Karachi.

En parcourant attentivement l'excellent ouvrage de Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b), le "Ma-aarif-é-Mathnawi", j'ai observé un attachement et un profond respect pour Mawlana que je n'imaginais pas. Il a magnifiquement réussi à composer de la poésie persane et ordonnée, en donnant un développement des vers choisis du "Divaan" de Shamsh-é-Tabriz (r.a), qui est le guide spirituel de Mawlana Roumi (r.a). L'auteur a su exposer le goût de sa sensibilité et de ses pensées lumineuses.

Qu'Allah accorde à ceux dotés de sensibilité l'occasion d'en profiter ! Ameen.

(Hazrat Mawlana) Muhammad Yousouf Bin'noori (r.a)

Mardi, 8 Rabi-ul-Awwal 1396.

9. DE MAWLANA ASHIQ ILAHI BULANDSHARI SAHEB (R.A)

Ustaad de Hadice, Dar-oul-Uloom, Karachi.

Le Mathnawi de Mawlana Roumi (r.a) qui est une œuvre relevant d'un effort titanesque, demande une très grande maîtrise de la langue persane. Il n'est donc pas aisé au profane de cette langue d'en tirer un réel profit, et de nos jours nous trouvons bien peu de personnes qui maîtrisent celle-ci. Le niveau atteint du Persan dans le Mathnawi est trop élevé pour pouvoir l'explorer et le cerner à fond.

De plus, la compréhension d'un livre ne repose pas exclusivement sur la connaissance parfaite de la langue. La compréhension dépend de la sensibilité du cœur et de l'esprit (rouh).

Mawlana Muhammad Akhtar Saheb (d.b.) est un Khalifat appartenant à la Silsila Chishteeyya de Hadji Immdadoullah (rha) et de Mawlana Thanwi (rha) et, de là découle une disposition particulière pour la compréhension du "Mathnawi".

Les significations du "Mathnawi", sont puisées du cœur. Il a passé des heures et des heures d'affilées à expliquer en un ourdou accessible toute la collection choisi des vers et des écrits du "Mathnawi". C'est un chemin tracé pour ceux qui empruntent le parcours de l'aspirant vers l'amour d'Allah.

Et Allah dit :

" Par les étoiles ils sont guidés".

Qu'Allah accepte ces efforts de Mawlana Akhtar Saheb (d.b) et qu' Il fasse de ce livre, une lumière pour ceux qui désirent suivre l'itinéraire de la Voie !

" Cela est en effet facile pour Lui".

Muhammad Ashiq Ilahi Bulandshari (d.b)

20 Jamad-al-Oula 1393.

10. DE MAWLANA MUFTI WALI HASSEN TONKI SAHEB (R.A).

Madrasah Arabia Islamia-Newtown Karachi.

Le "Mathnawi" de Mawlana Roumi (r.a) est un livre sans pareil. En fait, c'est un livre énonçant les principes de la religion mais au lieu d'être des règles se rapportant à la sémantique (Ilm-oul Kalaam) qui sont des règles à travers des constats, ici ce sont des principes universels connus à travers le vécu et la prédication.

Il y a des centaines de milliers de gens qui se sont imprégnés de la lumière de la foi (l'Iman) et de la véritable lumière d'humanité, et leurs doutes se sont dissipés. Et pas seulement cela, mais ils se sont trouvés aussi épris de passion pour l'amour divin. C'est une réussite d'envergure sur le chemin de la Réformation et de l'embellissement du comportement humain.

Le "Ma-aarif-é-Mathnawi" vous est présenté d'une façon ordonnée, écrit dans un ourdou simple par Hazrat Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b). J'ai eu l'occasion de parcourir en partie le livre. L'explication est en ourdou très simple, rempli d'énormes profits.

Qu'Allah récompense l'auteur pour cela, élève son rang, et permette aux gens d'en bénéficier généreusement !

Wali Hassen Tonki (r.a)

Usatadh, Madrassa Arabia Islamia, Karachi 5.

15 Jamad-as-Thani 1393.

11. DE HAZRAT DR MUHAMMAD ABDUL HAY (R.A)

Khalifa de

Hakim-oul oummat Hazrat Mawlana Ahsraf Ali Thanwi (r.a)

Le distingué Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b) me lut son commentaire en ourdou des quelques vers du Mathnawi. Le véritable effet de ces vers ne pourrait être ressenti qu'en les lisant. L'auteur a fait d'une partie de son livre, "Ma-aarif-e-Mathnavi", une propre composante du Mathnawi et l'a intitulée "Mathnawi-e-Akhtar*". Dans le Ma-aarif-e-Mathnawi, l'auteur a réparti le Mathnawi de Mawlana Roumi (r.a) en plusieurs parties et en des thèmes différents dans une harmonie qui s'écoule habilement entres les récits. Le Mathnawi de Mawlana Roumi (r.a) a été admirablement agencé, rempli d'émotions et de profit pour les intéressés.

Qu'Allah récompense l'auteur pour ce service rendu et accorde aux gens les bienfaits destinés ! Ameen.

Muhammad Abdul Hay (r.a)

24 Ramadan 1392 (1er novembre 1976)

*Ne fait pas partie de la traduction présente.

12. De Mawlana Mufti Rashid Ahmad Ludhianwy Saheb (d.b).

Recteur de l'Ashraf-oul Madaaris à Naazimabad, Karachi.

Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b) m'en avait fait la lecture, en plusieurs occasions, pendant la rédaction de Ma-aarif-é-Mathnawi et le Mathnawi-é-Akhtar, quelques parties, ce qui me donnait un plaisir immense, avec une vraie satisfaction au cœur. De fait, ces écrits constituent les bénédictions spirituelles de Hazrat Poulpouri (r.a). La vie de Hazrat Poulpouri (r.a) était la réplique même ou le reflet fidèle de l'âme du Mathnawi de Mawlana Roumi (r.a). S'il a élu Mawlana Akhtar (d.b) pour en faire par la langue de ce dernier son interprète, on peut deviner toutes les prières prolifiques, que bénéficient les écrits et paroles de Mawlana Akhtar (d.b). Qu'Allah agrée et les rendent profitable. Ameen.

Rashid Ahmad (d.b)

20 Shawwaal 1392.

13. DE HAZRAT MAWLANA ZAFAR AHMAD OUTHMAANI THANWI SAHEB (D.B)

Sheikh-oul Hadice, Dar-oul-Uloum Islamia, Tandolayaar.

J'ai eu l'occasion de lire attentivement quelques parties de la traduction du Mathnawi de Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b). Maa-sha Allah, c'est un excellent ouvrage.

Qu'Allah accepte les services rendus par Mawlana Akhtar (d.b), et qu'Il permette aux musulmans d'en tirer avantage.

Wassalaam

Zafar Ahmad Uthmaani (d.b)4 Zul Qa'dah 1392.

14. DE HAZRAT MAWLANA MUHAMADULLAH SAHEB (R.A) DE DACCA.

Khalifat de Hakim-oul oummat Mawlana Ashraf Ali Thanwi (r.a)

On m'a donné l'occasion de vérifier le Mathnawi-é-Akhtar qui se compose de plusieurs couplets, traitant des divers aspects du Tasawwuf. J'en ai personnellement tiré d'immense profit par cette énonciation de l'amour et par ces lumières éclatantes de la Ma'rifat qui m'ont ravi. J'ai pu en effet me rendre compte de la \somme de lumière spirituelle qui naturellement se dégagent des élaborations du "Ma-aarif-é-Mathnawi". J'ai grand espoir que les gens cherchant la proximité d'Allah pourra bénéficier largement de ce livre.

Qu'Allah accorde à l'auteur une évolution spirituelle très élevée et accorde aussi aux serviteurs de ce dernier les bénédictions en sa compagnie à travers ses paroles et ses écrits.

Muhammadoullah Dhakawy (r.a)

Haram Sharif, Mecca

26 Zil Qa'dah 1392.

15. DE HAZRAT MAWLANA MUHAMMAD AT’HAR ALI SAHEB(R.A).

Khalifat du Hazrat Hakim-oul oummat

Mawlana Ashraf Ali Thanwi (r.a).

Respectable Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b)

Assalaamou Alaykoum Wa Rahmat-oul-laah Wa barakaatouh.

En parcourant le "Ma-aarif-e-Mathnawi", un fort penchant s'est développé en moi, de plus, je l'ai trouvé rempli de remèdes contre les inclinations de l'âme vers le mal, et proposant tant de moyens pour atteindre les vertus spirituelles. Qu'Allah le gratifie d'une portée universelle, pour moi-même et pour la nation entière (la oummat) !

Je vous mendie de prier Allah pour qu'Il me réserve une fin heureuse et la capacité de travailler honnêtement en se conformant à Sa volonté. Ameen.

16. DE MAWLANA MOUHAMMAD ABDULLAH SAHEB (D.B)

Mufti, Khayr-oul-Madaaris, Multan.

Je fus très captivé par la lecture du "Ma-aarif-e-Mathnawi". Les enseignements de Mawlana Roumi (r.a) sont exposés d'une façon admirable dans un langage facile. Cela montre l'exploit accordé par Allah à Mawlana Hakim Muhammad Akhtar Saheb (d.b).

Dans ce monde matérialiste discordant et corrompu, ce don spirituel se revêt d'un caractère digne et nécessaire. Ce livre devrait occuper une place de choix dans les bibliothèques, dans les écoles religieuses, et devrait figurer dans le curriculum ourdou, de même que les fleurs en provenance du jardin de Mawlana Poulpouri (r.a) y ont été alignées d'une façon bien ordonnée.

Il y a un couplet du Mathnawi de Mawlana Akhtar (d.b), qui est mentionné à la fin du livre, qui a ébloui mon cœur :

"Désertez le Royaume, pour le Maître des Royaumes,

Afin de conquérir des milliers de Royaumes"

Ce couplet est une grande leçon pour nous dans ce monde. Au lieu de gaspiller notre temps à lire des littératures futiles, l'étude de ce livre embaumerait notre cœur de tranquillité. Les autres ouvrages de Mawlana Akhtar (d.b), notamment, "Ma'rifat Ilaahiyya", "Ma'-iyat-é-Ilaahiyya" ont été unanimement loués par les érudits. Ces livres de Mawlana Akhtar (d.b) représentent un trésor pour les savants, les lettrés et ceux épris du tassawwuf.

Muhammad Abdullah (d.b).

17. INTRODUCTION

J'ai ressenti beaucoup d'amour, d'admiration et d'affinité avec Mawlana Jalaluddin Rumi (r.a) et son Mathnawi, avant même d'avoir atteint l'âge de la maturité. Plus tard Allah m'a gracié d'un tel Sheikh qui se trouvait être un grand amoureux du Mathnawi. Il aurait dit: "Le Mathnawi est rempli d'amour tellement brûlant qu'il allume le feu de l'amour dans les coeurs de ceux qui le lisent".

Ce Sheikh, Mawlana Abdul Ghani Pouhlpuri (r.a) enseignait quotidiennement le Mathnawi à ses élèves après la Salatul Asr, et le présentait d'une façon à faire vibrer leurs esprits.

J'ai profité beaucoup de bienfaits émanant du Mathnawi, ces bienfaits qu'on retrouve dans mes autres livres, tel Marifat-e-Ilahiyya, ainsi de suite, sont trop évidents. Chaque fois que je citais quelques lignes du Mathnawi à Hazrat Pouhlpuri (r.a) que je commentais avec frénésie faveur spéciale qu'Allah m'accordait cela déclenchait chez Hazrat une émotion très intense. Un jour je me trouvais dans état très spécial après la prière de l'aube (swalaat-ul-fadjr), j’étais assis à côté de Hazrat Pohoulpouri, prenant avec lui la permission de commenter quelques vers du Mathnawi qu’il écoutait avec une telle ivresse que cinq heures s’écoulèrent il était déjà onze heures. Et son Éminence écouta de la langue de cet humble serviteur les commentaires brûlants du Noble Mathnawi. Hazrat et moi-même nous nous sommes retrouvés dans un état très étrange que nos yeux étais noyés de larmes. Et de l’état ce cet instant je présente ces deux vers:

“Aujourd'hui cette fontaine toi aussi tu le vois,

Alors qu’en dis-tu ô tristesse démesuré.»

Ce lien spirituel dans le Coeur que j’ai avec le mathnawi, j’ai toujours eu le profond désir qu'Allah m'accorde par ma plume d'en faire les commentaires d'une façon romantique d'une frénésie profonde, les élans de soupirs nostalgiques, les débordements de l'amour divin, ainsi que cette sagesse qui émane du Mathnawi, de sorte que dans les cœurs des lecteurs, puisse naître le désir ardent de l'amour divin.

Mon devoir serait de transmettre les éléments de la connaissance qui permettraient à tous, de connaître, de comprendre l'Amour divin, sans distinction et suite. Celui qui, par affinité serait attiré, amené ou qui aurait été choisi, à épouser l'Amour divin, en cheminant sur cette voie initiatique, tout cela sera pour moi compté, sil plaît à Allah, comme des bonifications permanentes ("Sadaqa-i-djariyah").

"Ayant été atteint par l'ivresse de l'Amour,

Nous desirons rendre toute l'humanité éperdument ivre.

Et, de la chaire,(minmbar)

Nous invitons tous ceux qui aspirent à Ton Amour!"

Toutes Louanges sont à Allah.

C'est grâce à la grande générosité, aux bénédictions, et aux prières du Cheikh Phoulpouri (ra) et de Shah Mawlana Abrar-ul Haq (m.d.z) que la préparation du Ma-aarif-é-Mathnawi a été achevée comme un appel à l'amour divin. Toutes louanges reviennent à Allah.

En outre, Sayyid Muhammad Ishrat Jamil (d.b) a fourni un excellent travail pour la traduction et la correction du manuscrit du Ma-aarif-é-Mathnawi. Je demande donc aux lecteurs de prier pour moi, pour Sayyid Ishraat Jamil (Mir sahab), pour nos parents, nos professeurs, nos Cheikhs, nos proches, qu'Allah nous pardonne tous et qu'Il agrée ce livre comme un moyen de salut et de pardon.

"Et cela n'est pas difficile pour Allah-Ta'ala"

Par la Grâce d'Allah, le livre "Bahr' Mathnawi" qui ne fait pas partie de cette traduction, se compose de couplets du même style et du même rythme que le célèbre Mathnawi de Mawlana Roumi (Qu'Allah lui fasse miséricorde) imprimé à la fin du volume Ma'arif-é-Mathnawi sous le nom de Mathnawi-e-Akhtar.

Nos aînés ont montré un intérêt et un attachement important pour ces lignes spirituelles et poétiques, comme en témoignent leurs commentaires. Qu'Allah, de par Sa Grâce et par la bénédiction de Son Bien aimé le Prophète Muhammad (saw) agrée cet effort, et accepte cet ouvrage comme une faveur profitable à la Communauté (oummah), et qu'Il l'accepte comme bonification permanente pour moi-même. Amine.

18. BREVE BIOGRAPHIE DE MAWLANA ROUMI

(Qu'Allah lui fasse miséricorde)

Le nom de Mawlana Roumi (r.a) est Muhammad, plus célèbre par "Djalal-oud-deen", mais populairement connu comme "Mawla-é-Roum".

Né dans la ville de Balkh, en l'an 604(h). Il appartenait à la famille du premier calife de l'Islam Abou Bakr le Véridique (ra). Son père s'appelait Baha-uddîn, fils d'Houssain Balkhy et Muhammad Khawarizm était son grand-père maternel décédé en 617(h). En 610(h) Baha-oud-dîn son père, quittera Balkh pour se fixer à Nishapur. A son arrivée à Nishapur, il emmena son fils chez le célèbre Sage Khwaja Fariduddin Attar (ra). Mawlana Roumi (ra) était alors âgé de six ans.

Le Maître Farid-oud-din Attar (ra) leur fit don d'un exemplaire de son Mathnawi, et dit au père : "Prenez soin de votre fils qui est doué, un jour, il fera parler de lui".

Son père choisit parmi ses élèves le plus éminent, comme enseignant et conseiller pour son fils. Et ainsi, le jeune Roumi (ra) étudiera presque toutes les branches de la connaissance sous l'auspice de cet élève éminent: Le Maître Burhan-oud-dîn (ra).

A l'âge de 18 ans, Mawlana Roumi (ra) se maria, et dans la même année, il s'en alla avec son père s'établir à Qonya. A l'âge de 25 ans, son père mourut. Mawlana voyagera pour la Syrie dans l'unique but de compléter ses études. Pendant quelque temps, il va demeurer à l'Ecole Jaladiya à Alep où il sollicitera la direction spirituelle et la bénédiction de la compagnie de Kamal-ud-dîn fils de Adeem. Ensuite, il partit étudier à Damas. Pendant sept années a Damas, Mawlana Roumi (ra) étudia toutes les disciplines: la scolastique, le Droit, et acquit une bonne maîtrise des divergences d'opinions en matière de religion. Il était aussi un être hautement qualifié en philosophie et en Tasawwuf. A la suite de la mort de son père Baha-oud-dîn, Sayyid Bourhan-ud-dîn(ra) fut son conseiller et son initiateur de la voie spirituelle pendant neuf années. Et il consacrait le reste de son temps à enseigner et à donner des conférences.

19. DEUXIEME TRANCHE DE LA VIE DE MAWLANA ROUMI

(Qu'Allah lui fasse miséricorde)

Une transformation totale surviendra dans la vie de Mawlana par sa rencontre avec Cham's de Tabriz (ra). Celui-ci était issu d'une famille pieuse appartenant à la secte Ismaélite. Il avait rompu tous ses liens familio-sectaires, et s'était évertué à acquérir la Connaissance auprés de Baba Kamal-oud-dîn Jaundy (ra) dont il fut le disciple. Shâms de Tabriz (ra) avait l'habitude de se déplacer de lieu en lieu en compagnie de négociants.

Une fois, il pria ainsi : "O Allah ! Accorde-moi la compagnie d'une telle personne qui pourrait supporter ma compagnie". Et en réponse à cette prière, la bonne nouvelle lui fut parvenue : "Allez à Roum". Il se mit aussitôt en route et gagna Qonya.

A une place où se trouvaient des marchands de cuivre, il y avait une estrade où des notables avaient coutume de s'asseoir. Et c'est là qu'eut lieu la rencontre entre Mawlana Roumi (ra) et Cham's de Tabriz (ra). C’est à partir de cet instant, que leur amitié et leur compagnonnage prirent naissance. Et dés ce jour, Mawlana Roumi (ra) fut transformé entièrement par le feu de l'amour Divin qui s'enflamma dans sa poitrine. Il délaissa " le Sama", les auditoires musicaux. Il abandonna aussi l'enseignement, les conférences et la prédication. Mais il s'accrocha tellement à Chams' Tabrizi (ra) en ne quittant plus.

Un jour cependant, un grand tumulte secoua toute la ville. Par crainte de graves conséquences, Shams de Tabriz (ra) s'en alla secrètement à Damas. Ce départ inattendu occasionna chez Mawlana une détresse pénible. Quelques temps après, plusieurs personnes remarquant la peine et l’affliction vécu par Mawlana, s'en allèrent trés vite à la recherche de Shams de Tabriz (ra). Mais celui-ci n'avait fait qu'un court séjour à Damas, puis disparut de nouveau pour une destination inconnue. Malgré les recherches, il ne put être trouvé. Certaines rumeurs disent qu'il fut tué et martyr.

Suite à la disparition de Shams de Tabriz (ra), Mawlana subit une période de peines et d'agitations intenses. C'était pendant cette période de trouble qu'il passa un jour à côté de l'atelier de Salah-ud-dîn Zarkoub qui travaillait le métal pour en faire de fines feuilles. Profondément impressionné par l'état particulier de Salah-oud-dîn qui frappait tellement sur le métal, qu'il endommageait plusieurs feuilles. Finalement, il abandonna son atelier pour vivre en compagnie de Mawlana Roumi (ra). Ils vécurent ensemble pendant neuf années. Et ce compagnonnage apportera beaucoup de quiétude au cœur de Mawlana.

A la fin de l'année 664(h), Salah-ud-deen quitta ce monde. Après sa mort, Mawlana choisit comme compagnon, d'entre ses disciples, Houssam-ud-deen Tchoulpi (ra). Tant qu'il resta en vie, il apportait beaucoup de calme et de quiétude au cœur de Mawlana. Mawlana observait un tel égard d'honneur et de respect vis à vis de Husam-ud-dîn, que la plupart des gens avaient l'impression qu'il était le guide spirituel de Mawlana.

C'était grâce au soutien de Hussam-ud-dîn (ra) que Mawlana Roumi (ra) eut écrit le célèbre Mathnawi.

20. LA MALADIE ET LE DECES DE MAWLANA ROUMI (RA).

En 672(h). Un puissant tremblement de terre secoua Qonya, et pendant les secousses durèrent 40 jours . Mawlana se mit à déclarer que la terre avait faim et qu'elle demandait un peu de nourriture. Après quelques jours, Mawlana tomba malade. De très bons médecins furent dépêchés à son chevet mais sans succès.

Le dimanche, le 5 Jamaad-ous-Thani 672(h), à l'heure du coucher du soleil, Mawlana s'en alla vers l'au-delà.

Le convoi funèbre partit le lendemain matin. Des gens nobles, des notables, aux plus modestes, accompagnèrent le convoi funéraire. Emportés par l'émotion, des personnes brisèrent le cercueil en guise de baraka.

Le convoi funéraire (Janaza) arriva à destination en fin d'après-midi. Cheikh Sadr-ud-dîn Qonyawi (r.a) diciple du Cheikh Al Akbar Muhyi-ud-dîn Ibn-Arabi (r.a), de même que ses mourides accompagnèrent le convoi. Il avait été désigné pour diriger la prière funèbre, mais quand il s'y apprêtait, il poussa un cri et perdit connaissance. Et c'est le Qazi Siraj-oud-deen (r.a) qui dirigea la prière.

Conformément au vœu de Mawlana Roumi (r.a), Housam-ud-dîn (r.a) assuma le Khilafaat. Mawlana avait deux fils : Ala-ud-deen Muhammad et Sultan Walad. En 684 A.H. Hazrat Husam-ud-din (r.a) aussi quitta ce monde, et Sultan Walad devent le khalifat promu.

21. LES OUVRAGES DE MAWLANA

De ses œuvres on retient un recueil de ses citations, intitulé, "Fihi maa Fihi"ou le "Livre du dedans". Autre œuvre monumentale,une anthologie de 50 000 couplets, que beaucoup de personnes malencontreusement attribuent à Shams' Tabrizi (r.a).

Le troisième titre est, le "Mathnawi" qui rend célèbre le nom de Mawlana encore de plus en plus fort de nos jours. Il est par conséquent fort approprié de tracer les particularités impressionnantes de cette œuvre la plus connue pour une pénétration requise.

22. LES PARTICULARITES DU MATHNAWI

Vers la fin de l'empire Ghaznawide Hakim Sanaï (r.a) écrivit un livre, "Hadeeqah" qui était le premier ouvrage traitant du Tassawuf sous une forme poétique. Plus tard, Hazrat Farid-ud-deen Attar (r.a) rédigea plusieurs Mathnawi dont le plus célèbre était "Mantiq-out-taïr". Un jour où Mawlana Roumi (r.a) fut dans un état spirituel particulier, il prononça involontairement les premiers vers du Mathnawi. Husam-ud-deen Choulpi (r.a) était présent et voulait absolument que Mawlana continue sur sa lancée pour parachever le Mathnawi. Résultat : les six volumes furent écrits. Pendant la rédaction, des intervalles s'interposèrent. Ainsi Husam-ud-deen Choulpi (r.a) fut à l'origine de la publication de nombreux couplets.

Dans plusieurs volumes, Mawlana donne les raisons pour lesquelles il fallut un certain temps avant que ce livre fut publié comme par exemple :

Il faut du temps pour l'achèvement de ce Mathnawi.

Comme un temps au sang pour se transformer en lait!

Il faut la bénédiction d'un nouveau-né

Pour que le sang devienne du lait sucré !

23. LE MATHNAWI PRIT NAISSANCE EN 662 A.H. LE STYLE D'ECRITURE.

Pour écrire sur des sujets comme la connaissance et l'éthique, il y a cette façon de l'écrire en prenant chaque cas, les traiter séparément par titre et chapitre et de les réunir en un thème en un seul volume. Une autre façon serait d'écrire un récit donné, et ensuite en extrapoler à travers différentes règles de jurisprudences (ilmi mas'alas), pour fournir une explication relative. Dans la seconde méthode, il ressort avantageusement qu'on se serait fixé sur le sujet en question. C'est le style que Mawlana adopta dans la rédaction du Mathnawi.

Mawlana lui-même dit !

"O frère ce récit ressemble à une coquille

Et le sens se trouve dans le noyau".

Un grammairien disait "En effet Zayd frappe Amr" cela pour démontrer le caractère nominatif de "Zaïdoun" et le caractère accusatif de "Amr".

L'étudiant (se fiant au sens extérieur) objecta "Pourquoi Zayd a frappé

Amr sans raison ?

L'enseignant remarqua : cette phrase est seulement un récipient pour la signification!

"Seulement retenez le grain, et jetez la coquille".

La phrase: "de Zayd et Amr est destiné à expliquer la fin (du sujet et de l'objet)

Si ce récit s'avère faux, vous devriez plutôt vous soucier de la fin du récit".

De tous les livres écris en persan sur le sujet du tasawwuf et de l'éthique, aucun livre ne traite des sujets aussi délicats et subtiles qu'on trouve dans le Mathnawi. Le Mathnawi n'est pas seulement un livre sur le Tasawwuf et sur l'art de se comporter, mais traite aussi de l'idéologie et de la sémantique. Qu'il traite des principes du Tasawwuf ou des principes de la sémantique, ceux la sont abordés à travers des exemples, des comparaisons et des métaphores pour ne laisser aucune occasion à quiconque de les réfuter. Les principes les plus complexes sont développés de manière à les rendre facilement accessibles. Pas un seul principe relatif au Tasawwuf et à la sémantique n’est ignoré.

Le Mathnawi a été composé en "Ramal" (une méthode poétique) selon une forme hexagonale. Sa gamme et son battement particuliers sont "Fa'ilatun, Fa'ilateen Fa'iloun" par deux fois, soit en deux vers de onze pieds chacun, et Mathnawi du mot "ithnann"(= deux en arabe) par deux ou couplet.

Dans ce Mathnawi, il y a une portée rythmée congénitale sous-jacente dans les mots et lettres employées, une exclusivité dans l'expression, et une clarté dans sa mesure. En sus de cela, les béné-dictions spirituelles, l'impact, et les sentiments extatiques ressentis en les lisant, sont bien abondants, et c'est bien au-delà des appréciations.

24. UN RESUME DE LA VIE DE JALAL-OUD-DIN ROUMI (R.A).

L'auteur Muhammad Jalal-ud-dîn, plus connu comme Mawlana Roumi (r.a), naquit à Balkh en l'an 604 A.H. et était le fils du Cheikh Baha-oud-dîn bin Hussain Balkhi (r.a). Qui était le petit-fils de Muhammad Khawarizm Shah (r.a). A l'âge de six ans, Jalal-ud-dîn quitta Balkh accompagné de son père et à l'âge de 18 ans, il se maria à cet endroit qui s'appelle "Larda". La même année, il se fixa à Qonya et à l'âge de 25 ans, il partit pour la Syrie, dans le but de parfaire ses études.

En 642 (h), il se fit disciple de Shams de Tabriz (ra) à Qonya. En 662 (h), il commença la rédaction du Mathnawi. Le dimanche, 5 Jamaad-ous-Thani, en l'an 672 A.H., à l'heure du coucher du soleil, il quitta ce monde. Il fut inhumé à Qonya à l'âge de 68 ans. Laissant ses deux fils, Ala-oud-dîn Muhammad et Sultan Walad.

25. Signe que le noble Mathnawi fut une œuvre inspirée, se reflète dans un vers du Mathnawi.

Un signe que le noble Mathnawi fut une œuvre inspirée, se reflète dans ce vers suivant du Mathnawi :

" Le soleil enjamba l'horizon du cœur,

Et Il (le Mathnawi) s'arrêta.

Et Allah est le plus savant à propos de cette affaire!

Mawlana Roumi (r.a) déclare que la fenêtre intérieure par laquelle lui parvenaient les sciences secrètes et les connaissances! Par la sagesse d'Allah, ce "soleil1" disparut derrière l'horizon.

En d'autres mots, au lieu de la pénétration (tadjalli) ce fut l'occultation, ces deux états sont vécus par les gnostiques3. Et certains sages serviteurs vivent ces états d'occultation comme des instants plus forts que la pénétration (tadjalli). Donc, lorsque ces effluves quintessencielles enjambèrent le volet du cœur, le soleil se coucha à l'horizon, et ce livre arriva à son terme.

Et c'est Allah seul qui connaît à quel moment et dans quelles choses Il place les sagesses. Et puisque Allah seul connaît la sagesse et qu'il y agit conformément, la sagesse réside assurément dans ce qu'il fait, et pour le moment, Il en a décidé ainsi. Alors je ne dirais rien de mon propre chef, mais il est préférable de suivre cette décision, et arrêter ici le Mathnawi.

Hazrat Hakim-oul-oummat Thanwi (r.a) a, à cet effet, écrit une note capitale à savoir que l'ami d'Allah ne devrait toujours s'exprimer que sur l'ordre de l'instant, c'est-à-dire, quand il est de bonne humeur, lorsque l'auditoire est attentif, et que le flot de connaissance divine coulerait naturellement, et s'exprimer modestement, sans effort de s'exercer soi-même, ni de se laisser emporter par son enthousiasme. Et dans de tels moments, on s'occupe de telle façon à ce que les autres puissent en tirer avantages.

Hazrat Thanwi (r.a) décrit cet état par les vers suivants :

"Quand Il vous ordonne de parler, alors parlez! Et avec ferveur".

Et s'Il vous ordonne de vous taire, alors, taisez!

Et gardez le silence!"

Mawlana Roumi (r.a) avait fait cette prédication:

"Qu'après moi apparaîtra un "Être de lumière" qui complétera le Mathnawi, et cela est évoquée dans les deux vers suivants" :

"Le reste de ce récit demeure caché.

Et le secret intérieur a été gelé.

Plus de langue pour le reste du discours.

Mais le récit sera fait, du cœur de cet être de lumière.

Ainsi donc, cette lumière fut attribué à Mawlana Mufti Ilahi Baksh Kandehlwi (r.a) par la faveur d'Allah Ta'ala, et c'était lui qui en son âme bénie, reçut les inspirations émanant de l'esprit (rouh) de Mawlana Jalal-oud-deen Roumi (r.a) et qui fut conséquemment habilité à compléter le Mathnawi.

Mufti Ilahi Baksh dit ceci:

" Ô! Mawlana Jala-oud-dîn Roumi (r.a), de vos illuminations, vous avez conquis mon âme de sorte que j'ai cessé d'exister. Vous étiez, tel un lion d'Allah le très haut qui anéantit mon être".

C'est à dire: conformément à la prédication de Mawlana Roumi (r.a) au sujet de l'accomplissement de la sixième partie du Mathnawi, l'esprit (rouh) béni de Mawlana Roumi (r.a) s'affaire à inspirer mon âme par des thèmes et connaissances Divines, alors même si ces paroles sont dites par ma langue, en vérité elles seront les paroles de Mawlana Roumi (r.a).

Tout comme a dit un poète :

"Quoique le saint Coran fut révélé à travers les lèvres du Messager (saw),

Et quiconque nie cela comme la parole d'Allah est un incrédule".

2

Mufti Ilahi Baksh (r.a) vécu au 12e siècle alors que Mawlana Roumi (r.a) vécu au 7e siècle (de l'hégire). Mufti Ilahi Baksh (r.a) avait fait ses études Islamiques sous l'auspice

du Grand Maitre Shah Abd-ul-Aziz Dehelwi (r.a).

"Béni sois-tu! Ô! Mon Soupir démesuré !

Tu me rends le but de plus en plus proche". H.Akhtar.

26. LA RENCONTRE DE MAWLANA ROUMI (R.A) AVEC SHAMS' TABRIZ (R.A)

Selon les paroles de Mawlana Hakim Akhtar Saheb :

Écoutez! Chers amis, l'histoire de Mawlana Roumi (r.a)

Il était le plus souvent engagé dans l'enseignement !

et passait son temps absorbé,

Par la connaissance (zahiri) exotérique.

Ignorant les jalons de la voie (soulook).

Ses séances d'enseignements impressionnantes

furent célèbres de part le monde,

Alors qu'il lui était pénible le contact avec la voie.

Car l'arrogance par rapport aux connaissances acquises,

Éloigne les hommes à la reconnaissance du vrai.

Puisque l'objectif principal de toute connaissance est de parvenir à l'amour Divin, et à part Lui tout n'est qu'illusion

"Mais celui en qui, reflète la Grâce d'Allah,

Un jour ou l'autre il deviendra l'élu d'Allah."

La Grâce d'Allah se manifesta sur Mawlana Roumi,

Et de l'invisible, les moyens d'assistances lui furent parvenus.

Toute réalisation ne s'accomplit que par sa grâce,

Et sans Sa faveur rien ne se produit.

Du monde invisible Roumi fut élu.

Sham's de Tabriz eut supplié au Seigneur :

"Seigneur, ce feu qui brûle dans mon cœur,

cette passion agitée qui me tourmente,

Ce feu de vérité qui flambe dans ma poitrine !

Et tout cela me fut accordé.

Ô Seigneur! Permettez que je rencontre un tel serviteur,

Qui en toute authenticité serait digne dépositaire !

Que son cœur soit rempli de vérité !

Et que je puisse nourrir son être des joyaux de la sagesse.

Permettez-moi de découvrir cet héritier qui pourrait

supporter le feu cet Amour qui brûle en moi,

Car les flammes de cette passion qui me tenaille,

Est comme le Mont Sinaï de l'Amour dans le cœur.

Seigneur, l'heure de partir s'approche pour moi en effet,

A qui reviendrait ce dépôt? Oh, Bien-aimé!

Et de l'invisible soudainement jaillit la réponse.

"O Sham's Tabrizi, hâte-toi vers Roum.

Va faire de Mawlana Roumi le Maître de Roum.

Épargnez-lui des affaires de Roum."

Ainsi, suite au décret de l'invisible, Sham's se mit à l'œuvre,

En direction de Roum, comme lui fut ordonné d'en Haut.

Quand son regard se posa sur Mawlana Roumi,

Inconscient, ce dernier tomba sur le chemin.

Oubliées furent les tuniques de la science et des matières.

Affamé et assoiffé qu'il était de parvenir et de réussir sur la voie.

Un instant après Mawlana Roumi fut élevé

Comme un homme de dignité et de splendeur !

Celui qui est privilégié des liens exceptionnels avec Khwaram Shah?

Et aussi favorisé pour être un Maître de la connaissance.

Chaque fois qu'il devait se rendre quelque part,

Très vite "ce don" royal lui fut assigné.

Et prompts furent soldats, serviteurs et étudiants

Qui l'accompagnaient en tout honneur et respect !

Et il était entouré de tout côté.

Aujourd'hui il s'évanouit.

L'amour divin acquis.

Il dédaigna les manifestations du faste et d'éclat,

Quel regard lui fut lancé par Sham's de tabriz !

Et grâce à quoi il devenait un Maître de la voie.

Quand le sage de Roum reprit connaissance,

Il suivit les pas de Sham's de Tabriz.

Emportant tout en marchant la litière de son guide sur sa tête !

Ayant fait affaire de l'humilité pour l'amour.

Quand l'amour divin tient un monde éphémère,

Tout se trouve perdu dans la poussière,

Car l'honneur de l'amour divin, c'est ce qui perdure,

Et le goût de l'Amour dure éternellement.

Et les effets de l'amour étaient sur Jalal-ud-dîn Roumi.

L'influence de Sham's Tabriz sur lui fut totale.

Et Sham's de Tabriz eut rempli le cœur de Roumi d'amour brûlant et de certitude (Yaqeen).

Des mains de son Sheikh les bontées qui lui ont été accordées,

Le Mathnawi en est parsemé de reconnaissances.

Voyez de quoi à quoi, Sham's a transformé Roumi

A travers leur liaison et association, des merveilles alchimiques s'en dégagent.

C'est grâce à la générosité spirituelle de Sham's

Que Roumi pourra sans peur, danser en tournant le turban ceint.

Telles furent les conséquences manifestes chez Pir Roumi

Comme il l'expose dans le Mathnavi, sans aucune contrainte.

Que Shamsh Tabriz fut une lumière accomplie!

Il était le soleil et il était les lumières de la vérité.

Dans le Mathnavi, brûle le feu de Tabriz,

Les significations sont de Tabrezi, les expressions de Roumi.

Qu'avait obtenu Roumi des mains de Tabrezi (r.a)?

Demandez cela à Roumi lui-même.

Mais je dis, O mes amis,

Cherchez-le vous-même dans le Mathnawi.

27. LES PENSEES D'AKHTAR.

Un jour mon navire jettera aussi l'ancre.

Un jour passionnément nous verrons, la Mecque et Médine,

Quoique la mine de l'amour se trouve dans chaque cœur,

Il ne pourrait quoi qu'il en soit, être découvert,

sans sang, et sans sueur.

Bon Dieu ! Cette floraison Foisonne d'amour effervescent,

En mon cœur coule comme une rivière de lave.

Ô larmes de repentir ! Que je sois sacrifié au-dessus de vos vertus,

Ce trésor de miséricorde a inondé un pécheur.

La clé du succès,

Ce sont les quelques attentions particulières des êtres de l'amour.

Autrement, ce joyau de l'amour serait hors de portée.

Akhtar ! Je dois avouer qu'il y a des épines sur le chemin de l'amour,

Mais par sa Bonté, paix et sérénité descende tout de même du ciel.

28. Première Partie

Ce livre des soupirs profonds d'un cœur brûlant de nostalgie,

Ô! Amis,

Je ne l'ai écrit que pour les vrais Amants.

Sur chaque page j'ai répandu le sang de mon cœur,

Et à chaque page j'ai déclamé la douleur de mon cœur.

J'ai ôté le voile de la douleur cachée,

Afin d'accroître la douleur dans les cœurs des amants.

29. RECIT DE JAAFAR AL-TAYYAR (R.A)

Mawlana Roumi (r.a) déclare : "Il est un fait admis que le renard est connu pour sa poltronnerie". Cependant le renard qui a un lion comme arrière garde et qui lui dit :

"Ne craignez rien, je vous protège ! Le poltron, devient en effet très brave et sa bravoure s'avère d'une telle ampleur qu'il n'hésiterait pas à attaquer un léopard. Comme il est assuré du soutien d'un lion à ses côtés, il ne craindrait donc pas un léopard.

Semblable est le cas des serviteurs choisis d'Allah. En dépit de leur faiblesse apparente, ils ne montrent aucune crainte face à toutes sortes de forces du mal. Ces Saints éprouvent quelque crainte naturelle, de quelque blessure ou de dommage physique, mais du fond de leur cœur, ils ne craignent personne d'autre qu'Allah

Un Sufi dit :

Ô Gens! Ne me jugez pas par mon apparence faible car j'ai des jambes de fer.

"Sachez que de l'intérieur de mon cœur je suis lié au Roi des Rois".

A cet effet, Mawlana Roumi (r.a) raconte le récit de Jaafar(r.a):

Une fois Jaafar (r.a) prit d'assaut une forteresse, à lui seul, l'attaque était si violente qu'on aurait dit que la forteresse succombait aux sabots de son cheval. Les habitants de la forteresse étaient tellement saisis de terreur qu'ils fermèrent toutes les portes, et personne n'osait sortir pour livrer bataille.

Le Roi tint conseil avec son vizir afin d'établir un plan d'action.

Le vizir lui conseilla ceci :

Suggérant que la meilleur chose à faire serait de geler tout plan de guerre contre l'homme, et qu'il conviendrait de vous munir de votre linceul, de vous rendre à lui et de déposer les armes.

Le Roi répliqua :

"Mais cet homme seul! Comment se fait-il que vous me conseilliez de la sorte?

Le Vizir l'avertit : "Ne sous-estimez le fait qu'il soit seul. Ouvrez vos yeux et regardez la forteresse et remarquez comment elle tremble. Regardez les habitants de la forteresse, et voyez comment leurs têtes sont inclinées comme des moutons. Quoique l'homme soit seul, le cœur qu'il possède n'est pas identique aux cœurs des communs des mortels, regardez son courage face au nombre d'adversaires, il les a en bataille avec une seule épée à la main, confiant et plein de vaillance, les invite à se battre. Il semble que toutes les forces militaires de l'Orient et de l'Occident s'allient à lui. Un homme seul, mais il parait comme des centaines de milliers. Ne voyez-vous pas que n'importe lequel des soldats dépêchés à ses trousses est aussitôt pris sous les sabots de son cheval ? Quand je me suis aperçu de la grande capacité individuelle de cet homme, eh bien! Ô Roi! Je me suis dit que les nombreux soldats à vos cotés ne pourront rien contre lui. Ne vous fiez pas au nombre, l'essentiel c'est la force d'une ferveur inébranlable qui anime les cœurs, et c'est ce qui est véritablement remarquable à propos de son cœur. Dans cette veine, il est parfaitement doué. Cela est un don d'Allah qui est acquis, à force de contact avec lui et à travers des exercices spirituels stricts. Vous ne pourrez aspirer à un tel lien lorsque vous êtes en état de kufr (infidélité)! Donc, il est mieux pour vous de vous rendre face au vaillant croyant et d'ouvrir les portes de la forteresse, puisque le grand nombre de vos soldats ne servirait à rien".

Ensuite, Mawlana Roumi (r.a) cita des exemples pour démontrer

qu'en face d'une minorité, la majorité est vaincue.

Premier exemple:

"Des milliers d'étoiles scintillent et produisent de la clarté,

Mais au lever du soleil, leur clarté disparaît."

Deuxième exemple:

Si un millier de souris devait attaquer un chat faible et malade, il semblerait qu'ils seront vainqueurs de la cause. Quelques-unes l'attraperont par le collet, les autres lui enlèveraient les yeux, une ou deux lui arracherait les oreilles au moyen de leurs dents, d'autres lui fendraient le corps pour y pénétrer et dévorer les organes internes.

Cela semblerait raisonnable à admettre. Cependant, les faits démontrent autrement.

Aussitôt que ce chat faible et malade fait "miaou" toutes les souris

s'enfuiront pour chercher un refuge. Car dès qu'ils entendent "miaou", elles sont sûres de leur défaite et le fait d'imaginer les mouvements des dents et des pattes du chat, suffit à leur faire décamper.

- La raison principale se trouve être la grande différence entre le cœur de la souris et celui du chat. Le cœur unitif du chat et le courage s'y trouvant, ne se trouve pas chez la souris. Donc, la souris se trouve défaitiste en présence du chat, il va de soi que le chat recèle en son cœur de la véracité, et du courage. Autrement, il apparaîtrait que si un grand nombre de souris s'attaque au chat, il lui serait impossible de s'enfuir.

Ainsi nous concluons que même si le nombre de souris se compte par centaine de milliers, néanmoins, la vue d'un chat faible et malade, leur occasionnerait tous de prendre la fuite. Cela prouve que le nombre ne signifie rien. La chose principale est l'harmonie La fermeté du cœur et le courage.

Troisième exemple:

Le nombre des moutons et des brebis pouvant être nombreux, mais en présence du couteau du boucher, le nombre importe peu.

Quatrième exemple:

Toutes ces réflexions et ces pensées qui occupent notre mental, se trouvent anéanties lorsque le sommeil s'amène.

Cinquième exemple:

Le lion, dans la forêt s'attaque à toutes sortes d'animaux à cornes et tout seul il capture et maîtrise sa proie. De plus, il choisit n'importe quel animal parmi eux pour se nourrir.

Leçon:

Allah, le Roi des Rois est celui qui accorde l'harmonie aux cœurs et le courage.

L'harmonie aux cœurs est de deux formes:

La force unitive est naturelle,soit, celle que l'on trouve communément chez les incrédules, les polythéistes et même chez les animaux.

_L'autre forme est celle qui est accordée par Allah et survient par les bénédictions résultant du contact étroit avec Allah. C'est ce que les Sufis appellent "Nisbat"(le lien), pour lequel nous devons faire des efforts.

C'est une grande aubaine divine que de nouer des liens avec Allah. Et il n'y a qu'une façon de s'y prendre, et c'est de suivre la Shariat.

30. RECIT DU SULTAN MAHMOOD GHAZNAWI (RA).

Un soir le Sultan Mahmoud rendit visite à ses sujets, après avoir enlevé ses habits majestueux, se vêtit des vêtements des gens du commun. Quand! Chemin faisant, il surprit par hasard un groupe de voleurs qui se concertaient. En voyant le Sultan venir, ils lui demandèrent.

_Qui êtes-vous ?

Le Sultan répondit : "Je suis quelqu'un comme vous". Ils le considérèrent donc comme un voleur aussi, et l’autorisèrent de se joindre à eux, et ils se poursuivirent la planification de leur projet. Ensuite, il fut décidé, que chacun d'eux devait révéler son art ou habileté, de sorte, qu'en cas de nécessité, il devrait donc assumer ce dont il est capable.

_Un des voleurs dit :

"Chers amis, j'ai un don auriculaire qui me permet de saisir tout ce qu'un chien exprime quand il aboie".

_Le deuxième voleur ajouta:

J'ai un don visuel qui me permet de reconnaître en plein jour ce que j'aperçois la nuit.

_Le troisième voleur dit à son tour:

"J'ai un don manuel qui me permet par la force de mes mains, de creuser un trou dans le mur le plus solide, afin de pénétrer dans une maison".

_Le quatrième voleur révéla:

J'ai un odorat qui me permet, en sentant la poussière d'un sol, de savoir s'il y a un trésor enfoui ou pas. Tout comme Majnou, qui, sans être informé, put en sentant tout bonnement le sol, trouver la tombe de Layla".

_Le cinquième voleur s'exprima :

J'ai une telle adresse qui me permet d'escalader n'importe quel mur, quel que soit la hauteur du bâtiment, à l'aide d'une corde et y pénétrer de la sorte.

A la suite, ils demandèrent tous au Roi :

"Eh ! Vous Monsieur, quel don spécial détenez-vous qui pourrait nous être utile dans ce projet de vol ?

Le roi répondit :

J'ai un don particulier qui relève de ma barbe, et qui me permet, en l'agitant tout simplement, de libérer immédiatement les coupables destinés à l'échafaud. En d'autres mots, si en signe de miséricorde j'agite ma barbe, les criminels seront graciés.

En entendant cela, les voleurs se rassurèrent et dirent :

"Ô cher Qutub! En cas de difficulté, vous serez notre seul recours de salut". En d'autres termes, s'il nous arrivait d’être arrêtés, par votre intervention donc, nous serons sauvés. Maintenant, nous n'avons plus rien à craindre, puisque les autres compagnons possèdent les dons spéciaux à nous faciliter nos plans de vol, mais personne n'avait jusqu'ici les moyens de nous épargner des sanctions. Vous seul détenez cette qualité. Maintenant nous n'avons plus à craindre quelque punition que ce soit. Nous pouvons dès à présent poursuivre notre entreprise.

Ils se dirigèrent alors vers le palais, accompagné du Roi. Chemin faisant, un chien aboya et celui qui comprenait les aboiements de 1e chien, en informa les autres en leur disant que le chien vient de dire : "Le Roi est aussi parmi nous".

Malgré qu'ils aient eu connaissance de cette information, personne n'y prêta attention, tellement la passion pour le trésor les rongeait. L'un d'eux sentit la poussière du sol et confirma la présence du trésor royal. L'autre lança la corde et escalada le mur et pénétra dans le palais du roi. Un autre creusa un trou dans le mur et tous y pénétrèrent pour cambrioler. Plus tard, ils se partagèrent le butin et, promptement, chacun partit cacher sa part.

Le Roi tint compte de chaque étape et identifia la maison de chaque individu. Puis se sépara d'eux, et, discrètement, il pénétra à nouveau dans son Palais.

Le jour suivant le Roi conta tout le récit à ses courtisans, et dépêcha de suite des gardes pour les arrêter et pour les informer de la peine capitale qui les attendait. Quand les voleurs furent présentés à la cour, les mains liées, tous tremblaient de frayeur devant le trône du Roi.

Cependant, le voleur, qui avait le don spécial de reconnaître sans nul doute en plein jour quiconque il aurait vu la nuit, gardait son calme. Des lueurs d'espoirs accompagnaient aux sentiments de peur. En d'autres mots, quoi qu'ils étaient sujets à la peur en se tenant face au Roi, et tout en anticipant l'état de sa colère et des conséquences de sa vengeance, il entretenait aussi de l'espoir, que le Roi tiendrait sa promesse et que par miséricorde une fois la barbe agitée, les criminels seront libérés. De plus, il était confiant de pouvoir libérer tous ses camarades puisque le Roi ne se détournerait pas de tous ceux qui l'avaient vu et reconnu. Le visage de la personne changeait de couleur du rouge au jaune, et au fond de lui, il ressentait des sentiments de peur et d'espoir qui se balançaient.

Le Sultan Mahmood prononça majestueusement son jugement. Et tous furent condamnés à l'échafaud. Comme le Roi était témoin oculaire du délit, il n'y eut pas lieu d'entendre d'autres témoins. Aussitôt, le verdict rendu, cette personne fit appel humblement

"Sire, avec votre permission, puis-je dire quelque chose ?

Le Roi l'autorisa à parler!

Et il dit : Ô ! Maître, chacun de nous a mis son art à exécution et nous a ainsi conduit au malheur. Maintenant c'est votre tour de faire valoir votre don et votre promesse. Je vous ai reconnu depuis le début. Souvenez-vous de votre promesse de vous servir de votre barbe afin de libérer les coupables que nous sommes.

Ô! Roi, exécutez-vous! Et de grâce, épargnez-nous de la punition. Nos talents nous ont conduit à l'échafaud. A vous maintenant de vous servir de votre don pour nous libérer. Agitez votre barbe bienveillamment. Car sous l'emprise de la peur, le fiel nous monte à la bouche. S'il vous plaît, sauvez-nous et usez du don spécial de votre barbe.

Le Sultan Mahmoud souriant, débordait de miséricorde et de pardon, dès qu'il entendit cet aveu, il accepta la requête et il dit:

"Chacun de vous s'est servi de son art aux fins qu'il s'était promis, pour vous précipiter au bord de la destruction, excepté dans le cas de celui-ci. Il reconnut le souverain. Car il m'avait vu dans les ténèbres de la nuit et m'a reconnu. Ainsi à cause de ce regard qui me reconnaît, je vous libère tous. J'ai honte de ne pas agiter ma barbe et de ne pas manifester mon don devant un tel regard qui me reconnaît".

Leçon:

La première leçon à retenir c'est:

Quand une personne est entrain de commettre un délit, le vrai Roi des Rois est avec lui, et a entièrement connaissance de ce qu'il fait.

"Et Il est présent où que vous soyez".

Quand une personne commet un acte de désobéissance à Allah, il commet en fait une trahison à l'égard d'Allah.

Et quiconque manque à son devoir envers Allah ou aux droits qu'il doit à son prochain, ressemble à un voleur puisant dans les trésors d'Allah. De ce fait, nous devons toujours avoir à l'esprit que le Maître Tout-puissant est témoin, et a constamment sur nous son regard, et Il a connaissance de tout ce que nous faisons. Si nous désobéissons ou commettons de l'iniquité, cela équivaut à piller et à voler son trésor en sa présence.

Réfléchissez un instant ! Vous volez qui ? Ce Roi, ce Maître vous dit : Je vois ce que vous faites. Je suis à vos côtés. Mes lois vous ont été révélées. Aujourd'hui vous violez cette loi. Je cacherai vos péchés ici dans ce monde, espérant que vous emprunterez peut-être le chemin droit. Mais si vous ne vous reprenez pas alors, demain, au Jour du jugement dernier lorsque vous serez présenté devant Moi les mains liées, alors qui pourra vous sauver de Ma colère et de ma vengeance ?

La seconde leçon de ce récit:

C'est qu'Allah peut sanctionner les pécheurs dans l'au-delà, sans intervenir dans leur besogne et sans tenir compte de leurs délits commis en ce monde. Nous voyons qu'au moment où les voleurs pillaient le trésor Royal, le Sultan assistait à la scène. Il était avec eux, et les laissait faire sans qu'ils soient punis. Cependant, il les fit arrêter. Si, à tout moment nous gardons en conscience la présence d'Allah et de son regard sur nous, alors sûrement, la crainte de commettre des péchés envahirait notre cœur.

La troisième leçon à retenir :

C'est qu'au jour du jugement, aucun art ne sera utile. Toutes les actions contraires aux Lois d'Allah seront, le jour du jugement, atachées au cou de l'homme, quoique dans ce monde, elles passent comme étant des exploits. Les voleurs faisaient mention de leurs dons et qualités, qu'ils élevaient même au niveau d'actes vertueux, mais, en réalité ces mêmes qualités auraient pu être la cause de leur perte :

"Chacun d'eux manifestait leur qualité spéciale, mais toutes ces qualités les entraîna au malheur".

Tout art qui ne rapproche l'humain de son Créateur, qui ne relie pas le cœur avec Allah et qui ne sert pas de moyen pour le souvenir d'Allah, n'est pas acte de vertu. Bien au contraire ce serait plutôt une malédiction.

Tous les pouvoirs et attributs de l'humain qui sont employés en rébellion contre Allah, désobéissance ou négligence, seront un

jour, cause pour lui de comparaître devant Allah.

Toutes les nations, qui ont accompli de grands progrès matériels et par leurs découvertes scientifiques ont séduit le monde entier, mais qui se sont détournées d'Allah, menant une vie de débauche, sauront au jour du jugement, s'ils seront rétribués par les bénédictions ou par les malédictions d’Allah, selon l'utilisation qu'ils ont faite des moyens de progrès dûs aux nouvelles découvertes scientifiques.

" Soyez Béni!

Vous qui êtes éclairé par la lumière du soleil et de la lune,

Mais s'il n'y pas de lumière dans le cœur,

Il n'y a nulle part".

Akbar.

La quatrième leçon du récit:

C'est qu'aucun art ne serait profitable à moins qu'elle conduise à reconnaître Allah. Tout comme la personne ayant vu et reconnu le Sultan. Et grâce à cette qualité toute spéciale, il a fait appel, et pas pour lui seul, mais intercéda en faveur de tous ses compagnons. Pour ce qui est de ses autres compagnons, leur qualité fut une cause à encourir la punition d'Allah.

"Seul le regard du bien heureux fut utile

Ayant reconnu le Sultan dans l'obscurité de la nuit" !

Le conseil à prendre:

C'est que ce monde ressemble à un lieu de ténèbres, et dans l'obscurité de ce monde, le serviteur qui se soumet aux lois Divines et de par les bénédictions de cette soumission, reconnaît Allah, serait donc protégé contre la punition du feu de l'Enfer, le jour du jugement. Cette reconnaissance serait aussi un moyen d'intercession pour d'autres pécheurs croyants.

Cependant, il ne devrait éprouver aucune fierté ni excès de confiance à travers cette reconnaissance. En fait, on doit placer sa foi, entre la crainte et l'espoir, et avec une humilité profonde, mendier pour l'acceptation de cette intercession. Ainsi Il acceptera cette intercession de celui qu'Il souhaite conformément à Sa Miséricorde. Pour ceux dont l'intercession sera rejetée, Il le fera en parfaite justice.

Heureux en effet, celui qui dans ce bas monde, ait pu faire naître en son cœur ce regard qui connaît Allah et le reconnaît. Les gnostiques (Aarifeen) qui par l'intermédiaire de leurs efforts et exercices spirituels, reconnaissent Allah aujourd'hui par leur esprit.

Demain au Jour de la rétribution ces même gnostiques verront Allah et atteindront le Salut, et leur intercession en faveur des autres pécheurs sera aussi acceptée. Alors que les incroyants et les coupables , de par leurs qualités spéciales mêmes, seront jetés en enfer.

Aujourd'hui, ces pauvres affamés aux visages contrits, portant de grossiers habits rapiécés, et qui la plupart du temps sont couverts de ridicule, de blâmes ou alors sont des sujets de moquerie, se réjouiront à la vue d'Allah. Et, ce jour là, les coupables les envieront et diront:

"Pourquoi n’avons-nous pas vécu dans le monde comme eux et acquis leurs qualités ?"

Nous aurions connu Allah véritablement :

La cinquième leçon du récit:

Apprécie le haut degré d'humilité que ces gens, droits et pieux, ont atteint.

Il est à déplorer que des nations et des peuples, semblables à ces voleurs, gaspillent leur court séjour dans ce bas monde considérant le plaisir et le confort comme des paramètres de réussite, et font équivaloir leur progrès matériel au progrès réel.

D'autre part, ils ont adopté des pratiques bizarres en urinant debout et en se servant du papier de toilette après avoir été à la selle. Ils considèrent aussi normal de prendre son bain en s'asseyant dans une baignoire et en se rinçant la bouche et le nez avec cette même eau, souillée par son contact avec l'anus. Ils estiment toutes ces façons de faire comme des normes sociales. Pourrait-on considérer ces gens comme cultivés et progressistes. Quelle pitié de rejeter les coutumes culturelles chéries des Musulmans pour s'accrocher à des pratiques sans valeurs !

Prière :

"Oh Allah ! Permettez à ce que des gouvernants équitables soient nommés pour régner, qui appliqueront Vos lois, et qui puniront ceux qui négligent leur prière (swalaat), les alcooliques, les joueurs des jeux du hasard, ceux qui commettent l'adultère, les voleurs, etc. Permettez-les de sévir contre ces femmes qui sont réfractaires à l'observance du Pardah (voile sur le visage). Permettez-les de procéder à la fermeture des salles de cinéma, des maisons closes des

débits de boisson". Aamine!

31. RECIT DU ROI VOILE.

Cet homme était le roi d'un pays arabe à l'époque de sa vie profane (matérialiste, mondaine), il aimait s'adonner aux plaisirs sensuels, il aspirait à la puissance avec des ambitions de gouverner. C'était aussi un très bon poète, possédant de la délicatesse, et une beauté remarquable. Quand l'Amour Divin eut conquis son cœur, il se détacha de la puissance de la royauté, et renonça même à tous les plaisirs mondains et sensuels.

L'auteur de "Qashida-e-Burda" dit :

Quand la nuit, la pensée de mon Bien-aimé envahit mon esprit,

Je ne puis alors m'endormir de toute la nuit,

Et les plaisirs cédèrent place à la tristesse et aux chagrins.

Il se leva donc au milieu de la nuit, s'enveloppa d'une couverture, et quitta son royaume. Car à cet instant, le feu de l'Amour Divin avait déjà pris naissance dans son cœur, et les activités pressantes de l'état nuisaient au souvenir du Bien-aimé. Jusqu'à ce qu'il ne puisse plus supporter cette situation. Il poussa alors un cri et tel un fou, s'en alla vers le désert.

Ce cri sincère de la part du véritable amoureux, le délivra des chaînes des affaires de la royauté. Les affaires de cette voie se réalisent dés le départ même, par cette passion sincère.

- Mawlana Roumi (r.a) dit :

"Faites naître le don de la folie (pour son Amour) dans votre coeur.

Car si l'intellect n'est pas éclairé par la lumière de la révélation,

Il est donc préférable de demeurer un ignorant".

Une qualité particulière de l'amour frénétique (ishq) est tel que: Lorsque l'amoureux choisit la solitude, pour vivre dans le souvenir de son Bien-aimé, il trouve en cela un immense plaisir délicieux. Et biensûr que le calme du désert est très prisé par Ses authentiques amoureux.

- L'Envoyé d'Allah (saw) disait souvent :

"Bien avant même de recevoir la prophétie, je fus gratifié du

plaisir de la solitude qui m'était chère".

Donc, il s'isolait de la société en se retirant dans la cave du mont Hirat où pendant plusieurs jours, il se livrait à la méditation et au rappel d'Allah.

En fin de compte, semblable, était aussi le cas du roi, l'amour du vrai agit tellement en lui, qu'il délaissa le trône et la couronne, et s'en alla au milieu de la nuit, en prenant le chemin du désert.

"Quand l'Amour Divin fait ressentir ses effets,

Repos et confort deviennent désagréables.

Quand il goûta aux délices de l'amour,

Il ôta de sa tête la couronne.

Il échangea son Trône Royal pour la pauvreté.

Félicitations, oh ! Véritable Amoureux, bravo !

Informez-vous de l'extase de l'amour,

Auprès de ceux dont le cœur a été blessé par l'amour".

[Akthar]

Que peuvent savoir ces matérialistes, ces gens qui sont attachés à ce monde, à propos de cette passion et de ce plaisir qui en découle ?

Quelles idées peuvent-ils avoir, du plaisir de la solitude et des délices des vents qui soufflent dans le désert? Demandez aux serviteurs d'Allah le Très haut, quels sont les plaisirs sublimes qu'ils savourent? Eux qui de leur vie durant n'avaient que faire des plaisirs de ce monde éphémère, car ils jouissent de la proximité d'Allah dans la solitude. Le plaisir de cette solitude est tel qu'ils arrivent à sacrifier des milliers de rencontres. C'est dans un tel contexte, que le véritable Être aimé, fait de ce lieu de solitude, un printemps fleuri et parfumé.

Mawlana Muhammad Ahmad dit :

"Avec moi si Tu n'y es pas,

Même dans un jardin de roses je me sentirais affligé.

Mais Si avec moi Tu y es,

Même dans le désert,je délecterai alors le parfum de la roseraie.

Et dans le silence du désert,

Ils reçoivent des lettres de leur Bien-aimé.

J'ai oublié toutes les histoires de la roseraie,

Le silence du désert m'a communiqué le message".

Le Roi se mit à sillonner montagnes et rivieres, déserts, dunes et plaines, jusqu'à ce qu'il eut franchi les frontières de son royaume et arriva à Tabouk où il se voila le visage pour que les gens ne puissent le reconnaître. A Tabouk, il subit les affres de la faim pendant plusieurs jours. Finalement, ayant été affaibli, il partit travailler avec des ouvriers, employés dans la fabrication de briques. Il travailla, le visage voilé, mais de temps à autre, le vent soulevait le voile, et quelques compagnons de travail pouvaient entrevoir les nobles traits de son visage. Peu à peu une rumeur se répandit parmi les ouvriers, qui racontaient que l'homme masqué était un ambassadeur d'un quelconque pays, ou pourrait même être le Roi d'un pays. La nouvelle se propagea jusqu'au roi de Tabouk.

Le roi de Tabouk se souciait à l'idée qu'un ambassadeur ou qu'un Roi d'un autre pays s'était joint aux ouvriers dans le but d'espionner son royaume et de préparer un plan d'attaque pour prendre son pays d'assaut une fois les secrets de l'état connus. Il pensa donc qu'il serait mieux d'enquêter personnellement sur cette affaire.

Le Roi de Tabouk pris aussitôt ses effets de voyage, et s'infiltra parmi les ouvriers où l'homme voilé était occupé à fabriquer des briques. Le roi ordonna aux autres travailleurs de se mettre à l'écart, et alla soulever lui-même, le voile du visage de ce noble et bel homme.

Et le roi s'adressa ainsi à cet homme :

"Oh! Bel homme, dites-moi la vérité? Qui êtes-vous ? Votre visage éclairé me révèle que vous êtes le Roi d'un pays quelconque, mais pourquoi cette indigence? Il me semble que vous avez sacrifié confort et royauté au prix de l'austérité". "Oh! Homme courageux, que mon confort, ainsi que le sultanat de Tabouk et tous les autres sultanats soient sacrifiés pour votre courage, pour votre humilité extrême dans cette pauvreté. Vite, dites-moi votre secret. Et si vous acceptez d'être mon invité, ce sera pour moi une immense faveur de partager votre compagnie, et ma misérable vie sera régénérée par de centaines de vies.

Voilà comment s'exprima le roi de Tabouk au roi voilé vêtu comme les pauvres gens. Le roi de Tabouk était entrain de le supplier, afin de connaître toute la vérité à son sujet. Mais vu le ton plaisant et sympathique de ces paroles, l'homme voilé, au lieu de divulguer le secret, se mit à lui dire à l'oreille, de telles paroles à propos de ce mal d'aimer à travers cette passion éperdue pour le divin, et du plaisir qui en découle de sorte que le coeur du Roi de Tabouk fut en quelques instants conquis par l'amour divin devenant lui aussi un amant ivre du Divin, et qu'il décida lui aussi d'abandonner son royaume et de vivre en compagnie du roi voilé.

Pendant la nuit, d'un commun accord ils prirent tous deux la route à destination d'un autre Royaume, loin des contingences mondaines, et de la royauté, afin de pouvoir se consacrer au souvenir d'Allah, dans la solitude. Ils marchèrent très longtemps jusqu'à ce qu'ils pénétrèrent dans un autre pays.

Mawlana Roumi (r.a) dit:

- Que ce n'est pas la première fois que cette passion fait commettre ce "péché'amour", mais il en est ainsi la plupart du temps. Ce qui fait, que celui qui expérimente cet état, se met à abandonner toute richesse, honneur, puissance, royaume etc...

- Voyez à quel point cet amant sincère, cet homme voilé, éprouvait du plaisir, à vivre dans l'abandon de son royaume, au point d'entraîner dans sa suite le roi de Tabouk, pour qui, le royaume et tout confort devinrent illicites. Ainsi tous les conforts face à ce plaisir vécu, se trouvèrent insignifiants. Et de Dieu, une rivière d'amour se mit à jaillir dans son cœur.

"Ô! Âme embrasée, qu'avez vous insufflé dans mon cœur?

C'est comme une rivière de lave qui me parcourt le coeur".

[Khoadja Saheb]

Khoadja Majzoob (r.a) avait écrit un couplet à propos de son Mentor Hakim-ul-ummat Mawlana Ashraf Ali Thanwi (r.a) dans

lequel il fait référence à ce feu d'amour brûlant de nostalgie:

C'est un cœur dont les soupirs avaient embrasé des milliers de cœurs.

Mais, quel est donc ce feu qui brûle dans ce cœur ! Oh! Allah!

Tout comme le feu dont les flammes qui se répandent de maison en maison, de même les flammes du feu de cette passion frénétique (ishq) se propage de coeur en cœur.

Les particularités du feu et celles du "ishq" sont les mêmes,

De poitrine en poitrine, de demeure en demeure.

Le gnostique Mawlana Roumi (r.a) dit:

- Qu'il existe des voies secrètes qui relient les cœurs!

- Comprenez donc par cet exemple, le phénomène "de cœur en cœur.

- Il dit :

- Considérez les voies secrètes et invisibles, comme des liens, qui relient un cœur à un autre, dans l'exemple suivant :

- Si nous prenons deux lampes que nous allumons, et que chaque lampe serait éloignée l'une de l'autre, leurs lumières seront unies dans le même espace. Et il sera alors impossible de définir les limites de la lumière de telle ou telle lampe. De même, les corps des croyants sont séparés et distincts, mais quand ils sont assis dans une assemblée, les lumières (anwaar) émanant de leurs coeurs seront unies dans le lieu et l'espace où ils se trouvent. C'est à dire les corps sont séparés mais la lumière non.

C'est une des raisons pour lesquelles le messager de la Shariat, le Saint Prophète Muhammad (saw) conseilla aux Musulmans de se concerter mutuellement à propos des questions cruciales.

Les éloges à propos des compagnons de l'envoyé (saw) sont présentes comme ce passage qui dit:

"Et ils se consultaient mutuellement à propos des choses importantes"

Parmi les autres signes de sagesse qui émane de la consultation mutuelle, nous constatons, que lorsqu'il y a dix Musulmans qui se réunissent, c'est comme s'il y avait dix lampes qui éclairent un même espace, et que la lumière de dix lampes est combien plus forte que la lumière d'une seule. Ainsi à la clarté d'une lumière plus grande, la réalité de la foi (Imaan) et de la certitude (Yaqreen), sera alors mieux perçue.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

"Consultez l'assemblée des justes,

Puisque le Prophète (saw) eut ordonné de le faire.

Les esprits des hommes sont semblables à des lampes lumineuses,

Vingt lampes éclairent certainement plus qu'une seule.

Mawlana Roumi (r.a) poursuit : "C'est pourquoi l'envoyé d'Allah (saw) a interdit le fait de se couper de la société (rehbaniyyat), parce que, avec le fait de se couper de la société humaine, et de se retirer dans une grotte dans la montagne, la possibilité pour la réformation et pour les consultations mutuelles s'estompe.

"Ainsi à cet effet le Prophète (saw) a interdit cette méthode (rehbaniyyat) dont le mobile est de se couper de la société, et afin que personne ne soit privé des faveurs et des bénédictions qu'il y aurait àprofiter par les rencontres, les contacts mutuels, et à travers la compagnie des gens pieux (swaalihines).

Et il arrive qu'Allah accorde à certains de ses amis, le don alchimique dans le regard, et par la bénédiction de leur regard, un pêcheur se retrouve transformé en une personne pieuse, juste, et d’autres malfaiteurs deviennent bienfaisants.

Le juge Akbar Ilahabadee à ce propos dit :

" Ce n'est ni par les livres,

Ni par la prédication, ni par la fortune!

Mais la voie spirituelle (Deen),

Nous parvient, et prend naissance,

Par les regards des justes (swaalihines) ".

On pourrait ici faire une remarque, ayant trait à l'histoire du Roi qui abandonna son Royaume et le monde.

N'est-ce pas là aussi un cas de monachisme défendu?

- Voici la réponse!

Lorsqu'un Roi abandonne son royaume pour vivre dans l'austérité, et pour se joindre aux gens pauvres, cela ne relève pas du monachisme!

- Monachisme implique rupture de tout contact avec la société. Le Roi ne s'était pas coupé de la société, il avait changé de mode de vie. Du mode de vie royal à celui de la pauvreté.

Mawlana Roumi (r.a) poursuit l'histoire en soulignant que le roi voilé a dû confier au roi de Tabouk bien des choses concernant l'Amour Divin pour qu'il ait pu nouer un contact immédiat avec Allah.

- Le roi de Tabouk en reconnaissance dit :

"Qu'Allah vous récompense de plus belle, pour m'avoir ouvert les yeux, et pour m'avoir aussi lié au véritable Bien-aimé".

- Il demanda au Roi voilé :

"Permettez que je vous accompagne.

Pour que dans mon cœur

s'enflamme le feu de cette vraie passion d'aimer !”

Car pour avoir abandonné un royaume, de vivre parmi ces pauvres ouvriers, en vous mettant à fabriquer des briques, et de vous vêtir de ce froc, eh bien! Un tel constat démontre irréfutablement que vous avez certainement découvert au-dedans de vous-même, un tel Royaume, que les royaumes de ce monde à côté demeurent sans valeur aucune.

Mawlana Roumi (r.a) rappelle que ce phénomène de transformation de conscience n'est pas arrivé qu'à ces deux Rois, mais il y a eu beaucoup d'autres cas encore de rois où d'hommes d'état, qui abandonnèrent leur Royaume ou leur peuple, pour s'accrocher à l'amour Divin. Et atteints de cette passion, ils tombèrent en proies ravies par l'attraction divine.

Il est dit que:

D'être tué par l'Amour d'Allah une seule fois,

Est meilleur que de vivre des milliers de vies.

Et que la servitude qui survient suite à cet Amour,

Vaut des milliers de Royaumes en sacrifice.

Premièrement quand quelqu'un est sous l'emprise de cette passion, alors le corps se délabre, à cause des pratiques ascétiques et vigoureuses, qu'il endure, mais dans ce dépérissement physique lorsque le privilège considérable du lien (Nisbat) se révèle, alors l'amoureux par la langue de son état déclare :

"L'Amour a écourté ma vie de moitié

Mais je détiens aujourd'hui une approche sans pareille".

Leçon:

La leçon de cette histoire est la suivante:

"Oh! Conscience,

Regarde-toi avec perspicacité et véracité,

Tu découvriras qu'au lieu de gouverner,

Une vie de derviche est meilleure".

32. RECIT DU ROI SULTAN IBRAHIM BIN ADHAM (R.A)

C’est cette passion d'amour divine qui poussa Ibrahim Bin Adham (r.a) à abandonner le Sultanat de Balkh, de sorte qu'il se dévoua à l'adoration de son Bien-aimé, qui lui accorda le Royaume intérieur.

"Est-ce le Royaume du cœur préférable ?

Ou le Royaume éphémère de Balkh ?"

Il y a deux méthodes pour atteindre Allah et la confirmation est faite dans le Coran :

1. "Allah choisit pour Lui qui il veut"

En d'autres mots, Allah attire vers Lui ceux qui Lui plaisent.

Cela s'appelle la méthode de l'attraction (jazb).

"Et Il guide ceux qui reviennent à Lui".

Ceux dont l'attention est dirigée vers Lui.

C'est la méthode de la voie (sulook) ou cheminement vers Dieu.

"Sulook" est un acte volontaire, alors que "jazb" est un acte involontaire.

Une personne peut adopter la méthode du "Sulook", mais généralement, toute personne qui suit la voie du "Sulook" (effort volontaire) subit automatiquement l'attraction d'Allah "jazb" comme récompense des rigueurs spirituelles qu'il observe, parce que sans la générosité d'Allah, personne n'est assuré du succès.

Et dans les deux cas "jazb" et "sulook", ce n'est que par la faveur d'Allah qu'il est possible d'atteindre les objectifs nécessaires au progrès du cœur.

"Une infime parcelle de faveur Bienveillante d'Allah

Est plus fertile que des milliers d'efforts de soumission".

Donc, quand la Miséricorde et la Grâce d'Allah furent attribués à Ibrahim Bin Adham (r.a), sans s'être engagé dans des épreuves spirituelles, le roi de Balkh fut couronné de succès. Il renonça au royaume de Balkh, mais hérita d'un Royaume intérieur incomparable aux cieux et à la terre. En fait, tous les trésors des cieux et de tout l'univers devenaient sans valeur.

Le roi ne pensait pas qu'en abandonnant les terres fertiles et les jardins de son Royaume, il allait contempler l'éruption de cette vraie passion d'Amour pour son Seigneur.

Dès le début, il ne pouvait s'imaginer comment des joyaux précieux, prendraient la place des cailloux sans valeur, et comment un buisson épineux céderait la place, à un jardin de fleurs. C'est ce qui arrive à quelqu'un, lorsque le bonheur lui est destiné.

"Ecoutez, cher ami, quand l'heure du bonheur sonne,

Elle nous annonce également les instants d'opportunité".

- Un soir, Hazrat Ibrahim Bin Adham (r.a) était couché, à l'étage supérieur de son palais, quand, tout à coup, il ressentit une secousse à sa jambe. Il fut surpris et se demandait qui pouvait donc oser pénétrer les appartements du roi?

- Il interpella! "Et vous intrus, qui êtes-vous ?"

C'était une délégation d'anges sous forme humaine, qui était envoyée par Allah pour réveiller un cœur en léthargie.

- Ces êtres répondirent :

Nous cherchons notre chameau égaré.

- Le Roi répliqua :

Je suis très étonné que vous cherchiez votre animal à l'étage supérieur de mon palais!

Ils répondirent. Nous sommes davantage étonnés que vous souhaitiez trouver Allah dans un environnement de faste et de confort."

Ils lui firent cette remarque:

_Comment se fait-il, que vous vous efforcez de rencontrer Allah en vous tenant sur votre trône ?

Après avoir dit cela, ces êtres de l'invisible disparurent, mais ils avaient produit un tel impact au cœur du Roi que son cœur devenait réfractaire à son Royaume et à son règne.

- Mawlana Roumi (rha) conseille :

O! Gens ! Comme Ibrahim Adham, dites adieu à votre royaume, afin que vous puissiez vous aussi conquérir le royaume intérieur !

Le résultat conséquent fut que Ibrahim bin Adham (rah) renonça à son Royaume et aux plaisirs mondains.

L'auteur du "Qasida-é-Burda" mentionne :

"Et la nuit, quand la pensée de mon Bien-aimé m'envahit,

Le sommeil s'envole,

Et tous les plaisirs deviennent tristesse, chagrin, et peine".

Alors dans la dernière partie de la nuit, le roi se réveilla, et s'enveloppant d'une couverture, sortit de son palais pour s'en aller de son pays. Un soupir ardent, "aah"! Comme un cri éperdu de nostalgie et d'amour, s'échappa de son cœur, pulvérisant les murs de son royaume, qui le gardait prisonnier. Et cette frénésie lui souleva les voiles de l'esprit.

"Quand il émit un soupir, sa prison disparut.

Et quand l'ivresse s'empara de lui, ses sens s'enfuirent."

Après avoir quitté Balkh, Ibrahim Bin Adham (rha) se dirigea vers le désert de Nishapur, s'adonnant au "zikr" et exprimant sa passion par des soupirs puissants venant de la douleur des vrais amoureux.

"Oh! Bien-aimé, ces soupirs enivrés,

Me rendent tellement heureux.

Et jusqu'au dernier des jours,

C'est tout ce que je désire.

Et de grâce! Ne me prive pas de ton amour.

Que ma passion, dans ton souvenir,

Soit mon unique préoccupation.

Et que celui qui a goûté au plaisir de l'union !

Ne subisse point le châtiment de la séparation !

Le souvenir du vrai, est la nourriture de l'âme,

Et il est un baume, pour le cœur malade d'amour.

*

Pendant dix ans, Ibrahim bin Adham (rha) demeura dans le désert de Nishapur, comme un fol ivre, se consacrant entièrement à l'adoration.

- Dans le Mathnawi en ourdou, j'ai raconté l'anecdote ainsi :

"Ecoutez l'histoire d'Ibrahim bin Adham,

Eh! Mes amis ! C'était le Sultan de Balkh.

Quand la vraie passion s'empara de son cœur,

Le sultanat lui parut comme un fardeau.

Il renonça au Royaume, et au faste.

Et emprunta la voie menant au désert,

Poussant des soupirs brûlants de nostalgie,

S'adonnant au polissage de son cœur.

Pendant dix ans, captivé par son Seigneur.

La vraie passion brillait en lui nuit et jour.

Dans la cave de Nicha, cette âme pure

Invoquait sans se lasser, le nom d'Allah.

Il se mit à porter le froc de derviche.

Le roi de Balkh demeurait sans logis.

Pour avoir laissé royaume et royauté,

Abandonnant conforts et facilités.

Il se confia uniquement à Allah.

Et se détournant de toute autre chose.

L'amour d'Allah n'est pas facile oh!

L'amour d'Allah n'est pas gratuit oh Amis !

Comment l'amour peut-il, tenir compte du blâme?

Car l'Amour vrai, n'a nul souci de la mort.

Les sentiers de l'Amour sont pleins d'embûches.

Par ici le cœur et l'âme sont en sang.

Ah! Le prix de l'Amour est très élevé.

Ah! L'Amour demande, sacrifices et temps.

Dans cette mer, roule des vagues de sang.

Ce n'est pas la voie de ceux qui sont lâches.

Car l'amour n'a que faire de l'humiliation,

Ni de la gloire, ni de la réputation.

Cette passion est leur seule nourriture.

C'est la fraîcheur pour les cœurs des véridiques.

Voilà ce corps de roi sous le froc du derviche.

Faste royal se perdit sous le manteau du pauvre.

Quand le cœur du Roi de Balkh fut purifié !

Son appel au divin fut plein de frénésie.

Familier lui fut le goût de la pauvreté,

Du rang royal, il passa au rang de gnostique.

Akhtar

- Une question se pose :

-Ibrahim Bin Adham (rha), pour l'amour d'Allah, d'abandonner le trône de Balkh, était-ce donc une absurdité ?

- La réponse est non.

- Il n'était point insensé, car le Royaume de Balkh de même que tous les Royaumes de ce monde, n'ont aucune réalité, dans la direction vers Allah.

L'amoureux sincère d'Allah énonce :

Oh! Allah, Vous avez établi votre grandeur

Qui incarne les deux mondes.

Si en échange des deux mondes, on vous obtient,

Le prix, à coté de Ton Etre, n'est rien.

Cette vie, quand elle est offerte, à qui même elle appartient,

Il n'y a en cela, rien d'extraordinaire.

Et mourir en martyr en signe de Ton Amour,

Est meilleur que de vivre mille vies.

Et nombreux sont les Royaumes à sacrifier pour Ta servitude".

Donc, nous concluons que l'amour d'Allah n'a pas de prix.

L'Envoyé d'Allah (saw) avait dit :

"En vérité, le prix des faveurs d'Allah est très élevé".

Quand le cœur goûte et ressent l'infime manifestation de la douceur de l'amour d'Allah, alors sa propre vie chérie est vidée de toute autre valeur.

"Si la manifestation d'amour pour le Réel Bien-aimé est ressenti alors, vous serez disposé à sacrifier votre vie même pour satisfaire l'éruption de ces désirs brûlants de cette passion démesurée.

Oh! Gens, si le cœur goûte à la vision de la splendeur et de la proximité d'Allah,

Tous les plaisirs de l'univers, vous paraîtront alors sans saveur".

Ainsi, Ibrahim Bin Adham (rha) en sacrifiant le royaume mondain de Balkh, a vécu, dans la contemplation constante du royaume intérieur, qui lui fit déclarer :

" Aux amoureux des royaumes de ce monde, réjouissez-vous,

Bientôt le terme du royaume et de la royauté de ce monde arrive.

Et, voilà! Que je vie au royaume éternel de l'Amour,

Ainsi, ma vie et le Royaume de L'Amour,

Tous deux s'en vont auprès d'Allah.

- Maintenant, si on obtient un Royaume éternel, en sacrifiant un petit royaume de ce monde, y a-t-il dans cette séparation une peine pour l'intellect. De même, si un beau trésor se trouvait enfouit sous les fondations d'une maison, qui ressentirait de la peine, quand cette maison est rasée pour dégager le trésor?

- Chers amis, les trésors sont généralement enfouis dans des lieux en ruine. Donc, que l'ego soit neutralisé, et que toutes ses mauvaises influences soient détruites, afin de parvenir aux vrais trésors!

En d'autres termes, les convoitises passionnées et illicites de la chair et de l'ego devront être réprimées et non pas nourries, de sorte qu'à la suppression de ces désirs égoïstes et sensuels, et en menant une vie de piété, tous les fondements de la sensualité et de l'ego seront en ruines, et ce sera l'atteinte de la proximité d'Allah, qui est la vraie contemplation et l'acquisition du vrai trésor.

L'immense plaisir que prenait Ibrahim Bin Adham (Qu'Allah lui fasse miséricorde) à travers le zikr, sur les berges des rivières et dans le désert, est une chose que lui seul peut décrire.

" Ah! Pour mes soupirs,Nul ami que le ciel !

Et nul autre qu'Allah ne connaît les secrets".

Et pour les amants, il n'y a rien de mieux qui existe que de vivre cette étape en compagnie de son bien-aimé, en lui chantant des odes sacrées. Comme Ibrahim Bin Adham (rha) avait choisi la solitude pour lui-même, il s'occupait à se souvenir de son Seigneur, quoique envahi des bruits du désert. Les meilleurs endroits pour les Amoureux d'Allah sont ceux, où Allah seul est informé de leur communion avec Lui.

"Ô! Bien-aimé, le meilleur endroit

dans les deux mondes,

est là où je peux me prosterner à tes pieds !

Et où il est possible de s'entretenir avec Toi,

Dans l'intimité, des propos de l'amour ".

- Le même thème est abordé par Khwaja Madjzoob (rha)

Je désire être là, où personne ne se trouve.

Etre seul, de m'asseoir, et me souvenir de Lui éperdument,

Vivre sous un ciel marqué par l'emblème des amants,

Vivre sur une terre peuplée de cœurs broyés par l'Amour".

Les esprits des amants sont enivrés par le souvenir du nom de leur Bien-aimé.

Mawlana Kandhlawi (rha) dans son "khaatam-é-Mathnawi" relate :

"Oh! Allah quand je cite Ton nom,

Je ressens un délice tellement sucré,

Qu'il me semble que des rivières de miel !

S'écoulent de chaque poil de mon corps".

C'est ce plaisir extatique qui cause l'abandon de la royauté, où

Saadi Shirazi (r.a) l'exprime de cette façon :

"La pensée du Bien-aimé rend les Amants complètement inconscients de leur propre existence.

Et le souvenir du Bien-aimé les rend inconscient de toute autre existence.

Pour se souvenir de l'Authentique,

Ils ont recours à la solitude, se détachant de la création.

Tant absorbés ils sont, par l'amour du Vrai,

Qu'aucune attention n'est prêtée aux choses de ce monde,

Puisqu'ils sont les amants exclusifs du Vrai".

- Ainsi la plus grande faveur que reçut le Sultan Ibrahim Bin Adham (rha) fut la proximité d'Allah, et c'est cette intimité qui l'enivrait d'amour, le rendant détaché des autres mondes.

“De la vie de sultan, il passa à la vie de gnostique".

Mawlana Roumi (rha) dit :

“Si un laps de temps est vécu dans l'intimité de l'Aimé,

Vous serez prêts à investir votre vie précieuse,

Dans toutes sortes d'endurances et efforts,

Pour l'acquisition de la satisfaction du Bien-aimé".

- Et vous vous accrocherez au service du véritable serviteur amoureux, en lui faisant des requêtes sans relâche, lui priant ainsi:

"Faites que s'enflamme dans mon cœur,

Ce feu de l'Amour Véritable!"

Par la contemplation dans proximité d'Allah,

L'univers et tous ses plaisirs deviennent dérisoires.

Et quand le Vrai Sultan brandit l'étendard de Sa Gloire,

Tout l'univers sombre au néant".

En d'autres mots, Dans le cœur où se manifeste la gloire et la splendeur d'Allah le Très-haut, tout l'univers et tout ce qui est connexe auront peu de valeur. Dans le cœur où Allah accorde sa grâce spéciale, alors Il imprime la certitude que ce monde est éphémère, et, cette perception intérieure facilitera son engagement dans la lutte qu'il doit mener, et par cela l'établissement du lien avec Allah et l'atteinte de la proximité sera agrée.

Les principes établis par Allah, exige qu'une personne doive se conformer d'abord à des efforts spirituels soutenus, pour jouir du plaisir du retour à Allah (wousoul)". Mais, parfois, Il renverse le procédé en attirant, vers Lui, le serviteur insouciant (par le Jazb). Cela se voit quand le serviteur éprouve, en son for intérieur, une attraction et un sentiment d'intimité et d'amour vers Allah. C'est là l'effet initial du "Jazb" qui s'opère, et par suite duquel se crée une disposition déterminée pour endurer les difficultés se trouvant sur cette voie spirituelle et pour pouvoir apprécier les plaisirs de la dévotion dans l'adoration.

Voilà ce qui est arrivé à Hazrat Ibrahim Bin Adham (rha)

- Ayant été ravi par cette attraction, il n'y avait dans son cœur

aucune estime pour le trône et la royauté. Les amis d'Allah ressentent cette proximité dans leur for intérieur et à travers cette grande faveur, ils sont détachés des biens de ce monde. Demandez à ces sages serviteurs d'Allah, à propos des plaisirs extatiques qu'ils ressentent en eux-mêmes.

- Un sage dit :

"Oh ! Gens, ne me jugez pas

Par les apparences de mes souffrances physiques

Ou par le teint pâle de mon visage,

Et de penser par cela, que je suis affligé et souffrant.

Oui, je possède un corps faible,

Mais par cette faveur d'Allah,

Aucune puissance au monde,

Ne peut me détourner de la voie de la constance.

Les élus d'Allah, quoique, extérieurement, ils affichent un état de misère avec des cheveux hirsutes, cependant, en ce qui concerne leur cheminement spirituel, ils devancent de loin des centaines de milliers d'autres humains.

Mawlana Roumi (rha) cite les propos d'Allah :

"Oh ! Gens, sachez et écoutez attentivement!

Ces personnes vêtues de guenilles, sont mes serviteurs particuliers.

Même si leurs mines paraissent tristes et affligées,

Ils sont supérieurs à des milliers d'autres personnes".

La raison de cette supériorité est que, cette poussière de laquelle ils sont issus, ont pris une valeur exceptionnelle par les bénédictions résultant du "contact qu'ils entretiennent avec Allah" c'est pourquoi la poussière de leurs corps est beaucoup plus précieuse et chérie par Allah le Très-haut, que celle de milliers d'autres personnes désobéissantes et négligentes. A part cela, le corps ne vaut guère mieux.

- C'est semblable à une bouteille ou à un verre qui coûte à peine une roupie ou deux. Mais s'il est rempli de parfum de bonne qualité, il serait aussi précieux que la qualité de ce parfum contenue. Il pourrait même valoir, des centaines de milliers de roupies. La valeur de la bouteille dépend de la qualité de parfum qu'elle contient. Le cas de notre corps est similaire. Sa valeur s'accroît moyennant l'intensité de ce "contact avec Allah". C'est pour cette raison toute particulière, que l'endroit, où l'Envoyé d'Allah (saw) est enterré, est en vertu? supérieur au "Trône (Arsh)" et au "Piedestal (Kursi)". De même, les corps des athées et des croyants sont faits de terre. Tous les deux renferment les quatre mêmes éléments. Mais la différence entre les deux corps, c'est que l'un n'est simplement qu'un assemblage de terre alors que l'autre recouvre le précieux contact avec Allah, l'un n'est qu'une bouteille ou un verre, alors que l'autre est un verre au parfum exquis.

"Ainsi Allah a acheté (des croyants) leur personne et leur bien."

[Al-Quran : Surah At-Tawbah]

D'autre part, les corps des incrédules seront, en permanence, brûlés en enfer et ils seront à jamais, interdits de regarder le visage d'Allah.

"Même derrière un rideau il leur sera interdit"(de contempler Allah ce jour-là)

[Al-Quran]

L'annonce de ce châtiment est une preuve de l'influence particulière de l'amour d'Allah, comme étant Le Bien-aimé.

Comparez donc cela aux gouvernants de ce monde:

De l'origine de ce monde à nos jours, aucun souverain n'a donné un tel verdict de condamnation, notamment, le malfaiteur sera interdit de regarder le juge ou le dirigeant. Là, Allah déclare aux incrédules. "Vous n'êtes pas digne que Je vous accorde l'honneur de Me contempler le visage". L'emphase est mise sur le mot "Kallaa"- c'est-à-dire, "Non ! Jamais !". Ensuite Il fait mention de Sa propre Seigneurie (Rububiyyah) qui est la cause (illa) du "Mehbubiyyah" (Attachement).

- C'est ce qu'Allah m'a exposé par Sa Faveur. Donc, le corps de l'homme, qui n'est pas parvenu à la proximité d'Allah ou au contact avec Lui, sera exclu de "Ah'sani Taqweem" (la meilleure des constitutions) et sera descendu à "Asfala Saafileen" (le plus bas des bas) ; Ce qui, aux yeux d'Allah, est pire qu'une bouteille d'urine.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

- Ne prenez pas pour une lampe ce cœur, où la lumière d'Allah n'y réside pas, en raison de l'amour mondain et de la négligence, c'est une bouteille remplie d'urine".

- Donc il n'est pas juste de concevoir un cœur insouciant comme étant une lampe, et d’en faire des éloges. Le corps de celui qui possède la lumière"Noor" est meilleur que des milliers de corps aux cœurs négligents ou insouciants. Les serviteurs reconnus d'Allah sont exempts de cet amour mondain mais sont esclaves de Son Amour.

- A ce stade, on devrait saisir la signification du mot "Dunya" (création). Toute chose qui détourne son attention d'Allah est "Dunya" (Creation). Si un gouvernement est détourné d'Allah par son règne, alors les deux, gouvernement et règne, sont "Dunya". Si le fait d'être pauvre vous distrait d'Allah, une telle pauvreté est aussi "Dunya". Il est loisible à une personne d'être un dirigeant ou un gouvernant tout en étant encore droit et religieux et il est aussi possible à quelqu'un d'être pauvre, et en même temps non religieux. De là, nous déduisons que la personne, qui se détourne des commandements d'Allah, est une personne mondaine, quoiqu'il soit pauvre ou démuni. D'autre part, si un Roi, malgré le fait qu'il gouverne un Royaume, il exécute les ordres d'Allah, est un "Wali1" et certainement pas, une personne mondaine.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

"Vraiment, "dunya" signifie "être négligent des ordres d'Allah. Ce n'est pas le nom pour enfant, femme, richesse et possession".

L'exemple de la "création (dunya)" est identique à l'eau. Un bateau y navigue. Aussi longtemps que l'eau se trouve à l'extérieur et sous le navire, elle permet au navire de se déplacer. Mais quand l'eau pénètre à l'intérieur du navire, alors elle pourrait être la cause de l’engloutissement du navire et de sa ruine.

Pareillement, si le "dunya" reste à l'extérieur du cœur, comme dans le cas où l'amour d'Allah s'élèverait au-dessus de l'amour de la richesse, des enfants, des femmes ainsi que toutes les relations qu'on peut avoir avec la création, alors ce "dunya" n'est pas néfaste, au contraire, c'est un tremplin pour gagner le plaisir d'Allah et sa proximité. Mais quand ce "dunya" a séduit le cœur, et que la passion pour les choses mondaines supplante l'amour d'Allah, alors ce "dunya" cet attachement à la création précipite le cœur vers la destruction et le malheur, car Allah a créé le cœur uniquement pour lui.

Dans un Hadice “Qroudsi” (paroles d'Allah par la langue du prophète), Allah dit :

"Les cieux et les terres ne peuvent me contenir

Mais je viens dans le coeur de mon serviteur comme un invité".

Ainsi, le cœur est pareil à Palais Royal qui est réservé au véritable Roi des Rois et pour personne d'autre. Donc, si quelqu'un autorise un éboueur ou un bandit d'habiter un Palais Royal, alors on commettrait une grande injustice et le coupable mérite punition. Par conséquent, une personne devrait évacuer ce malheureux "dunya" de son cœur et ne pas le permettre d'y entrer. Maintenant comment reconnaître que la passion pour les plaisirs de la création est entrée dans le cœur ou non.

- Voici un exemple de confirmation:

- Si une personne, à tout instant, est occupée à se préparer pour l'au-delà et qu'il soumet chaque nécessité personnelle aux régles de la Shariat, alors vous pouvez déduire que le "dunya" se trouve à l'extérieur de son cœur et que son cœur est blanchi de l'attachement au "dunya". Pour lui, le "dunya" représente un moyen de bénédictions et un moyen en vue d'atteindre la véritable vie éternelle.

Mais, si pour l'amour de sa femme et de ses enfants, un homme bafoue les lois de la shariat, et ne fait aucune différence entre illicite et licite, ne fait pas de préparatifs pour l'au-delà, mais qui est obsédé à acquérir la richesse, alors vous pouvez conclure que ce "dunya" est entré dans son cœur, et c'est ce "dunya" qui est la cause du malheur et de la destruction de son cœur.

- Hazrat Khwaja Majzoob (rha) Saheb conseille :

"En gagnant le monde, contrôlez votre désir.

Mettez la spiritualité au-dessus de lui".

- L'apparence extérieure des amis d'Allah leur donne des aspects misérables et affligés. Mais ils vivent en vérité un grand bonheur intérieur. La raison est qu'ils cultivent,dans leur for intérieur, un merveilleux jardin de proximité avec Allah. Cette fraîcheur et splendeur intérieure les rendent indépendants des parures extérieures. Quelles décorations et quels ornements, sont-ils nécessaires aux murs d'un jardin de roses ?

Si extérieurement je parais être un fou,

Mais ivre je le suis par cette ambroisie d'amour servi

Par cet échanson éternel ".

- L'amour d'Allah et Sa Pensée sont tellement empreints de douceur et d'ivresse que tous les biens et plaisirs de ce monde ne peuvent être comparables au souvenir d'Allah. Et celui à qui Allah a gratifié de Son Amour et Lui a accordé de goûter à la douceur de ce souvenir et de cette extase, eh bien! Demandez leur donc:

- Si de prononcer une seule fois le nom d'Allah il est plus délicieux que tous ce que les plaisirs de la création peuvent contenir oui ou non ?

"Interrogez Yahya du plaisir d'avoir la tête tranchée

Interrogez Zakariyya du plaisir de ce corps mutilé.

C'est à Ismaïl qu'on doit Interrogez du plaisir

Lorsqu'il posa sa tête pour être immolée.

- Les gens qui perçoivent l'aspect extérieur des choses sont inaptes à connaître ces sensations et ne peuvent avoir aucune idée concernant ces choses. Allah a jalousement tiré le rideau sur les faveurs spéciales accordées à ses serviteurs pieux, de sorte, que les ingrats et ceux qui n'ont aucune soif de cet amour, le vent même de cette faveur ne peut les parvenir.

- Sous leur apparence extérieure minable et sous leur état dépravé, se cache la grande faveur de ce "contact avec Allah".

- C'est une relation secrète entre l'esclave et le Maître, gardée cachée des autres.

- Le lien (Nisbat) de chaque serviteur d'Allah est différent.

- Les soupirs "Ah" de chaque amoureux sont uniques.

- Chacun chemine selon une méthode différente.

- C'est ainsi que nous constatons qu'un Wali (ami d'Allah) ne peut connaître les vécus d'un autre Wali. Les deux peuvent être de vrais Amoureux d'Allah mais chaque amoureux connaît un goût différent de ses soupirs.

"Ce soupir qui provient d'un autre cœur, n'est pas le mien.

Et cette douleur qui est dans mon cœur,

Personne d'autre ne la connaît".

- Quand le Sultan Ibrahim Bin Adham (r.a) vécut toute la plénitude de son "Nisbat" et de son contact avec Allah, quel en fut le résultat ?

- Il fut dépouillé de toute convoitise de l'âme concupiscente et se défit de toutes les parures.

- Où étaient donc passés le trône et la couronne?

- Maintenant, il se trouve au bord d'une rivière, en train de rapiécer sa couverture.

- Lorsqu’un jour le vizir du Royaume de Balkh passa par là.

- Le sultan raccommodait ses vêtements, en lambeaux, quand le ministre regardant le sultan pensa en son fort intérieur comme c’était un acte insensé.

Car après avoir abandonné le royaume mondain,

Il végétait comme un mendiant.

- Ibrahim perçut, par dévoilement que le Ministre était surpris de son état d'apparence pitoyable.

- De là, le Sultan manifesta les prodiges de son Royaume intérieur, de façon à ce que le vizir puisse réviser sa fausse conception de lui et afin qu'il puisse connaître les faveurs réservées et obtenues, à travers le contact établi avec Allah. Il jeta à l'eau son aiguille et invoqua à haute voix : "Oh ! Allah, restituez-moi mon aiguille". Tout de suite, des milliers de poissons remontèrent à la surface de la mer, avec chacun une aiguille en or à la bouche. Les poissons retirèrent leurs têtes de l'eau et disaient : Oh Sheikh! Acceptez ces aiguilles de la part d'Allah".

- Quand le vizir assista à ce prodige, il regretta amèrement la fausse conception qu'il avait entretenue; il avait honte et lança un "Ah" dans un soupir et dit :

- Hélas ! Les poissons sont au parfum du rang de ce Cheikh

Alors que moi, un humain, je l'ignore.

Je suis malheureux et perdu, alors que les poissons sont heureux de cette faveur".

- Le vizir fut en larmes et il pleura pendant bien longtemps. Mais ayant été en contact avec le Cheikh un court instant, une transformation totale se réalisa, et aussitôt à travers ce contact béni avec le Cheikh, son cœur déborda d'amour pour Allah.

- Voilà comment Allah a gardé sa grâce et la bénédiction qui en découle à travers la compagnie de ses serviteurs, qui font que les malheurs se transforment en bonheur.

- Dans un Hadice noble il est dit :

"Ceux qui s'asseyent en compagnie des amis d'Allah

Ne seront pas dépourvus et infortunés".

- Donc, à travers le regret, le chagrin et les pleurs, en un instant quel parcours a-t-il fait.

"Quand le cœur sanglote,

La quintessence de l'amour est infusée au cœur,

Et aucune maladie n'est pareille à cette maladie bénie.

Mais dans le cœur où ne se trouve pas l'amour d'Allah

Ce cœur ne peut pas être un cœur.

Merci pour cette douleur qui s'est établie en mon cœur

Peut être que mon cœur est un cœur Maintenant.

Quand le contact par le de cœur, est établi avec Allah,

Alors ce cœur mérite d'être appelé un cœur.

- Après que le sultan Ibrahim (rha) ait produit le miracle (karamat) en présence du vizir, il lui demanda:

"Ô Ami, lequel est le meilleur ? Ce Royaume du cœur ou le misérable et périssable Royaume de Balkh ?"

- J'ai exprimé la réponse en ces termes :

- Puis, demanda le Roi de Balkh :

Oh vizir! Lequel est le meilleur ?

Le Royaume du cœur ou le misérable Royaume de Balkh ?

De quel profit fut le Sultanat de Balkh ?

Maintenant que je jouis du confort de la vie.

Les affaires de l'état se révélèrent être un casse-tête.

Maintenant, dans l'indigence je suis roi de la terre et de la mer.

A travers l'extase du Zikr, Je suis ivre et heureux.

Je suis libéré des soucis et des ennuis,

L'humiliation de l'amour est devenue pour moi un honneur.

J'ai épousé la pauvreté et je suis devenu un Roi.

- Lorsque le vizir, grâce aux bénédictions du Roi de Balkh, fut admis au Royaume intérieur, il décida immédiatement de démissionner comme ministre et il choisit de se faire compagnon du Sultan dans le désert. Jusqu'à ce jour, et pendant toute sa vie, il avait été esclave de sa raison, mais finalement la conclusion fut à travers la passion et l'ivresse de l'amour d'Allah.

Eprouvée fut la raison mais rien de fertile ne se révéla.

M'étant mis dans la peau d'un fou, et le but fut atteint.

Et la folie s'avéra féconde et me porta au seuil de mon aimé

Je tombai follement amoureux et noyée fut la raison.

Oh ! Mon Aimé, l'appel en ivresse de ton nom

Remplit mon cœur de bonheur.

Je voudrais t'appeler ainsi toute l'éternité.

LECON:

Cette histoire nous enseigne que l'amour d'Allah et les faveurs de l'au-delà sont supérieures, préférables et plus grands que tous les bienfaits de ce monde et tout ce qu'il renferme.

- Et il nous a été démontré aussi que nous sommes conviés prestement à renoncer à l'amour de ce monde périssable.

Khwaja Madjzoob (r.a) dit :

"Ce monde n'est pas un lieu pour vivre de plaisir,

C'est un lieu où l'on tire des leçons,

Et non pas des jouissances.

- Cheikh Saadi Shirazi (r.a) conseille :

"Oh conscience! Si vous méditez profondément, vous arriverez à cette conclusion, qu’il vaut mieux de vivre une vie de pauvreté qu'une vie de richesse".

- Il est vrai qu'un jour, nous aurons à quitter ce monde et qu'après la mort, le pauvre et le Roi seront tous, égaux dans la tombe.

"Quand l'indien, le qraychaki, L'européen et l'africain arrivent à la tombe,

Tous revêtent la même couleur, tous se désagrègent en poussière.

Cette boisson, ce kebab et ce sucre proviennent tous de la même poussière,

Mais la poussière a prit différemment toutes les couleurs".

33. RECIT DE HAZRAT PIR CHANGI (RHA)

- Pendant le "khilafat" de Hazrat Omar (r.a), il y avait un homme à la voix mélodieuse qui jouait de la harpe. Sa voix était tellement belle qu'elle émouvait considérablement les hommes, les femmes et

les enfants. Chaque fois qu'il traversait la forêt tout en chantant, même les oiseaux et les animaux s'assemblaient pour l'écouter.

- Comme il vieillissait peu à peu, et que sa voix perdait de son attrait au fil des années, ceux, qui trouvaient sensation à l'écoute de sa voix, commencèrent à l'ignorer. Maintenant, n'importe où il allait, personne ne s'intéressait plus à lui. Ainsi son art et sa célébrité en pâtirent, il subit la solitude du rejeté, et bientôt il souffrait des affres de la famine.

Constatant ce désintéressement égoïste des gens, un jour envahi de tristesse, il se dit à lui-même : "Oh ! Allah! Quand j'avais une belle voix, les gens s'attroupaient autour de moi comme des papillons et ils m'accueillaient de toute part. Maintenant on ne me prête plus attention car je suis devenu vieux et ma voix n'est plus belle. Ces gens égocentriques vont jusqu'à fuir mon ombre. Que je me sens triste d'avoir lié mon cœur à ces gens infidèles ! Quelle supercherie que ce contact avec eux ! Si seulement je m’étais adressé à Toi, si seulement je m'occupai jour et nuit de Ta pensée, et si seulement j'avais placé mes espoirs en Toi, alors je n'aurai pas connu de déception comme en ce jour.

Le cœur de Pir Changi (r.a) était très affligé et des larmes se mirent à couler. Tout à coup, sur le champ, de l'inconnu, la force de l’attraction (djazb) le mena vers Allah.

"Quand sur la terre s'écoulèrent mes larmes,

Dans les cieux s'éleva l'étoile de ma certitude."

Pir Changi (r.a) libéra un soupir, tourna le dos au monde, et comme un fou, il se précipita au cimetière à Madina "La Noble". Là, il chercha refuge dans la cave d'une vieille tombe où il s'asseya et pleurant amèrement, il pria : "Oh ! Allah, aujourd'hui je suis Ton invité, parce que les gens m'ont rejeté. Il n'y a pas d'autre abri, excepté chez Toi. Il n'y a, maintenant, personne d'autre excepté Toi, qui puisse acheter ma voix. Les gens que je connais m'ont quitté et la vieillesse m’a atteint. Maintenant, je n'ai d'autre recours que Toi. Oh ! Allah, je me tourne vers Toi, plein d'espoirs. Ne me renvoie pas, désabusé.

Cet humble serviteur (Hakim Akhtar), a conté ce récit en ces mots dans le Mathnawi-é-Akhtar :

"Pir Changi supplia sincèrement Oh ! Allah,

Les gens étaient comme des papillons autour de moi,

quand ma voix était suave.

Maintenant il y a moquerie à l'encontre de ma voix,

Et futile est l'art de la harpe et des instruments.

Maintenant Ton aide à mon égard est indispensable.

Mon art de la musique n’est d’aucune utilité.

Mon histoire est une leçon pour tous.

Même si Pir Changi est d'un caractère médiocre,

Mais Ta Majesté est en effet grande.

En dehors de Ta porte, il n'y a pas d'autre refuge.

Te délaissant, où irai-je ?

Après avoir épuisé tous mes atouts,

Maintenant c’est vers Toi seul que je dirige mon regard.

Pir Changi (r.a) demeura dans la vieille cave, occupé à supplier Allah avec des larmes qui coulèrent en abondance jusqu'à ce que la Miséricorde d'Allah se mette en mouvement. Ainsi donc, l'Emir des croyants Omar (r.a) fut informé au moyen de l’inspiration (Ilham): "Oh ! Omar (ra), il y a un de mes serviteurs qui, en raison de sa voix mélodieuse, était très aimé et populaire parmi les hommes. Maintenant, en raison de son âge avancé, la beauté de sa voix à disparu et tout le monde ne lui prête plus attention, et cette situation de désolation l'a entraîné au repentir et à son retour vers Moi. Maintenant c'est Clémence Infinie qui est l'Acheteur de son âme. Quoi qu'il ait pu être un pécheur et un négligent, j'accepte ses prières. Car à Ma Vue il n'y a pas d'autre refuge pour Mon esclave, excepté Moi.

Oh ! Omar (r.a)! prélevez des biens du Bait-ul-Maal, va au cimetière et transmettez Mes Salaams à cet humble esclave affligé. Donnez-lui de l'argent et annoncez-lui qu'à partir d'aujourd'hui Allah de lui Son proche, et qu'Il lui a accordé une faveur spéciale. Maintenant, il n'y a pas lieu pour lui d'être triste et peiné. Oh ! Omar (r.a)! Dites à Mon esclave que dorénavant Allah a, de l'invisible, fait le nécessaire pour sa subsistance quotidienne.

"Jusqu'au Trône, sont parvenus tes suppliques et tes pleurs.

Ton acheteur a été ton Seigneur Le Très Haut.

A travers tes veines, coule le sang de ton coeur,

Dans tes soupirs proviennent les douleurs de ton coeur .

Tes pleurs de tristesse ont été agréées,

Ne sois pas abattu par ta pauvreté.

A travers l'attraction d'Allah pour toi,

Tu es devenu un être spécial pour Lui,

Débarrasse-toi de ta harpe et de tes instruments de musique".

L'Emir des croyants Omar (r.a), en recevant ce message à travers l'inspiration, devint agité. Il prit de l'argent du Bait-ul-Maal et se dirigea vers le cimetière à Madina La Noble. En y arrivant, il vit le vieil homme dormir dans une tombe ancienne, une harpe à ses côtés, et des traces de larmes sur le visage et sur la barbe. L'Emir Omar (ra) se rendit immédiatement compte, qu'il avait atteint ce rang, grâce à ces remords pleins d'amour.

Mawlana Roumi (r.a) remarque :

"Le joueur de harpe parvient à un rang privilégié.

Béni sois-Tu !

Oh détenteur des secrets mystérieux, Béni sois-Tu!

Le même thème est abordé par l'auteur de "Gulzaare Ibrahim"

"La femme de Nabi Loot était une incroyante,

Alors que la femme de Pharaon était une fervente.

Il emmena du temple des idoles, un Siddeeq

Et dans la Kaa'ba prit naissance un "zendeeq" (Abu Jahl)

Le fils de Azar (Ibrahim a.s) était l'ami d'Allah.

Et Kana'an, le fils de Nooh, qui s'égara.

Le Calife Omar (r.a), se tenait respectueusement debout devant la tombe en attendant que Pir Changi (r.a) se réveille, afin de lui transmettre les Salaams et message de la part d'Allah. En se tenant debout ainsi, Omar (r.a) éternua soudain, et Pir Changi (r.a) se réveilla et ouvrit les yeux. En voyant l'Emir des croyants, il fut tellement saisi de crainte qu'il se mit à trembler. Redoutant une punition, que lui infligerait l'émir des croyants Omar (r.a), à cause des instruments de musique qui se trouvaient à ses côtés. A l'époque, il était connu que l'émir des croyants Omar (r.a) frappait les malfaiteurs à l'aide d'un bâton. Cependant, en voyant Pir Changi (r.a) trembler de peur, l'émir Omar (r.a) le rassura :

"ne craignez rien, je suis venu vous apporter de bonnes nouvelles de votre Seigneur".

Il poursuivit :

Du mathnawi de l'humble Akhtar:

"Pourquoi le bâton de Farooq s'abattrait-il contre lui,

Lui qui implora son Seigneur ?

Allah m'a inspiré à votre propos,

Et Il m'a informé de votre nom,

Puis, Il m'a révélé votre rang élevé,

Afin que je puisse venir vous trouver là !

Et Il m'a demandé de vous annoncer :

"Je vous ai choisi, vous, Oh ! Fortuné!"

Et Il m'a ordonné de puiser dans la trésorerie

De l'argent pour vous remettre.......

Quand l'émir des croyants Omar (r.a) avait informé Pir Changi (r.a) Les dons spéciaux d'Allah et d'autres faveurs pour lui, Pir Changi (r.a) était confondu de reconnaissance et de tristesse.

- Mawlana Roumi (r.h.a)dit :

"Quand Pir Changi (r.a) fut informé de la bonté et des dons d'Allah, par la bouche de Sayedina Omar (r.a),

Il commença à trembler de gratitude et de tristesse.

Et se mit à se mordre les doigts, furieux.

Se rappelant sa négligence d'antan, il cria :

Oh ! Allah, Tu es sans égal,

Voyant Ta Miséricorde et Ta bonté,

Je m'afflige de honte pour Ta faveur.

Il poussa un cri et avec colère,

Il jeta sa harpe violement sur le sol, la brisant en morceaux,

Disant à la harpe :

Tu m’a privé de l'amour d'Allah

Et tu m'as égaré du chemin de la Vérité.

Soixante dix ans durant, tu as bu mon sang

Et pendant cet intervalle, j'ai commis des péchés et j'étais insouciant.

Jusqu'à ce que maintenant je devienne vieux

Et à cause de toi, mon visage a été noirci aux yeux d'Allah".

Sayedena Omar (r.a) en prit note et fut touché si profondément que des larmes lui coulaient des yeux. Il dit : "Ô! homme! Ces cris et ces larmes de votre part est un signe de votre intelligence. Votre vie est illuminée de par votre proximité avec Allah. Vraiment, les larmes des pécheurs sont très précieuses aux yeux d'Allah".

"Pour Allah, les larmes de tristesse et de remords, qui sont versées par un pécheur, sont équivalentes au sang versé du martyr".

Par la compagnie De l'Emir Omar (r.a) et de ses bénédictions, Pir Changi (r.a) devint un éminent Cheikh de la voie et rallia les rangs des amis d'Allah.

Leçon :

Cette histoire nous apprend qu'une personne ne devrait jamais perdre l'espoir en Allah, quelles que soient les épreuves subites. Nous devons toujours garder espoir en Allah.

L'histoire nous rappelle également que tout lien autre, qu'avec Allah est éphémère. Aucune fidélité ne demeure dans de pareilles conditions. Il n'y a que Dieu qui est toujours présent à accueillir ses esclaves. Cependant, l'Amour et le lien que des êtres entretiennent exclusivement pour Allah, est aussi inclus dans cet Amour pour Allah.

34. LE PROPHETE MOOSA (A.S) ET LE BERGER

A l'époque du Prophète Moosa (a.s), il y avait un bouvier véritable madjzoob [ravi par Allah] dont le cœur débordant d'amour divin, emmenait ses moutons paître en montagne, loin de la société des hommes. Il menait une vie agitée par cet amour divin, tout en pleurant, implorant ainsi son seigneur :

"Oh ! Mon Allah, quand me rencontreras-tu ? Car si Tu venais à me rencontrer, je me ferais ton domestique, je raccommoderai tes habits, je peignerai tes cheveux, et si jamais Tu es malade je te donnerais tous les soins qu'il faudra, si je savais où se trouve ta maison, je t'aurais apporté du lait et du beurre, jour et nuit, je baiserais tes mains, je masserai tes pieds. Et quand arrive l'heure de dormir, je garderais Ta chambre bien propre, et je Te rangerais le lit bien confortable.

Ô ! Allah ! Tous mes moutons sont offerts en sacrifice pour Toi. Ô ! Allah! Qu'importe ce que je dis de mes moutons et de mes cabris, je le dis en hommage d'amour pour Toi. Le mouton n'est qu'une excuse. "

En effet, le berger, troublé par son amour excessif pour Allah, ne faisait qu'ouvrir son cœur comme je l'ai élaboré plus longuement dans mon Mathnawi en Ourdou - (Hakim Akhtar).

"C'est l'histoire d'un berger

Au temps du Prophète Moosa (a.s)

En quête sincère de son Seigneur,

Alors qu'au bord des plaines désertiques,

Et de chagrin, tout affligé, il pleurait,

Par cet amour divin qui lui brûlait les entrailles.

Un jour, le berger, tout en pensant au Bien-aimé,

se tenait devant Lui en l'implorant :

"O ! Seigneur des deux mondes,

Comment puis-je et où Te rencontrer?

Le lieu de la rencontre veuillez me l'indiquer

Où puis-je Te rencontrer, O ! Roi de l'univers.

Mon cœur ne s'apaisera pas,

Tant que je ne saurais Ton adresse,

Chaque jardin de rose sans Toi,

Sera pour moi un buisson d'épine.

La vie est un feu, sans Toi.

Sans Toi,le rossignol, de sa voix si belle,

Résonne aux oreilles comme les cris de la corneille.

Cette lune, le soleil, et cette terre,

Ce jardin de rose, le désert, et cette mer,

Ne me sont plus d'aucuns plaisirs, sans Toi.

Comment puis-je y vivre sans Toi ?

De Te rencontrer, O ! Seigneur,

Je te masserai les pieds et les mains chaque jour.

Je Te donnerai du pain à manger.

Je Te donnerai du lait à boire chaque matin et chaque soir.

Je Te donnerai à boire le lait de mes chèvres,

Ô! Seigneur de tous les hommes".

Le berger vida son cœur devant Dieu, par ces mots pleins d'amour, quand soudain, le Prophète Moossa (as) passait par-là, et comme il entendit les propos, il interpella :

"Ô! Berger! Allah est-Il en manque de serviteur ? A-t-il une tête pour que tu veuilles Lui peigner les cheveux ? Ressent-il de la soif, que tu veuilles Lui offrir du lait de chèvre à boire ? La maladie peut-elle l'atteindre pour que tu veuille Lui proposer des soins ? Oh! Ignorant ! Allah est exempt de tout péché et de tout besoin. Vite, repentez-vous ! Vos paroles ne sont que des blasphèmes. Allah n'a nullement besoin d'aucun de vos services".

Quand le berger entendit ces paroles du Prophète Moosa (a.s), il devint tout confus. Et de crainte et de chagrin, il déchira ses vêtements en poussant des cris d'angoisse et s'enfuit vers le désert.

Ensuite, Allah envoya la révélation au Prophète Moosa (a.s).

"Ô! Moosa! Pourquoi As-tu écarté mon esclave de moi ?

Je t'ai envoyé pour les approché de Moi, et non pour les éloigner de Moi ? "

Mathnawi Akhtar :

La révélation de la part d'Allah parvint à Moosa (sur lui Prière et bénédiction)!

"Pourquoi avez-vous séparé de moi Mon esclave ?

L'étiquette convenable revient à ceux qui sont doués de sagesse.

Ce n'est que le "ah" d'un simple berger,

Comment un tel soupir peut-il être empreint de sagesse?

Celui dont les vêtements sont déchirés par amour du divin,

Ses vêtements ne seront pas raccommodés par la vérité.

Quel chemin de fuite a pris mon Bien-aimé ?

Où est parti : Mon amoureux fou ?

Quoique même l'amour ne connaisse de raison et ni de discrétion,

Même si extérieurement ses paroles paraissaient être profanes,

Mais, la passion de l'amour avait bouleversé son cœur.

Même si apparemment il prononçait des paroles irrespectueuses,

Mais ces mots étaient remplis de passion éperdue d'amour.

Profanes étaient les paroles de Mon amoureux ivre,

Mais il était en quête de la cour sublime. "

Leçon:

Ce récit montre:

Lorsqu'on sermonne ou conseille quelqu'un, on devrait se rappeler que cette personne pourrait être quelqu'un qui est agréé par Allah. Car il se peut qu'il y a des personnes qui puissent être réellement des amoureux sincères d'Allah, et qui sont protégés de la désobéissance, Alors que leur façon de s'exprimer peut nous paraître inconvenante, blasphématoire. Mais en fait, c'est l'effet de cette passion d'amour qui déborde de leur cœur, ils ne sont pas pour autant, irrespectueux.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

"La conversation de l'amant faite à Allah

émanant du cœur de l'amour, n'est pas dénué de respect".

Désormais, quelqu'un, qui prêche ou qui conseille, devrait se modérer. Ne pas agir avec dureté, ni d'une manière punitive, qui ferait perdre espoir aux gens. Cependant, dans le cas présent, le Prophète Moossa (a.s), étant donné qu'il était un messager accompli de la loi, il lui était nécessaire d'indiquer au berger, là où son expression était inadéquate. La réprimande d'Allah faite à Moosa (a.s) n'était point voulu de lui interdire de montrer la bonne voie. C'était plutôt pour lui rappeler la façon correcte de donner des conseils. Et pour cette raison il ne sied pas aux néophytes de la voie de réfuter les enseignements des vrais savants. Ils ne devront pas se considérer supérieurs aux Ulémas. Car les oulémas occupent un rang très élevé, aux yeux d'Allah.

35. LE PROPHETE LOQMAN (A.S)

Le Prophète Loqman (a.s) travaillait pour le compte d'un homme riche. Et par la proximité et par l'amour qu'il entretenait pour Allah, il se développa en lui, un noble caractère et des vertus très élevées. Cette humanité, cette noblesse d'âme, et cet agrément de son Seigneur, qui étaient manifestes en lui, reflétaient comme un témoignage évident de sa proximité avec Allah. Les détails sont décrits dans le Noble Coran (Surah Loqman).

Le haut et noble caractère de Loqman (a.s) fit si puissante impression sur la conscience de son maître, que ce dernier se mit à le considérer comme un grand ami et un compagnon intime. Il fut tellement épris d'amour pour Loqman(a.s), qu'il en devint le serviteur spirituellement.

"AZ MOHABBAT SHAH BANDA MI SHAWAD"

Traduction:

C'est le miracle de l'amour,

qui fait du Roi un esclave de son bien-aimé".

Chaque bonne nourriture qui lui parvenait, il se faisait la coutume de l'offrir à Loqman (a.s) en premier et le maître mangeait les restes seulement lorsque Loqman (a.s) satisfait, eut terminé de manger. Loqman (a.s) tenait compte de la sympathie et de la coutume de son maître, mangeait donc avec modération et gardait une part qu'il faisait parvenir à son maître.

Un jour, pendant la saison de melon, le maître reçut un melon de quelqu'un et Loqman (a.s) n'était pas à ce moment présent. Le maître dépêcha un esclave de l'inviter. Quand Hazrat Loqman (a.s) arriva, le maître trancha le melon et de sa main en offrit, à Loqman (a.s) avec plein de compassion. Et lorsque Loqman(a.s) portait ces tranches de melon à sa bouche, le maître éprouvait dans son cœur du plaisir et il se disait en lui, mais cet amour que j'ai pour lui quel sera donc l'impression cela pourrait lui faire. Loqman (a.s) savourait les tranches de melon et exprimait à chaque fois sa reconnaissance pour les faveurs que lui accordées son maître.

Alors qu'il lui restait une seule tranche à terminer, le maître lui proposa : "permettez-moi de manger cette tranche pour apprécier aussi de sa douceur. Ce faisant, il porta donc la tranche à sa bouche, et aussitôt, une telle amertume se propagea du bout de sa langue jusqu'au fond de la gorge, qui le fit perdre conscience pendant une heure.

Dés qu'il reprit ses sens, il interrogea Loqman (a.s) :

"O mon Bien-aimé, comment êtes-vous parvenu à manger, avec appétit, toutes ces tranches de melon ? Alors qu'une seule tranche eut produit sur moi un tel effet. Comment se fait-il qu'il ne vous soit rien arrivé ?"

Loqman (a.s) répondit :

"Khawja Saheb, combien de faveurs eus-je reçu de vos mains. Et le poids de la reconnaissance est tellement lourd à porter, que mon dos finit par se courber. Alors de ce fait j'éprouve de la pudeur à savoir que ces mains qui, par lesquelles autant de faveurs me fut comblées, comment pourrai-je aujourd'hui repousser quelque chose venant de cette même main! Ô ! "Khwadja"1, le plaisir de savoir qu'il vient de vos mains a suffi, pour que l'amertume du melon soit transformée en douceur".

Leçon:

Mon guide spirituel, Mawlana Shah Pouhlpouri (rha) (Qu'Allah remplit sa tombe de lumière) prenait beaucoup de soin et de plaisir à raconter cette histoire dans ses assemblées d'initiation, et souvent il aimait à dire ce dernier couplet :

Et après avoir raconté cette histoire, le cheikh donnait des enseignements et des conseils à propos de cette anecdote, montrant qu'à chaque instant combien de bienfaits et de miséricordes descendent sur l'humain. Mais, si jamais il lui arrive une petite difficulté dans son bien être pendant un petit instant, comme un incident qui se produit occasionnant extérieurement un certain problème, il fait alors montre d'impatience et d'ingratitude. Mais ailleurs, là où il y a des gens qui ont pu bénéficier de la compagnie des gens pieux, Allah les a gratifiés d'une bonne compréhension des affaires spirituelles, et quand la tristesse et les difficultés les atteignent, ils demeurent satisfaits de la décision de leur Seigneur. Dans de tels moments, ils puisent leurs forces de leur bonne compréhension de la spiritualité "Deen", et sont convaincus que ce monde ressemble à un hôpital, et que nous en sommes tous, des internés.

Parfois, le médecin prescrit au malade le "halwa-e-badam"2 à manger, et en d'autres temps, il prescrit de "chara-ita" et "Ghuloo-e-neb" qui sont très amères. Cependant, des deux médicaments, ressortent des résultats bénéfiques aux malades. Pareillement, Allah est le "Al-Hakeem", le Sage et en même temps, Il est aussi le "Al-Raheem", le Miséricordieux.

Donc, quel que soit le sort qu'Allah nous a destiné, qu'il apporte du confort ou de l'austérité, dans tous les cas il n’y a pour nous que profit.

Le Hadice nous informe qu'un rang élevé a été réservé pour certains serviteurs. Mais, parfois, le serviteur ne peut accomplir les œuvres qui conduisent à ce rang. Alors, Allah lui fait subir quelques difficultés, et s'il arrive à les endurer avec patience s'en remettant à Allah, il se trouvera donc en mesure d'atteindre le rang

désiré.

Un autre Hadice déclare :

"Un croyant est affecté de fièvre et (pendant qu'il en souffre) ses péchés s'effacent à l'image des feuilles mortes, qui tombent des arbres."

Un autre Hadice qui dit :

"Un croyant piqué par une épine, en reçoit une récompense. "

Encore un Hadice :

"Le jour du jugement dernier quand les situations endurées patiemment pour les désastres et les malheurs subis, des récompenses seront rétribuées. Alors, chaque personne qui eut subi des malheurs regrettera que sa peau n'ait pas été découpée en morceaux à l'aide des ciseaux, pour pouvoir bénéficier ainsi, de grandes récompenses ce jour-là. "

Donc, un croyant dans les situations difficiles, devrait se satisfaire, et de telle façon qu'il ne se plaindra ni par sa langue ni par ses pensées. Mais plutôt de rechercher le pardon d'Allah et le bien-être en lui demandant :

"O Allah, nous sommes faibles et nous ne possédons pas la force et la patience pour supporter les difficultés. S'il vous plaît, par Votre Miséricorde Infinie, échangez le bienfait de ce malheur par le bienfait du bien-être".

Il nous est défendu de solliciter les malheurs et les difficultés, mais il nous a été ordonné de prier pour le bien-être. Solliciter Allah pour les malheurs, démontre de notre part un défi de notre bravoure, alors que solliciter Allah pour notre bien-être, relève de notre faiblesse et de notre humilité, et cela est apprécié auprès d'Allah.

"Oh! Gens, arrêtez votre démonstration de force et de puissance,

Adoptez l'attitude de supplier et de pleurer devant Allah,

Car la Miséricorde d'Allah est accordée à ceux qui montrent leur faiblesse.

Suppliez Allah avec humilité, pour que vous deveniez gai et heureux.

De sorte que sans le sourire aux lèvres

Vous resterez très heureux (d'Allah) du fond du cœur,

Que des milliers de sourires sont sacrifiés pour une telle joie du cœur" !

Si une personne vit en permanence dans l'aisance et dans le confort, alors le tempérament de cette personne diminuera dans ses actes d'adoration. Il n'est pas possible d'être humble, sans goûter ou vivre dans l'austérité et dans les difficultés.

Dans un Hadice "Qroudsi", Allah a dit :

"Je suis à côté de ceux qui ont le cœur brisé".

Par la patience, les cœurs se brisent, car elle est amère. Lorsqu'une personne, dans l'état de désarroi intense, souffrant de chagrin, pleure, implore et supplie Allah, avec une humilité profonde, comment sera-t-il possible qu'en vivant dans l'aisance et dans le confort, de s'adresser à Allah en toute humilité par de telles odes frénétiques et dans de telles suppliques ? Ce sont ces troublantes difficultés que subit une personne, qui vont être la cause de l'établissement d'un lien solide dans son cœur, avec Allah.

"Avec Lui le lien se fait encore plus fort,

L'austérité de la création devient la cause de sa miséricorde".

Un sage dit :

"C'est dans la tourmente que se dresse le chemin vers Allah."

Cela c'est par rapport au sentiment d'impuissance et d'abnégation dans le cœur, qu'on éprouve dans ces moments de sacrifice et de ces dures épreuves. C'est dans de tels moments, que la communion avec Allah s'accomplit.

"IN NAL LAAHA MAASS SWA BIRIINE"

Allah dit :

"En vérité, Allah est avec ceux qui sont patients".

Ce thème a été traité par Hazrat Asghar Khaundwy (r.a) :

"Si vous partagez ma peine,

Alors pourquoi devrai-je me plaindre de cette peine".

La conclusion de l'exposé démontre que la vie de ce monde ne dure que quelques jours. Qu'importe si ces jours sont pleins d'aisances et de conforts ou si ces jours n'apportent que désastres et malheurs, tous ces jours auront un terme.

Donc, on ne devra ni se laisser emporter par la joie aux instants d'aisance et de confort, ni se plaindre et contester en période de difficulté et de malheur. Aux instants d'aisance et de confort, la reconnaissance devra être de rigueur, alors qu'en période de difficulté et de malheur, c'est la patience, et l'accent à la soumission qui devra être de vigueur.

Si une personne garde en vue les buts et objectifs de la vie, sûrement il a trouvé la solution magique à tous les problèmes. Le but principal de cette vie est d'atteindre le plaisir d'Allah. Ce plaisir se réalise seulement en suivant Sa voie et en appliquant la loi qui est définie par Lui, en se repentant de tous nos manquements et de tous nos péchés et demander pardon pour les erreurs commises. Donc, si une personne adopte la Sunnat, qu'importe le règne d'aisance ou de calamité, les deux données portent en eux les moyens, et le chemin, menant vers le plaisir d'Allah. D'autre part, si quelqu'un n'est pas un adepte de la Sunnah, alors la situation d'aisance n'est d'aucun apport.

Le Maître Ashraf Ali Thanwi (r.a) avait dit :

"Les pêcheurs ou les gens droits sont sujets aux calamités et aux difficultés. La calamité peut être une punition de ses mauvaises actions ou alors un moyen de se rapprocher davantage d'Allah Le Trés haut, et une élévation du rang de la personne. Maintenant, comment pourrait-on démarquer la différence, entre qui pourrait être une bénédiction ou une punition ? Que la personne soit pieuse ou pêcheur ! La personne qui, épouse la sunnah en temps de calamité, qui ressent l'amour d'Allah, qui est satisfait des décrets d'Allah, qui gagne de plus en proximité d'Allah en humanité et en

humilité, est une personne pieuse.

D'autre part, les calamités qui, donnent des marques d'obscurité dans le cœur d'une personne, et qui lui font subir de l'éloignement d'Allah, et qui ne l’incitent pas au repentir, alors comprenez que cette épreuve, est une punition des mauvaises actions commises.

Dans le chapitre de La Lumière, les bienfaits de demander pardon (istighfaar) sont évoqués. A travers le repentir, Allah fait tomber la pluie, crée de beaux jardins et donne des enfants pieux.

Mawlana Roumi (r.a) dit:

"Quand vous ressentez la tristesse au cœur, ayez recours Au repentir,

La tristesse est le produit du décret d'Allah,

Donc faites de bonnes actions,

mais en fait, augmentez en la mesure.

Quand Allah souhaite verser abondamment

Sa Miséricorde sur nous,

Il nous donne la capacité de nous soumettre, en pleurant avec humilité".

Mawlana Thanwy (r.a) après une bonne période, cette idée resta figée. C'est à dire qu'Allah accorde a quelques dévots des degrés élevés à travers leurs efforts et exercices spirituels (mujahadah). Cependant, Il accorde à d'autres la même faveur sans même les éprouvé. Comment donc, de part sa Miséricorde, Il ferait subir à ses serviteurs de telles épreuves.

Un beau jour Mawlana Thanwy (r.a) dit qu'une idée pour la solution à ce problème lui fut parvenue directement dans son cœur.

En guise de réponse l'idée futque toutes les étapes et degrés qui seraient attribuées aux aspirants (saalik) sans "Mujahada" (effort), les faveurs d'Allah (nirmah), ne pourront pas être appréciés. Et s'il n'y a pas appréciation des bienfaits d'Allah, alors il ne pourrait y avoir de l'enthousiasme ou de la motivation pour accroître ces bienfaits. Tout comme il y a un accroissement de bontés à travers la gratitude, comme il est décrit dans le saint Coran, de même qu'il y a une régression des bontés quand la gratitude diminue.

Mawlana Roumi (r.a) interroge :

"Pourquoi le Roi des intellects,

Qui est Tout Miséricordieux,

Peut-il faire subir sans nécessité,

Une telle épreuve à l'âme ?"

Ensuite Mawlana Roumi (r.a) de répondre :

"Sans Mujahadah,

aucune lumière de la vérité n'est diffusée au cœur,

Qui est perçue à travers la foi véritable et la communion divine !

Si cette perception était réalisable par la raison seule,

Alors quelle nécessité y a-t-il à contraindre l'âme(nafs)

A de telles épreuves".

Mawlana Hakim Akhtar dit :

Contraint par les épreuves et le désarroi, Les larmes qui sont versées en cherchant à se repentir dans des suppliques, le degré d'assistance rétribuée, est plus conséquent que celui prodigué en période d'aisance et de confort. En dépit de cela, personne ne devrait souhaiter de subir des calamités. Ce qu'il doit rechercher, c'est le bonheur, la prospérité, et la sécurité contre le mal.

Mais si, de la part d'Allah, quelque tristesse et quelque épreuve atteint quelqu'un, il ne devrait pas se lamenter et perdre patience. Mais penser au contraire, que c'est Allah qui nous prépare à être initié, et qu'à travers cette formation, Il élève notre rang. Les tristesses et les calamités sont aussi des faveurs (nirmah) d'Allah et dans de telles contraintes, les prières surgissent du cœur, et le lieu de prosternation est inondé de larmes. Et le plaisir dans la supplication même, est un grand bienfait.

"En priant Allah les Amoureux n'ont d'autre but que de ressentir le plaisir de murmurer secrètement avec Lui."

C'est à cause de cette contrainte que sont versées des larmes, dans des suppliques par des soupirs brûlants de nostalgies, que cet entretient très secret s'établit avec Allah, et toutes ces suppliques et tous ces soupirs sont à Lui très chers.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

"Je pleure et j'implore, mon Bien-aimé,

car cela lui parait plaisant,

Et dans les deux mondes nos tristes larmes de soupirs

sont aimées de Lui.

Béni est l'œil qui pleure à la pensée de son Bien-aimé

Et béni est ce cœur qui est enveloppé de Son Amour.

Car aussi longtemps que le bébé ne pleure pas,

le lait ne coule guère des seins de la mère,

Et aussi longtemps que les nuages ne versent pas des gouttes de

pluie, le jardin ne verdit pas.

Des miracles des nuages, le jardin devient vert et fertile,

Et autant que la bougie brûle, plus elle émet de lumière.

Là où les larmes s'écoulent, la miséricorde règne.

Et où l'eau flotte, la verdure et la fertilité prévalent.

Les larmes du pécheur peiné sont comptées par Allah

Au même rang que le sang du martyr.

Supplier et pleurer sont de grandes richesses,

Et la Miséricorde d'Allah est une grande bénédiction.

La richesse de ce monde se résume à l'or et à l'argent.

Le capital aux yeux d'Allah est l'amour et deux yeux qui pleurent".

Un Sage disait :

"Ô! Bien-aimé, de garder les yeux ouverts pour d'autre que Toi, serait du gaspillage.

Et pleurer la séparation avec d'autres que Toi,

n'est que futilité ! "

Il est vraiment très pénible d'endurer avec patience les épreuves et les calamités, mais c'est une alchimie bien étrange. Il transforme le pèlerin en de l'or pur. Les rangs qui sont inaccessibles par des années d'efforts et d'exercices spirituels, sont rapidement atteints à travers les bénédictions de la patience.

Pour cette raison, il est essentiel pour chaque pèlerin de la voie (saalik) de considérer l'amertume de la patience comme une douceur, en égard de la grande bonté quelle recèle. Ce n'est que quelques jours de difficultés et de privation. Après cela, c'est le sourire et bonheur sur bonheur.

On passe la moitié de sa vie à endurer des épreuves, et en échange de cette moitié (de vie), le Grand Dispensateur de bonté vous accorde des milliers de vies.

"Combien de faveurs sont rétribuées à ceux qui sont patients et qui persévèrent ?

Des dons auxquels ni vos pensées ni votre imagination ne peuvent atteindre.

Telle est la bénédiction de la patience.

Il y a des milliers de remèdes qu'Allah a créé,

Mais pour les enfants d'Adam le meilleur remède se nomme patience,

Quiconque endure avec patience, vivra ferme dans le "deen"(la spiritualité), et parviendra à la "wilayat" ou à l'intimité de Dieu, jusqu'au plus haut rang des Véridiques "Siddiqeen".

Le Prophète (p.s.s.l) a prévenu qu'Allah n'accordera même pas l'Imaan,

A celui dont le tempérament ne contient aucune patience.

Ayoob (a.s) endura de patience sept années durant,

Et accueillit avec satisfaction les invités d'Allah (les vers sur son corps).

On raconte que lorsque Ayoob (a.s) fut délivré de cette épreuve et fut guéri, quelqu'un l'interrogea :

"Ô! Prophète! Quand est-ce que vous vous sentiez plus heureux? Etait-ce pendant la période d'endurance ou pendant ce moment de santé et de bien-être?

Il répondit :

"Mes remerciements à Allah pour m'avoir accordé la faveur de la bonne santé. Mais pendant que je souffrais, chaque matin et chaque soir, la voix spéciale qui me fut parvenue de l'invisible, me demandait: "Oh Ayyoub comment vas-tu?"

- Quel bonheur et quelle ivresse me procurait cette voix!

Tellement que de milliers de vies peuvent être sacrifiées pour ce seul instant de cette "demande de mes nouvelles", car elle me faisait oublier toutes les souffrances qui m'affligeaient.

Maintenant Le cœur désire entendre ardemment cette voix qui aujourd'hui s'est tue.

Quand une personne endure tristesse et souffrance, il devrait à tout prix ne pas se plaindre ni faire aucun reproche. Car cela est une grande offense. Car la souffrance ou le bien-être nous viennent de la part d'Allah, et c'est pour cela que de se plaindre ou d'en faire des reproches à ce propos apparaît comme une offense et comme un acte de koufr.

Il est fondamental ce que l'esclave doit être à jamais, satisfait de ce que le Maître détermine pour lui, car le Maître a le contrôle absolu sur sa propriété et il en fait à sa guise.

Maintenant je ferme la parenthèse avec ces quelques vers de poésie.

Qu'Allah fasse de nous ses vrais esclaves et nous accorde la capacité d'agir conformément à son plaisir ! Aamine.

36. Poesies

Dans la voie de l'amour se plaindre est une offense.

Dans chacune de ses décisions, pour moi, aucune injustice.

Quoi qu'en apparence il se révèle comme une épreuve,

Mais elle est en vérité, enceinte de bénédiction.

Cette souffrance dans laquelle il y a du bien pour nous,

N'est pour nous pas une sanction.

L'amour des serviteurs d'Allah ne peut atteindre la perfection,

Sans que le sang des désirs vils de l'âme ne soit versé !

Et que ce qui T'est agréable, devient de même pour moi.

Que ferai-je de ce plaisir, qui n'est pas le Tien.

Cette déchirure qui me brûle le cœur,

Comment ne pas reconnaître ce don.

Celui qui n’est pas béni de cette faveur,

Ignore donc Ta gloire.

Ne vous réjouissez pas de ces déchirures qui me brûlent le cœur,

par ce désir que j'ai de Lui, lorsqu'Il est loin de moi.

Oh ! Vous néophyte en amour,Vous n'avez pas jusqu'ici,

Eprouvé la douleur profonde du cœur d'un Amant éperdu.

Et quiconque échange son âme, pour de l'or ou de l'argent,

Ô! Akhtar ! Sache donc qu'il n'a pas goûté encore

A la douceur de l'amour Véritable".

Akhtar

37. LE SAINT DE LA MONTAGNE

Une fois, un certain derviche escaladant le flan d'une montagne, fit une promesse à Allah :

" O Allah! Je me détache désormais de tous les liens de ce monde, et je m'engage à vivre en ces lieux, afin de m'occuper à Ton adoration. Et lorsque j'aurais faim, ce sera de Toi que j'attendrais la nourriture. Je ne demanderai rien à aucune créature, je ne cueillerai aucun fruit ni aucune feuille d'aucun arbre de la montagne. Mais j'e mangerai seulement les fruits que fera tomber le vent. "

Pendant quelque temps, il garda fermement sa promesse, jusqu’à ce que du Tout-puissant les épreuves commencèrent. Et la raison pour laquelle il dut subir ses épreuves fut, que le derviche n’avait pas dit “Insha-Allah” au moment de sa promesse. Car par la confiance en son courage et en sa volonté, il omit de prononcer "Insha-Allah", et cela à cause de son orgueil et de son arrogance. Et c'est cette mauvaise attitude qui entraîna ces dures épreuves, et la lumière de son cœur diminua progressivement, de sorte qu’il lui était difficile de supporter les difficultés de la faim.

Allah ordonna au vent de ne pas souffler dans la direction de la montagne. Pendant cinq jours, le vent suivit les ordres, et aucun fruit ne tomba des arbres. Le derviche souffrait d'une faim insupportable. Il ne pouvait plus faire preuve de patience, et la faim l'affaiblissait. Il fut contraint de violer sa promesse faite à Allah.

“la rectitude il tomba dans l’humiliation”

Rompant donc son pacte, il se mit à cueillir les fruits des arbres pour se nourrir, et pour cela, Allah sanctionna le derviche, puisque cela relève de Son décret :

“Tenez votre promesse”.

Voici ce qui se passa ensuite:

Une bande de voleurs s'était réfugiés au pied de la montagne. Quand quelqu'un avisa le chef de police de la ville! Avant que l'officier de police ne procède à l'arrestation de ces voleurs, il remarqua le derviche auprès de la montagne et pensa qu'il faisait partie d'eux, il l'arrêta aussitôt sur-le-champ.

Le derviche protesta vivement en clamant son innocence, mais l'officier de police et les autres gardes ne voulaient rien entendre. Et comme sanction, on lui amputa la main droite et le pied gauche.

A ce moment, un voyageur passait par là et quand il apprit l’affaire, il réprimanda l’officier ainsi que les gardes : “Bande de chiens, Qu’avez vous fait à ce derviche serviteur d’Allah. c’est un véritable cheikh accompli et l'Abdaal de notre époque. Il s’est isolé du monde, pour s’établir, en solitude, à la montagne”.

Quand le garde entendit cela, il commença à trembler de peur. Accablé de crainte, de grande peine et de tristesse, il vint, la tête et les pied nus, vers le derviche, regrettant avec amertume l'erreur qu'il venait de commettre en disant :

"Je jure que je ne savais pas que vous étiez un vrai serviteur d'Allah. Par un malentendu j'ai fait une erreur en vous considérant comme l'un des voleurs. Pour l'amour d'Allah, pardonnez-moi, car au cas contraire, je deviendrai une victime de la colère d'Allah et je serai ruiné.

Le derviche répondit :

“Mon frère, vous n’êtes pour rien à ce qui m’arrive. Je suis moi-même le grand coupable. J’ai trahi la promesse que j’ai fais à Allah et comme conséquence, ce châtiment m’a été infligé ”.

“Je suis en mon âme conscient de la cause de ce qui m’arrive, et c’est à cause de ce péché, que cette mésaventure m’est arrivée. Je n’ai pas respecté l’accord conclu avec Allah et par conséquent. La punition de mes actions consista en la disjonction de ma main et de Mon pied.

Ceux qui sont sincères s’exposent toujours à des dangers sur la voie d’Allah, il y a de grandes épreuves qui les attendent.

Ne faites pas de promesses ou de vœux que vous ne puissiez tenir. Et ne vous tenez pas dans des endroits piégés de danger, où vous serez forcément confrontés à des épreuves. "

Morale:

En premier lieu, une personne ne devrait jamais prêter serment sur une chose qui est contraire à la Charria, c'est-à-dire, "Je ne mangerai pas" ou "Je ne boirai pas d'eau", ainsi de suite. Le serment du derviche était de ce genre.

Deuxièmement, une personne ne devrait pas se fier à soi, à son courage et à sa force (à sa science etc...). En toutes choses, on devrait dépendre d'Allah et demander son aide. Si, on a l'intention de faire quelque chose, alors on devrait toujours dire "Insha-Allah". On doit toujours se rappeler que rien ne se fait sans la permission d'Allah.

«atome de Grâce d’Allah est bien meilleur

Que mille efforts de dévotion !

L’humilité et l’indigence dans le chemin d’Allah,

Sont meilleures que d'être complaisant dans notre dévotion et dans notre obéissance.»

On devrait vivre avec assiduité dans la religion "Deen", et supplier Allah à tout moment :

"Oh ! Mon Seigneur, ne me laisse pas à la merci de mon âme égoïste (nafs) un seul instant. Considère chacun de mes états, de manière à ce qu’ils soient à tout instant, dirigés vers Ton plaisir, jusqu’à ce que Tu m'enlèves de ce monde avec la foi (imam).

Ameen !»

38. L’ESCLAVE BILAL (R.A)

Bilal (r.a) était un esclave Abyssin, dont le maître juif s'appelait Oumayya Bin Khalaf. Il embrassa l'Islam dés son avènement, les ennemis de l’Islam ne donnaient aucun répit aux Musulmans. Ils s’efforçaient, jour et nuit, d’éteindre la lumière d’Allah, mais Allah révéla qu’il accomplira la destinée de cette lumière, même si les incrédules s'y opposent sans répit.

Si Bilal (r.a) le souhaitait, il aurait pu garder secret sa conversion à l'Islam, et ainsi, il aurait été épargné de toutes les persécutions et chantages. Cependant l'amour d'Allah brûlait tellement en lui, qu'il ne pouvait pas se contenir, et qu'il proclama en public professant l'unicité d'Allah en disant vivement “Ahad ! Ahad ! ”

Quand l’amant vit le sabre de l’amour,²

dans les mains de son aimé,

Dépouillé de frayeur et insensible au danger,

Il se précipita alors, vers l’exécuteur.

Lorsque cet amoureux sincère,

comprit que le sabre lui été destinait,

A l’instant même de présenter sa tête,

sous la lame lui fut un devoir(wadjib).

Ah! Ces soupirs en ivresse dans l’appel de Ton nom,

Remplit mon cœur de bonheur, (Ô! Mon Aimé!)

Et jusqu’au dernier souffle ce que je désire,

Ce sont ces soupirs éperdus d’amour.

Face au véritable amour

Même s’il se trouvait des centaines de fossés,

Ou quoique la tête à être coupée,

Mais un seul frémissement de ce mal d’aimer,

Et l’ampleur des épreuves ne s'avère être qu'une simple envolée.

Au-dessus des abîmes, à travers les tourmentes.

Sa brûlure intérieure le fait surpasser les tempêtes extérieures.

Quand l'être s'est reconnu être un albatros,

Alors comment se plaindrait-t-il au milieu de la tourmente ?

Cela signifie que l'albatros ne craint pas la tempête, mais il est capable d'Amour et poursuit son envol sans être affecté par les tourmentes de la tempête.

Bilal (r.a) proclama“Ahad ! Ahad !” Le juif de colère, se mit à le battre, de telle façon que de son corps, le sang coulait de ses blessures. Il le fit allonger sur le sable brûlant du désert, lui sommant de ne plus proclamer l’unicité d’Allah !”

Bilal (r.a) dit :

“ Ô Allah! En raison de mon amour pour Toi, l’incrédule me bat et veut me mettre à mort. Oh! Bien-aimé, du ciel vient en ce monde regarder cette scène avec ton Amant et quel beau spectacle!

Un jour, Abu Bakr (r.a) empruntait ce chemin et vit Bilal (r.a) saignant de ses blessures proclamant : "Ahad ! Ahad ! Et entendant cela, Abu Bakr (r.a) se mit debout. Son être béni fut remué par le parfum de l'Authentique Bien-aimé, qui l’envahit, créant chez lui une très grande émotion. Voyant Hazrat Bilal (r.a) persécuté Atrocement, son cœur frémit et des larmes perlaient de ses yeux. Il appela Bilal (r.a) et lui conseilla d’invoquer le nom d’Allah en solitude et de ne pas le faire en présence de son oppresseur. Autrement, son persécuter continuera injustement à le faire souffrir. Bilal (r.a) répondit :

“Oh! L’honorable! Vous êtes le “Siddeeq” l’ami véridique de l’Envoyé d’Allah (s.a.w), je me remets à votre conseil ”.

Le lendemain, Abu Bakr (r.a) en repassant de nouveau par-là, il assista encore à la même scène. Bilal (r.a) proclamait toujours “Ahad ! Ahad !” Et le juif le battait férocement, jusqu’à ce que son corps saigna de nouveau. En voyant cela, Abu Bakr (r.a) pris de compassion, conseilla de nouveau à Bilal (r.a) :

Mon frère pourquoi prononcer “Ahad ! Ahad ! En présence de ce bourreau ? Prononcez-le secrètement.

Bilal (r.a) répliqua : Je me repens, à l'avenir, je n'agirais pas contre votre conseil".

Mais:

L’Amour ne connaît nulle peur

Ni des chaînes, ni de carcans.

“ Ô! Insensé ! Comment demander, au rossignol

de se tenir tranquille et de garder silence.

Car au souvenir du jardin,

Les plaintes surgissent de sa gorge.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“Quand Abu Bakr (r.a) lui conseilla silence et discrétion, Bilal (r.a) se repentit de nouveau, mais quand l’amour s’empara de lui, envahissant tout son être, le repentir fut donc par la présence de l’amour consumé. "

C’est à dire:

La promesse du repentir fut rompue. Car, comment, un amoureux peut-il vivre, sans le souvenir de son bien-aimé.

“C’est le message d’un cœur affligé.

Que sans toi nulle paix, ni repos.

Notre devoir n’est que de tressaillir,

Et c’est cela le don de l’amour ”.

Bilal (r.a) ne pouvait retenir le secret de son amour pour Allah, malgré les nombreuses persécutions et les souffrances, il déclarait à haute voix : “Ahad ! Ahad !

“Quand l’exécuteur de l’amour tire la corde de son arc,

Ce sont des milliers d’âmes qui offrent leur vie,

Pour un prix dérisoire.

Le corps de Bilal fut blessé et sanglant,

En la présence du Juif,

Mais son âme était en contemplation, et plein d’ivresse

Dans la proximité divine,

Goûtant aux délices d’un printemps sans pareil. ”

Voilà ce qu'on appelle l'amour véritable! Quelle situation lamentable de nos jours, quand on voit les gens qui s'adonnent aux plaisirs sensuels et charnels et qu'ils considèrent ces plaisirs comme étant de l'amour. Cela n'est pas de l'amour. L'amour qui s'accroche à la beauté éphémère n'est pas en fait, "ishq”. C’est plutôt de la perversion “fisq”. Comme (il y a des gens qui vendent leurs vertus ou leurs âmes pour obtenir des choses mondaines ou pour “un morceau de pain” ? Si quelqu’un est privé de nourriture, pendant quelques jours, il oubliera l’objet de son amour et se contentera de demander du pain. Mais l’Amour Divin, puisqu’il est programmé dans la nature humaine même, s’il est alors en manque de nourriture, son amour pour Allah ne diminuera aucunement. L’Amour en fait c’est de se soumettre aux décisions du Véritable Aimé, et le serviteur est celui qui s’abandonne aux décrets de son Bien-aimé.

Allah aime ses serviteurs lorsque plein de regret ils s'adressent à Lui. Et malgré toutes ses grâces et tous ses dons, Il n'accorde quelques fois leurs demandes qu'en partie, afin que ces suppliques, et ces soupirs nostalgiques demeurent permanents, et ainsi ils continuent de l'invoquer : “Yaa Allah ! Yaa Allah !”

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“, Allah met un certain délai pour agréer pleinement les requêtes, de sorte que l’on continu à le supplier humblement avec un cœur contrit. Et le son d’une telle voix qui implore, plaît beaucoup à Allah. ”

Donc, ce délai décidé pour l'acceptation complète de la prière, crée chez le serviteur, un moyen d’acquérir sa miséricorde et son amitié. Mais cela n’est pas là un signe de rejet ou de non considération de leur requête. Qu’une personne arrive à entretenir une communication secrète avec Allah, témoigne d’un plus grand privilège qui revient au croyant.

Celui qui est atteint par l’amour de Dieu,

N’a plus de liberté.

-Kwadja Sahab (rha) dit:

“Celui qui est ravi par l’amour

Dans cette prison, ô! Mon cœur!

Plus de limite à la durée de cette captivité. ”

Maintenant, dans un tel contexte on pourrait penser que les vrais aspirants à l'amour d'Allah ne devraient vivre que dans des difficultés, souffrance et détresse au lieu de vivre avec les bénédictions d'Allah.

Mais voici en fait l'idée ou la réflexion qui découlerait de ce contexte:

Si on examine les traits extérieurs, le constat apparent d'une telle situation nous donne un aspect de malheur.

“L’amour nous apparaît d’abord comme un oppresseur féroce.

Ainsi, ceux qui ne sont pas sincères et qui ne sont pas de vrais amants, ne pourront jamais emprunter cette voie.

Cette apparence malheureuse se dresse comme un rempart contre les faux et soi-disant amoureux. Et ils demeurent donc loin de ce chemin. "

Par contre, à celui qui est sous l'emprise de cet Amour véritable, voyez ici un profil du caractère merveilleux de l’amant véritable:

“Ô! Bien-aimé!

Ce bonheur ne peut provenir d’un ennemi,

Que d’être décapité par ton sabre,

Car la tête de nos amis demeure, saine et sauve,

Lorsque Tu les éprouves de ton sabre. ”

Imaginez qu'un amoureux qui fut séparé depuis dix ans de son bien-aimé, soit devenu pâle, frêle et malade, quand soudain, ce bien-aimé apparaît, le prend dans ses bras, et de joie dans une telle étreinte à briser ses côtes, et les yeux qui s’apprêteraient à sortir de leurs orbites. Constatant son malaise, le bien-aimé l’avertit :

"Si tu désapprouves ma conduite, je romprai tout lien avec toi et j'irai m'attacher à quelqu'un d'autre".

Alors, quelle sera la réponse de cet amoureux ?

S’il est vraiment un amoureux, il dira ceci :

“Que mon souffle de vie expire à tes pieds !

C’est le vœu le plus cher à mon cœur, Et tel est mon désir. ”

Quelqu'un d'autre, qui s'arrête à cette forme physique, aurait l'impression que cet amoureux éprouve de la souffrance. Mais interrogez cet amoureux lui-même, il vous exprimera la joie, et tout le plaisir qu'il délecte. Car il considère ces moments de bonheur, et souhaite, que ces moments demeurent à jamais.

Quand cela est l'effet causé par l'amour sensuel et physique, eh bien! Essayez d'imaginer alors ce qu'il en serait de l'intensité, et de l'extase qu'on goûte, lorsqu'on vit ces moments pour l'amour du divin.

Ô Allah ! Lorsqu’il est ainsi du "pseudo" amour!

Qu’en serait-il donc des qualités de la perfection!

M.Ahmad (rha)

De cette exemple ci-dessus, on retient que, ces gens, qui ont été les proies dans les griffes de l'Amour Divin, quoi qu'extérieurement, ils nous sembleraient être dans une grande austérité et de troubles, mais, intérieurement, ils vivent dans la proximité avec Allah, qui en effet leur donne grand plaisir. Extérieurement, ils peuvent être vêtus avec des habits tout déchirés, le visage blême souffrant de faim mais intérieurement, ils connaissent une grande tranquillité, confort, et une telle joie, que si les rois pouvaient en avoir une petite idée, ils oublieraient le plaisir et le confort du trône et de la couronne de la royauté.

Mawlana Roumi (r.a) dit pour Allah :

“misérable en guenille est mon serviteur privilégié,

Car parmi des milliers qui naissent,

Comme celui la, on ne trouve qu’un seul”.

“Le but principal de la vie, pour toutes les créatures, est de parvenir à l’amour d’Allah. C’est l’objectif essentiel de la vie.”

Ainsi Hazrat Bilal (r.a) subissait et endurait de nombreuses difficultés et souffrances, puisqu'à son jugement, la satisfaction d'Allah pour lui est une faveur immense.

“Pour le plaisir de mon Bien-aimé, je deviens même amoureux de la souffrance (que me procure cet amour). ”

Hazrat Abu Bakr (r.a), en plusieurs occasions, conseilla Hazrat Bilal (r.a) et à chaque fois, quand il passait par ce chemin, il voyait la même scène :

Le juif qui frappait Bilal (r.a), et ce dernier qui disait sans cesse “Ahad ! Ahad !”

Ensuite, Hazrat Abu Bakr (r.a) alla raconter les faits à l'envoyé d'Allah (s.a.w). Quand l'envoyé d'Allah (s.a.w) entendit le récit, il ressentit une douleur si profonde que des larmes coulèrent de ses yeux.

- Il demanda !

- Ô! Toi le Juste ! Que faire ? Et comment pourrons-nous épargner Bilal (r.a) de cette calamité ?

Le juste Abu Bakr (r.a) répondit :

"O! Envoyé d'Allah (s.a.w), Je m'en vais l'acheter.

l'Envoyé d'Allah (s.a.w) dit : “Eh bien ! Quelle belle nouvelle ! Je contribue aussi dans cet achat.

«akbar! Quel bonheur! Que l’envoyé d’Allah (s.a.w) lui-même prit part, pour payer la rançon de Bilal!»

Dans ce corps noir de ce nègre Bilal (r.a), se nichait un cœur lumineux, qui était rempli de l'amour d'Allah.

Abu Bakr Le Véridique (r.a) s'approcha du Juif alors qu'il était encore occupé à frapper Bilal (r.a).

Abu Bakr (r.a) l'apostropha :

Pourquoi frappez-vous cet ami d’Allah ?

Le Juif rétorqua :

“Si vous avez une telle sympathie pour lui, alors apportez de l’argent et prenez possession de lui”.

Abu Bakr (r.a) tout de suite proposa :

"Tenez esclave juif de couleur blanche au cœur noir, et donnez-moi en échange cet esclave noir, ce nègre d'Abyssin au cœur rempli de lumière. "

Hazrat Abu Bakr (r.a) en prit possession, et se dirigea au prés de l'Envoyé d'Allah (s.a.w), et dit:

Ô! Envoyé d’Allah (s.a.w), quel genre de transaction ai-je conclu ? Je me suis débarrassé d’un esclave blanc au cœur noir et je me suis approprié d’un esclave noir au cœur lumineux”.

L’Envoyé d’Allah (s.a.w) approuva:

"as fait une très bonne affaire, O! Véridique.

Et l'Envoyé d'Allah (saw) pris Bilal (ra) dans ses bras et le serra contre sa poitrine bénie.

Mawlana Roumi (r.a) dit:

“Lorsque Mustapha (saw)serra Bilal contre sa poitrine bénie,

Qui d’autre pourrait comprendre l’extase et le bonheur

Ressenti par Bilal (ra) à cet instant ? "

39. LE SULTAN MAHMOOD ET AYYAZ

Une fois, un matin, le Sultan Mahmood convoqua les notables de son gouvernement. Et dans le but d’éprouver leur raison, il retira une pierre précieuse de son trésor et la présenta d'abord entre les mains du Premier ministre, en lui demandant :

Quelle est le prix qu’on peut retirer de cette pierre?

Le vizir répondit:

Sa Présence! Cette pierre est d'une très grande valeur! Elle est plus précieuse que l'or chargé sur deux cent ânes.

Sur ce, le Roi lui dit alors :

"Je vous ordonne donc d'écraser cette pierre en morceaux”.

Le Vizir lui dit: “Sa Présence! Je ne pourrai détruire cette pierre pour la bonne garde du Trésor royal, et de mettre en pièces ce précieux joyau, témoignerait de ma part de l’insouciance et un manque d’égard.

Le Roi le félicita, et lui remit comme récompense, une tunique. Ensuite, le Roi reprit le joyau de la main du Vizir, et le remit à un autre notable de la cour, et le demanda d'estimer la valeur de la pierre.

Il répondit :

Mais Très honoré! cette précieuse perle a plus de valeur que la moitié de votre Royaume. Qu’Allah le protège !

Le Roi lui ordonna également d’écraser la perle.

Il dit à son tour:

Sire! Mes mains ne peuvent agir pour la destruction de ce joyau. Et cela équivaudrait à ruiner votre Trésor.

- Le Roi lui fit pendant un bon moment, des compliments, et lui offrit également une tunique royale.

De la même façon, le Roi appela, tour à tour, soixante cinq notables de son royaume et chacun d'eux agit de la même façon se gardant de détruire la pierre comme fit le Premier Ministre. Le Roi flatta chacun d'eux et leur donna une tunique royale d'honneur.

Et après les avoir tous mis à l'épreuve, à la fin, le Roi appela Ayaaz, lui remettant la pierre et lui dit:

- “Ô! Ayaaz, tous mes officiers ont vu cette perle, toi aussi, regarde sa lumière éclatante et ensuite estime la donc, et dis moi ce quelle vaut.

Ayaaz répond :

Son Excellence! Cette pierre vaut plus que la valeur que j’en donnerai.

Le Roi lui ordonna :

"Eh bien! Vite, écrase ce joyau et réduis-la en pièces!

Mais Ayaaz connaissait le caractère du Roi et était conscient de la démarche du roi qui le mettait à l’épreuve.

- Il pulvérisa donc la pierre précieuse en pièces, sans penser un seul instant d’être honoré par les récompenses du roi.

Comme il écrasa le joyau, tous les notables de la cour royale exprimèrent bruyamment leur grande déception, dans un tel vacarme, qu'il se produisit à la cour du Roi, comme une très forte tension sismique.

- Le Ministre du Sultanat déclara ! “Allah est témoin!” Cet homme est un infidèle, un ingrat, manquant d’égard à un joyau d’une pareille valeur qui vous appartient”.

Ayaaz s’exprima :

“gentilshommes! Qu’est-ce qui est plus précieux, l’ordre du Roi ou la pierre précieuse ?

"Oh gens! vos regards sont sur la pierre précieuse et non sur le Roi. Mais moi je ne détournerai pas mon regard du Roi, et je n'agirai pas en associateur (Moushrik), en me tournant vers la pierre. Ôter mon attention du Roi et le diriger vers le joyau, signifierait commettre du “shirk”, par rapport à l’amour et à la soumission que je dois à mon roi.

Ayaaz dit : Ô! Honorables gentilshommes!

Est-ce l’ordre du Roi ou est-ce la perle qui est la plus précieuse ? Je ne détournerai pas mon regard du Roi pour le porter à la perle, comme ferait un idolâtre. Eh! Vous les insensés, la véritable perle était l’ordre du Roi, vous avez tous anéanti ce joyau qui est “l’ordre du Roi. ”

Quand Ayaaz révéla ce secret à tous les ministres qui étaient jaloux de son intimité avec le Roi, ils furent déconcertés et humiliés devant cette clairvoyance qui fit parvenir Ayaaz au succès.

Morale:

De cette histoire, nous retenons que c'est l'ordre qui précède aux complaisances. Ce qui signifie que lorsque l'ordre est donné par le Roi, l'approche juste est de passer à son exécution. Et d'Ayaaz émanait de l'affection véritable pour le Sultan Mahmood, alors que les Ministres et les notables l'affectionnaient pour leur situation, leur rang et leurs salaires. Cette lucidité et ce réflexe qui était vivant chez Ayaaz, c'était de l'effusion d'amour naturelle, et c'est l'amour même qui enseigne les convenances qu’il faut observer. Cette vraie clairvoyance et cette connaissance, ne sont pas les produits de l'intellect ou de la raison, mais ces choses émanent de l'amour.

Remarquez que Satan lui-même il était intelligent, mais il était privé d'amour, il n'était pas un amoureux. Et c'est pour cette raison, qu'il s'opposa à l'ordre d'Allah le Souverain des souverains, alors que la demande de l'exécution de l'ordre divin, c'est de la spontanéité. Le résultat fut qu'il fut rejeté de la cour divine et il fut maudit.

D'autre part, le Prophète Adam (a.s) et Hawa (a.s) étaient tous deux amoureux d'Allah. Lorsqu'ils commirent l'erreur, ils ne se sont pas rebellés, mais se sont reconnus coupables devant Allah. Tout en en se souciant à satisfaire leur Bien-aimé, ils se mirent alors à mériter son plaisir, en versant des rivières de larmes de repentir.

Cette histoire nous montre que l'ordre Divin, de quelque nature qu'il soit, devra être exécutés sans hésitation. La relation entre le Sultan Mahmood et Ayaaz correspond à la relation qui se trouve entre le Maître et l’esclave. Notre relation avec Allah est même plus étroite et plus profonde. Chaque atome de notre corps est crée par Lui, nourrie par Lui, et est sa propriété. Il a un tel droit de propriété que personne d'autre que Lui ne peut le partager.

En ce qui concerne la Djihad, nous trouvons l'enseignements de ces mêmes règles, rappelons que les "(Kufaar)" les incroyants sont aussi les créatures d'Allah, et que les bienfaits de la subsistance d'Allah parviennent à eux comme aux croyants.

“Oh Allah, Tu es si généreux, que de Ton trésor secret, Tu fais le don de subsistance même aux incroyants. Mais quand un ordre est donné pour faire la «ihad», il ne conviendrait pas d'envisager de verser le sang d'autant de personnes que les cieux, la terre, le soleil, la lune, les étoiles, les nuages, l'Est, l'Ouest, le Sud, le Nord, l'air, la mer, les montagnes, l'apport des milliers de machines, de milliers d'ouvriers d'usine, et laboureurs et des milliers d'animaux ont été utilisés pour leur croissance et leur nourriture. Il serait injuste de verser le sang d'autant de personnes qui obtiennent leurs subsistances d'Allah, profitant à la croissance de leur vie sur terre, et qu'Il a soumis toute la Création à leur service. Ces mêmes gens, à l'instant de la «Jihad», l'ordre est donné de les combattre et de les détruire à la minute, à la seconde même. A l'instant ou l'ordre de la «ihad» est donné, il n'y a plus de temps pour tergiverser, parce que ici, l'ordre d'Allah a été communiqué, et devant l'ordre d'Allah, l'univers entier se trouve sans aucune valeur. Quand l'ordre d'Allah est donné, la demande et la priorité des convenances à observer est: Que la tête de ces incroyants soit tranchée, décapitée.

“Comme par la Shariat selon les règles du jeune, il est une grande faute de boire même une goutte d'eau pendant les journées du mois de ramadan. Et ainsi, quand la fatwa de la jihad est émise, il est un devoir de se battre et de verser le sang des ennemis.

Mawlana Roumi (rha) dit:

Même ce joyau authentique, écrase-le, par l'ordre du Vrai! De même le miroir de l'ami ( ces créatures de dieu), sur l'ordre même de cet ami qu'il devient impératif de briser ce miroir. Et que sur l'ordre de l'ami, aucune considération ne doit se présenter pour le miroir. Afin qu'il ne nous arrive pas le refus d'obéir à l'ordre de l'ami,avoir en priorité prêté attention au miroir.

De cette histoire Mawlana Roumi (rha) nous montre un principe général, afin que l'humain puisse être protégé dans sa dévotion, dans sa servitude, contre la désobéissance et l'égarement. Et par ce récit les aspirants trouvent cette sagesse, que tous les désirs de son ego qui sont à l'encontre des décrets d'Allah, même s'ils nous semblent précieux, plaisants et attirants, mais les vrais amoureux d’Allah, ceux qui sont tenaces, ne devront nullement agir d’après leurs désirs personnels. Mais plutôt de supprimer promptement la pierre de leurs passions personnelles à l’aide de la pierre qui représente l’ordre d’Allah. Ils ne devront jeter ni un regard concupiscent sur le visage d’un beau garçon imberbe, ni sur le visage d’une femme étrangère, même au péril de sa vie.

40. ZUL NOON MISRY (R.A)

“ Ô! Combien Béni est le temps,

Quand le cœur s’adonne à l’Amour.

Car pour la noblesse d’un tel élan.

Nul “Istikhara” n’est de recours.”

Quel instant béni lorsque le cœur est atteint par le regard de l’Amour d’Allah ! Et dans de telle situation, il n’y a aucune raison de chercher auprès de Dieu conseil (istikhara).

Quel instant béni, lorsque Allah accorda de Son Amour à Zul-Noon Misry (r.a) , ce mal d'aimer!

« L'ode du chant, au rossignol fut accordée,

Au papillon de se brûler.

La nostalgie à nous fut octroyée,

Dés l’apparition des difficultés.»

Un frémissement secoua son cœur, qui fit surgir de la nostalgie à travers des soupirs brûlants, et en intenses suppliques. Le plus petit chagrin qui survient pour l'amour de Dieu, dépasse tous les bienfaits des deux mondes. Ce chagrin est tel, qu'il anéantit toutes les autres sortes de chagrins, il est une maladie qui nous épargne de toutes autres sortes de maladies.

“ Promptement libéré des chagrins des deux mondes,

Si un seul atome de nostalgie nous parvient.” (Akhtar)

Le cœur, qui était jusque là, attaché aux choses et aux plaisirs éphémères de ce monde, maintenant, grâce aux bénédictions du véritable Amour Divin ce cœur s'élève aux cieux, jusqu'au trône d'Allah.

Le cœur de celui qui connaît vraiment Allah, à travers les bénédictions du lien privilégié qui existe entre lui et Allah, il vit en lui-même un merveilleux sentiment d'intimité avec l'au-delà, et à travers cette perception, il ne garde qu'un contact passager avec l'ici-bas. Mais sa perception prioritaire se rapporte au contact avec l'au-delà.

Mon Cheikh Hazrat Pouhoulpouri (r.a) se confia de son état au Cheikh Mawlana Ashraf Ali Thanwi (r.a) ainsi :

“Maître ! Quand je marche, j’ai comme la sensation de ne pas être en ce monde, on dirait que je marche dans l’au-delà. Tout en étant occupé par les choses de ce monde, mais je ne suis pas pour autant distrait de l'au-delà.

" Voilà ce qui se passe réellement, lorsque le cœur est fortement lié avec Allah. Et par cela, il arrive que ce sont des faveurs particulières provenant du monde invisible, qui sont attribuées à ces serviteurs privilégiés d'Allah. Les moments de sensations particulières, et les plaisirs vécus, ne peuvent être décrits. Seule l'âme de celui qui s'élève dans cette voie, garde connaissance de ces instants de plaisirs et de ces sensations merveilleuses. "

Lorsqu’il fut ici, de passage,

Bien des mondes à notre regard disparurent.

Lorsque l'Amour Divin, ravit étrangement le cœur de Zul-Noon l'Égyptien (r.a). Mawlana Roumi (r.a) dit qu’il était sous l’emprise d’une telle ivresse et d’une telle passion frénétique, que les soupirs profonds et brûlants de nostalgie, qui étaient propulsés de ses lèvres, produisaient de tels effets, que ceux qui entendaient ces soupirs se trouvaient avoir Le cœur ou les entrailles qui leur montaient à la bouche. Alors il semblerait que l'Amour Divin n'apporte rien d'autre que détresse et chagrin, comme s'il n'y avait rien de mieux que cela.

T’invoquer dans l'ivresse,

Remplit mon cœur de plaisir,

Et cela sans cesse,

C’est tout ce que je désir.

“A travers la nostalgie, le regret, le chagrin, et les suppliques, le chemin menant vers Dieu est atteint tellement vite, qu’il ne peut en être de même, soit à travers l’ascèse ou par des moyens d’exercices spirituels”.

La nature accablante de son amour était telle, que les soupirs ardents qui s'échappaient de sa bouche rendaient les gens plus humbles.

Alors, un groupe de gens sans scrupule se saisit de lui et l'enferma dans une prison. Lorsque ces gens emmenaient Zul-noon pour l'enfermer dans une cellule, il était content, serein, paisible. Quelques-uns de ses camarades par sympathie l'accompagnèrent. Et quand ils eurent fermé la porte, après l'avoir mis dans la prison, ses amis se mirent à se faire des soucis, se demandant ce qui se passait, et comment un tel grand Cheikh peut-il être mis en prison?

Le Cheikh se comportait de telle façon à cacher son état intérieur sous le voile de la folie, afin de se soustraire à la bassesse des gens stupides, il préférait se faire passer pour un fou, afin d'être à l'écart des gens éduqués.

Ainsi donc, des notables, lui rendirent visite à la prison, lui demandant :

"Honorable monsieur! Nous sommes tous vos camarades sincères, nous sommes venus pour nous enquérir de votre santé et de votre situation, nous sommes surpris et désenchantés qu'on vous diffame, en vous accusant d'être un fou dangereux. Alors que nous savons que vous représentez pour nous comme un océan de clairvoyance. Ces gens, qui ne s'attachent qu'aux seules apparences extérieures, ne peuvent avoir aucune idée de votre rang élevé et votre proximité avec Allah. Ils vous prennent pour un dément, alors que nous savons que vous être un vrai Amoureux d'Allah. Nous sommes vos amis sincères. Nous reconnaissons en vous une présence éminente pour les deux mondes. S'il vous plaît, donnez-nous la raison pour laquelle vous préférez être dans cette prison. S'il vous plaît, divulguez-nous ce secret.

Le Cheikh Zul-Noon (r.a) ne prêta nulle attention à leur requête. Alors pour les éprouver, il ramassa quelques pierres et furieux tel un fou, il se précipita vers eux comme pour les lapider. Devant cette réaction, ils se sauvèrent tous, craignant pour leurs peaux. Voyant cela, le Cheikh se mit à rire aux éclats, se moquant de leur revendication d'amour et d'amitié sincère, en déclarant :

"Regardez les amis du derviche! Eh! Vous bande d'insensés. Qu'en savez-vous de l'amour et de l'amitié ? "

“Depuis quand, l’ami se montre indifférent à la peine de son ami ? L’amitié d’un Ami est semblable à la peau qui l'enveloppe, et il se fait prêt à supporter toutes les peines de son ami. Un ami c’est comme de l'or, les calamités et les malheurs, sont comme du feu. Et l’éclat de l’or pur, est plus brillant, lorsqu’il est atteint par la chaleur du feu.

Mawlana Roumi (r.a) déclare :

“Eh vous! Qui pour avoir été blessé,

Vous-vous êtes écartés de l'Amour son chemin,

En prenant par la fuite le chemin égaré.

Car certainement de l’amour, le parfum,

Ne vous eusse un instant effleuré,

Et, que vous n’ayez eu, de l’amour

Que son nom,du discours”.

Certes, il n'est pas facile de fouler le chemin qui mène au véritable Amour. C'est le sang de son cœur qui doit être versé, pour que cette voie, soit alors accessible. Nous devons donc emprunter cette route d'une façon tenace.

Un saint de notre époque, Baba Sahab qui était aussi un compagnon autorisé du Maître Ashraf Ali Thanwi (r.a); Il disait:

“Accrochez-vous! Et persévérez avec ténacité !”

C’est à dire:

Faites en sorte, d’établir dans le cœur premièrement, un lien d’amour solide avec Allah, et ensuite, obstinez-vous à endurer toutes les épreuves qui se présenteraient sur votre route”.

Voyez comment ! Pour les affaires de ce monde ou pour garder

un emploi, des gens sont prêts à supporter toutes sortes de difficultés. Mais ici c'est une affaire qui concerne l'au-delà. Nous devrions alors, nous préparer à accepter et à surmonter toutes sortes de difficultés qui surviendraient sur cette route.

41. REMEDE CONTRE L’AMOUR FICTIF.

Un jour un chercheur, en quête de vérité se présenta chez un maître spirituel dans le but de se réformer et de redresser sa vie spirituelle. Et selon les prescriptions du Cheikh, il se consacra avec assiduité au zikr et à d'autres exercices. Cependant, il y avait une personne qui s'était mis au service du Cheikh, et qui lui apportait de la nourriture de chez elle. Et à chaque fois qu'elle venait chez le cheikh, ce disciple se mettait à admirer cette personne qui était une fille, quand elle venait pour remettre la nourriture du cheikh.

Le cœur de ce disciple débordait d'admiration pour cette servante. Et à chaque fois, qu'elle se présentait pour remettre le panier de nourriture, il fixait plutôt son regard plein de passion, sur le visage de la jeune servante, au lieu de prêter attention au panier contenant le repas du cheikh.

La servante était une personne attachée aussi à Dieu. Elle ressentit aussitôt par son cœur illuminé, les désirs sensuels que contenait ce regard. Et alla s'en plaindre au cheikh en disant:

"Maître, il y a un disciple à vous ici, qui est sous l'emprise de l'attirance amoureuse qu'il a pour moi. Quel profit va-t-il en tirer maintenant, du "zikr" et de ces exercices spirituels? Vous devriez d'abord lui prescrire un traitement afin de le guérir de cette passion qu'il a pour cette attirance sensuelle, et qui est de l'amour fictif. "

Il est de coutume chez les gens de Dieu, ces sages, de ne pas divulguer les imperfections de leurs compagnons ou de ceux qui les fréquentent, ni de les humilier. Car ces sages ne perdent pas espoir dans la réforme du caractère inconvenant d'un individu. Et ces maîtres spirituels sont des gnostiques dont les regards se portent sur les grâces et les faveurs d'Allah. Telle est la situation des grâces divines.

“Quand la mer de la Clémence, en mouvement il se met,

Celui qui, pendant un siècle, le feu il adorait,

Peut bien en devenir, de tous saints la fierté.

Ne pas voir l’infidèle, comme personne plus basse.

Car nul ne sait à quand, sur lui, d’Allah la grâce.

Et, même, avant la mort, cet espoir est gardé.

Qu’idolâtre ou païen, en “Bayazid” transformé,

Et cela, d’un clin d’œil, peut bien y arriver”.

Et même, que le Cheikh eut connaissance de cette affaire, il ne fit aucune remarque au disciple. Cependant, dans son for intérieur, il recherchait la méthode de traitement efficace à prescrire contre cet amour sensuel et fictif.

D'Allah, il fut inspiré d'une idée, et il se mit à l'exécution de cette idée. Il donna à son assistante un laxatif qui provoqua chez elle de la

diarrhée. Puis, il lui demanda d'accumuler les selles dans une cuvette. Elle dut aller à la selle une vingtaine de fois jusqu'à ce qu'elle devint si faible et si maigre, son visage tellement pâle, ses yeux rentraient dans leurs orbites, et ses joues se creusaient. Son visage paraissait épouvantable comme quelqu'un souffrant de choléra. Elle paraissait sans attrait et toute sa beauté (physique)s'évanouit.

Le Cheikh lui dit :

" Maintenant va lui remettre son repas. C'est ce qu'elle fit, tout en se tenant discrètement, un peu à l'écart.

Quand le disciple l'aperçut, au lieu de la regarder, il détourna son regard d'elle en disant:

"Posez donc le panier"

Au moment où il s'exprimait, le Cheikh pénétra dans la chambre et lui dit :

-Eh! Insensé! Pourquoi tournez-vous aujourd’hui le dos et le regard de cette fille? Qu’est-ce qui fait défaut chez elle, pour que cette attirance amoureuse que vous lui portiez se trouve à cette heure disparue?

Ensuite, le Cheikh demanda à la fille d’apporter le récipient contenant tous les excréments accumulés. Quand elle le déposa devant lui, le Cheikh s’adressa au disciple :

Oh ! Imbécile, à l'exception de ces excréments, rien d'autre n'est en manque chez cette fille. Nous constatons, que vous étiez amoureux en fait, que de ces excréments, et maintenant que ces excréments ont été évacués, l'amour que vous aviez, s'évanouit aussitôt.

42. Mathanawi-e-Akhtar

“Que manquait donc au corps, de la jeune servante?

Qu’en la voyant ce jour, déception et tourmente.

Qu’est-ce de son corps la chose, qui s’en alla ainsi?

Pour que de la répulsion pour elle, vous envahi?

Le Cheikh lui présenta ensuite le récipient,

Contenant de la fille, les quelques excréments.

En lui disant : “ disciple! regarde un peu ici,

Voici donc de son corps, ce qui en est sorti.

Ainsi, votre bien-aimé, était ces excréments.

Ce n’est que de cela, que vous étiez amant.

Quand par le purgatif, elle devint faible et pâle,

Le marché de l'amour alors, lui fut glacial."

Le Cheikh demanda au disciple :

"Dites-moi, si vraiment vous avez aimé cette fille et comment se fait-il que cet amour se transforma par de l'indifférence et de la répulsion ?"

De l'amour pour cette fille, si tu avais vraiment,

Une telle passion s’évanouir, se peut-il comment?

Et cette initiative que prit le Cheikh pour curer les impuretés de l'amour fictif, fit une telle impression sur la conscience du disciple, qu'il en devint tout honteux de son comportement lamentable. Il s'en alla se repentir devant Dieu en le suppliant d'un cœur sincère, qu'il fut finalement gratifié, de la faveur du véritable Amour Divin.

Mawlana Roumi (r.a) conseille:

“Oh ! Gens ! Aujourd’hui vous-vous passionnez pour quelqu’un au parfum de musc, et aux cheveux bouclés. Un jour, ces mêmes boucles, vous paraîtront moins que la queue d'un vieil âne".

“Pour ces beaux yeux, qui vous causent passion,

Et pour lesquels votre vie en sacrifice, vous faites don,

Verseront à l’âge impotent,

Un liquide répugnant.

Voyez l’adolescent, qui grâce à sa beauté,

Il est parmi les hommes, oh! Combien admiré,

Et puis il n’est rien,

Quand le vieil âge l’atteint.

Est magnifique le soleil, à l'heure de son lever,

Mais pense donc à la mort, à l’heure de son coucher.

Combien belle est la lune, à la quatorzième nuit,

Quand arrive son déclin, c'est de la mélancolie.

Gentilhomme! vous aimez délices et apparats,

Mais regardez ce qui en sort aux latrines le résultat .

“Les matérialistes, sont comme les ingrats de ce monde.

Quand ils se tournent vers vous,

Ce n’est pas leurs visages qu'ils vous montrent,

Mais ce qu’ils ont derrière la tête.

Et lorsque vous êtes conscient de l’ingratitude du monde

et des matérialistes.

Eh! Bien! Fondez dans votre cœur,

De l’amour pour les gens de Dieu.

Et, ne point s’attacher le cœur pour autrui,

A l’exception pour ceux qui sont agréés de Dieu,

Ceux qui sont ses privilégiés.”

Les signes qui montrent l'agrément d'Allah, c'est lorsqu'on s'assoit en compagnie de ses serviteurs, on se sent le cœur détaché du monde, et on ressent le rapprochement vers Allah, et que selon son apparence extérieure il suit la sounnat, et qu'il a vécu lui-même un certain temps, dans la compagnie d'un sage, d'un homme de Dieu, qui mène lui aussi un mode de vie conformément à la «sounnat», et qui à obtenu l'autorisation pour l'initiation à la sagesse, à la spiritualité. Après le constat de ces vertus, il n'est nullement nécessaire de rechercher s'il possède des dons de voyances ou de miracles. Car miracles et voyances sont des phénomènes qui ne proviennent pas de notre volonté, et ces phénomènes ne peuvent en aucun cas être des critères confirmant l'agrément à la proximité ou à l'intimité divine. Concernant la nature fictive et transitoire de la beauté éphémère, je viens tout juste d'écrire un poème qui a pour titre: “Quelques mots d’avertissement concernant l’amour sensuel”. Et pour le profit des lecteurs, je l'ai inclus ci-dessous. Qu'Allah l'accepte et le rend profitable à nous tous. Amine.

43. AVERTISSEMENT CONCERNANT L’AMOUR SENSUEL

(par Hakim Akhtar)

Cette chevelure ravissante et bouclée,

Qui furent les bagages séducteurs de la jeunesse.

En une queue d’âne, s'est transformée .

Dans cette demeure éphémère, qu'est la vieillesse.

Ce regard qui fut célèbre et troublant,

Pour avoir fait coulé le sang des amants,

Se trouve dans les vieux jours impuissant ,

Pour se prendre en charge maintenant.

Oh! Mon cœur ! Avance attentivement,

Dans la beauté périssable du printemps,

Les navires des amants,par milliers,

Dans l’océan de la jeunesse ont succombé.

D’être amoureux de l’éphémère beauté ,

C’est la mort de notre spiritualité.

C’est dans la sauvegarde de son cœur,

Qu’est le secret de la vie éternelle et bonheur!

Ah ! Ces envies qui furent comme cent jardins dans la jeunesse, ,

Se révèlent aujourd’hui dans la vieillesse,

Comme une disgrâce de cent automnes,

Dans ce jardin périssable, monotone.

Ces sourcils ces cils et cet oeil,

Qui furent pour les amants un autel,

Ils sont aujourd’hui comme les cils d’un âne ,

Déversant de la matière désagréable.

Ce tendre cœur de merveille, cet écrin,

Qui gouvernait hier les souverains,

Voit aujourd’hui, dans le vieil age terne,

De la rébellion dans sa propre gouverne.

Cette contenance, oh ! Combien embrasée,

D’un amour volontaire, il était couronnée,

En raison du déclin de sa beauté,

Le voila si honteux du culte rendu à cette beauté.

De ce charme la Beauté

Qui fut hier, pour lui fierté,

De la poésie et de la littérature, la palme!

Pourquoi en est-il aujourd’hui, un sujet de blâme?

Maintenant les oeillières du chameau où sont-ils ?

Ces profonds soupirs de la séparation où sont-ils ?

Cette poupée adorée est aujourd’hui avilie,

Dans la poussière de la passe des méharis.

Les attraits de beauté de la jeunesse en prose,

Se révèle au matin comme un jardin de rose,

Mais regardez la finalité de la roseraie,

Quand le temps de la floraison eut passée.

Cette essence du suave amour des amants épris,

Cette inspiration qui fait composer ces mélodies,

Ont été au crépuscule des jours transformé,

En un jardin de roses fanées.

Au printemps de la rencontre des poètes,

Des milliers de beaux visages, sont dans les tombes recouvertes.

Cependant les amoureux insensés,

Se laissent encore à leurs vaines imaginations entraîner.

S’il y a véritable amour éternel, c'est celui de l’immortel Seigneur

L’amour d’une beauté périssable est toujours temporaire.

Oh Akhtar! Ne sois pas déçu des charmes de cet univers,

Plutôt reste attaché au Créateur, dans ce monde éphémère.

Leçon:

La leçon de cette histoire est la suivante:

Cet aspirant vers Allah, n'aurait pas pu se libérer jusqu'à la mort des griffes de cette passion sensuelle. Cependant, grâce à l'influence bénie de la compagnie d'un homme de Dieu, cela lui fut salutaire.

-Mawlana Roumi (r.a) dit à ce propos:

“Le chemin menant à Allah ne saurait être atteint par l’intellect seul”.

Il est donc nécessaire de vivre dans la compagnie d'un homme de Dieu, avec l'intention de se réformer. Si au lieu de vivre dans l'obéissance de ces êtres accomplis, on se met à vivre comme bon nous semble, alors, il nous sera pas possible de devenir un humain accomplit! Et on continuera de mener une vie lamentable sans pouvoir atteindre l'objectif initial. Ainsi, Abu Ali Sina, lui qui était un maître en philosophie, se mit à déclarer au moment de sa mort, que la raison ne lui a été d'aucun profit.

Et en disant ceci:

“J’ai monté les chevaux de l’intellect et de l’imagination mais en vain, trompé par le raisonnement et par l’imagination, je me suis détourner de l’obéissance et de la guidance des hommes de Dieu, me mettant à voguer sur les flots d'un monde imaginaire.

Mawlana Roumi (r.a) déclare :

“Qu’il est vain de vouloir voguer dans la mer de la “maarifat” avec comme seul moyen de bord, le raisonnement et l'imagination." Il y a nécessité vital du "du prophète Nooh (Noé) (a.s)", c'est-à-dire, l'aide des amis d'Allah. Remarquez combien le fils de Noé (a.s) Kanaan, qui se fiait au seul panache de sa raison, en se disant: Qu'il s'en irait jusqu'au sommet de ces hautes montagnes, pour être à l'abri de l'éventuelle tempête, tout en considérant l'arche du Prophète Nooh (a.s) comme in-signifiant.Le résultat fut que le navire de fortune fut sauf du déluge tandis que les flots de la tempête fracassèrent les plus hautes cimes des montagnes, et, Canaan fut emporté par le déluge.

Mawlana Roumi (r.a) conseille:

"C’est parce que vous ne pouvez observer d'un vrai regard, que vous ne pouvez avoir de la considération, pour le navire de l'obéissance, ni avoir de l'amour pour les gens de Dieu. Et vous considérerez l'idéologie des systèmes matérialistes comme étant l'apogée de l'Intellect et de l'imagination. Mais, prenez garde à l'apparence précaire de ce navire qui puisse paraître sans valeur et insignifiant. Car, il est vrai que les gens de Dieu "ul-lah" sont parfois vêtus de vieux habits rapiécés, et menant une vie simple. Mais ne regardez pas la vie ordinaire qu'ils mènent, et ni ne les considérez comme inférieurs et méprisables. Observez plutôt la grâce d'Allah qui se trouve en eux, et ainsi voir la splendeur de celui qui réussit grâce au navire, au lieu de se fier à la hauteur des montagnes de la Raison.

La puissance d'Allah est telle qu'une seule vague suffit pour renverser un navire. Mais le bateau, qui vogue à l'ombre de la Miséricorde d'Allah, malgré l'apparence faible de sa forme extérieure, et en dépit des intentions malveillante de Satan, traversera l'épreuve, en toute sécurité.

Si on ne se résigne pas à suivre ce conseil, alors c'est à la fin qu'on constatera, les faiblesses de notre intellect.

Donc, si une personne ressent le besoin de s'armer contre les erreurs et les péchés, il devrait se lier étroitement dans la compagnie des gens d'Allah. Afin de ne point s'égarer. Les gens qui désir s'engager sur le chemin droit de la religion "Deen", en se fiant à leur seule raison, trouve leur repentir (tawbah) exposé. Quand Shaitaan décoche une flèche dans leur direction, leur “tawbah” se disloque. Cependant leur arrogance les empêche de s’approcher des gens de Dieu, car ils n’ont pour eux aucune considération. De tels gens demeurent inaccompli, toute leur vie. Donc, Oh gens! Cherchez pour vous-même une voie vers Allah, et considérez la compagnie de ses amis comme un remède pour vous.

44. RECIT DE SHAH ABUL-HASAN KHARQRANI (R.A)

Une fois, un vrai chercheur (derviche), entreprit un long voyage de Taliqraan jusqu’à Khaarqraan ayant pour but de rendre visite à Shah Abul-Hassan Kharqraani (r.a). Au cours de ce voyage, il parcourut les montagnes et les vallées, en endurant toutes sortes de difficultés comme la soif, mais il supporta tout cela patiemment, à la recherche de l’amour divin (vers ce cheikh). Il y avait, en ce derviche, une telle agitation et une telle soif pour l'Amour Divin, qui le poussait à faire ce voyage avec une ferveur ardente. Telle est la voie de l'amour. Qu'en serait-il à propos de l'Amour divin? Il produit un effet particulier sur des personnes différentes.

“Qu’avez-vous souffler à l’oreille de la fleur comme parole?

Pour que de plaisir elle rie maintenant.

Et qu’avez-vous donc raconté au rossignol?

Pour qu’il se met à s’exprimer ainsi par son chant,

Toute sa douleur d’aimer,

A travers des soupirs enflammées."

Mon Cheikh Mawlana Phouhoulpouri (r.a) me racontait l'histoire d'un grand Soufi éperdu d'amour divin (Majzoob) qui vivait dans un certain village. Et qui endurait une angoisse atroce, venant «d’Allah.» Dans la terminologie du " Tasawwuf " cette contrition “Qabz” décrit l’état de celui qui est en quête de l’amour divin, lorsqu’il subit des contraintes intérieures, où la sensation de la présence d’Allah diminue, et quand son cœur ne ressent plus aucun plaisir dans les actes d’adoration ni dans l'invocation “zikr” toutes ces sensations lui sont enlevées. Lorsque ces états s'emparent de l'aspirant, c'est à cet instant que l'apprentissage et la réformation spirituelle de l'aspirant commencent. Car lorsque l'aspirant demeure dans un certain confort spirituel comme la permanence dans la contemplation ou dans la présence de Dieu, il se peut qu'il arrive que l'orgueil, l'arrogance ou la vanité puissent pénétrer dans son cœur, occasionnant la ruine de sa spiritualité. Allah tient en aversion tous les pêchés de ses esclaves, mais les plus détestés sont l’orgueil et l’arrogance ou le culte de soi.

-Donc, l'épreuve du “Qabz” entretient de l'humilité chez le dévot, chose qui est très apprécié d'Allah. Et à travers cette humilité et cette détresse, ce sont ces conditions qui font la qualité d'un vrai serviteur (abd). Donc, se proclamer “abd” ou esclave d'Allah tout en entretenant en soi la vanité, l'arrogance ou le culte de soi, est une contradiction flagrante à la servitude, et qui est cause d'égarement évidente.

“Allah vous a crée de poussière, Oh esclave!

Soi donc humble comme la poussière”.

Souvent, il arrive l'état de "Qabz” soit les conséquences des péchés, car les pêchés, font pénétrer de l’obscurité dans le cœur, et comme résultat, on ne ressent aucun goût dans les actes d’adoration. Quelle que soit la cause du “Qabz”, implorez le pardon (istighfaar) est une nécessité vitale.

Mon Cheikh Hazrat Phouhoulpouri (r.h.a) dit: "Qu'importe l'intensité de la pression du “Qabz” qu’on peut endurer, qu’importe l’intensité de l’obscurité au cœur et l’inertie spirituelle encourue, et qu’importe la durée de cet état, même pendant des années, on doit pour endurer cela, accomplir quotidiennement l’ablution et ensuite accomplir deux “rak’aat” (unité rituelle) de prière surérogatoire avec intention de se repentir (tawbah). Ensuite se prosterner avec humilité et remords, en suppliant Allah, et aussi de réciter ce "wazifa" (incantation) 360 fois".

“Ya Hayyou, Ya Qayyoum, Là i laa ha il-là anta soubhaa naka in-nii kountou minaz-zwaalimeen”

Oh Le Vivant, Oh Le Subsistant, il n’y a pas d’autre Dieu excepté Toi. Louanges à Toi! vraiment, j’ai été parmi les injustes”.

Dans l'incantation ci-dessus, nous avons les mots “Ya Hayyou, Ya Qrayyoum”. Ces deux Noms divin, sont mentionnés dans le Hadice, comme étant le "Ism-oul-Aazam” (Grand nom d'Allah). Cette incantation “Wazifa” est suivi, de ce Verset du Coran que le prophète Younous (a.s) récita, et grâce à quoi, il fut sauvé de trois couches d'obscurité. La première couche d’obscurité était l’obscurité de la nuit. La second couche d’obscurité était l’obscurité dans l’eau et la troisième était l’obscurité à l’intérieur du ventre du poisson. Pour décrire l’état du Prophète Younous (a.s) dans les trois obscurités, le Coran déclare “Wa huwa makzoum” “et il était déprimé!“Kazm”est un mot arabe qui signifie le sentiment d’angoisse et de détresse profonde. A travers les bénédictions de ce verset, Allah libéra le Prophète Younous (a.s) de ces épreuves et Allah annonça :

Wa kadha lika noun-djil mou’mineen”

“Et ainsi Nous sauvons les croyants”.

Cela montre que ce verset fut révélé comme un remède pour résoudre les détresses et les malheurs jusqu’au dernier jour “qiyaamat”. Tout croyant, angoissé et en détresse devrait réciter abondamment ce verset, il sera "insha Allah" libéré. Dans ce verset, il est fait mention de la déclaration de la pureté d'Allah et la mention de notre impureté et de notre indignité. Et par cette déclaration il en ressort du serviteur le sentiment de remords, et c'est à travers ce remords que se trouve l'essence même du repentir "tawbah". On doit dire trois fois les "salutations sur le Prophète" (saw) “Darood Sharif” avant la répétition de ce verset, et trois fois après.

- L'histoire en cours faisait propos d'un derviche vivant dans la campagne et qui souffrait tellement de cette situation violente de déprime et de contrainte intérieure “Qabz”, que la proximité de Dieu qu’il ressentait, fut couvert de nuages épais, tout comme les nuages qui cachent les rayons du soleil. Il se mit alors à exprimer dans le dialecte de son village, son désarroi, ses angoisses, en s'en allant vers le désert, dans une direction à l'autre, plein de remords se confiant à son seigneur de la disparition de son état :

Dans les paroles suivantes, d’une passion si déchirante et éperdue d’amour.

“Mon Aimé, les lentilles (dhall) cuites sans le riz est sans goût.

De même sont les jours de ma vie sans votre présence.

A travers la tristesse les jours de ma vie me semblent étranges,

Mes nuits et mes jours, souffrent de la séparation de Toi.

Oh ! Mon Bien-aimé, à cause de Votre séparation,

Mes jours sont amers.

Et de mon âme, le confort à été enlevé.

Quand mon Maître "Murshid" racontait cette histoire, les larmes coulaient de ses yeux, et un état étrange s’emparait de lui.

Il disait:

Il est vrai que le plaisir d'amour n'est ressenti que par celui qui vit cet amour et les souffrances qui l’accompagnent.

“Qui peut sans douleur, goûter à l’extase de la douleur ?”

En tout cas, nous parlions d'un derviche qui entreprit une longue journée pénible, afin de rencontrer le sage et maître, Shah Abdul-Hasan Kharqraani (r.a). Au bout d'une telle journée, il arriva finalement à kharqraan. Après s'être renseigné auprès de plusieurs personnes, il parvient enfin de compte à trouver la maison du Cheikh. Il frappa à la porte. Et à cet instant, le cheikh (r.a) n'y était pas. Il était parti à la forêt pour ramasser du bois. Et de sa maison, la femme du cheikh demanda :

Qui est là ?

Il répondit :

-Je suis un voyageur, qui a fait un long voyage dans le seul but de rendre visite au Cheikh! La femme était méchante de caractère, et la plupart du temps elle était en dispute et en guerre avec son mari. Quand elle entendit le voyageur si confiant et plein d’enthousiasme pour le Cheikh, elle devint furieuse et répliqua:

- Eh vous Monsieur! N’avez vous pas d’autre travail à faire dans ce monde que d’entreprendre ce long voyage difficile et de supporter inutilement toutes sortes de peines et d’efforts ! Elle se mit ensuite, à critiquer et à discréditer le cheikh d’une façon grossière qu’il ne serait pas bien de rapporter. Quand le quêteur entendit ces paroles, de la bouche de la femme du Cheikh, il ne put se retenir en disant : “Si vous n’étiez pas l’épouse du Cheikh, alors je vous aurai réduit en morceaux. Mais vous êtes la femme de ce grand gnostique “aarif” et serviteur d'Allah. Donc, je me garderai de toutes représailles"."Etre un Cheikh si célèbre, et avoir comme épouse une femme si grossière ! Je ne comprends pas comment une telle femme, puisse être bénie de la compagnie d’un tel homme.” Mais après cet incident il se renseigna pour savoir comment trouver le cheikh, auprès des gens de l’endroit. On lui dit alors qu’il était allé dans la forêt chercher du bois. Il se dirigea donc vers la forêt par amour pour le cheikh, et, en se disant tout bas: “Comment est-il possible pour un tel sage de vivre au côté d’une telle personne”? Il vit tout à coup s’approcher quelqu’un monté sur un lion, et sur le dos duquel, se trouvait un fagot de bois, ce n’était autre que le pôle “Qutb” de l'époque, le cheikh Shah Abul Hassan Kharqrani (r.a). Quand le regard du cheikh se posa sur le jeune homme, il eut un sourire, car il se rendit compte qu'il venait de rencontrer son épouse par rapport à son visage triste et déprimé.

Il dit :

“Si ce n’était pour cette patience de supporter cette méchante femme, Comment ce lion aurait-il pris, moi-même et mon fagot en charge? J'endure beaucoup d'autres difficultés causées par cette femme désagréable. Et tout cela à cause de l'amour d'Allah. Parce que je suis un bien-aimé et un serviteur agrée, célèbre parmi les créatures, et cet honneur que je reçois auprès d'eux, peut faire naître la vanité et l'orgueil dans mon cœur.

De ce fait la vanité et l'estime de soi, sont détruites par la compagnie de cette femme, à travers les insultes et les mauvaises humeurs de cette femme". Allah est le Seigneur de ce monde. C'est Lui qui pourvoit aux humains leur nourriture, que ce soit nourriture intérieure ou extérieure.

Ainsi, pour l'élévation intérieure des aspirants, Il pourvoit des moyens cachés pour leur élévation. Il traite chaque dévot selon sa propre constitution, et son degré d'endurance face aux difficultés. L'âme humaine quoi qu'elle soit réformée ou purifiée, mais la possibilité qu'elle se tourne vers le mal, demeure.

“La nature du Moi s’apparente à Pharaon.

Ne soyez pas complaisant avec elle,

Chaque fois que vous manquerez de vigilance à son égard,

Elle se laissera emporter par ses infidélités (kufr) antérieures".

Mon Cheikh Mawlana Phouhoulpouri (r.a) me rapporta l'histoire d'un homme vertueux:

Ce saint homme avait une domestique, qui voyant son maître vivre dans le confort pendant une bonne période, mangeant du poulet, s'habillant de beaux habits, commença à s'en étonner ! Un beau jour ces pensées lui traversèrent l'esprit: "Quel genre de saint est-il, pour mener une vie de confort sans goûter aux difficultés ?"

- La domestique au cœur innocent, informa le Cheikh de ses réflexions secrètes :

Maître! " J'ai entendu dire que les gens pieux sont amenés à endurer beaucoup de difficultés, et dans la quête vers Allah, c'est à travers toutes les épreuves qu'ils endurent, qu'ils sont bénis de cette faveur intérieure "l'amitié divine"(Wilaya). Mais je ne vous vois toujours manger du poulet et porter des vêtements chics.

- Le sage, en entendant ces paroles, poussa un soupir et lui demanda :

"Enlevez mes vêtements par le dos." Lorsqu'elle le fit, elle vit une énorme plaie dans son dos ou du pus coulait sans cesse, et cette souffrance l'accompagnait nuit et jour.

En voyant cela, la servante fut prise de honte et s’excusa de ses mauvaises pensées. Donc, il nous arrive souvent de voir les cheikhs faire des plaisanteries le long de leurs séances d’initiation. De les voir quelques fois se vêtir de beaux habits, de consommer de la bonne chair, de se rendre à des réceptions de leurs amis, et même de voir des gens baiser leurs mains, mais demandez leur ce qui se passe dans leurs cœurs.

“Oh! Sur mes lèvres, il y a toujours un sourire

Et mes yeux aussi sont secs et sans aucune larme,

Mais, les larmes incessantes de mon cœur,

Personne ne les connaît”.

Khwadja Sahab

Leçon: De cette histoire, nous apprenons que, si involontairement quelques épreuves ou malheurs nous surviennent, on ne devrait pas s’en inquiéter, car en retour de ce malheur ou de cette peine, Allah nous accorde comme bienfait une miséricorde qui est meilleure et sans aucun rapport de valeur avec l'épreuve ou la souffrance endurée. Souvent, une petite peine c'est pour nous épargner d'un grand malheur. Tout comme dans cette histoire où nous constatons que le mauvais caractère de cette femme fut pour le cheikh Shah Aboul Hassen kharqrani (rha) une sauvegarde contre l'orgueil et la vanité qui sont vraiment des calamités qui détruisent l'âme humaine.

Cependant, on ne devrait ni rechercher, ni souhaiter les difficultés, mais on devrait toujours prier pour le bien-être. "Oh ! Allah, nous sommes faibles, et nous ne possédons pas de la force pour l’endurance des épreuves. Accorde-nous le bien-être!

Quand nous prions, nous devons toujours prier pour le bien-être (Aafiyat), et ensuite nous satisfaire de l'état dans lequel Allah nous garde, et en même temps supplier Allah pour qu'Il écarte de nous les difficultés.

45. RECIT DU HAZRAT JALAL-OUD-DIN ROUMI (R.A)

Mawlana Jalal-oud-deen Roumi (r.a) était un grand personnage de son époque et Allah lui a accordé la connaissance Divine. Il est né dans le pays de Balkh en l'an 604 A.H. Il avait comme ancêtre Sayyideena Abu Bakr Siddeeq (r.a) et fut le petit fils de Sultan Muhammad Khwarazim Shah (r.a). A l'âge de six ans, son père l'emmena un jour auprès du célèbre "Baba Farid-ud-deen Attar (rha)". Le sage Attar (rha) lui fit don d'un recueil de son Mathnawi Asraar-Naama"et dit a son père: " Ce garçon, un jour il enflammera le monde". Quelques années plus tard, Mawlana se rendit en Syrie à l'université "ul-uloom", dans le but de parfaire son éducation. Il demeurait à Damas sept années. Il étudia toutes les écoles de pensée (mazhab). Il acquit la science de la sémantique ou "Ilmul-Kalaam”, de la jurisprudence “Fiqh”, et ainsi la connaissance spécialisée relative aux divergences d’opinions, animant les diverses écoles de pensée. Il n’avait à ce moment aucune idée de la philosophie, de la sagesse, ni du Tassawwuf. Après avoir acquis ces sciences, il se consacra à l'enseignement, et à tenir des conférences . Cependant, Mawlana était prédestiné pour propager l'Amour Divin et la Connaissance Divine et ainsi le feu de l'Amour Divin s'était fixé en son cœur.

“L’initiation des Amoureux Divin,

Est dans le souvenir du Bien-aimé,

Dans des suppliques, et de soupirs brûlants,

Et non pas en lisant abondamment, chapitres et paragraphes.

Tout comme Abu Hanifa et Shafi’i on été façonnés pour le Fiqh (jurisprudence)

De même Roumi (r.a) a été fait pour initier à la voie de l'amour,

Pour les Amoureux Divins,

La beauté du Bien-aimé est le meilleur initiateur.

Quand un véritable lien est établi au cœur,

Alors sans étude et sans maître,

Nous verrons émaner dans notre cœur,

la lumière des sciences de la prophétie”.

Et cette cruche qui a le bonheur d'avoir ce lien avec l'océan, par rapport à elle la rivière "" et même les autres rivières peuvent s'assécher, mais cette petite cruche qui est en contact avec l'océan, ne peut être privée de l'eau de l'océan. De même, par bonheur, ce connaissant par Allah (Aarif billah) dont le cœur s’est attaché à Allah véritablement, obtient sa connaissance provenant d’Allah directement dans son cœur, alors que les grands savants de l’exotérisme en face d’eux trouvent la somme de leurs connaissances limitée.

Sur le même propos un homme sage Mawlana Muhammad Ahmad (rha) dit ainsi:

Si Allah le Très haut n’accorde pas à son serviteur,

les outils de la guidée, alors nul ne pourra obtenir la guidée!

L’amour d’Allah et cette vibration

Prend naissance dans le cœur,

Lorsque Allah attire ce cœur vers Lui.

En quelque sorte, nul ne peut prétendre,

Que cet état provient de sa propre volonté,

Mais plutôt que cette douleur d'aimer,

Provient de la grâce de l’attraction divine (djazb).

Mawlana Roumi (rha) avait commencé à recevoir du monde des mystères les instruments, pour la mission initiatique pour laquelle il était né. Dans la poitrine de Shams-ud-deen Tabrezi (r.a), il y avait un océan d’Amour et de connaissance divine, et il cherchait un moyen de répandre les joyaux de son cœur, et il pria ainsi ardemment:

“Oh Allah ! Tu as logé un trésor de Ton Amour dans mon cœur. Accorde-moi donc de rencontrer un de tes serviteurs agréés à qui je pourrais transmettre ce dépôt, de sorte que cette personne puisse au moyen de la langue de l'amour diffuser ces secrets à la lumière du Coran et des Hadices. Cette requête fut instantanément agréée. Shams-ud-deen de Tabriz (r.a) reçut comme réponse: “Va à Roum ! Vous rencontrerez là-bas Jalalouddin Roumi (r.a). Nous l’avons élu pour cette oeuvre.

Du monde des mystères, des arrangements furent fais pour Roumi.

Quand Sham's de Tabriz sollicita l’aide d’Allah ainsi:

“Oh Allah ce feu qui brûle dans mon cœur,

Ce frémissement dans cet être qui tressaille.

Oh Allah, permettez moi de rencontrer ce serviteur,

Qui serait disposé à supporter ce dépôt,

Car en effet l’heure du départ s’approche,

A qui confierai-je ce dépôt, Oh mon Bien-aimé ?”

Ainsi de l’invisible la réponse se fit entendre :

“Oh Sham's de Tabriz, va en toute hâte à Roum,

Et fais de Molla Roumi le Maître de Roum,

Et libère le des devoirs qui le lient",

Des hommes, et de l'honneur.

Aussitôt qu'il entendit cette voix, Sham's de Tabriz (r.a) se rendit à Roum. Il se fixa à Qonya dans un lieu où se tenaient des marchands de produits d'artisanat en cuivre. Auprès de la porte d'une auberge, il y avait une estrade où s'asseyaient la plupart des marchands. C'est à cet endroit qu'a eu lieu la rencontre de Mawlana Roumi et de Sham's de Tabriz (r.a) et de là, leur amitié s’en alla agrandissant.

Par la compagnie de Sham's de de Tabriz (r.a), l'état de Mawlana Roumi (r.a) se transforma. Et lorsque l'Amour véritable eut produit entièrement son effet, Mawlana Roumi (r.a) devint ivre sous l'emprise de l'Amour Divin. Il ne put continuer à enseigner, ni de tenir les conférences ou la prédication, et il ne pouvait plus se séparer pas même pour un court instant de Sham's Tabriz (r.a).

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“Oh Mon Bien aimé! Ces soupirs enivrés me comblent de bonheur!

Je voudrais t'appeler dans cette folie jusqu’au dernier jour. (Rumi)

A cet instant, l’état de Mawlana Roumi (r.a) se résuma par ces paroles poétiques:

“C’est là, le message d’un cœur agité,

Sans Toi, nulle confort , ni tranquillité .

Notre seul devoir c’est de vibrer,

Et c’est ça de l’Amour le trophée ”.

(M-Ahmad)

Quand Mawlana Roumi (r.a), fut sous une telle emprise des effets de l'Amour Divin qui se manifestèrent chez lui. Il y eut une rumeur qui se répandit dans la ville, disant que Sham's de Tabriz (r.a) avait ensorcelé Mawlana Roumi (r.a). Craignant que la rumeur se propage davantage, Shams de Tabriz (r.a) discrètement s’en alla à Damas. Cette séparation occasionna une immense tristesse chez Mawlana Roumi (r.a). Voyant son état, quelques personnes s’en allèrent à la recherche de Sham's de Tabriz(r.a). Il fut de retour, mais après un court séjour, il disparut de nouveau. Certains chroniqueurs ont rapporté dans leurs écrits, qu’il fut assassiné, et fut martyr. La disparition de son guide spirituel, causa chez Mawlana Roumi (r.a) une très grande tristesse. Sa vie fut bouleversée amèrement.

“, d’être séparé de toi, mes jours sont amers, ô ! Bien-aimé,

Et de ma vie, tout le confort est dépouillé.

Oh ! Bien aimé, par le chagrin de cette séparation,

Des soupirs brûlants s’échappent de mes lèvres.

Oh ! Brise matinale, emportez le message ardent

De ce pauvre amoureux à son Cheikh Bien-aimé.

Oh Bien-aimé! C’est de part votre compagnie

Et de votre bienveillance que ma vie fut bénie,

Et lorsque ces souvenirs me parviennent,

Mon âme, recherche en ce monde,

La senteur enivrante de ton être.

La compagnie bénie de Sham's de Tabriz (r.a), produisit un impact invraisemblable sur Mawlana Roumi (r.a), et cette impression fut tellement puissante qu'on pourra se faire une idée à travers les écrits même du Mathnawi. Les 28000 couplets rassemblés dans le Mathnawi sont certainement les paroles même qui proviennent de la langue bénie de Mawlana Roumi (r.a), mais véritablement le feu de ces poèmes d’amour vient de la poitrine de Shams de Tabriz (r.a) qui cherchait une langue pour exprimer ce feu qui était en lui. Ainsi Allah a fait de Mawlana Roumi (r.a) la langue et le porte-parole de Sham's de Tabriz (r.a).

Mawlana Roumi (r.a) était le petit-fils maternel d'un Roi et un éminent savant en Hadices et célèbre commentateur (Mufassir). Quand il se rendait quelque part, un groupe important d’étudiants attiré par amour pour lui le suivaient à pied. Et c’est ce même Roumi (r.a) qui portait sur sa tête les affaires de son guide spirituel, sa literie, ses gobelets, les céréales, et qui le suivait de lieu en lieu.

“Un si grand Cheikh qui se fait comme un âne sur le chemin,

Ainsi est la splendeur de l’amour quand il vous saisit!”(Roumi)

Eh! Vous! Les prétendants du pseudo amour, devenez donc lucides!Voyez ce que la compagnie d'un Maître accompli a fait de Mawlana.

Et que lui-même dira: Qu'il fut tellement ivre par l'amour, qui existait entre lui et son cheikh. Qu'il ne tenait plus compte de sa notoriété de savant, ni du palanquin, ni de ses habits particuliers, ni de son turban. Car la somme de son savoir, était dominée par la splendeur de la simplicité et de la pauvreté, et il découvrit ainsi la véritable connaissance.

“En vérité la véritable connaissance se nomme “d’Allah.”

S’il n’en est pas ainsi, c’est la malédiction de Satan.

Autrement, si cette science exotérique n'est pas dirigée vers le véritable objet de la connaissance, c'est à dire vers l'amour d'Allah. Alors une telle connaissance sera cause de perdition, comme celle qui causa la perte de Iblis (Satan) le maudit.

La connaissance qui ne mène pas à Allah,

N’est pas connaissance, mais de l’ignorance certaine.

Oh! Gens de la connaissance,mes chers amis!

L’arrogance de la connaissance nous prive de la vérité.

Le seul but de la connaissance, c’est d’obtenir l’Amour d’Allah.

Car à l’exception de cela, tout n’est qu’illusion.

(Akhtar)

Mais sachez que l'arrogance qui est exprimée, par rapport à la somme de connaissance que l'on a acquise, ne peut être éliminée sans la bénédiction de la compagnie d'un guide spirituel accompli. Et cela arrive quand le turban des vertus (Fazilat) cède la place au turban de l'amour. Alors le véritable objectif est atteint.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“Mettez de côté tous les discours de la langue et les “Qriila” (il dît) et “Qraala” (il a dit), devenez un “sahibé-haal” (quelqu’un qui exprime son état intérieur). C'est à dire de trouver l'amour d'Allah dans son cœur. Mais d'obtenir cette faveur, ne sera possible, que lorsque vous aurez décidé de vivre dans la compagnie de ceux qui sont bénis de cet Amour Divin".

Le regard de Sham's de Tabriz exerça un tel effet alchimique sur Mawlana Roumi (rha) qu'il fut béni d'une puissante émanation spirituelle, et une telle faveur n’est acquise généralement qu’au terme d’une longue période d’efforts et d’exercices spirituels très stricts. La raison de cette faveur ici est que, Mawlana Roumi (r.a) accueillait chacune des paroles, et ainsi toutes les choses qui étaient liées au Cheikh avec amour, et il ressentait même un tel attachement pour la ville de Tabriz, que dans son Mathnawi, chaque fois qu’il mentionne la ville de Tabriz, il ne pouvait s’empêcher de faire l’éloge de cette ville à travers quelques vers et couplets.

Haji Imdadoul-lah Mouhajir Makki (r.a) a dit, quedescription des attributs des amis d'Allah “Awliyaa-Allah” que Mawlana Roumi (r.a) fait dans le Mathnawi, provient de l'expérience de sa propre vision contemplative. Car sans avoir fait auprès de son cheikh aucun exercice ou ascèse, qu'il avait mis la main dans l'océan sans rivage qui est l'établissement du lien (nisbat) avec Allah. C'est pour cela l'éloge sublime qu'il faisait des “Awliyaa-Allah” occasionnait chez lui ivresse et l’inconscience de son être.

“L’existence d’un guide spirituel sert de tremplin menant à Allah.

Et comment est-ce qu’une flèche pourrait-elle atteindre rapidement sa visée sans son arc”.

Mawlana Roumi (r.a) passant des heures dans la solitude au service de son guide spirituel, attira le feu de l'Amour Divin dans sa poitrine; c'est bien cela que Sham's de Tabriz (r.a) suppliait Allah avec ferveur.

“O Allah, accorde-moi une personne

qui puisse porter le feu de l’amour qui est en moi”.

Les conséquences, de l'influence bénie qui se dégage de la compagnie d'un cheikh accompli, furent telles que la foi véritable, lui fut dévoilée par expérience, par goût intérieur, et par cet état vécu. Et par l'émanation de cet amour véritable, les vagues de cet océan de science et de connaissance d'Allah (maarifat) venaient mourir dans la poitrine de Mawlana.

Et cet océan de connaissance est tellement vaste que de nos jours encore, Les gens d'Allah (awliya) en tirent profit. Et le Mathnawi continue actuellement à enflammer les cœurs de ce feu d'amour divin. Nous pouvons avoir une idée et une plus ample connaissance de la connaissance, du savoir de Mawlana, et aussi de sa connaissance intérieure, en étudiant le Mathnawi. A ce propos, je mentionnerais un exemple illustrant le degré élevé de son amour.

- Mawlana Roumi (r.a) dit :

Quand la lumière d'Allah fut projetée sur la cime du Mont Sinaï (Tour), elle se désintégra, car la lumière n'avait pas touché seulement son extérieur, mais avait pénétré aussi l'intérieur du mont. Quand un morceau de pain est offert à un affamé, il a comme on dit de l'eau à la bouche et ses yeux se mouillent de larmes. Ainsi fut la condition du mont Sinaï, c'est comme il ouvrit sa bouche et que la nourriture de lumière pénétra en son intérieur et causa des effets. L'image de la désintégration de la Montagne que Mawlana Roumi donne, par rapport à la lumière de l'Amour Divin, nous montre la nature de la relation divine et intime qui se trouvait en Mawlana Roumi (r.a). Quel était donc la relation divine et l’élévation du feu d’amour transmis par Sham's de Tabriz à Mawlana Roumi (r.a), cela est décrit dans les couplets suivant de Mawlana :

Le voyage d’un mois de l’ascète est égal à un jour de labeur,

Mais le voyage du gnostique (Aarif) c’est le temps d’un soupir.

Car, à chaque respiration,

Leurs âmes s’élèvent jusqu’au trône du Roi des Rois.

Oh! Mon père, éliminez le sommeil pour une nuit seulement,

Et pénétrez dans les quartiers de la veille et vous verrez.

Vous découvrirez alors comment cet amour véritable

Il rend ceux qui veillent, ivres et éperdus d'amour,

Et comme des papillons,

Ils brûlent leurs ailes jusqu’à en mourir

A force de se rapprocher vers la splendeur de la lumière divine.

Ô ! Vous qui êtes prisonniers de vous-même

Par vos désirs sensuels,

Venez vers moi!

Car mon caractère est devenu le reflet, des attributs divins.

Dans le cœur des amis d’Allah,

Il y a des milliers de trésors cachés,

Où les aspirants y trouvent une précieuse vie !

Vous qui tendez les mains devant les matérialistes,

Alors qu’ils sont insouciants en ce qui concerne l’au-delà,

Ce sont eux les insensés.

Et lorsqu’il vous arrive d’être au devant des gens d’Allah,

Vous vous comportez avec arrogance.

Alors qu’ils sont dignes d’être traités comme des rois.

Car il se trouve en eux cette immense faveur,

Qui est le lien établi avec Allah.

Je suis un faucon royal,

Et grâce aux bénédictions de la proximité

Et de cet “Amour Divin”, je suis en permanence ravi.

Grâce aux bénédictions de l’authentique “Amour”,

Mes qualités de charognard se sont transformées,

En des vertus de faucon royal.

C’est à dire avant j’étais amoureux de ce monde

Et de ses cadavres, vivant tel un vautour.

Quand mes mauvaises manières se sont dissipées,

Grâce aux bénédictions de mon guide,

Mon être fut doué de bonnes manières,

Maintenant j’entends par la lumière d’Allah,

Et je vois par sa lumière.

Et je vois sa lumière à ma droite, à ma gauche,

Au-dessus et au-dessous de moi.

Et je vois la lumière de la vérité au-dessus ma tête,

Et comme un collier à mon cou.

Grâce aux bénédictions de Sham's de Tabriz, Mawlana Roumi (rha) avait atteint un haut niveau spirituel. Et, il goûtait en son âme une telle sensation d'amour divin, qui est décrit par Mawlana à travers ces vers :

“Le vin devenait enivrant grâce à nous,

Non pas que nous devenions ivres par le vin.

Ce corps existe grâce à l’esprit,

L’esprit n’a pas besoin du corps pour exister”.

Quand l’esprit (rouh) a établi un contact spécial avec Allah, alors les attributs de l'esprit dominent les caractères de l'ego et de la conscience "Nafs".Car l’esprit (rouh) est en rapport avec le monde de l'ordre, et le monde physique (dounnia) est en contraste avec l’au-delà, comme une prison.

Donc, quand le véritable amant d'Allah ressent le véritable amour en son âme (rouh), toutes les sensations éphémères de ce monde deviennent pour lui insignifiantes et dépendantes.

Quand les délices de l’extase spirituelle (hal) submergèrent Mawlana Roumi (r.a), il se rendit compte de l'insignifiance des arguments théologiques. La foi vécue à travers l’expérience spirituelle s’imposa à la foi basée sur le raisonnement, la preuve et l’analogie (taaqleed). Ces derniers se trouvent être sans valeur.

Mawlana Roumi (ra) déclare dans ce sens :

“Les preuves et leurs arguments ont des pieds de bois,

qui sont faibles.

Mais la connaissance Divine,

Dècoulant de la piété (taqwa),

Des Bonnes œuvres, et du véritable amour

Sont en fait profitables et solides”.

La foi établie par la perception du cœur (baçirat), est supérieure à la foi établie par l'expérience des sens externes. La certitude acquise en la compagnie des gens d'Allah, et par la pratique abondante du "zikr", est une puissante montagne d'une foi ferme. Même si le monde entier était contaminé par l'infidélité “Kufr” et l'associationnisme “Shirk”. Mais la personne qui possède cette foi perçue par le cœur, sera toujours attaché aux principes du tawhid qu’il contemple.

Comme le certifie Saadi Shirazi (r.a) :

Même si de l’or ou des fortunes sont placées aux pieds d’un “mouwahid” véritable croyant,

Ou si une lame dégainée serait placée sur son cou,

Mais jamais, nul trésor (matériel) ne pourrait le détourner

De l’unicité divine “Tawhid”,

Et ni la crainte de l’épée, qui pourrait le faire renoncer au “” de son cœur.

On devrait remarquer que le vrai fervent du Tawhid ne garde espoir en quoi que ce soit de ce monde, et ni ne craint personne de ce monde, et cela c’est le fondement véritable du “tawhid”.

Cependant, il y a actuellement une nouvelle tendance qui nous pousse à suivre l'influence occidentale, sous le nom de la politique ou de la diplomatie, dans le monde, et qui prend place au cœur du jour dans la société humaine, nous incitant à penser qu'il nous faut s'adapter à cette philosophie du système occidental, même si cela peut causer la mort à la vie de la foi en l'au-delà. Cette ligne de conduite et la quête de la vérité sont deux choses contradictoires.

Le chercheur de la vérité n'a qu'un seul but en tête et cela consiste à obtenir le plaisir et la satisfaction d'Allah seul, alors que ceux qui défendent et qui soutiennent la propagation, de la nouvelle pensée, se font les lèches bottes des organisations de cette influence en se courbant devant eux, afin de satisfaire toutes les personnes de ce système. Ce qui implique que les personnes adoptant cette nouvelle politique agiront dans le but de plaire aux gens de cette politique, comme des lèches bottes. Alors que de vivre en se courbant devant les gens et de vivre en se courbant devant le véritable créateur, ne peut se tenir sur un seul plan.

Le véritable éclat d’un croyant, c’est qu’il se fie uniquement à son Seigneur l’Unique et sans associé. Mais les partisans de la politique matérialiste, devront tout faire pour satisfaire le système et ceux du système.

C'est pour cela qu'ils sont toujours dans l'inquiétude et l'angoisse, alors que le véritable croyant, il est complètement détaché de leur système et de leur politique en recherchant uniquement le plaisir du Créateur le Très-Haut.

Mawlana Jalalouddin Roumi (r.a) invite l'humanité entière à faire naître en eux, l'immense richesse qui est le contact permanent avec Allah. Ce bonheur qu'il a gouté lui-même et souhaitant ce même bonheur pour les autres.

Mawlana dit que les gens de Dieu gardent en eux des connaissances secrètement et ne les dévoilent pas aux gens du commun à cause de leur faible niveau de compréhension. Il arrive que sans intention ces choses apparaissent sur leurs langues, comme il nous arrive à éternuer ou à bailler, sans intention notre bouche s’ouvre. De même, il arrive que des connaissances demeurées secrètes, Allah le très haut fait apparaître sur leurs langues sans qu'ils s'en rendent compte, afin que les gens aux cœurs sensibles puissent profiter de quelques parfums de cette connaissance et que leurs cœurs aussi se détachent de ce monde éphémère en se tournant vers le monde caché.

“Oh gens! S’il ne nous arrivait qu’un seul instant de contempler la proximité d’Allah le très haut, alors d’une passion ardente

Nous exposerons notre précieuse vie à de rudes épreuves.

Et si la splendeur de la véritable proximité

se manifeste à l’intérieur de soi,

alors toutes les formes et les plaisirs de ce monde éphémère

apparaissent sans goût et sans vie.

- Écoutez maintenant ce conseil de Mawlana Roumi:

Et ce n’est qu’en mettant ce conseil en pratique, que l’âme humaine se passionne d’amour pour l’effusion divine, et que son cœur se détourne de ce monde sans vie.

“Faîtes naître en vous-mêmes le chemin de Dieu.

Comment faire naître cette voie?

Éloignez de vous toutes les idées et tout souvenir de tout autre que Lui. Et lorsque toutes choses autre que Lui seront sorties du cœur, c’est à ce moment là seulement qu'Allah fera pénétrer dans le cœur l'effusion de sa grâce.

Oh humains! Vous détenez l'alchimie en vous-même.

Quelle est donc cette alchimie?

C'est le don de l'amour divin qui a été mis en dépôt dans le cœur.

Et la particularité de cette alchimie est la transmutation des caractères vils en des caractères nobles. Et afin que vos ennemis, c’est à dire, la mauvaise conscience ou l’ego (nafs), soit pacifié, et où Satan demeure sans autorité par cette alchimie.

Lorsque par la réformation faite auprès d’un maître accompli, Les caractères vils sont transformés en caractères nobles, Vous-vous embellirez, Et par cet embellissement, vous vous rapprocherez de la véritable beauté. Car Allah est beau, et Il aime la beauté. Et lorsque Allah a choisi d’aimer une “âme” (rouh), Il lui accorde donc une intimité particulière et le rend détaché de ce monde, pour le rattacher à la compagnie de ses amants.

Par les bénédictions de la compagnie de Sham's-ud-deen de Tabriz, Mawlana Roumi (r.a) eut la chance de vivre une ivresse bouleversante, et il fut aspiré par l’attraction de la voie de l’Amour, qu’il lui arriva de franchir très vite les étapes de la voie spirituelle. Et c’est à travers cette expérience qu’il fut certain que le seul chemin menant vers Allah, n’était autre que le chemin de l’amour et de l’ivresse.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“dehors de l’ivresse et bouleversement,

Toutes autres voies, ne sont qu’éloignement et séparation.

Les soupirs enivrés, me comblent de bonheur.

Que le reste de ma vie, en soit ainsi de vivre!

A l’exclusion des chaînes de la loi (Shariat),

si je devais être attaché à deux cent autres chaînes,

Je les briserais toutes,

Afin d’en être prisonnier que par les chaînes de l’amour.

“aucune autre chaîne ne peut retenir le fol amant de Dieu!”

Mawlana Roumi (r.a) était un océan d'Amour sans rivage, et pour un amoureux, rien d'autre que le souvenir de son Bien-aimé, qui puisse le plaire, et il arrive que ces amoureux se trouvent envahis par certains états particuliers, qu'ils désirent même rencontrer des êtres comme eux, avec qui ils pourraient s'entretenir des propos de leur Bien-aimé, et obtenir ainsi, la sérénité et la paix dans le cœur.

Après le décès de Sham's de Tabriz (r.a), Mawlana (r.a) se mit à la recherche d'un autre amant ivre d'amour.

Un jour, tout désemparé, il passa à côté de l'atelier de Salah-ud-deen Zarkoob qui s'occupait à frapper sur les feuilles de métal. Et le son produit par la frappe du marteau sur le métal était tel, que ce son déclenche chez les gens du cœur une nostalgie, et une sensation d'amour extraordinaire.

Mawlana était à cette époque, tant noyé par l’amour Divin, qu’il s’évanouit en entendant les bruits du marteau sur ces feuilles de métal. Salah-ud-deen continua tellement de frapper jusqu’à ce que plusieurs feuilles fussent endommagées. Finalement, le feu de l’Amour s’enflamma dans le cœur de Salah-ud-deen, par les effluves de l’amour divin qui se dégageait du cœur débordant de Mawlana Roumi (r.a). Et envahi par cet Amour, il laissa ainsi son atelier, pour vivre au côté de Mawlana Roumi (r.a).

“Oh!Être au cœur déchiré,

Qu’avez-vous dans mon âme insufflé ?

Qu’une étincelle, qui jaillit,

Mais dans mon cœur, un fleuve de feuse fit!

J’ignore à propos de l’amour du mont Sinaï,

Mais, on dirait qu’un cœur à mon cœur, y soit mis.

C’est ce qui se nomme peut être“Amour” et ivresse!

Comme un feu dans mon cœur qui s’enflamme sans cesse!

Pendant neuf ans, Salah-ud-deen restait en compagnie au service de Mawlana Roumi (r.a), et sa compagnie apporta grand réconfort à Mawlana.

Salah-ud-deen quitta ce monde en l'an 664 A.H. Après sa mort, Mawlana Roumi (r.a) prit comme proche compagnon parmi ses disciples, Husam-ud-din Chulpi, pour le reste de sa vie. Et ainsi c’est à travers cette compagnie qu’ils passaient leur temps dans des assemblées, à entretenir le feu de l’amour véritable qui flambait dans leurs cœurs. Et c'est par les encouragements de Husam-ud-din (r.a) que Mawlana Roumi (r.a) eut rédigé son œuvre célèbre, le Mathnawi.

- Et Mawlana Roumi (r.a) signale ce fait réel dans son "Mathnawi".

“Tout comme cet assoiffé qui jette continuellement

des cailloux dans l’eau profonde,

Afin d’entendre le bruit ainsi produit

et afin de voir les bulles.

De même oh! Hasam-ud-din,

Ma visée c’est bien toi dans le Mathnawi!

Et ce Mathnawi, te concerne dès le départ,

Ainsi que la fin, Oh! Husam-ud-din!

L'objectif du Mathnawi vise à exprimer tes états, car son discours traduit les qualités de l'auteur. Puisqu'en effet, l'auteur c'est bien toi. Je suis simplement l'instrument de ta voix intérieure que j'entends.

Une fois, Mawlana Roumi (r.a), pendant qu'il récitait le Mathnawi, observa le silence! Et déclara:

A cet instant, aucun sujet ne me parvient du monde des mystères.

Et de ce fait, je ne peux rien inventer,

Il est donc convenable alors de garder le silence!

“C’est un fait réel que les thèmes du Mathnawi sont inspirés d'en haut”. Et c’est en faisant la lecture qu’on le constatera. Mawlana en fait mention dans les lignes suivantes :

“Quand je songe à la rime et aux strophes,

Mon Bien aimé me dit :

Ne pense pas à la rime, considère seulement ma présence.

C’est Moi qui t’inspire.

Que ton cœur ne soit pas occupé à cela!

46. LE CALIFE OMAR (R.A) ET L’AMBASSADEUR DE ROME.

Un jour l'ambassadeur de l'empereur de Rome, vint à Médine, chargé de présents et de cadeaux. Arrivé à Médine, il s'informa auprès des gens à propos de l'adresse du Palais du Roi de Médine.

- Les habitants répondirent:

"Notre Roi n'a pas de palais. Cependant, le palais que possède le chef des croyants Omar (ra), c'est son être béni qui entretient une proximité avec Allah,à travers un lien spécial, ce qui fait que son être est illuminé par la splendeur de sa proximité. Et par cela donc, il considère les châteaux de toute la terre comme insignifiants.

Et ils lui informèrent en disant: " Vous pouvez rencontrer le chef des croyants, Omar (ra), au cimetière de Médine.» L'Ambassadeur romain s'y rendit et trouva le calife Omar (r.a) allongé au sol, le torse nu, sans chemise, et la partie basse de son corps recouverte d'un simple pagne, sans couronne, ni trône, ni militaires, ni de gardes du corps. Et au moment où son regard se posa sur Omar (r.a) le chef des croyants, il se mit à trembler, en se disant en lui-même : "J'ai rencontré beaucoup de grands Rois au cours de ma vie, et j'ai été à la cour de nombreux souverains. Mais je n'ai jamais ressenti une telle crainte en leur présence, mais pour quelle raison tout mon corps en tremble-t-il dans la présence de cet être sans apparat, ma raison se trouve t-elle secouée avec un respect qui s’impose, que même s'il m’était attribué sept corps que j’en tremblerai encore.”

Ensuite le messager se disait en lui-même :"Ce respect et cette crainte que je ressens ne s'adresse pas à celui qui est pauvrement habillé. Mais plutôt à Allah, parce que cette personne aux habits simples, recèle un cœur qui est béni du contact et de la proximité auprès d’Allah.”

Ainsi cet envoyé, grâce aux bénédictions de la compagnie du chef des croyants Omar (r.a), se convertit à l'Islam.

- Mawlana Roumi (r.a) remarque :

"Celui qui craint Allah et qui mène une vie de vertu, les génies (djinns) et les humains le craignent. Et quiconque le verra, se trouvera investi, par le respect et la crainte".

Leçon:

Cette histoire nous apprend que l'honneur véritable résulte du vrai et profond contact avec Allah, et non de l'exhibition de l'apparente beauté ou du confort extérieur. Mais ces insensés d'aujourd'hui vivent en déplaisant à Allah et malgré les péchés qu’ils commettent, ils s'efforcent d’obtenir l’honneur et le respect en construisant de beaux palais et villas, en portant des habits somptueux, et fondant leur confiance dans leurs affaires qu’ils prennent comme support. Mais l’honneur qu’ils acquièrent, le monde entier peut témoigner, qu'en vérité, en leur absence, ils ne reçoivent que des insultes.

Aujourd'hui, quelqu'un peut accéder au rang de président d'un pays, mais le jour même où il démissionne de ce poste ou qu'il est révoqué, il n'y a plus de place d’honneur pour lui dans les journaux. Pareil est les cas des Rois. Mais les saints d'Allah,(Awliyaa d'Allah), sont les véritables Rois. Ainsi, ils sont appelés Shah, c'est leur véritable statut et état dans ce monde, et après leur décès, on leur rend encore et toujours hommage.

47. LA COURONNE DU PROPHETE SOULAYMAN (A.S)

Mawlana a écrit qu'une fois, le prophète Soulayman (a.s) face au miroir, mit la couronne sur sa tête. La couronne prit une position de travers. Il l’ajusta à nouveau, mais encore une fois, celle-ci resta de travers. Il tenta de la redresser une troisième fois mais en vain. Alors envahit de crainte divine, il se prosterna implorant le pardon d’Allah. Ensuite, il remit à nouveau la couronne sur sa tête et cette fois-ci, elle garda sa position convenable. Ainsi, le prophète Soulayman (a.s) prit conscience qu'il y a eu quelques actes qui n'ont pas été agréés par Allah, et à cause de cela, Son regard s’était détourné de lui. Ainsi la couronne fut sans vie ne pouvant se tenir en équilibre sur sa tête. Le prophète Soulayman (a.s) était un prophète, et les prophètes sont innocents (maasoum). La question qui se pose serait : Y-a-t’il eu un péché commis ?

La réponse à cette question, c’est qu’il n'a commis aucun péché ? Mais lorsque les prophètes, en vertu de la connaissance qui leur est impartie, choisissent une ligne de conduite qui est permise, au lieu d'une autre ligne de conduite plus excellente, ils sont en quelque sorte rappelés à l'ordre pour avoir laissé de coté la meilleure ligne de conduite, bien que la première en elle même soit en elle-même permise. Ainsi donc Allah créa cette situation, afin qu'il se retourne vers ce qui est meilleur pour lui. Une autre question se pose: La couronne était sans vie. Donc, comment une chose sans vie peut-elle d'elle-même s'installer de travers sur la tête ?

Mawlana répond en disant que les quatre éléments, la terre, l'air, l'eau et le feu sont le fondement même de toutes choses de la création. Quoique ces quatre éléments ne possèdent pas de vie, leur contact avec Allah est comme le contact avec les êtres humains. Toutes ces choses ou atomes de la création saisissent les commandements d'Allah et en les entendant, ils sont prompts à les exécuter.

48. LA BOUCHE D’UNE PERSONNE QUI DEVINT DE TRAVERS POUR S’ETRE MOQUE DU NOM DU PROPHETE (S.A.W).

Une personne prononça le nom du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) avec moquerie. Son visage fut déformé et resta ainsi. Ce malheureux stupide, se dirigea vers le Prophète (p.s.s.l) pour s’en excuser:

"Pardonnez-moi, car vous détenez le don de la connaissance venant d’Allah (Ilm ladounni)”.

Mawlana Roumi (r.a) dit :

“Quand Allah le Très-Haut décide de déshonorer quelqu’un, il le met dans une situation où il se met à critiquer et à se moquer des amis d'Allah. Et d'agir ainsi est la conséquence de la bassesse de son comportement. C'est-à-dire que ce genre de malheur atteint son intellect, comme une punition pour un péché commis. Alors, il se met à dire du mal, et même à blâmer les gens de Dieu. Et c'est bien pour ce crime qu'il échoue auprès d’eux, avec comme conséquence, déshonneur et humiliation.

Et quand Allah souhaite cacher les fautes et les péchés de quelqu'un, il l’assiste à ne rien dévoiler les défauts ou les imperfections des fautifs.

Et quand Il désire nous combler de bienfait,

Il nous attire à travers des soupirs nostalgiques vers Son amour.

Frais est cet œil qui pleure pour son véritable Bien-aimé.

Et ce cœur-là est béni qui s’enflamme par le feu de son Amour.

Là où il y a de l’eau qui coule, la verdure est exubérante.

Et là où il y a des larmes qui coulent,

Déferlent les flots de la grâce divine dans le jardin,

C’est à dire les flots venant du cœur.

Un hadice nous enseigne qu'il y a deux sortes de gouttes qui sont très aimées par Allah :

«Les gouttes de larme qui sont versées par la crainte d’Allah et les gouttes de sang qui sont versées dans le chemin d’Allah.»

Quand il se repentit de son audace d’avoir commis des péchés, l'Envoyé (s.a.w) lui accorda la grâce.

Si vous souhaitez obtenir la Miséricorde d’Allah,

Alors accorde le pardon à celui qui vous en mendie,

Et si vous aspirez à la Miséricorde d'Allah,

Alors témoignez de la pitié pour les faibles”.

49. LA LAMPE NOCTURNE ET LE «ŒUF» AQUATIQUE

Le «bœuf ou la vache» est un animal qui vit dans l’eau. Il extrait des perles du fleuve et va brouter dans la prairie à la lueur de la perle consommant rapidement l’iris et les plantes odoriférantes. Et c’est pour cela que ses excréments deviennent de l’ambre, de couleur jaune dorée car il se nourrit de ces plantes délicates et exquises, comme les narcisses, les nénuphars, et d’autres plantes parfumées.

Mawlana Roumi (r.a) fit mention de cela. Ensuite, il fit une observation des plus précieuses. Il déclare que, tout comme la nourriture de la vache aquatique répand une odeur parfumée, de même celui dont la nourriture est spirituelle, constituée de Zikr et de la soumission à Allah, prononcera de ses lèvres, des paroles qui seront effectivement spirituelles.

“Celui dont la nourriture est constituée de Zikr

et de soumission à Allah,

Pourquoi ces paroles ne produiront-elles pas des effets?"

Ensuite l'animal broute à la lumière de la pierre précieuse jusqu'à ce qu'elle s'éloigne de la perle. Un négociant qui surveillait dans un arbre, s'amena afin de s'approprier de la perle. Il saisit de la boue et la jeta sur la perle de sorte que toute la prairie s'obscurcit par la boue cachant les rayons de la perle. Un moment après, l'animal s'en revint sur les lieux dans la prairie, furieux, se lançant dans toutes les directions, les cornes en avant afin de s’attaquer à l’énergumène. Mais celui-ci se réfugia sur un arbre. Et l'animal abandonna son offensive, s'en allant vers le lieu où était posée la perle, mais ne voyant que la boue qui la couvre, il s'en alla donc de la prairie.

Mawlana Roumi (r.a), après avoir raconté cet incident, donne un conseil fort pertinent. Il affirme que Satan, aussi, en voyant la forme terrestre de Adam (a.s), se sauva comme fit l’animal, en voyant le corps de boue de Adam (as). Il refusa de se prosterner devant Adam (a.s), comme Allah le Très-haut lui avait ordonné. Il ne consentit point à obéir à l’ordre donné par Allah, disant qu’il était supérieur, car il était une créature créée de feu, et il est ainsi, supérieur à Adam (a.s) qui fut créé de poussière. Le damné ne pouvait percevoir, que sous cette forme faite d'argile se cachait l'esprit de celui qui est appelé à assumer les fonctions de vice-gérant d'Allah le Très haut.

“Au commandement d’Allah le Tout-puissant,

l’âme bénie de Adam (a.s)

Fut logée et cachée dans son corps fait de terre et d'eau".

Mawlana Roumi (r.a) poursuit:

“Ô mes amis, abstenez vous de la poursuite au confort et évitez les mauvais penchants de l'égo, et occupez-vous de la voie “Sulook”, car la satisfaction de ses viles passions amène la ruine des humains. Car tout comme Iblis, qui ignorait ce qui se trouvait derrière la forme humaine, de même, comment l’animal pouvait-il savoir que la boue couvrait la perle”.

LECON:

Semblable est le cas des insensés de notre temps, qui ne considèrent que la pauvreté apparente et l'état d'austérité des Ahl-ul-lah (les amis d'Allah) et ensuite comparent les conditions de ces derniers avec leurs beaux châteaux et leurs habits de luxe et ainsi, ils se laissent tromper par ces acquisitions matérielles. Ils n'arrivent pas à comprendre que les trésors se cachent enfouis sous les ruines.

De même, il ne perçoit pas qu'en cet état d’indigence se trouvent des faveurs insoupçonnées et que cet état d’ivresse et de détachement, cache leur clairvoyance et leur sagesse. En d'autre mots, les amis d'Allah entretiennent un lien privilégié avec Allah, et on ne devrait pas se laisser tromper par leur indigence. Qu'Allah guide ceux qui restent à l'écart de ses amis, et qui sont privés de leur compagnie. En résumé de cette histoire nous voyons que:

De l'arbre, le négociant observa la "vache aquatique" jusqu'à ce que cette insensée soit découragée par cette boue et qu'elle regagne l’eau. Ainsi il pourra retirer la perle de la boue et rentrer chez lui satisfait. De la même manière, pour recevoir des profits des "Awliyaa-Allah", on ne devrait pas avoir de la répulsion en voyant leurs apparences extérieures, mais plutôt sentir le parfum d'Allah émanant de leur être. Faire comme Majnoon, lorsqu’il apprit le décès de Layla. Il se rendit au cimetière, en pleurant longuement de tristesse; de tombe en tombe, sentant la terre de chacune d'elles, et finalement arrivant à la tombe de Layla, il déclara: "ici est la tombe de Layla”.

Mawlana Roumi (r.a) dit ceci:

“Comme Majnoon, moi aussi, en sentant la terre

Je reconnais par le parfum la tombe de Layla.

(c.a.d.): Les vrais chercheurs d'Allah perçoivent le parfum de leur Maître qui émane de Ses vrais dévots et amoureux”. Et après avoir assisté fréquemment à leurs assemblées (“majlis”) et profité quelque peu de leur compagnie, on réalise qu’à l’intérieur de cette corporalité se trouve le cœur, qui est le centre subtil de contact (nisbat) béni de l’effusion de la lumière divine.

Une fois, pendant un voyage, l'Envoyé d'Allah (s.a.w) dit à ses compagnons: "Je sens le parfum d'Allah en provenance du Yémen". C'était le parfum de "Oweïs Qarni" (r.h.a), qui était un grand Saint d’Allah, vivant dans le village de Qarn au Yémen, où il y avait beaucoup de vrais Amoureux d’Allah, et de Son Messager. Et lui Oweïs (rha) étant occupé, au service de sa mère, n’a pas eu l’occasion d’être dans la compagnie de l’Envoyé d’Allah (s.a.w).

Le Prophète (s.a.w) dit: En direction du Yémen, dans le sein de la brise qui souffle, Je sens le parfum de la miséricorde d’Allah”.

Selon un Hadice, l'Envoyé Alllah (s.a.w) confirma:

“Vraiment, je sens le parfum du Tout Miséricordieux (Ar-Rahman) provenant du Yémen”. Même, aujourd’hui, les Vrais Amoureux et les aspirants vers d’Allah sentent le parfum d’Allah, à travers les saints et ils sont aptes et prompts à en tirer profit.

Mawlana Roumi (r.a) conseille:

“Oh aspirant! Ennemi de la honte et de la réflexion, venez vers Moi.

J’ai déchiré en pièces, le rideau de la honte et de la pudeur

Qui fait obstacle aux ordres et à la soumission à Allah”.

50. LA PATIENCE ET L’ENDURANCE DU PROPHETE MOUSSA (A.S).

Le prophète Moussa (a.s), était un berger au service du prophète Shou'ayb (a.s), et son histoire est mentionné dans le Coran. Un jour alors qu’ils faisait paître les chèvres, une parmi elles s’éloigna du troupeau. Moussa (a.s) s'en alla si loin à sa poursuite que les plantes de ses pieds se couvraient de cloques. Il s'éloigna à une telle distance que le reste du troupeau ne pouvait plus être aperçu. Finalement, la chèvre épuisée s’arrêta, et fut rattrapée par le Prophète Moussa (a.s). Au lieu de se mettre en colère contre la chèvre ou de la punir, il se mit à la caresser tendrement le cou, le dos et la tête; telle une mère il se comporta affectueusement avec l'animal et bien qu'il ait beaucoup souffert, il ne se laissa pas emporter par la colère. En fait, il fut tellement désolé pour l'animal qu'il eut des larmes pleins les yeux. Il se confia ainsi à la chèvre:

"Je pensais que tu n’avais aucune sympathie pour moi, c'est pourquoi tu m’as épuisé. Mais tu aurais dû avoir un peu de pitié pour toi-même! Si tu n’as que faire de ces épines qui m’ont piqué et de ces blessures que j’ai aux pieds, mais tu aurais dû prendre pitié pour toi même".

A cet instant, Allah annonça aux Anges :

“Moussa (a.s) est maintenant prêt pour être Prophète”.

(Jusqu-ici Moussa n’était pas encore prophète)

En d’autres mots, il est apte à consoler la «Oummah» (nation musulmane), de leurs angoisses de les apprendre à faire face aux difficultés, de même il était prêt à supporter les imperfections venant de leur part, et de les enseigner les nécessités pour l’embellissement de leur cœur, ! Ces qualités se trouvaient maintenant en lui.

Allah dit aux anges: Pour cette époque, Moussa est la personne qui convient pour recevoir la prophétie.

L'envoyé d'Allah (saw) a dit: avant d'être investis de la Prophétie, tous les Prophètes étaient des bergers”. Cela est mentionné dans un Hadice de “Boukhari Sharif” et Mawlana montre la sagesse de cela. De part l’occupation de l'élevage des moutons et des chèvres, la patience et la dignité des Prophètes puissent être exprimées, la raison pour laquelle ils sont appelés à élever des chèvres ou des moutons, afin qu'il leur soit enseigner la patience et la tendresse au milieu de l’adversité. Quelqu’un demanda à l’Envoyé d’Allah (s.a.w): "Occupiez-vous aussi des moutons, Ô! Vous la Meilleure des Créatures?" Il répondit: "Oui, en effet, je fus, aussi un berger, à une certaine époque". "Après l'élevage des moutons, Allah m’accorda la tâche pour la garde de la “bergerie spirituelle».

Ainsi après avoir accompli le devoir de la garde des troupeaux de bêtes, Il gratifie aux prophètes le rang de berger spirituel". Il est dit que d'être berger conditionne quelqu'un à l’endurance et à la compassion. Comme les moutons et les chèvres ont cette habitude de gambader un peu dans toutes les directions, c'est alors que le berger se trouve embarrassé pour les rassembler, comme le prophète Moussa (as) qui fut éprouvé dans l'histoire ci-dessus.

51. LE RECIT DE HAZRAT SAFOORA (A.S).

L’impression de la lumière d’Allah le Très-Haut (Tadjalli) sur le visage de Moussa (as) au Mont Sinaï, était tellement puissante que la lumière des yeux de celui qui voyait cette lumière sur le visage de Moussa (as) s’éteindrait. Ainsi, il supplia Allah de lui fournir un tel voile qui pourrait cacher cette lumière puissante imprégnée sur son visage de sorte que les yeux des gens puissent être préservés du dommage. Allah le Très-Haut lui ordonna de se couvrir le visage de la couverture dont il s’était servi sur la Montagne «Toor» et qui supporta l'intensité de la lumière sur cette montagne. Et certainement c'est bien cela l'habit du sage “Aarif” et à l’exception de cette couverture, ô Moussa! Si cette effusion de lumière de votre visage, atteignait la montagne «Qaaf», alors même la montagne «» , serait elle aussi désintégrée.

C’est grâce au pouvoir d’Allah que Ses amis sont capables de supporter la Lumière d’Allah. Cette lumière que la montagne Toor ne pouvait supporter, alors Allah grâce à Son Pouvoir, a fait du cœur un miroir à pouvoir refléter Sa Lumière.

Rassoul-oul-lah (s.a.w) en avait fait référence dans un Hadice Qoudsi.

“Ni les cieux ni la terre ni les intellects ni les âmes,

Ne peuvent me contenir (recevoir),

Mais le cœur de mon serviteur me reçoit comme un invité !

Dans ce couplet “contenu comme un invité” indique l'honneur et le respect mêlés d’amour. “Contenu” ne signifie pas ici comme un contenu situé dans un espace ou temps, car Allah est libre d'être contenu dans un espace quelconque, sans nécessité à expliquer le comment ou le pourquoi.

“Sans ce miroir, nul ne pourrait supporter ma beauté,

Ni la terre ni les cieux.

L'histoire se poursuit:

Moussa (a.s) se couvrit le visage avec la couverture et ne permit à personne de voir son visage.

Mawlana Ashraf Ali Tanwi (rha) relate que Qutb-ul- Madar sahab (rha) de Djionpour qui était un sage et à travers qui se reflétait la lumière du lien (nisbat) Moussawiyya (de Moussa), de ce fait personne ne pouvait du regard, soutenir l'éclat de cette lumière sur son visage sans un voile (Allah est à ce sujet le plus savant). Cette pièce de couverture fit l’affaire, ce dont se révélèrent incapable les murs, portes et fenêtres. C’est-à-dire à l’exception de cet habit spécial de Moussa (a.s), même si le voile était de métal, mais après l’impact de la lumière sur la montagne Toor, il aurait été fondu par la puissance de cette lumière qui était présente sur le visage de Moussa (a.s). La couverture qui servit de voile, était en contact avec la chaleur de l'Amour Divin, et au moment où cette lumière se manifesta, cet être dont la science vient d’Allah (Aarif billah/gnostique), était vêtu de ce manteau (khirqa); donc elle faisait partie du vêtement de l’ami d’Allah. Pour cette raison, elle put être servie comme un voile pour masquer la lumière qui brillait sur le visage de Moussa (a.s).

Hazrat Safoorah (ra), la femme de Moussa (a.s), aimait beaucoup la beauté du prophète. Elle devenait inquiète et impatiente à propos de ce voile. Lorsqu’à la limite de la patience, la passion de l’amour s’enflamma, elle insista avec une telle frénésie et demanda pour ne regarder que d'un oeil cette lumière sur le visage de Moussa (a.s). Aussitôt, elle perdit la vue de cet oeil. Et là, ne pouvant plus faire preuve d’aucune patience, elle ouvrit l’autre oeil et celui-ci aussi perdit sa lumière.

Mawlana Roumi (r.a) explique que dans le chemin d'Allah se crée d'abord l’appétit (comme la faim fait rechercher le pain). En d'autres mots, il est disposé a faire don de cette énergie dans l'observation des ordres d'Allah. Mais, quand la lumière de l'obéissance fait effet sur lui, il est prêt même à sacrifier sa vie dans le chemin d’Allah.

“A cet instant, une femme demanda à Safoora(ra):

Est-ce que tu regrettes aujourd'hui d'avoir perdu la lumière de tes yeux?

Elle répondit : "Ah! S'il m'était accordé des centaines de milliers d'yeux, je les aurais sacrifiés tous pour contempler encore la lumière sur le visage de ce bien-aimé Moussa (a.s)".

Allah fut très content de la réponse de Safoora (r.a) et en vertu de son grand Amour pour Nabi Moussa (a.s) la vue lui fut restituée, et une telle puissance fut accordée à ses yeux de sorte qu’elle pouvait contempler le visage du Prophète Moussa (a.s) sans aucun dommage.

52. RECIT DE L’AMITIE ENTRE UNE GRENOUILLE ET UNE SOURIS.

Il était une fois, une souris et une grenouille qui vivaient au bord d'une rivière. Une amitié très étroite lia les deux. Cette amitié grandissait au point de se développer en une sensation très intense. Ils s'arrangeaient pour se rencontrer chaque matin, et pour tenir conversation pendant longtemps. Ces rencontres les rendaient heureux. Ils se racontaient des histoires et s'écoutaient parler. Même ils se confièrent leurs secrets. Quand ils se rencontraient, ils se rappelaient des choses, et se racontaient même des événements datant plus de cinq ans.

“L’explosion du langage du cœur est un signe d'amour,

Et quand les paroles se taisent, c'est un signe de manque.

Comment ce fait-il que celui qui a vu son bien-aimé

Reste à jamais dur et fâché?

Et quand le rossignol voit une fleur, comment peut-t-il se taire ?

Quand un amoureux s'assoit en compagnie de son bien-aimé,

Le cœur se rappelle des milliers d’histoires.

Le Lawhe-Mahfooz (la tablette préservée) est le front du bien-aimé.

Qui divulgue les secrets des mondes à l’amoureux”.

“Le guide à la voie de la rectitude Sayyidina Mustapha Muhammad (s.a.w) avait dit:

“Mes compagnons sont comme des étoiles qui agissent comme des guides vers l’au-delà”.

Explication: L'objectif de Mawlana Roumi (r.a) en mentionnant ces couplets vise à illustrer, la rencontre des amoureux "par nature ou affinités sensuelles égoïstes” qui n'a rien à voir en ce qui concerne l'amour véritable, et ce soit-disant amour qui est donc fictive, comment peut-elle engendrer de telle conséquences chez les individus? De même l'amour qui lie les amoureux d'Allah dans des rencontres mutuelles engendre des effets dans une démonstration de l'amour véritable. Donc, quand Allah est l'objet d'amour, comme l'est un Mureed vis-à-vis de son guide spirituel, cette relation conduit à la vérité. Donc, quand un disciple s'assoit en compagnie de son Cheikh, des milliers de tablettes se présentent dans son cœur, c’est-à-dire beaucoup de connaissances cachées lui deviennent -familières. Du cœur du Cheikh, les bénédictions et les connaissances, qu’il n’aurait pas vécues jusqu’alors, se manifestent à lui. C’est l’expérience de la contemplation vécue, jour et nuit, par les pèlerins sur la voie.

Par les mots contenus dans ce couplet "Le front du bien aimé étant la tablette Préservée "Lawhe Mahfooz", Mawlana montre ceci: L'aspirant de par la rencontre avec son Cheikh et profitant de sa compagnie, il acquiert des formes exaltantes de connaissance. Son cœur se guérit de plusieurs maladies et par le contact avec Allah, il y a un progrès croissant.

Ensuite, Mawlana Roumi (r.a) attire l'attention sur une autre donnée. Les étoiles servent de guide sur terre, tant que nous chassons la poussière et que nous gardons propre l'atmosphère. Mais si l’espace entre notre regard et les étoiles est obscurci par de la poussière, alors, nous ne pourrons être guidés. Pareillement, si on s'assoit en compagnie des amis d'Allah "walis", on devrait s'asseoir tranquillement, attendant les instructions, et écouter attentivement leurs enseignements. On ne devrait pas soulever la poussière en ayant recours aux justifications, aux arguments, à la conversation futiles, à des objections ou à des refus, parce qu’à travers les arguments et les objections, le cœur du Cheikh risquerait d'être perturbé et par ce fait, l’émanation bénie s’estomperait.

Cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas parler du tout en présence de son Cheikh, car cela causerait l'arrêt des bénédictions. On devrait se rappeler que le Cheikh n'a pas connaissance de tous les nécésitées du disciple. Donc, le disciple devrait informer le Cheikh de son état intérieure et de ses expériences spirituelles et en demander conseil. Mais il faut s’abstenir de distraire le cheikh, en observant respectueusement le silence, s’abstenir de toute conversation futile et hors propos, ou encore présenter des objections. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut absolument fermer la bouche. Car il faut que la familiarité et l’intimité soient établis, car sans cela les cœurs resteront éloignés, et ce n'est pas là le but.

“D’en boire du vin de l’amour Divin,

Versé par un maître accompli,

Alors même s'il est muet,

Il ferait preuve d'une éloquence abondante ”.

Ce qui veut dire qu'à travers la compagnie des saints quand l'amour d'Allah est infusé au cœur, alors même ceux qui ne sont pas suffisamment instruits seront capables d'exposer les grandes lignes de conduite. A cet égard, nous pouvons faire référence à Hazrat Haaji Imdadoul-lah Saheb (r.a). Il étudia seulement l'Arabe jusqu'au Kaafiya, et malgré cela, il devenait, plus tard, le Cheikh d'un grand nombre de juristes (Ulémas), d’experts en Hadices et en Tafsir-ul-Quran.

"Quand le prophète Dawood (a.s) avait bu la boisson de l’amour,

Il apprit des centaines de poésies,

Que des odes ravissantes, dans son cœur prirent naissance,

A travers des louanges sublimes adressées au Seigneur.

De telle sorte que tous les oiseaux cessèrent leur gazouillement,

Et se mirent à écouter sa voix, et l’accompagnaient”.

L’histoire se poursuit:

-Un jour, la souris se confia à la grenouille: "Vous nagez dans l'eau alors que je me tiens sur la terre sèche. Je souffre des douleurs de tristesse suite à cette séparation. Je viens au bord de l'eau pour vous appeler, mais pendant que vous êtes dans l'eau, même la voix de l'amoureux ne peut être entendue. Je ne suis pas satisfait d'une simple rencontre et d'une simple conversation avec vous pendant un court instant. Le salaat à été rendu obligatoire seulement cinq fois par jour mais les vrais amoureux d’Allah jouissent de la communion permanente avec Allah grâce aux Salaats "Nafil".

“Être appelé, de temps en temps,

à rencontrer son bien aimé ne sied pas aux amoureux,

Les âmes des véritables amoureux sont à tout temps assoiffées.

Être appelé à rencontrer son bien aimé ne sied pas au poisson,

Puisqu’ils ne trouveront pas de repos hors de l’eau.

Le cœur de l’amoureux, n’est rien sans le bien aimé,

Il n’y pas, entre eux, séparer ou séparateur”.

Explication: Mawlana en mentionnant ces couplets, vise à rappeler ce hadice qui dit que se rencontrer à intervalles réguliers, augmente l'amour l'un pour l'autre. Cependant, les vrais amoureux ne sont pas concernés par cette déclaration comme Hazrat Hourayrah (r.a) le rapporte:

Je m'imposais obligatoirement la compagnie de Rasoul-oul-lah (s.a.w) en tout temps". Rassoul-oul-lah ne l'interdit pas, ce qui veut dire, qu'il le considéra comme permis. La première déclaration est d'un ordre général, qui s'appliquerait aux amis proches. La première déclaration faite par le prophète (saw) où celui-ci demanda à Abou-Hourayra (r.a): “Ô Abou-Hourayra ! Où étais-tu hier ?

-Il répondit : J’ai rendu visite à des proches.

-Alors le Prophète (pssl) dit :

“Rencontrez-vous après l’intervalle d’une journée."

. Réconcilions les deux déclarations comme suit: faire de la compagnie de quelqu'un comme un devoir en tout temps, comme le fit Abu Hourayrah (r.a), s'applique à ces situations où la présence physique (taallooq) est puissante et l’amour aussi. L'autre situation où la rencontre se fait à certains moments, s’applique quand le lien d’amour n’est pas fortement établi.

“Pour un amoureux, la séparation, durant un court instant,

compte comme une année,

Et les allés et venues au cours d’une année,

demeure comme une pensée(face à cette séparation de l'amoureux) ".

Mawlana Roumi (r.a) de plus dit que les gens de ce monde comprennent vite le soit-disant amour , mais en ce qui concerne l’Amour Divin, qui est accordé aux prophètes et aux Amis d’Allah, ils en sont ignorants. C’est parce qu’ils sont trompés, dans les conforts apparents de ce monde et sont privés de la Grâce de l'Amour Divin qui neutralise les désirs de l'ego (nafs). Donc, seulement ceux qui exercent l’effacement de leur ego (nafs), récoltent cette grâce. Et cette grâce ne peut être obtenue au moyen de la raison (aql) et du raisonnement.

“Si c’était par la raison possible de percevoir,

Alors quelle nécessité y a-t-il à contraindre son ego ?

En dépit, de la grande faveur

d’avoir Allah comme le Maître de la Raison.

Pourquoi cet ordre de “maîtrisez votre ego”

et dominez vos désirs ?”

C'est grâce à ces exercices spirituels rigoureux que la prétention nourrie par l’égo est neutralisé. Et c'est à travers l'effacement de sa personnalité (nafs) que La connaissance d'Allah (Maarifat) est obtenue.

Mawlana Sayed Sulayman Nadwi (r.a) questionna Hazrat Mawlana Thanwi (r.a): "Hazrat, que signifie “Faqriri?”

Hazrat Thanwi (r.a) répondit:

Cela signifie l’abandon total de toute prétention de sa personnalité.

L’histoire se poursuit:

La souris livra alors son état d'âme à la grenouille:

“Ô ! Ma bien-aimée grenouille,

De ne pouvoir admirer votre beau visage,

Même pour un seul instant je ne peux trouver la paix.

Le jour de vous voir représente la vie,

Le soir votre appel tient lieu de consolation et assure le sommeil. Vous me ferez une grande faveur!

En m’accordant le privilège de vous rencontrer en permanence.

Ce serait une grande générosité de votre part,

Si vous me donniez le plaisir de vivre notre amitié à chaque instant.

Mais vous êtes insensible à mes tristesses.

Oh! Mon Émir! Accordez moi bienveillamment de la charité,

(C'est à dire : accordez moi le plaisir de votre regard).

Et laissez-moi le bonheur de vous contempler!

Maintenant, Mawlana reprend son récit, c.a.d:

Il reprend la conversation avec Allah.

“Oh Allah! Ce pauvre est dépourvu de manière c’est un insensé,

Mais Votre Bonté, très élevée, s’étend sur toute chose

Oh Allah! Votre bonté ne recherche pas le mérite ou la capacité,

Et le soleil de Votre générosité brille même sur les impuretés.

Le soleil a réchauffé le ventre de la terre.

Laquelle chaleur a réduit les impuretés en poussière.

Ces impuretés sont devenues partie intégrante de la terre.

Et c’est de cette façon, qu’Allah lave les péchés.

Si tel est l’habit d’honneur accordé aux rebelles,

Combien serait plus honorable le don offert aux vertueux?”

Pour ses esclaves exceptionnels,

Allah offre ce qu’aucun oeil n’a vu,

Et qu’aucune langue ou langage n’a décrit!

Qui sommes-nous? Veuillez-le dire vous-même!

Oh ! Mon Bien-aimé,

Illuminez ma voie spirituelle (deen) par des caractères nobles.”

EXPLICATION : Mawlana décrit les merveilleuses actions d'Allah en ces termes: «Ô! Allah, en vertu de Ta Bonté, les rayons du soleil radient la Terre, ils l'illuminent, et quand ils atteignent les impuretés, comme le fumier, ils sèchent la partie dure et la convertit en combustible, qui allume le fourneau, la partie liquide du fumier, se mélange à la terre, fournissant ainsi le fertilisant qui fait pousser les plantes et les fleurs parfumées. La chaleur du soleil réchauffe la terre et absorbe les impuretés liquides. Oh Allah, quand Ta grâce atteint même les impuretés, alors qu’en serait-il de Votre Générosité en ce qui concerne vos amoureux et serviteurs dévoués. Vous accorderez de ces générosités ce que, nul oeil n’a vu, nul oreille n’a entendu, nul pensé, nul imagination n’a pu imaginé, comme il est rapporté dans un Hadice:

“J’ai réservé à mes serviteurs dévoués ce qu’aucun oeil n’a vu,

ni ce qu'aucune oreille n’a entendu,

ni ce qu’aucun cœur de l’homme n’a pu percevoir”.

Ensuite, Mawlana nous montre des signes pour reconnaître ceux qui sont dépositaires des secrets de la connaissance et qui bénéficient d'une attention particulière de la Miséricorde d'Allah.

Et cela Mawlana décrit la chose de la façon suivante:

“Quand, au bord d’une rivière, vous remarquez la végétation verdoyante, alors de loin, vous pouvez être certain qu’il y a de l’eau à cet endroit”.

Allah fait savoir:

"Les visages des compagnons du Prophète (s.a.w) sont illuminés par une lumière qui émane de leur cœur. Et cette Lumière est obtenue par une adoration intense, particulièrement à travers le “tahadjoud” , le repentir “istighfaar”, et par les soupirs dans la solitude. Il cite, dans un autre couplet, un autre exemple:

la végétation dans la prairie confirme qu'il a plu à cet endroit.

“S’il a plu pendant la nuit, tous ceux qui étaint endormis ne peuvent savoir s'il a plu. Mais au réveil le lendemain matin, voyant le jardin verdoyant et rafraîchi, ils en déduiront qu'il a plu cette nuit.

La beauté d’un jardin rafraîchit.

Est une indication qu’il s’est imprégnait de l’eau.

Et l’histoire continue:

La souris proposa à la grenouille: "Ma très chère! Je suis une créature qui vit sur la terre sèche et vous vivez dans l’eau. Je ne puis me jeter à l’eau, mais vous pouvez venir à terre. Mais comment allez-vous savoir, étant dans l’eau, que je désire vous rencontrer?” Pendant un bon bout de temps, ils se penchèrent sur le problème et tinrent conseil. Finalement, la souris fit cette suggestion, que la grenouille attacherait le bout d’une ficelle à sa patte et l’autre bout à la sienne. Puis la souris dit alors: Lorsque je souhaiterai vous rencontrer, je tirerai de loin la ficelle et ainsi étant dans l’eau vous ressentirez une petite secousse, de la sorte vous vous approcherez de la berge. De cette façon, nous allons parvenir à nous rencontrer. La grenouille analisa la mauvaise la suggestion de la souris et se dit à elle-même. “Ce méchant comploteur, enclin au mal, souhaite me piéger”.

“Il n’est pas surprenant qu’un aveugle tombe dans un puits,

Mais surprenant quand un voyant y tombe”.

Malgré sa désapprobation à la suggestion de la souris, la grenouille s'y plia, intérieurement motivée qu'elle était.

Quand le désir d’une personne, supplante sa raison,

C’est le commencement de sa fin.

Mawlana se mit à raconter l'histoire et la fin de la grenouille. Les deux, tirant tour à tour la ficelle, jouissaient du plaisir de la rencontre à satisfaction. Puis un jour, le résultat de cette mauvaise association devint évident. Un vautour qui passa saisit la souris de ses serres. Et comme le rapace s'envola avec la souris, et sortit ainsi la grenouille hors de l’eau où elle était jusque là en sécurité et confortable, puisque l'autre bout de la ficelle lui était attaché à la patte. Ce qui devait arriver à la souris arriva de même à la grenouille (la grenouille subit le même sort que la souris). Le vautour tuant tous les deux et n’en fit qu’une bouchée. Si la grenouille était restée dans l'eau et ne s'était pas lié d'amitié avec cette égarée de souris, alors rien ne lui serait arrivé et elle serait restée saine et sauve.

LECON :

Dans cette histoire Mawlana attire notre attention sur le danger de toute mauvaise liaison. C'est une belle histoire, riche d'une leçon de morale très nécéssaire. Dans cette histoire nous voyons que l’esprit (rouh), l'ego (nafs), et Satan sont concernés.

Le "Nafs-e-Ammarah" (l'âme concupiscente), c’est la souris rebelle à la raison qui est la grenouille qui vit dans l’eau dans la proximité d'Allah, qui est sa place véritable. Le vautour représente Satan.

Le Nafs (la mauvaise conscience), afin de satisfaire ses désirs, engage la raison (aql) dans de mauvaises entreprises et la tient bien à l'écart attaché à elle. Quand la raison (aql) se soumet à la demande des désirs du nafs entretenant une relation avec elle, alors Satan la tire, là où bon lui semble. De cette façon, la raison est aussi humiliée à cause de sa complaisance, et de sa relation avec le "nafs". Donc, quand Satan sera admis en enfer, l'être qui se trouve dans ses griffes sera aussi en enfer, de même celui qui s'est attaché à cet être commettant des péchés.

Qu'Allah nous accorde l'assistance de tirer leçon de cette histoire et qu'il nous accorde la protection contre les passions de notre mauvaise conscience et contre Satan de la façon suivante:

La raison (Aql) doit être vigilante dans l’observation du souvenir (zikr) et de l'ordre d'Allah, parfois le cœur et la raison ensemble et parfois on peut le faire avec le cœur seulement, mais en ce qui concerne les méthodes et techniques il convient de s'adresser à nos sages maîtres accomplis de la voie spirituelle.

Qu’importe le plaisir des péchés vers lequel le “nafs” nous tente, ne portez même pas attention dans la direction de ces pêchés. Considérez notre mauvaise conscience comme un très grand ennemi. Elle est même une plus grande ennemie qu'Iblees (Satan).

Quand Satan vous sollicite par ses murmures, continuez à réciter “Là Hawla Wa-laa Qouwata il-laa Bil-laah”.

Vivez à l’ombre et dans la compagnie d'un Cheikh accompli et profitez de sa connaissance et de ses conseils en vous corrigeant. Rappelez-vous que Satan a une mainmise sur nous, quand notre raison conclut un pacte avec les passions de notre mauvaise conscience. Pour cette raison, il nous est impératif de combattre nos passions viles afin d'avorter le plan de Satan. Celui qui dompte son "Moi" sera protégé Insha-Allah contre Satan, qui ne pourra avoir aucune autorité sur lui. La subordination du "Moi" n'est pas tâche aisée, à moins d'établir une relation étroite avec un vrai guide spirituel accompli. Relation étroite signifie ici une relation d'amour, empreinte de respect, choisissant le guide selon ses affinités. En lui exposant nos états et suivant ses conseils, en peu de temps "insha Allah" une amélioration sera constatée.

“Car ce n’est ni par les livres, ni par les discours, ni par la fortune, Mais le “deen*” est obtenu, par le regard des sages.” (*La voie spirituelle, religion, le sirat-al-moustaqim)  
53. LE RECIT DU PERROQUET ET DU MARCHAND

Un certain marchand éleva un perroquet. Le perroquet était de couleur verte et possédait une voix mélodieuse. Le marchand lui témoignait une grande affection. Le perroquet parlait beaucoup et entretenait les clients du magasin.

Un jour où le commerçant s'était absenté, un chat pénétra brusquement dans la boutique à la poursuite d'une souris pour la capturer. Le perroquet pensait que le chat le prenait pour cible et, s'en alla d'un côté se réfugier. Ce faisant, une bouteille d'huile d'amande qui se trouvait là, tomba et l'huile se répandit. Quand le commerçant fut de retour, il remarqua le parquet gras et se rendit immédiatement compte que c’était de l’huile qui s’était répandue. Pris de colère, il cogna plusieurs fois la tête du perroquet, ce qui lui rendit la tête chauve. Le perroquet se fâcha avec le marchand et, à partir de ce jour, il ne lui adressa plus la parole.

Le mutisme du perroquet engendra une grande douleur chez le marchand. Il était infiniment navré et se demandait que faire pour inciter le perroquet à lui parler car ses propos le réconfortaient. Pendant plusieurs jours durant, il s’efforça de flatter le perroquet mais ce dernier restait de marbre. Il lui offrait toutes sortes de fruits afin de le rendre heureux, mais cependant, le perroquet demeura silencieux. Même les clients qui fréquentaient le magasin furent surpris du silence du perroquet et ils étaient vraiment désolés. Un jour, un mendiant, enveloppé d'une couverture à la tête chauve, passa à côté du magasin. En l'apercevant, le perroquet s'écria, Eh ! Vous! Comment êtes-vous devenu chauve? Vous aussi vous avez renversé une bouteille d'huile.

- De par cette analogie établie par le perroquet, les gens se mirent à rire, de la relation faite par le perroquet avec le mendiant chauve et de la conclusion tirée.

- Alors Mawlana Roumi (RA) retrace le parcours du récit et donne le conseil suivant:

“Oh ! Mes amis! ne te compare pas avec les saints.

Car, quoique ‘sheir’ (le lait) et ‘sheir’ (le lion) soient homonymes, ils sont deux choses bien différentes.

‘Sheir’ (le lait) est un produit consommé par l’homme

et ‘sheir’ (le lion) est un animal qui dévore l’homme.

Tout l’univers s’est trompé de ses fausses comparaisons.

Et les gens apprécient rarement les rangs des saints

et des Abdaals (Saint de haut rang ).

Les gens infortunés sont privés d’œil véritable,

Incapables ils sont de distinguer la vérité.

Le bien et le mal sont égaux à leurs yeux.

Et souvent par leurs faux jugements,

Ils se sont estimés à l'égal des prophètes.

Et parfois ils estiment les “wali”(saints) à leur niveau.

Et si quelqu’un leur fait une remarque, ils diront,

Nous sommes des humains et eux aussi.

Nous sommes tous deux contraints à manger et à dormir.

Et alors, quelle différence y a t-il entre eux et nous?

- Ensuite Mawlana Roumi (RA) fait remarquer :

Quoique les deux choses se ressemblent extérieurement, cela ne signifie pas forcément qu'elles sont identiques en tous points.

Il énonce alors leurs différences par des exemples:

- Et la guêpe et l’abeille aspirent le nectar des fleurs. Les deux se nourrissent de la même façon. Cependant la guêpe produit uniquement un dard venimeux alors que l'abeille produit en plus un miel sucré.

- Vous découvrirez deux types de daims se nourrissant de la même espèce d’herbe. L’un nous donne du fumier et l’autre produit un musc parfumé.

- Deux types de bambous s’abreuvant à la même source. L’un finit par devenir creux alors que l’autre, tout comme la canne à sucre, produit du sucre.

Une personne malveillante mange du pain et le pain donne lieu à la mesquinerie, à la jalousie et aux passions. Le même pain, consommé par un saint, cède la place à l'amour divin et à la connaissance.

Extérieurement, l'eau saumâtre et l'eau douce sont de la même veine mais combien différentes sont-elles! De même un infortuné

et un fortuné se ressemblent.

Quand nous considérons l'aspect extérieur des pieux et celui d'un pécheur, ils correspondent, mais leurs trains de vie et leurs manières sont opposés.

Tout ce qu’un homme peut faire, un singe peut en faire de même, mais combien différents sont l’humain et le singe?

De la même manière, les ignorants apprécient la sorcellerie et les assimilent aux miracles. Un miracle provient véritablement de la miséricorde d’Allah, qui est accordée aux saints (wali), alors que la sorcellerie est une malédiction d’Allah, destinée à ceux qui sont avec le maudit.

Extérieurement, les œuvres d’un croyant et d’un hypocrite paraissent semblables, mais en fait, il y a une différence considérable entre les deux. Grande est la différence au niveau du résultat de leurs œuvres. Les premières mènent tout droit au paradis et les dernières conduisent directement en enfer.

L’or pur et l’or trafiqué éclatent tous deux de la même splendeur, mais quand ils sont soumis aux tests, remarque combien la valeur de l’un se démarque de celle de l'autre.

Leçon:

L'enseignement dégagé nous révèle de ne pas nous comparer aux saints. Considérez leur condition intérieure de rapprochement et de la relation intime qu’ils ont avec Allah, relation qui inciterait l’envie de tous les rois de ce monde. Recevez du profit d'eux, suivez leurs conseils et ne les considérez pas comme vos égaux. La valeur d'un récipient se mesure à la nature de son contenu. De même en est-il du corps d'un individu. S'il est honoré d'un grand rapprochement avec Allah le Tout-puissant, alors ce corps possède une valeur précieuse. Prenons le cas de deux bouteilles. Chacune vaut simplement une roupie. Nous remplissons l'une d'elle de parfum valant cinq milles roupies et l'autre de l'eau, celle-là vaudra seulement une roupie alors que l'autre vaudra cinq milles roupies. Si à cette eau l'urine est ajoutée, elle ne vaudra alors pas même une roupie. Donc, comment serait-il approprié de considérer les deux bouteillescomme ayant la même valeur ? Ce n’est pas juste!

Qu’Allah nous accorde la capacité d’honorer et de respecter la valeur de Ses pieux serviteurs et qu’Il nous épargne de ces analogies et comparaisons stupides, aameen! afin que nous puissions bénéficier des bienfaits de ces enseignements et être à même d'acquérir le vrai désir de se réformer, par leur compagnie, à travers leurs discours, leurs conseils. Et que notre stupidité et nos futiles réflexions et jugement à leur égard en soient éliminés pour pouvoir embellir notre caractère ! Ameen!

54. L’INGRATITUDE DE NEMROOD

Une fois, Allah demanda à Izraeel (l'ange de la mort) ceci:

De tous les gens dont tu as retiré l'âme, pour qui as-tu ressenti le plus de pitié?

- Il répondit, "pour tous, mon cœur s'émeut de chagrin, mais à exécuter Vos décrets, je me soumets volontiers".

"Mais en quel cas ton cœur a éprouvé plus de compassion?

- Il s'expliqua, ‘Oh ! Seigneur, il y a eu une fois où mon cœur témoigna plus de compassion. C’était une fois, suite à Vos ordres, quand les vagues de la mer déferlaient en furie, nous brisâmes un bateau en débris. Ensuite, Vous ordonniez que tous les gens à bord soient anéantis, à l'exception d'une femme et de son bébé. Tous périrent excepté cette femme et son enfant qui survécurent, accrochés à un radeau. Les vagues de la mer emmenèrent le radeau jusqu'à ce que le vent le poussa jusqu’au rivage. Je me plaisais énormément à les voir arriver à bon port sain et sauf. Ensuite d'enlever l'âme de la mère me fut ordonné par Vous, pour que le bébé soit laissé seul. Conformément à Votre vœu, l'ordre fut exécuté et les deux furent séparés par la mort. Et à cela Vous savez combien pénible me fut la tâche. Et Vous savez ce que vécut mon cœur à cet instant. Mais je suis soumis à Vos ordres en toute obéissance. Qui est celui qui peut défier Votre décret?

Personne n’a le droit de questionner le pourquoi et les raisons de Vos ordres et décisions. A Vous appartient le véritable règne.

Israeel (as) poursuivit, ‘Oh ! Seigneur, en saisissant l’âme de la mère, je ressentis une grande peine et jusqu’à ce jour je garde encore en mémoire l’image de ce bébé impuissant et dénué.'

Allah lui dit ! Écoute maintenant ce qui arriva par la suite:

Sachez comment j'ai élevé l'enfant. Je donnais l'ordre aux vagues de projeter ce bébé dans une telle forêt où foisonnaient des lys, des plantes médicinales et des fleurs parfumées et où se trouvaient des arbres fruitiers et des fontaines d'où jaillissait de l'eau fraîche et douce. En ce lieu, il grandit. De nombreux oiseaux aux chants mélodieux s'adonnèrent à chanter suavement en sa présence. Je le fis coucher sur un lit, fait de feuilles d'un rosier sauvage afin qu'il fut mis à l'abri de toutes les épreuves. J'ordonnai au soleil d'adoucir ses rayons et d'être prévenant à son égard. J'ordonnai aux nuages de lui épargner de leurs pluies. Les éclairs furent ordonnés de ne pas l’atteindre. A la saison d’automne fut ordonné de perdurer le climat modéré dans son jardin. Le résultat fut que le jardin où il vécut était tel l’âme des saints (wali), protégés du froid, des vents violents et des vents chauds. J’ordonnai à une léoparde qui avait un nouveau né de nourrir le bébé de son lait et la léoparde s'exécuta jusqu'à ce que le bébé fut sevré. Quand arriva le temps du sevrage, J'ordonnai aux djinns de lui enseigner à parler et de l'initier la façon de régner. C'est ainsi, qu'il fut nourri et qu'il grandit, ce qui fit l’étonnement extraordinaire de toutes les créatures. Ainsi Mon intervention fut étrange et merveilleuse.

- Je nourrissais les vers dans le corps de Ayyoub (as) et je lui accordai de la compassion pour les vers, tel un père en éprouve pour ses enfants, ainsi quand les vers sortaient de son corps, il ressentit la douleur de la séparation, tel un père qui se sépare de ses enfants. Je fis don à Ayyoob des marques de sympathie tel un père agissant comme un hôte pour les vers, sans leur causer de la peine'.

Et à toutes les mères c’est Moi qui les enseigne à aimer,

Et quelle sera la clarté de cette lampe que J’ai allumée.

Ainsi Je témoignai à cet enfant Mes diverses faveurs et les innombrables signes de Ma grâce afin qu'il puisse s'en convaincre sans avoir recours à d'autres moyens. Cela lui fut pourvu afin qu'il ne s'investisse pas à trouver des moyens de subsistance, car des fois les moyens d'y parvenir sont condamnables. De plus, Je fis tout cela afin qu'à l'avenir l'enfant ne puisse solliciter que Mon aide, parce que le Pourvoyeur des moyens ne se cache pas derrière les voiles. En d'autres mots, être nourri et grandi gracieusement conduit à ne pas avoir recours à quelqu'un d'autre. Ainsi il n'aurait aucune raison de s'égarer. Et il ne pourrait présenter aucune excuse à savoir qu’avec les moyens qui lui fut octroyés pouvaient le détourner des faveurs et bontés divinement accordées.

Mais O ! Izraeel ! Sais-tu comment l’enfant Me témoigna reconnaissance? Cet enfant devient Nemrod et il voulut brûler vif Mon ami “Khalil”, Ibrahim (as). Cela fut son intention déclarée mais Allah en fit de ce feu une roseraie, un jardin paisible’.

Maintenant Mawlana Roumi (rha) dit:

L'ego (nafs) s'avère être un ennemi tellement dangereux qu’on doit toujours s’en protéger. Pour les autres, la nourriture assurée par la mère et le père faisait un voile, mais ce malheureux recevait des joyaux directement d’Allah.

Le "nafs" (les passions viles) est un redoutable loup de chasse, donc il jetterait sur chaque ami le blâme pour son égarement.

Ceci dit:

O! Humble serviteur d'Allah! N'enlevez pas la chaîne du chien, gardez enfermé votre nafs prisonnier. Mais s'il vous arrive à être dominé par lui (le nafs) nouez alors très vite une relation avec un serviteur d'Allah. Afin que, grâce à sa compagnie et par ses prières (doas), vous y arriverez à ce qu’il soit vaincu. Mais recherchez un tel guide qui domine ses états. Afin que vous aussi puissiez dominer vos états! Et si vous partagez la compagnie de ceux qui sont dominés par leurs états, vous serez vous aussi dominés par le "nafs" sans pouvoir le contrôler, ainsi nous serons comme ceux qu'on fréquente.

En sorte que si vous partagez la compagnie de telle personne, vous subirez les conséquences de cette compagnie, comme la compagnie se révèlant être comme une graine, vous récolterez ce que vous avez semé. Nous serons conditionnés d'agir comme ceux qu'on fréquente.

55. LA SAGESSE DE LOQMAN (AS).

L’Histoire raconte: Quand le patron de Loqman (as) l’acheta, les autres esclaves le regardaient avec mépris. Un jour son maître confia à tous les autres la tâche de cueillir des fruits dans le verger. Tous les esclaves se mirent à consommer les fruits. Ils mangèrent à satiété et dirent au maître que Loqman (as) avait tout mangé. Cela rendit le maître très mécontent à l’égard de Loqman (as).

Loqman (as) dit à son maître: Il faudra donc vérifier cette accusation. Je n’en ai pas mangé. Je vous dévoilerai un plan permettant de trouver les coupables. Toute la vérité vous sera révélée. Faites faire les préparatifs pour la chasse. De l’écurie, le maître ordonna qu’on emmène les chevaux et se mit en selle. Ensuite Loqman (as) donna les instructions suivantes, “courez à toute vitesse en direction du désert, mais au préalable, donnez à chacun des esclaves de l’eau chaude à boire. Permettez à ce que chacun en boive suffisamment. Très bientôt, vous découvrirez les vrais coupables. Le résultat fut que, lorsque les coupables furent forcés de courir, leurs mouvements rapides occasionnèrent des vomissements. Après la consommation de l'eau chaude, les enjambées brusques dégagèrent de la chaleur dans l'estomac. De plus, le chemin menant au désert n'était pas nivelé. Cela rendit les vomissements inévitables. On constata qu'ils avaient mangé les fruits, car la digestion ne s’était pas encore faite. Hazrat Loqman (as) n’avait pas vomi car il n’avait rien mangé. Ainsi, grâce au plan lumineux de Hazrat Loqman (as) tous les esclaves furent confus et embarrassés. Le maître se réjouit de la sagesse de son plan et ainsi, Loqman (as) devint le préféré du maître. Mawlana Roumi (RA) de conclure, quand telle est la sagesse de Loqman (as), imaginez la sagesse du véritable Maître de tous.

56. L’AGREMENT DU SOUPIR ‘AH !’

Un certain homme pieux avait toujours l'habitude d'accomplir la prière en congrégation à la mosquée. Un jour, comme de coutume, il se rendit à la mosquée à cet effet. Comme il arriva au seuil de la porte, il entendit l'Imam prononcer `Assalamou Alaikoum wa Rahmatoul-lah' indiquant la fin de la prière en congrégation. Se rendant compte qu'il avait manqué la salaat en groupe (djamaat), l'homme pieux fut tellement prit de chagrin qu'il laissa échapper un soupir `Ah !' Et de ce soupir se dégageait l'odeur de son sang .

‘Le saint a manqué la salaat et ‘ah !’

un soupir fut prononcé avec tristesse!

Et de son ‘ah !’ Le sang de son cœur pouvait être senti’.

A l'intérieur de la mosquée, il y avait une sage personne, quelqu'un de cœur, qui aperçut une lumière brillante qui se dirigeait de l'extérieur de la mosquée tout droit jusqu'au trône d'Allah. Il comprit que la lumière était en fait le soupir de la personne qui avait manqué la prière collective.

Il s’en alla supplier le saint homme:

Hazrat, donnez-moi ce ‘ah !’ Et en échange, acceptez ma prière (salaat) qui fut accompli en congrégation.

Le saint n'avait pas mesuré la vraie valeur de son "soupir" `ah !' Et accepta l'échange. Le soir, l'autre saint vit en rêve une voix du ciel disant:

`Et ce soir, un messager du haut des cieux annonça la nouvelle de l'effet à travers ce `ah !' Il avait acquis l'eau de vie et de la guérison. En vous appropriant de ce soupir `ah !' Parce que ce soupir fut empreint de sincérité. Et à travers cette transaction que vous avez conclue, qu’est l’agrément de ce soupir les salats de tous les musulmans ont été acceptés (Qaboul).

Leçon:

De cette anecdote nous voyons que nous ne devons mépriser aucune créature. Des fois, un grand pécheur se repent sincèrement, avec une telle conviction de cœur et de manière si poignante que son repentir dépasse en supériorité toutes ses autres bonnes œuvres, avec pour résultat que nous ne pouvons savoir les degrés spirituels qu’il peut atteindre.

Mawlana dit :

Le repentir est un étrange tremplin. Il permet à quelqu’un d’atteindre rapidement du plus bas des bas, l’agrément d’Allah et d’être élevé jusqu’aux plus hauts des sommets.

Quand il y a des faiblesses et des manquements dans nos œuvres, nous devons éprouver du remords, de la peine, et de se repentir en implorant le pardon à Allah. Dans le récit, nous comprenons, la précaution, le souci et l'importance d'accomplir la prière en congrégation.

57. DIVERGENCES D’OPINIONS A PROPOS D’UN ELEPHANT.

Dans un pays, où personne n'avait jamais vu d'éléphant, eh bien! de l’Inde un éléphant fut emmené. Il fut gardé dans un bâtiment obscur où les yeux ne pouvaient voir l’éléphant de couleur foncé. Nombreux curieux s’amenèrent pour voir l’animal, mais ils ne pouvaient rien voir dans cette obscurité. Il leur fut permis de le toucher afin qu'ils puissent avoir une certaine idée de ce que pouvait être un éléphant. Selon la partie de l’animal que chacun touchait, ils en tiraient des conclusions par la raison et ainsi, chacun se fit une opinion personnelle. Celui qui avait palpé le lobe de l’oreille de l’éléphant dit, que cela ressemble à un grand éventail. Celui qui avait touché son dos dit, que ceci est comme une plate-forme. Celui qui avait touché sa patte dit, mais non, vous avez tous tort! C’est comme une colonne. Celui qui avait palpé la trompe conclut, d'après moi, c’est un tuyau. Ainsi chacun donna une appréciation différente de l’éléphant.

Mawlana Roumi (r.h.a) dit alors que s'ils avaient eut en main une lampe, toutes ces divergences d’opinion se volatiliseraient. ‘Si chacun était muni d’une lampe, ils seraient tous épargnés de divergence’.

Leçon: De nos jours, il y a de nombreuses divergences d'opinion, en ce monde, concernant la conception d'Allah, la Révélation Divine, la prophétie, les buts de la vie terrestre et la résurrection. Beaucoup de personnes, englouties dans ce monde obscur, dépourvues de la lumière de la révélation, cherchent à établir les liens entre la vie d'ici-bas avec celle de l'au-delà. Ils s'évertuent à comprendre la relation entre le Créateur et Ses créatures simplement par le raisonnement, ou bien il y a ceux qui se fient à ceux qui cherchent à comprendre ces choses à travers la raison de celui qui ne fait pas partie des gens de la Révélation. Ils sont tous semblables à ceux mentionnés dans le récit, nul d’entre eux ne saurait la vérité. Un aveugle, qui essaye de se faire un chemin, ou s’il prend la canne d’un autre aveugle pour le diriger, alors dans les deux cas, il se dirigera vers un danger imminent, et ne pourra atteindre sa destination. Si un voyageur ou un guide est aveugle, même s'ils sont en nombre, il n'en demeure pas moins que la somme de tous ces aveugles sera toujours la cécité (être aveugle), et non la vue. Donc, pour comprendre la réalité des choses, la logique et la raison ne suffisent pas. La lumière est aussi indispensable. Dans le récit, tous ceux qui ont touché l'éléphant étaient des êtres raisonnables et intelligents. Seule la lumière manquait. Ainsi, les musulmans ne devraient pas se fier aux scientifiques et aux philosophes pour comprendre les affaires de l'au-delà et pour fixer le but de la vie de l'humain sur terre. A ces gens de la science et de la philosophie il leur manque la lumière. Sinon vous aussi comme eux, vous conclurez que l'homme est simplement une machine à fabriquer des excréments. Vous conclurez que le but de cette vie consiste seulement à manger, à boire et à se débarrasser de ses excréments, et rien d'autre. La lumière à laquelle nous faisons allusion c'est uniquement la Révélation Divine, le noble Coran et en suivant uniquement les enseignements du Prophète Muhammad (p.s.l.) La lumière est la même que celle révélée dans la cave de Hira quatorze siècles de cela. Qu'Allah nous protège de cette idéologie dite "moderne!"

“Ô ! Soi-disant nouvelle lumière,

votre visage est obscur!

Au fond de votre cœur sont les ténèbres

et c’est votre extérieur seul qui brille”.

58. L’IMAGINATION STERILE D’UNE MOUCHE

Un âne urina quelque part. L'urine était si abondante et pendant qu'elle coulait, des brins d'herbe étaient emportés. Une mouche vint se poser sur un des brins d’herbe sèche, qui flottait dans l'urine, elle sentit comme si elle naviguait dans l'océan et imagina le brin d'herbe flottant comme une pirogue. Par rapport aux autres mouches, elle se considérait supérieure, et jamais auparavant avait-elle goûté à un tel plaisir. Elle pensait à clamer sa supériorité et son rang élevé en clamant:

Une mouche sur un brin d’herbe,

navigue dans l’urine d’un âne.

Comme sur un bateau, elle remue la tête et dit :

“ j’ai étudié la mer et j’ai appris à naviguer,

et, pour cela j’ai dépensé pas mal de temps".

Mawlana Roumi (r.h.a) dit :

Tout comme cette mouche qui fut prisonnière d’une telle stupidité, il en est de même de la situation des intellectuels de nos jours, qui se fient à leur imagination et à leur recherche vaine et absurde comme étant de la recherche fondamentale. Ils considèrent comme une humiliation de se corriger à la lumière de la révélation divine, et reconnaisent comme de bon aloi, les pensées corrompues, perverses, ainsi, les fausses idéologies, comme étant la perfection de l’humanité.

Mawlana Roumi (r.h.a) donne conseil à ces insensés :

“Ceux qui sont ancrés dans les interprétations erronées et obscurs, et n’ont que faire de la Révélation Divine, ressemblent à cette mouche sur le brin d'herbe, naviguant dans l'urine d'un âne". Une telle personne qui déclare que les analyses et réflexions hasardeuses, personnelles et obscures, sont des moyens suffisants pour le succès assuré, et pense même jusqu’à assujettir la révélation divine à son analyse personnelle. Et en toute circonstance, il proclame, je pense ceci ou cela, mon opinion est que etc.. Il va aussi loin que de porter des jugements, à partir de ses opinions, sur des aspects de la religion autour desquels se dégage déjà un consensus d'opinion unanime et ces aspects ont été examinés scrupuleusement à travers la chaîne de transmission authentique incessante. Il veut même assujettir les jugements des compagnons «sahabas» et leurs croyances à ses opinions personnelles. Une telle personne se trouve dans le même bateau que la mouche, ainsi décrite dans le récit. Une telle personne se trouve dans la même situation à celle de la mouche flottant sur un brin d'herbe qui vogue dans l'urine d'un âne, et qui se proclame être un navigateur chevronné. Pour une telle personne, Mawlana Roumi (r.h.a) indique la méthode de réformation:

- Si la mouche ne pollue pas l'interprétation par des opinions erronées et se repent de ses propres interprétations, le destin rendrait cette mouche bénie. En d'autres termes, la mouche serait comblée de bénédictions et d'humanité au point d'être épargnée des souillures. Elle accédera au rang, des purifiés, des véridiques. L'auteur avance que la source de référence de Mawlana Roumi (rha) se trouve dans les versets suivants:

‘Et la probabilité (hypothèse) ne peut rien contre la vérité

(S / nujum)

‘Et suivez la voie de celui qui se tourne, vers moi’.

(S / Lokman)

“Ceux qui se sont tournés complètement à Moi, suivez les ! C’est-à-dire, par les bénédictions obtenues par l'obéissance à leurs conseils, tu seras toi aussi privilégié de la fortune qui est le retour vers Allah (inaabat ilal-laah)”
59. GUERISON D’UN TANNEUR.

Un tanneur est quelqu'un qui passe la plupart de son temps au tannage des peaux d'animaux et s'accoutume à la mauvaise odeur de ces peaux. Un jour, un tanneur qui se dirigeait vers le bazar, passa soudainement devant les boutiques de parfumerie. Comme il passa devant ces boutiques, il respira dans l'air involontairement ces parfums, et ne put les supporter, car accoutumé qu'il était de vivre dans un environnement dégageant des odeurs désagréables, c'était pour lui, une seconde nature et normal. Quand il sentit les senteurs agréables provenant de ces parfumeries, il perdit connaissance dans la rue. Et une foule se fit autour de lui. Quelqu’un récita quelques ‘wazifahs’ et souffla sur lui en vue de le ranimer. Un autre l’aspergea de l’eau de rose. Un autre encore lui massa les paumes des mains et les plantes des pieds. Malgré tous ces efforts, il ne put retrouver connaissance et sembla sombrer profondément dans le coma. Son frère apprit la nouvelle, et très vite il fut auprès de lui. Il sentit les parfums, et tout de suite comprit que c'étaient les parfums qui avaient occasionné son inconscience. Il demanda qu'on ne l'asperge pas de l'eau de rose. Et qu'aucun parfum ne lui soit approché. Le frère s'éloigna du lieu un court instant, et revint avec des excréments de chien cachés dans la manche de sa chemise. Traversant la foule, il s'approcha de son frère et porta les excréments de chien à son nez, ce qui le réanima instantanément. Les gens furent surpris et se demandaient quel parfum rare et coûteux avait rapporté le frère, parfum qu'on ne trouvait même pas dans les magasins de parfumerie.

Mawlana Roumi (r.h.a) dit:

"Le frère, s'amenant avec des excréments de chien cachés dans sa manche et se frayant un chemin dans la foule, se dirigea vers son frère. Il pencha la tête vers son frère comme pour lui confier un secret et présenta ensuite les excréments à son nez et il fut ainsi réanimé".

Leçon:

L’auteur de ce livre dit: Celui qui ne peut supporter l’amour pour Allah et pour son Envoyé (saw) et de l’observation de la sounnat, il en éprouve de la répulsion, ressemble à la personne (le tanneur) cité ci-dessus. C’est à dire à force de vivre dans un certain environnement malsain et de péchés, alors il en subit dans sa conscience et dans son mental les influences et les conséquences et se trouve conditionné par ces impuretés. Et maintenant comment y remédier ? C'est seulement en l'écartant petit à petit, de son environnement malsain et de le rapprocher vers une atmosphère saine c’est-à-dire vers les assemblées des serviteurs d'Allah, en profitant souvent de leur compagnie, et plus tard, ils seront encouragés de vivre un certain temps auprès d'eux. Et cette personne, elle même dira, oh ! comment j'ai pu vivre tout ce temps dans cet environnement malsain. Et en imaginant et regrettant sa vie antérieure, il poussera lui aussi un soupir, et sera tellement reconnaissant aux serviteurs d'Allah. Et son odorat spirituelle sera béni de jour en jour par l'amour d’Allah et il vivra tellement dans le service d’Allah et de son Envoyé(saw) qu’il dira :

On dirait que je vis jour et nuit dans le paradis,

Au jardin de mon cœur c’est une floraison. (Madzoob rha)

60. LE PRINCE ENSORCELE

Un roi avait un unique fils. Le prince était beau et jovial d’un tempérament agréable. Le Roi souhaitait le faire épouser une belle princesse et à cet effet, il était en pourparler auprès d’une famille pieuse et vertueuse. Mais lorsque la mère du prince apprit cette nouvelle, elle dit à son mari: Vous-vous attentionnez à rechercher la vertu, la piété, et l'austérité, mais vous ne voyez pas que ces gens sont de souche familiale inférieure à vous, aussi bien en rang, honneur, fortune et dignité.

Le Roi lui fit en réponse, écartez-vous insensée! celui qui choisit de se soucier de Dieu, Allah l'allègera de tous les soucis du monde.

Note: Les soucis de l'au-delà sont comme le bâton du prophète Moussa (a.s) qui avala tous les serpents des sorciers. De même les difficultés et les soucis de l'au-delà effacent toutes les peines de ce monde. A cet égard, considérons les couplets de l'humble auteur de ces lignes :

‘vous serez libérés des soucis des deux mondes.

Si vous vous souciez intérieurement pour l’au-delà’.

Finalement le Roi put raisonner sa femme à sa cause et le mariage du prince avec la belle princesse eut lieu. Par la suite, ils firent preuve de patience pendant un certain temps, mais aucun enfant fut encore né de la princesse. Ce qui occasionna de grands soucis au Roi. Il se disait, «qu’est-ce qui ne va pas ? Cette princesse est belle et jeune. Pourquoi n'est-elle pas enceinte?»

Le Roi tint conseil et consulta discrètement les Oulémas et les Sages. Finalement il fut découvert que le prince subissait le charme d'une vieille femme qui l’avait ensorcelé. Sous l’effet de la sorcellerie, il développait du dégoût et de l’aversion pour sa femme, et il était attiré et fréquentait la vieille femme laide.

Quand il apprit cela, le Roi fut désenchanté et déçu. Il se mit immédiatement à faire largesse (charité) et se prosternait en pleurant abondamment, suppliant le Seigneur. Avant qu’il ne pût terminer sa prière un homme de l’invisible apparut et l’invita:“Accompagnez-moi au cimetière!” Le Roi s’exécuta. Ils se rendirent à une vieille tombe et la fouilla. L’homme et le roi vit un cheveu avec cent nœuds, qui avait subi les influences occultes et qui fut enterré. L'homme souffla sur chaque nœud qui se libéra jusqu'au dernier et le prince fut guéri de l’envoutement qu’il croiyait être de l’amour ressenti pour la vieille femme. Ses yeux retrouvèrent leur clarté initiale et il ne se trouvait plus en lui de la répulsion pour sa femme. Il cessa de regarder la vielle femme avec des yeux pleins d'amour. En fait, il ressentit du dégoût et de l'aversion pour elle. Et maintenant dès que son regard se posa sur sa jeune et belle femme, une telle émotion s’empara de lui, qu'il en perdit conscience devant la beauté de son épouse. Il reprit progressivement connaissance et s'habitua peu à peu à sa beauté.

Mawlana nous relate maintenant les leçons relatives à ce récit et il dit:

"O gens! vous ressemblez à ce prince, et ce monde s'apparente à cette vieille femme laide qui a ensorcelé les amoureux fous de ce monde. Sous l’effet de ce charme, envouté, ils demeurent attachés à la parure extérieure de ce monde éphémère, tout en tournant le dos à Allah, et à l'Envoyé d'Allah (saw) et à la vie après la mort.

-En fait, la réalité de ce monde est telle que décrit Madjzoob (r.h.a) :

“Vraiment, c'est l'image de la ruine,

Quoique paraissant être une cité.

Et sa seule réalité, n’est qu’ un simple rêve et une illusion.

Que les yeux se ferment, et l’homme ne devient que chimère.

Le fils de Haroun-al-Rashid qui délaissa le royaume de son père et opta pour une vie d’austérité, confia, peu avant sa mort, à un de ses amis :

- La création conseille:

"O, mon ami, ne te laisse pas tromper par mes distractions car la vie arrive à terme et les plaisirs aussi. Et quand vous portez un mort à sa tombe, alors rappelez-vous que vous le suivrez bientôt".'

Nous apprenons de ce récit que le remède, pour la personne dont les yeux ont été ensorcelés par ce monde, est de témoigner un respect et un amour profond pour les saints d'Allah, de se rappeler de la mort à tout instant, de rester autant que possible en la compagnie des saints, de mettre de côté ses opinions personnelles et écouter attentivement leurs instructions et agir en conséquence, d'accomplir deux rak'ahs de salaah pour implorer le pardon et de supplier Allah pour nous gratifier de sa lumière (hidaayat).

61. LA SINCERITE DE HAZRAT ALI (RA)

Il y a un très célèbre récit mettant en évidence la sincérité de Hazrat Ali (RA). Il est raconté qu'une fois, alors qu'il combattait un infidèle, il parvint à avoir l'avantage sur lui et le tenant à la renverse pour lui porter de son épée le coup fatal, lorsque l'infidèle lui cracha au visage. Suite à cet affront cependant il remit son épée au fourreau et se releva. En d’autres mots, il se garda immédiatement de le tuer bien qu'il ait eu toute l'opportunité de le faire.

- Comme il s’éloigna de l’ennemi, l’infidèle l’interpella:

- O! Émir des croyants ! Qu’est ce qui se passe? Après que je vous ai offensé en vous crachant au visage, vous auriez dû me tuer sur-le-champ, vous m'aviez complètement à votre merci, soumis et maîtrisé, qu’est-ce qui vous a empêché de me tuer ?”

Hazrat Ali (RA) répondit:

J'avais l'intention de vous tuer uniquement pour plaire à Allah, mais quand vous m'avez craché au visage, vous avez en mon ego (nafs) déclenché une immense colère, et si je vous avais tué à ce moment, cela aurait été sous l’effet de la colère de ma personnalité et de mon amour propre, et non par sincérité pour Allah. Car Allah n’accepte aucune action dépourvue de sincérité. Et de vous tuer à cet instant aurait été à l’encontre de toute sincérité. Alors je me suis abstenu de le faire.

En entendant ces paroles de Hazrat Ali (RA), l'ennemi fut étonné, désemparé, et la lumière de la foi jaillit en son cœur, puis il dit: "De me souscrire à une telle religion (deen) est pour moi un grand bonheur, O! Émir des croyants, d'où vient une telle initiation de sincérité. « Cette religion est la religion véritable ».

Et Mawlana Roumi dit :

"Apprenez la leçon de la sincérité de Hazrat Ali (RA). Et sachez que le lion de la vérité est sauf de fourberie et d'hypocrisie. Pendant la djihad, il vainquit un guerrier incrédule, Et sortit son épée de son fourreau en vue de le tuer. L'ennemi incroyant cracha au visage de celui qui était le bien-aimé d'Allah, de l’Envoyé d’Allah (saw) et de tous les Saints. Hazrat Ali (ra) replaça l’épée au fourreau et s’abstient de tuer l’ennemi. L’incroyant fut bouleversé. Il fut surpris par la miséricorde et la clémence de son ennemi.

- Il dit :

“Avec quelle hâte vous avez sorti l’épée !

Mais pourquoi la remettre ensuite dans son fourreau

et me laisser sauf ?

«D’où vient cette miséricorde et cette clémence

qui surgit de cet état de fureur,

Quand le serpent domine son captif,

pourquoi aurait-il libéré sa proie ?»

Ali (RA) répondit :

“Je suis le lion de Dieu et non le lion de mes passions. Cet acte de ma part témoigne et établit la véracité de ma religion. Quand vous m’avez craché au visage, mon ego cria vengeance. A ce moment, j’aurais agi à moitié pour Allah et à moitié en guise de revanche et toute action accomplie pour Dieu ne doit pas être partagée entre Lui et autrui mais doit être exécutée rien que pour Lui”.

L'ennemi incroyant dit :

"Je suis un propagateur d'injustice et du mal, mais je vous considère comme un exemple sublime d'humanisme".

Et en fin de compte l’incroyant fut ennobli par l’islam. Et Mawlana Roumi (RA) conclut :

“L’épée de la véracité (loyauté) et de l’endurance (hilm) est effectivement plus tranchant que l’épée de métal. En fait, la véracité est plus efficace que de nombreux bataillons réunis, pour la victoire.

Leçon:

Ce récit nous enseigne une très grande leçon au sujet de la sincérité dans les actes. Qu'importe l'action qu'une personne fasse, elle devrait au préalable, purifier ses intentions. Si la sincérité prévaut, les actes mondains ont valeur d'actes religieux. Par exemple, afin de gagner un salaire halal, une personne déclame : `Venez ! Achetez des goyaves et des mangues ! Son intention est d'acquérir un salaire halal afin de nourrir femme et enfants conformément aux ordres d'Allah et de Rasulullah (SAW). Dans un tel cas, il est récompensé à chaque fois qu'il crie, `Achetez des goyaves, achetez des mangues'. D'autre part, s'il prononce, ‘Subhaanallah, Subhaanallah !’ Afin que les gens lui collent l'étiquette de saint homme et lui confient leur fortune et qu'il puisse, de ce fait, acquérir des gains matériels, alors dans ce cas là, son ‘Subhaanallah’ revêt un caractère mondain et il est nullement religieux. Ainsi donc, la sincérité (Ikhlass) est indispensable. Autrement le danger de voir toutes nos actions anéanties nous guette. Afin d'acquérir la sincérité, il nous faudrait l'apprendre auprès d'une personne sincère. Ce grand don est mieux illustré par les élus d'Allah et on l'apprend mieux en leur compagnie. Cela ne s'acquiert pas que par les livres. La connaissance du livresque et la compagnie des pieux, sont tous les deux indispensables. Ceux qui sont bénis de la fréquentation des aînés aussi apprennent énormément et deviennent également des bien-aimés des gens. Mais ceux qui se bornent à la connaissance du “livresque” et qui n’ont aucune considération pour la compagnie des gens de Dieu ne pourront jamais profiter d’une véritable réformation. La raison en est que toute purification s’opère par l’intermédiaire de quelqu’un au profit d’un autre, et dans ce dessein, un agent purificateur est requis.

Le Saint Coran mentionne à ce sujet :

“ wa youzak-ki him”

“Et il les purifie”.

Dans ce verset, le purificateur (mouzakki) est Rasulullah (SAW) et les purifiés sont les Sahabah (RA). Cela démontre que les sahabas (RA) n'étaient pas aptes à se purifier eux-mêmes quoiqu'ils vécurent à l'époque bénie de Rasulullah (SAW). Pendant ce temps, le Coran fut révélé et Jibraeel (AS) faisait le va-et-vient. Comment donc une personne peut-elle déclarer de nos jours, ‘les études des livres suffisent pour notre réforme et notre sauvegarde.’ De telles personnes sauront sciemment que de tels propos sont tout bonnement futiles et bêtement prétentieux. De fait, les mauvais penchants de l’ego, l’attachement au monde matérialiste et l’attachement à sa personnalité empêche l’approche vers les gens de Dieu.

Les plaisirs immédiats et la primauté de ce monde sont recherchés, en négligeant la vie future promise. Les passions dominent subtilement et on n'a pas la volonté de résister et de s'y opposer. La véritable raison est qu'il y a pas de soif véritable pour l'amour d'Allah, et ne se présente pas pour eux comme une chose prioritaire, pour cette raison ils se complaisent avec le minimum de religion, mais ne sont pas satisfait du peu de ce monde. Et, jour et nuit, ils font des projets dans le but d’acquérir de plus en plus de richesse matérielle.

“ Je vois les rois de ce monde se contenter de peu de religion,

Mais sont nullement satisfaits de peu en ce monde.

Eh ! Mon ami:

Ainsi donc, avec votre spiritualité,

Soyez indépendants du royaume terrestre,

Tous ils se désintéressent de l’au-delà,

Passionnés qu’ils sont de ce monde”.

Imam Ghazali(rha)

62. LE COMMERCANT ET LE PERROQUET EN CAPTIVITE

Un commerçant possédait un très beau perroquet à la voix mélodieuse. Avant qu'il ne parte en voyage pour les Indes, il demanda à ses employés, ce qu’il leur ramènerait des Indes qui leur ferait plaisir et en fit la même demande au perroquet. Il s'informa auprès du perroquet de la teneur du message qu'il souhaiterait transmettre à ses congénères de l'Inde.

Le perroquet donna la réponse suivante. «orsqu’en Inde, vous traverserez les bosquets et que vous rencontrerez des perroquets, présentez leur mes salutations et transmettez leur ce message :

“Qu’un certain perroquet désirE ardemment vous rencontrer,

Mais il est en captivité par le décret d’Allah ”.

Le perroquet poursuivit, après avoir transmis mes salutations, demandez-leur: S’il est acceptable pour eux, à ce que je sois impatient de les rencontrer et qu'à bout de patience, je parviens au terme de ma vie”. Il ajouta aussi, “Et demandez-leur : pour combien de temps encore allez-vous supporter à ce que je demeure enfermé alors que vous êtes à même de voleter dans la nature d’arbre en arbre? Est-ce cela la fidélité des amis, pendant que je demeure prisonnier? Alors que vous vous envolez librement dans les jardins ?

«Le souvenir des amis par leurs congénères est une bénédiction, et particulièrement quand une relation, du genre de la relation qu’il y avait entre Layla et Majnoon, qui se tisse entre eux».

Quand le négociant fit part de ce message aux perroquets de l'Inde, ils lui témoignèrent leur sentiment. Quand l'un des perroquets prit connaissance du message, il se mit à trembler et chuta de l'arbre fatalement. Le commerçant ressentit une grande peine à sa mort. Il se dit convaincu qu'il aurait mieux fait de ne pas avoir transmis le message. Après avoir fait ses affaires, il quitta l’Inde. Il remit à ses employés les cadeaux qu’il leur avait achetés. Le perroquet demanda : Quels sont les messages que vous me ramenez des perroquets des forêts de l'Inde? Vous devez me raconter tout ce que vous avez vu et entendu.

- Le commerçant fit part:

"J'ai transmis tes plaintes à tes amis les perroquets qui partagent tes souffrances! Mais il y avait un parmi eux, qui était terriblement affecté au point de n’en pouvoir plus endurer; il se mit à trembler tomba de l’arbre et mourut.”

Quand le perroquet apprit ce qu'il advint de l'autre perroquet, il subit le même sort et tomba raide. En voyant cela, le commerçant se mit à pleurer, `qu'est-ce ceci ? Qu'est-ce qui se passe ?'

Le commerçant dit :

‘Hélas ! O ! Bel oiseau à la voix mélodieuse,

Hélas ! Mon compagnon, mon confident !’

Pensant que le perroquet fut terrassé et mort de tristesse, il le sortit de la cage et le jeta dehors. Le perroquet feigna d’être mort s’envola et prit refuge sur une haute branche. Le commerçant le regarda et demanda:

-Dis moi ce qu’il en est. Expliquez-moi la signification de cela.’

" Ce perroquet feignit de se donner la mort et me donna une leçon à l'effet que ma liberté et ma délivrance peuvent être acquises de la sorte, c'est à dire en simulant la mort”.

Ensuite le perroquet salua le commerçant et lui dit, Adieu!

- Le perroquet répondit:

‘Oh! maître, j’ai pris la destination de ma patrie, maintenant je vous quitte. Qu’Allah vous libère aussi des chaînes de vos passions tout comme moi, de même, vous survolerez aussi vers la proximité de Dieu”.

- Le commerçant de répondre:

‘Va! En toute sécurité divine, retourne vers ta patrie.

Tu m’as enseigné la voie de la liberté.

Serai-je inférieur aux perroquets au point d’être emprisonné,

et d'être un esclave enchaîné par mes passions,

et privé de la proximité d’Allah.

Ma vie devrait être, telle qu’elle retrouve le vrai jardin,

libéré de tout esclavage’.

Leçon: Mawlana Roumi (RA) conta ce récit afin de nous rappeler que le perroquet n'a pas obtenu la liberté de la prison de sa cage grâce à de beaux discours ou par des cris de rage, ni à travers une déclaration égoïste. En fait, il obtint sa liberté tout en s’humiliant par l’effacement de soi, et en sacrifiant sa personnalité (fanaïyat). Ainsi quand quelqu’un souhaite libérer l’oiseau de l’esprit (rouh) de la cage de ses passions égoïstes (nafs) et de Satan, il faudra qu’il apprenne à s’effacer soi même (état de fana) et de s’initier au procédé de l’effacement ((fanaïyat), auprès de quelqu’un qui s’est abandonné pour Allah (fani-fil-laah), à travers l'extinction total de sa personnalité, ou de son moi (nafs) en Allah. Ceci étant parce que celui qui est enchaîné ne peut libérer celui qui est prisonnier. Les élus d’Allah sont des gens qui ont été libérés de la prison de leur ego (nafs). Ainsi c’est en s’adhérant à leur compagnie que des prisonniers pourront obtenir la délivrance.  
63. LES GRECS ET LES CHINOIS DANS L’ART DE LA FRESQUE.

Des chinois dirent:

Nous sommes très excellents dans l’art de la fresque.

Alors quelques Grecs s’engagèrent en disant:

“ Nous sommes capables d’en faire plus plaisant et magnifique ”.

Sur quoi, le roi dit :

«h! Nous allons vous éprouver .»

"Les Grecs et les Chinois se présentèrent au Roi, alors que les Grecs avaient une maîtrise exceptionnelle dans leur art.

Ainsi, les Chinois proposèrent au Roi ceci:

- Confiez-nous une maison afin qu’on puisse la décorer. Que la maison soit cachée afin que les Grecs ne puissent en copier ou imiter notre savoir faire !

- Conformément à ces indications, ils se mirent à décorer la maison de la plus belle façon.

- Ensuite les Grecs dirent: nous allons décorer une maison à notre façon, juste en face de l’endroit où les Chinois travailleront afin que vous puissiez facilement faire la différence en comparant les deux maisons et désigner la meilleure œuvre.

- Les grecs se mirent discrètement à l’œuvre également, à l’abri d’un rideau. Cependant, ils ne procédèrent pas avec de la peinture décorative. Il s ne firent que polir le mur de la maison, à tel point, qu'à la fin, le mur donna de l'éclat, tel un miroir.

- Arriva alors l’heure de vérité. Lorsque les rideaux furent tirés, toute la beauté de la fresque des chinois apparut aussitôt en reflet dans le mur des Grecs comme dans un miroir, et le reflet de la fresque dans le mur paraissait plus étonnant et plus beau.

- Le Roi s'amena:

“Il vit les décorations faites par les Chinois

Tellement belles qu’elles étaient envoûtantes.

Ensuite le Roi apprécia l’œuvre des Grecs

et fut impressionné de ce qu’il vit.

Tout ce que le Roi vit de l'autre côté apparut plus beau ici, de sorte que sous un tel effet, les yeux sortaient de leurs orbites."

Mawlana Roumi (RA) compara l'œuvre des Grecs, à celle entreprise par les soufis. Car ces derniers mettent plus d’emphase sur la purification du cœur et à travers ce moyen béni, sans l’étude des livres et de leur révision, ils se parent de nobles caractères qui se reflètent dans leurs cœurs.

“Cependant les sages soufis polissent et purifient leurs cœurs abondamment, de la rancune, l’orgueil, de l’avarice etc...

Un soufi dit:

"Notre règle d’or est de préserver le cœur, tel un miroir, propre et sans souillure, et d’y entretenir des choses comme la rancune serait un crime majeur”.

Leçon: C'était toujours le principe de nos aînés de la silsila (chaîne initiatique) de prêter grande attention au ‘takhliyah’ de vider le cœur de toute chose autre qu'Allah. Ainsi, il est plus aisé à ce que les nobles caractères (Akhlaaq-e-Hamida) prédominent les mauvais caractères (Akhlaaq-e-Razila).

Par conséquent, c'est l'initiation du zikr en premier, et par le feu de l'amour Divin allumé dans le cœur, toutes les choses autres qu'Allah dans le cœur seront réduites en cendres.

Ainsi donc, par les bénédictions de l'amour d'Allah, il est plus facile d'agir conformément aux ordres d'Allah et d'abandonner de même chaque péché. C'est la voie la plus facile et la plus rapide menant au succès.

64. RECIT DU REPENTIR DE HAZRAT NASOOH

Il était une fois un jeune homme qui s’appelait Nasooh. C'était un garçon, mais il ressemblait plus à une fille, par rapport à son apparence extérieure et à sa voix féminine.

Dans le palais du Roi, il était de coutume de faire prendre le bain aux femmes et aux filles du Roi et de faire leurs toilettes. Il se vêtait toujours d’habit de femme et fut pris comme servante au palais du roi. Comme il était un homme il possédait et éprouvait toutes les passions sensuelles d’un homme. Il prenait donc beaucoup de plaisirs sensuels, pendant les séances de massages des corps de ces dames du Roi. En plusieurs occasions, il se repentit de ses actes et de son train de vie, mais aussitôt après, sa sensualité (nafs) le conduisait à rompre le tawbah.

Un jour il apprit qu'un saint homme était venu, et il se rendit à sa rencontre. Une fois en sa présence, il lui demanda de ne pas l'oublier dans ses prières. Le saint homme pria. "La prière du saint homme traversa les sept cieux et grâce à cela, la requête de cet humble mendiant fut accepté.

Le Seigneur de la Gloire et de l'Honneur créa donc une situation pour son salut." Et par cet événement, Nasooh et toutes les autres servantes furent soumis à une fouille intégrale. Car dans les appartements des dames du palais royal, une perle très précieuse et de grande valeur fut portée manquante. La porte du hammam fut fermée, et les inspections commencèrent, mais la perle ne fut pas retrouvée. On convoqua donc toutes les servantes en leur demandant de se déshabiller qu'elles soient jeunes ou plus âgées!"

Quand il entendit cette annonce, Nasooh se mit à trembler car il était en fait un homme qui se faisait passer pour une femme, et cela depuis longtemps.

- Il se dit: “aujourd’hui, je vais tomber dans la disgrâce. Le Roi va sûrement, guidé par le sens de l'honneur et de la pudeur, se faire justice, ce qui sous-entend qu'il m'exécutera. La mort est la plus petite sanction, car mon crime est d’une gravité extrême’.

Saisi de frayeur, Nasooh se cacha du monde.

Son visage devint pâle, ses lèvres devinrent bleues de frayeur.

Nasooh entrevit la mort en face.

Et tremblant comme une feuille, il tomba en prosternation.

Il s’écria, ‘Oh! Seigneur, plusieurs fois, j’ai emprunté le mauvais chemin.

Autant de fois je m’en repentais et

Autant de fois j’ai rompu le repentir.

Oh ! Seigneur, faites ce qui convient à Votre Très Haut Rang.

A tous les coins ce serpent me pique.

Quand arrivera mon tour pour être fouillé,

après celui des servantes,

Quelle fatalité m’accablerait alors !

Cette fois-ci mettez-moi à l’abri,

Oh ! Allah. je demande pardon et je me repens.

Pour tous les manquements de ma part.’

Ainsi conversait Nasooh avec Allah et il dit:

‘O mon Seigneur,

En mon cœur de nombreuses flammes de tristesse brûlent

Et Vous voyez le sang de mon foie Vous supplier.

Et voyez dans quel état de dénuement et de douleur

Que je Vous implore’.

Nasooh était occupé à implorer Allah de la sorte quand il entendit une voix annonçant: `Toutes ont été fouillées. Eh Nasooh, venez de l'avant et déshabillez-vous afin qu'on puisse vous fouiller. Comme Nasooh entendit cette annonce, il se rendit compte que le secret serait dévoilé, une fois déshabillé.

Il fut tellement accablé de frayeur qu’il perdit conscience, et son âme s’en alla dans les sphères célestes. Son âme se rendit auprès d’Allah alors qu’il était inconscient ici. A l’instant, l’océan de miséricorde d’Allah fit merveille et par le décret d’Allah, le bijou fut retrouvé, avant que Nasooh ne soit fouillé, ce qui lui épargna humiliation et disgrâce.

Nasooh reprit conscience, les yeux brillant plus qu'avant. En d'autres mots, pendant qu'il était inconscient, la miséricorde d'Allah gratifia son âme d'une proximité vécue auprès du Créateur et la lumière émanant de ses yeux en fut l'effet.

Les dames du palais vinrent à sa rencontre et s'excusèrent en des termes polis, exprimant leur regret et excuse pour avoir entretenu des soupçons à son égard. Elles s'exprimèrent ainsi: pardonnez nos soupçons. Nous regrettons de vous avoir causé ennui. Nous avons eu un soupçon malveillant à votre sujet et nous vous avons calomnié. Veuillez-nous pardonner’.

Nasooh répond: “C’est la faveur d’Allah sur moi, Ô! Mes bienfaiteurs.”

Je suis pire que tout ce que vous avez dit à mon propos. Ensuite l’une des filles du Roi lui demanda de lui donner un bain, mais Nasooh s’était repenti et engagé à mener une vie vertueuse. Il avait, à l’état inconscient, atteint un haut degré de proximité avec Allah. Comment pourrait-il, suite à ce contact avec Allah et après avoir développé une telle certitude en Lui, renouer sa vie avec le péché. Il réalisa que l’obscurité après la lumière est une chose détestable. Il se confessa à la fille du Roi, “Ô! Fille, la force dans mes mains s’est affaiblie maintenant et ton Nasooh n'est plus le même, il est impuissant. De la sorte, il se protégea du péché et alors il se dit:

“Mes crimes et mes péchés ont dépassé les limites.

Comment maintenant cette crainte et cette peine se déloger

de mon cœur ?

J’ai fait un repentir sincère à Allah que je me garderai de le rompre, même au prix de ma vie.

De ce récit, en voici les éléments de conseils :

On ne devrait jamais désespérer des souillures de ses péchés. La miséricorde d’Allah est tellement grande qu’elle peut se manifester dans n’importe quelle situation pour notre réformation.

On devrait aussi solliciter les doahs des gens d’Allah, comme Nasooh l’a fait. Sa requête fut couronnée de succès.

De ce récit, nous retenons l’enseignement à l’effet que, dans une telle situation tendue et pesante, Nassoh fit appel à Allah en le suppliant profondément, en toute humilité.

Nous remarquons aussi que Nassoh avait passé la majeure partie de sa vie à commettre des péchés. Il était dans un état très grave, mais la miséricorde d’Allah lui a créé une issue, en lui traçant un chemin de guidé et lui a accordé l'occasion de faire un vrai repentir, sincère. Aussi, le degré de son repentir, en évidence dans le dernier couplet, recèle une grande leçon pour ceux qui se repentent.

Nassoh se promit, au risque d'y laisser sa vie, de ne pas rompre son tawbah.

Subhanallah! Quel engagement ferme de la part du fidèle serviteur d'Allah, qui en ne se souciant guère de son corps, tiendrait promesse envers et contre tout. Cela témoigne du haut rang, du grand courage et de l'ambition démesurée.

Qu'Allah nous accorde un tel tawbah et qu'il nous guide pour Lui plaire et le satisfaire ! Aamine!

65. DEBAT ENTRE HAZRAT ALI (RA) ET UN RENEGAT

Un jour, une personne sans scrupule et de mauvaise foi, se mit à provoquer le brave Ali (ra) qui était à la terrasse de sa maison.

Ce juif, lui demanda d'en bas:

-"O Ali Mortoza, avez-vous foi en Allah comme votre Protecteur ?"

Hazrat Ali (ra) affirma:

-"Sans aucun doute Il est notre Protecteur."

Le juif lui dit alors:

- "O Mortoza, jetez-vous donc du haut de la maison, et remettez-vous à Allah comme Protecteur afin de vous épargner du moindre mal. Faites-le pour que votre certitude très élevée, puisse être en accord aux principes de ma belle idéologie. Et que votre action puisse être une cause à ma croyance sincère !"

Hazrat Ali (RA) lui fit la remontrance:

-"Depuis quand un sujet s'accorde-t-il le droit de mettre son Seigneur à l'épreuve et ose ainsi le défier ? Et depuis quand un esclave a-t-il une telle audace? Oh insensé qui ose éprouver son Seigneur! Ne sais- tu donc pas que c'est le droit exclusif d'Allah, et que c'est lui seul qui, de tout temps éprouve ses serviteurs."

Pareillement, il serait stupide qu'un atome au pied d'une montagne envisagerait la possibilité de peser une montagne en la posant toute entière sur une petite balance. A coup sûr, la balance serait écrasée. Il en est de même des personnes ignorantes et prétentieuses qui chercheraient à évaluer le rang des serviteurs d'Allah, d'après leur conception incontestablement limitée et erronée. En conséquence de leur comportement, Allah anéantit leurs facultés d'analyse et les condamne à vivre stupidement, dans l’égarement.

Ce témoignage nous montre que ceux qui blâment ou qui manquent de respect aux gens d'Allah, voient leurs facultés intellectuelles défaillir de jour en jour, et les conséquences de leurs actions s'empirent de jour en jour. Qu'Allah nous en épargne!

Mawlana Roumi (RA) conseille :

- S'il arrive comme épreuve, à ce que de telles pensées ou suggestions qui se présentent à la conscience, alors vous devriez les interpréter comme étant une lacune de votre part, et que ceci est un signe de votre infortune et de votre régression. Eh bien ! Immédiatement prosternez-vous, implorez et cherchez refuge auprès Allah, en demandant :

"O Allah ! épargne-moi des mauvaises pensées, de tels préjugés."

Leçon:

Si, après avoir s'être repenti (tawbah) et après avoir supplié Allah, ces pensées persistent, considérez-les comme les incitations et suggestions (waswasa) de Satan. Il vous est impératif de les considérer comme de mauvais aloi. Ne portez pas délibérément attention à ces pensées. Dans peu de temps, insh-Allah, elles se dissiperont d'elles-mêmes. Cependant, accrochez-vous toujours, en implorant Allah, et sollicitez les prières des gens d'Allah.

66. LA CONVERSATION DE MUAWIYAH (RA) AVEC IBLISS

Une fois, Hazrat Mu'awiya (RA) se reposait chez lui, quand tout à coup, quelqu'un le réveilla, Il regarda autour de lui, et ne vit personne. Etonné, il se dit en lui-même, qu'à cette heure personne ne peut pénétrer dans ma maison. Qui a donc une telle audace ? Soudain, il vit debout derrière la porte, une personne qui se cachait le visage. Il l'interrogea.

- Qui êtes-vous ?'

La personne répondit, `je suis connu sous le célèbre nom d’Ibliss l'imposteur.

- Hazrat Mu'awiya (RA) s'enquit, "O Ibliss, dites-moi ! Pourquoi m'avez-vous réveillé, dites-moi toute la vérité". Il lui rappela que l'heure de la prière (swalât) s'écoulait et était presque arrivée à terme. Vous devez vous hâter pour vous rendre à la mosquée. Hazrat Mu'awiya (RA) l’interpella, cela ne peut être votre but. Depuis quand guidez-vous les gens sur le droit chemin ? Vous entrez dans ma maison comme un voleur et ensuite vous venez me dire que vous êtes un surveillant. Comment se fait-il que ce soit vous? Vous qui êtes particulièrement renommé pour être un célèbre voleur de grand chemin. Pourquoi me témoignez-vous de la sympathie?

Sur ce, Ibliss confessa :

- "Initialement, j'étais au rang des anges (de par mes actions) et passais ma vie dans l'obéissance. Une profession antérieure peut-elle être enlevée du cœur? Une passion antérieure peut-elle s'effacer du cœur? J'indique le chemin droit aux vertueux et j'invite les méchants à l'égarement. Si je vous ai réveillé dans le noble but de la voie (deen).

- Hazrat Mu'awiya (RA) lui dit :

- Eh bandit ! Pas de confrontation avec moi. Vous ne trouverez pas moyen de me dérouter. Ne cherchez donc pas une voie chez moi.

- Dites-moi la vérité. Pourquoi m'avez-vous réveillé pour la prière ? Vous conviez les gens au mal, et vous les dévoyez. Quel est le but de m'appeler à faire le bien ? Répondez moi vite!

- Ibliss avoua :

- "Monsieur, je vais vous dire toute la vérité. S'il vous était arrivé de manquer la prière, vous auriez éprouvé un tel remords, une telle peine, qu'à travers cette souffrance, vous auriez accédé à un rang élevé qui m'aurait fait brûler d'envie et de jalousie. Pour cette raison j'ai cru mieux de vous réveiller pour la prière". Car s'il vous arrivait à manquer la prière, vous seriez triste, le cœur submergé de peine et de désolation. Et votre tristesse, plainte et douleur vous auraient approché d'Allah bien plus que deux cents prières facultatives. Pour cette raison, anticipant votre proximité éventuelle avec Allah, j'ai décidé de vous réveiller. Je vous ai réveillé de peur que vos soupirs de tristesse et de peine me consument !

J'envie les humains et je l'ai fait par jalousie. Et je suis l'ennemi déclaré de l'homme et toute mon œuvre se réduit à la haine et à la rancune.

Alors Hazrat Mu'awiya (RA) se rassura.

Maintenant vous avez dit la vérité et la jalousie et l'inimitié que vous avez démontrée vous conviennent parfaitement.

Leçon: Ce récit nous montre combien de peine Satan ressent quand quelqu'un exprime du regret et de la peine après avoir commis des péchés et des erreurs. Cela démontre également combien Allah verse Sa miséricorde sur Ses serviteurs. Qu'Allah nous accorde la force de se retourner vers Lui repentant, à travers les remords pour nos péchés. Ameen !

67. DEBAT ENTRE UN GRAMMAIRIEN ET UN MARIN.

Dans le Mathnawi, Mawlana Roumi (RA) raconte le récit d'un homme reconnu pour sa maîtrise de la grammaire, qui s'embarqua un jour à bord d'un bateau pour un voyage en mer. Le capitaine du navire lui demanda:

En quelle matière êtes-vous expert ?"

Il répondit :

- Je suis un chef des spécialistes de la grammaire. Il est dommage que vous ayez dépenser à apprendre à naviguer, au lieu d'étudier une belle discipline telle la grammaire.

Le marin resta silencieux. Il arriva cependant, qu'en pleine mer le bateau fut pris dans une tempête et cela conformément au décret d'Allah. Le capitaine dit alors au grammairien :"monsieur, faites donc usage de votre connaissance de la grammaire afin d'éviter la catastrophe, car le bateau risque de couler.

Le grammairien demeura silencieux. En effet la grammaire ne saurait être d’aucune utilité dans une telle situation ?

- Le marin poursuivit :

- La grammaire n'est d'aucune utilité dans ce cas précis, mais c'est à la navigation qu’il faut avoir recours. Ici d'être expert en grammaire n’est d’aucun service. Mais il est plutôt nécéssaire d'être un navigateur expérimenté. Alors si tu l'es ! Eh ! Bien prends donc la barre et fraie-nous une voie de salut.

- L'eau de l'océan porte un cadavre à sa surface alors qu'elle noie les vivants.

En d'autres mots, c'est dans l'abandon de son ego, qu'on trouve le chemin vers Allah. Ceux qui se comportent avec arrogance et prétention sont privés et détruits.

- Donc, dans le chemin d’Allah, c’est de savoir naviguer qui est indispensable. Il ne sert à rien de faire des élucubrations intellectuelles à travers les (qrila et qraala) c'est-à-dire quand on cite les paroles d’Allah (swt) ou les paroles du Prophète (saw) comme arguments). Souvent ces débats prêtent place à l’arrogance, qui fait obstacle à l’établissement de la communication avec les gens de Dieu.

"Qu'Allah nous protège d'une telle privation et nous accorde un contrôle complet des prétentions de l'ego ! Ameen !"

Une fois, j'ai interrogé mon Cheikh (Murshid), sur la signification du terme "fanaaïyat" (extinction de l'ego)?

Il me dit: La signification du terme “fana”, c'est l'abandon total de son ego pour que la volonté d'Allah soit actualisée . Et cela implique la renonciation des plaisirs et des passions personnelles allant à l’encontre de la volonté d’Allah. C’est ce qui signifie l’extinction de l'ego. Au départ, c'est au moyen de longs efforts et épreuves qu'on acquiert un certain contrôle sur l'ego (nafs) pour pouvoir exécuter les ordres d'Allah. Mais, ensuite d'exécuter les ordres et les plaisirs d'Allah deviennent une seconde nature.

68. LA CONTESTATION D'UN PHILOSOPHE.

Un Qari (plsalmodieur du Coran) lorsqu'il récita le verset du Coran disant :

"Si l'eau de votre source devait retourner au fond de la terre, qui aurait le pouvoir de la faire remonter ? Cela ne relève que de mon pouvoir !"

(Ainsi Allah le Très-haut nous informe que Lui seul a le pouvoir de ramener l’eau après qu'elle soit retournée sous terre).

"Je fais de sorte que l'eau se loge aux profondeurs de la terre.

Et fait sécher les sources, provoquant la sécheresse.

Qui donc, autre que Moi peut approvisionner les sources ?

En entendant ce verset, le philosophe et logicien affirma qu'il était capable de ramener l'eau !

Et cette nuit là même quand il se coucha, il vit en rêve un homme fort qui lui frappa d’une telle gifle, à la suite de laquelle il perdit la lumière de ses deux yeux.

Leçon:

69. HAKEEM JALINOOS

Hakim Jalinoos demanda un jour à ses compagnons de lui acheter un médicament à la pharmacie.

Ses amis lui dirent: "Mais c'est un médicament destiné aux malades mentaux !" Comment se fait-il que vous nous demandiez un tel médicament .

Jalinoos leur dit: Un fou me dévisagea pendant une heure entière me fixant des yeux, prenait plaisir au point de me faire des clins d'œil et de déchirer ses manches en pièces. Si je n'avais pas des points communs avec lui, c'est à dire si je n'avais pas en moi de la folie, pourquoi alors m'aurait-il fixé de la sorte?

- Un oiseau volerait-il en compagnie d'oiseaux d'une autre race que la sienne ? La compagnie d'une personne avec laquelle on n’a aucune affinité, et étant de nature différente, serait comme une personne vivante dans une tombe. Jalinoos conclut: Deux êtres se sentent proches quand il existe entre eux un point commun qui est la cause de leur affinité et rapprochement. Ses amis furent bien étonnés par cette connaissance. Ils se mirent alors à rechercher le point commun entre Jalinoos et le fou. En s'approchant de ce dernier ils remarquèrent qu'il boîtait comme Jalinos. C'était le trait commun qui créait l'affinité entre ces deux personnes.

Leçon

- Lorsqu'une personne se met à fréquenter une personne pieuse et s'y plaît, alors nous rendons grâce à Allah, car c'est un bon signe. C'est à dire : qu'il se trouve en eux la volonté de faire le bien. Malgrè les manquements dans leurs actions, il y aura forcément des progrès pour leur réformation (tazkiyya).

- Et si une personne rencontre une mauvaise personne et s'y complaît, et n'a aucune intention de renoncer à ses mauvaises habitudes, alors sachez qu'il y a en lui aussi de mauvais penchants, c'est ce qui explique les affinités qui les associent.

Ainsi si une personne est reconnue comme pieuse en raison de son apparence extérieure mais s’associe matin et soir avec les matérialistes, sans qu'il s'inquiète de leur réformation spirituelle, et passe son temps à entretenir et à écouter des propos matérialistes, il est alors en réalité, lui aussi considéré comme matérialiste, quoiqu'il affiche une parure de piété. Cela est aussi confirmé par le hadice suivant :

`chaque personne n'adopte que le deen (mode de vie) de son proche camarade'.

Donc, si vous souhaitez connaître le caractère de quelqu'un, alors cherchez ceux qui sont ses très proches camarades.

Aussi une personne aspirant à la richesse, mais incapable d'en

acquérir, écoute avec avidité les propos des riches et de leur réussite mondaine.

D'autre part, une personne attirée par les actions assurant le bonheur éternel, mais incapable de les accomplir en raison de ses faiblesses, écoute toujours avec envie les propos des gens qui ont atteint la perfection spirituelle et la proximité avec Allah Ta'ala et avec l'Envoyé d'Allah (saw).

70. LA VISITE DE L'ENVOYE D'ALLAH (saw) AUX MALADES.

Un des compagnons du Saint Prophète (saw) était malade et fut très affaiblit. L'Envoyé d'Allah (saw) alla lui rendre visite. Il était tellement malade qu'il paraissait être à la dernière érape de sa vie. Quand l'Envoyé d'Allah (saw) constata son état, il manifesta sympathie et compassion. Quand le compagnon vit le Prophète (saw), il déborda de joie, et eut le sentiment de revivre, telle une personne décédée revenant soudainement à la vie.

Il dit alors :

" Cette, maladie m'apporta un grand bonheur si bien que le Roi des croyants apparut à mon chevet." Il ajouta également :

"Eh vous ! Maladie, fièvre, tristesse, douleur et insomnie nocturne, soyez tous bénis. Vous êtes la cause de la visite du Prophète (saw) chez moi en ce jour".

L'Envoyé d'Allah (saw) lui demanda à la fin de la visite :

"Est-ce que vous vous souvenez d'une prière que vous auriez faite quand vous étiez en bonne santé ?"

Il répondit : "O Envoyé d'Allah (saw) ! Je ne m'en souviens pas. Mais un court instant après, grâce aux bénédictions du Prophète (saw), la mémoire lui revint, et il dit :

" O Prophète d'Allah (saw), maintenant la prière me revient à l'esprit, elle était ainsi :

"Je Te prie ô ! Allah pour tous les manquements

De mes actions et pour tous mes péchés.

Je T'en supplie, afflige-moi la punition

En ce monde, au lieu de me la réserver dans l'au-delà.

Afin d'être libéré de la punition dans l'au-delà !

J'ai persévéré dans cette prière jusqu'à ce jour

Où une maladie atroce m'affligea !

Et je me trouvai en détresse à cause d'elle.

En raison de cette maladie,

je ne peux plus pratiquer le souvenir (zikr) et autres récitations et invocations,

Tel que je le faisais quand j'étais en bonne santé.

Et maintenant je ne me souviens plus de mes proches, ni de ce qui

est bien ou mal.

- En prenant connaissance de cette prière, l'Envoyé d'Allah (saw) manifesta un mécontentement, et lui interdit de faire de telle prière à l'avenir.

- Le Prophète (saw) remarqua qu'une telle prière ne convient pas à un serviteur d'Allah. En effet ce comportement est contraire aux convenances de la servitude, car demander à Allah souffrance ou punition, ce serait comme prétendre de pouvoir supporter souffrance et punition venant d'Allah.

Ainsi donc l'Envoyé d'Allah (saw) lui conseilla :

- "Eh vous ! Quelle force est la vôtre, pour que sur une fourmi malade comme vous, Allah y dépose une montagne de difficultés ?

- Mais priez plutôt ainsi : O Allah ! Allège mes difficultés.

(Afin qu'il change les épines de vos souffrances, en un jardin d'agrément !).

Ô Allah ! Donne-nous des bienfaits en ce monde,

Et des bienfaits dans l'au-delà.

Leçon :

Ce récit nous enseigne de ne jamais demander à Allah de nous punir. Nous devons, en tout temps, rechercheer notre bien-être dans les deux mondes, tout en confessant notre faiblesse et notre inaptitude. Par exemple, si une personne souffre de la concupiscence craignant de faire ce qui est interdit, il doit prier pour sa réforme et consulter les gens de Dieu cherchant le traitement auprès d'eux, et de leur demander aussi de prier pour soi.

Ne jamais se désespérer, en disant de cette façon:

"Oh ! Allah, cette maladie ne s'en va pas, ce serait mieux si Tu me rends complètement aveugle, pour ne plus être tourmenté par les péchés des yeux."

Une telle prière relève de la stupidité. Autant que possible, on doit prier pour sa santé, sa sécurité, la protection contre les calamités et son bien-être.

J'ai entendu mon Cheikh Hazrat Pulhoulpoori (rha) dire que Hazrat Mansoor al Halaj (rha) s'accoutumait à faire l'oraison volontaire (la swalaat nafil) exposé au soleil alors qu'il pouvait la faire à l'ombre. Un saint âgé, doué de nisbat prédit : Cet homme aura à faire face à un grand malheur'. Ce qui sous-entend qu'il ne faut pas opter pour la difficulté quand il y a la facilité. Quand vous avez à choisir entre deux calamités, optez pour la moindre des deux, comme recommandé dans le hadice.

71. LE FAUCON DU ROI

Un jour, le faucon d'un Roi s'échappa du palais et s'en alla dans la maison d'une vieille dame des environs. La vieille dame, voyant ses longues griffes et ses grandes ailes, les coupa court et s'adressant au faucon elle lui dit avec désolation : Mais chez quelle genre de personne indigne te logeais-tu ? Pour qu'il te laisse comme un orphelin sans soin !

Mawlana Roumi (rha) dit la chose suivante : "Tel est l'amour d'une personne ignorante et inexpérimentée. Car tes longues griffes et tes ailes de grande envergure, sont les atouts indispensables d'un faucon, pourvoyant les moyens nécessaires à la chasse. Ces éléments de perfection chez le faucon furent pris pour des imperfections par la vieille dame, vu son ignorance de ce que représentent les caractères spécifiques du faucon. En coupant ses griffes et ses ailes, elle rendit le faucon sans utilité.

Le Roi, entre temps, partit à la recherche du faucon. Un beau jour, il arriva à la maison de la vieille dame. En voyant le faucon dans cet état, il se mit à pleurer. Le faucon le vit et déclara :

"Oh ! Roi, j'ai très honte de moi-même, je me repens, je fais promesse et je renouvelle mon engagement avec vous."

Mawlana Roumi (RA) commente :

"Le monde est à l'image de cette vieille dame, et quiconque s'y attache se verra déshonoré et démuni. Celui qui se lie d'amitié avec un ignorant, connaîtra la même fin que celle subit par le faucon, à la merci de la vieille dame ignorante."

Hazrat Hakeem-ul Ummat Mawlana Ashraf Ali Thanwi (rha) dit :

"De la même façon, des ignorants prétendent être les serviteurs de l'Islam. Mais leur ignorance les conduit à assujettir l'Islam à leurs viles opinions et tendances, et ce faisant, ils déforment les enseignements de l'Islam." Ceci est en général vrai des gens qui après avoir étudié l'Islam par eux-mêmes, deviennent auteurs de livres et d'articles sur l'Islam sans avoir étudié la jurisprudence sous l'autorité d'un savant reconnu et autorisé de la religion. En parcourant les écrits de tels auteurs, une grande vigilance est requise. Il y a un hadice dans le "Sahih Tirmidhi" où le Prophète (saw) dit :

"Sachez de qui vous apprenez la religion (deen),

et la bonne chaîne de transmission fait partie de la religion."

En d'autres mots, en ce qui concerne celui auprès duquel vous apprenez la religion (le deen), assurez-vous de sa crédibilité en recherchant opinions auprès des savants accomplis de cette époque. Le récipient d'où vous puisez l'eau doit d'abord être examiné pour s'assurer que l'eau s'y trouvant est pure et non contaminée. Car ce qui se trouve dans l'eau, pénétrera aussi dans la gorge, et pour l'authenticité de la religion la chaîne de transmission est strictement nécessaire.

72. L'HISTOIRE DU FAUCON ET DES HIBOUX

Un jour, le faucon d'un Roi se sauva du palais et trouva refuge dans les ruines où habitaient de nombreux hiboux. Dès qu'ils le virent parmi eux, les hiboux protestèrent, objectant avec acharnement contre son arrivée, pensant que ce faucon voudrait s'approprier de ce lieu."

En entendant cette accusation, le faucon fut étonné et leur dit alors :

"Je ne compte pas m'attarder parmi vous, mais je dois être de retour chez le roi.

Vous pouvez garder vos ruines.

Mon rang se trouve sur le poignet du Roi.

Mais les hiboux se dirent :

Ce faucon est entrain de ruser afin de se préparer pour s'emparer de notre site.

Ce faucon prépare une ruse. Il veut nous déloger d'ici et tout revendiquer.

Et par ses plans flatteurs et diplomates, il cherche à détruire nos nids et les jeter.

Le faucon eut l'impression que les hiboux allaient l'attaquer et il les prévint.

"Si, suite à votre méchanceté, l'une de mes ailes se brise

Ce Roi dont je suis le privilégié, attaquera et détruira

Toute votre contrée."

L'attention du Roi me protège,

Et partout où je vais, le regard protecteur du roi m'accompagne.

Dans le cœur du roi, à tout instant ma pensée est présente.

Et sans mon souvenir, le cœur du roi est malade.

Je suis le faucon du Roi et pour cette raison, tout le monde m'envie.

Comment des hiboux stupides peuvent-ils apprécier mon rang ?'

Leçon:

Parfois les élus d'Allah (Awliya), comme ces faucons du Roi, et qui sont des héros divins, sont eux aussi considérés exactement de la même façon au regard des matérialistes insensés. Comme les hiboux qui se sont comportés de façon injuste envers le faucon à travers des blâmes. Et ainsi font ceux qui causent du tort aux amis d'Allah ou qui se moquent d'eux. Mais eux aussi (ces serviteurs d'Allah) ont leur protection est assurée par l'attention divine, et ils ne sont pas privés un seul instant du regard protecteur du véritable Roi quel que soit le lieu où ils se trouvent.

Comme Allah le confirme à l'Envoyé d'Allah (saw) :

"Car vous vous êtes à chaque instant sous notre protection".

En d'autres mots, "O Muhammad (saw) ces infidèles ne peuvent vous nuire, car vous êtes en permanence sous le regard de notre protection".

73. LE PAON ET LE SAGE

Un jour, un paon s'occupait à arracher ses belles plumes et à les jeter. Un hakeem (sage) qui passait par hasard, assista à la scène et l'interpella : "Ô ! Paon, pourquoi arraches-tu tes belles plumes ? Quelle ingratitude est-ce cela ?"

- Le paon lui dit :

Ne voyez-vous donc pas tous ces malheurs qui m'accablent, c'est à cause de ces plumes que les chasseurs me traquent en tous lieux. Quand en plein jour, je ne peux être en sécurité et protégé contre ces malheurs et ces épreuves, il est préférable pour moi de me débarrasser de ces plumes de sorte à ne plus vivre traqué, dans les montagnes et dans les prairies. Je pense que c'est plus important de me sauver la vie que garder mon apparence extérieure ! Car, si la vie est assurée, quel mal y aurait-il si l'extérieur est inconvenant ?'

Leçon:

C'est la raison pour laquelle les gens d'Allah ne tiennent pas compte de la réputation du faste et du confort, comme Mawlana le situe dans un autre couplet :

"Effacez-vous dans l'anonymat et ne vous souciez pas de votre nom ou de votre réputation et ressemblez au pauvre de sorte que cet état vous préserve d'être reconnu, car la célébrité dépasse les limites du confort et apporte, dans son sillage, malheurs." Cependant, quand Allah lui-même rend une personne accomplie célèbre, alors Sa protection agit comme une couverture.

" Mais la mauvaise tournure survient quand une personne a en elle-même, le désir d'être célèbre."

- Haji Imdadullah (rha) avait l'habitude de dire :

C'est en vivant constamment dans l'humilité, dans l'effacement de soi-même qu'il y a une vie saine. Comme mes aînés qui ont vécu véritablement dans la simplicité et dans l'effacement de soi !

J'ai entendu un récit rapporté par mon Cheikh Hazrat Pulpoori (rha), que Mawlana Qasim Nanotwi (rha), le fondateur du Dar-ul-Uloom de Deoband, se déplaçait un jour pour une direction quelconque, vêtu de pagne (long'gui) et d'un kurta (longue chemise) très ordinaire. Quelqu'un le voyant habillé modestement, le prenait pour un fileur de tissu, et il lui demanda :

- "Quel est le prix du coton, valeur du jour ?"

- Mawlana lui répondit : "Je ne suis pas allé au marché aujourd'hui'. Il n'a pas dit, `vous me prenez pour un fileur de tissu ?" Car cela aurait dévalué la profession de fileur.

Après tout, aux yeux d'Allah, l'honneur et la respectabilité se mesurent au degré de piété (taqwa) que la personne possède.

74. ANAS BIN MAALIK (RA)

Un jour, quelques visiteurs se rendirent chez Hazrat Anas bin Malik (RA). Après que le repas leur fut servi, la nappe ayant été tachée par la sauce des aliments, Hazrat Anas (RA) demanda à son serviteur de la mettre au feu. Ce que dernier fit.

Les invités furent étonnés par cette démarche. La nappe fut mise dans le four, ils s'attendirent à voir de la fumée en sortir, au contraire, quand la nappe fut retirée, elle était intacte et était propre.

Ils interrogèrent Anas (ra) :

"O compagnon du Prophète (saw) ! Pourquoi la nappe n'a-t-elle pas été consumée par le feu ?

Au lieu d'être détruite, elle est devenue parfaitement propre." Hazrat Anas (RA) dit : "La raison est, qu'en plusieurs occasions,

L'Envoyé d'Allah (saw) avait essuyé ses mains et ses lèvres avec cette nappe.

- Maintenant Mawlana Roumi (rha) nous conseille :

"Eh vous ! Qui avez pris peur du feu et de la punition de la géhenne ? Il vous est recommandé de vous attacher à de telles mains et lèvres bénies. Dont la méthode n'est que la voie de la Sunnah." Voyez ce qu'il advient quand une chose matérielle se trouve ennobli par les lèvres de l'Envoyé d'Allah (saw) ! Imaginez donc l'honneur dont bénéficieraient ses adeptes amoureux.

Leçon : Lorsqu'une nappe se trouve purifiée, ennoblie, par les lèvres et les mains de l'Envoyé d'Allah (saw). Que serait-il accordé à ces êtres amoureux qui pratiquent scrupuleusement la Sunnah, qui est la signification de la proximité, et qui est la véritable proximité Divine. Quelle serait donc les faveurs accordées dans les deux mondes ? Qu'Allah nous accorde l'assistance de suivre la Sunnah et qu'Il nous rend soucieux d'obtenir cette grande faveur de sa part !

Ameen !

75. UN VOLEUR A L'EPOQUE DE L'EMIR DES CROYANTS OMAR (RA)

Un jour au cours du califat de l'Emir Omar (ra), un voleur fut pris, et reconnu coupable, il fut donc soumis à la sentence. L'accusé alla se plaindre à L'Emir Omar (ra) et exprima son regret en se faisant très humble.

- "Oh! Emir des croyants! C'est mon premier délit. Je ne recommencerais plus, faites-moi donc une faveur en me graciant !"

- Hazrat Omar (RA) lui dit : "A Allah ne plaise. Allah n'envoie pas du ciel sa colère et sa punition pour le premier crime commis. La plupart du temps, signe de Sa miséricorde, Il laisse un délai à ses serviteurs. Mais s'ils s'obstinent, dépassant les limites ainsi fixées, alors en toute justice, Il les sanctionne et les disgracie, afin que se manifestent les deux attributs d'Allah comme Annonciateur de la bonne nouvelle et comme Administrateur de la sanction !"

Leçon :

De ce récit, nous retirons une grande leçon destinée à ceux qui s'engagent dans la voie spirituelle (sulook), et à ceux qui, dans leur vie durant, passent leur temps dans les péchés (regard concupiscent et beaucoup d'autres péchés) en restant insouciant en ce qui concerne leur réforme. De telles personnes sont quand même considérées comme étant des soufis ou pieux parmi la plupart des gens. Mais il est stupide de ne ressentir aucune crainte et de se croire à l'abri des attributs d'Allah qui est celui qui voile (les péchés) (As-Sattar) et qui se venge (Qahhar).

Grâce à l'indulgence d'Allah nous avons l'occasion de nous corriger et de nous repentir sincèrement. Si nous ne saisissons pas cette occasion pour en tirer profit, alors Son attribut de Justicier se manifestera, et nous subirons, calamités et disgrâce, qui nous accableront.

Ainsi nous devons craindre la punition d'Allah constamment. Nous devons Lui demander pardon et Le supplier, tout en s'abstenant de tout péché, et garder une relation très étroite avec un vrai maître spirituel, à qui nous devons confier notre correction pour la purification de notre cœur. On ne peut obtenir aucun profit de la récitation des invocations (wazifas...), si on continue à vivre dans le péché. Un tel aspirant sera toujours sans succès, et restera éloigné de la proximité Divine. Les conséquences des péchés et l'attraction vers la proximité divine sont deux choses contradictoires.

La condition indispensable pour atteindre l'intimité divine est la piété ("taqwa" la crainte d'Allah). Et non pas uniquement la récitation abondante des invocations "azkar" et autres adorations, récitations du Coran, prières etc. Cependant nous devons faire ressortir que la récitation du zikr, et autres pratiques d'adoration, est d'une grande aide à atteindre la piété (ou la crainte de Dieu dans nos actions et comportement) "taqwa".

Qu'Allah nous permette de cultiver la piété ou la crainte d'Allah (la taqwa) et qu'il nous accorde son secours pour pouvoir éviter les péchés, ainsi que son assistance pour chercher des remèdes contre

les maux qui sont les conséquences de nos péchés. Et qu'il nous accorde aussi la faveur de nous diriger vers la compagnie des amis d'Allah. Aamine !

76. LA VISITE DE HAZRAT MOUSSA (as) AUX MALADES

Un jour, Allah révéla à Moussa (as) : "Ô Moussa ! Tu ne m'as pas rendu visite quand j'étais malade."

- Hazrat Moussa (as) dit à Allah : "Ô Allah ! Tu es Pur de tout danger et de toutes maladies. Gloire à Toi ! Quelle est la signification cachée d'une telle parole ? Veuillez m'éclairer."

De l'invisible, une voix se fit entendre :

"O Moussa (AS) ! Un de mes dévots qui est aussi mon élu (mustadjab), est malade. Va lui rendre visite avec une tendre attention. La maladie de celui qui m'est proche est aussi ma maladie, et l'impuissance de cet homme est aussi mon impuissance. Profitez des bienfaits dans ton propre intérêt, les fruits de ses prières particulieres, et la proximité te reviendront en retour. Même si le malade est ton ennemi, lui rendre visite est préférable, car, grâce à la compassion, très souvent un ennemi peut devenir en fin de compte un ami. Et même s'il ne devient pas un ami, au moins le degré de son inimitié et de sa méchanceté en sera diminuée.

Car faire du bien à quelqu'un, est un "baume" contre la blessure de la rancune. Il y a beaucoup d'autres profits dans la bienveillance mais je crains de m'étendre sur ce sujet, O Mon ami vertueux."

Leçon:

1- Nous voyons combien est étroit le rapprochement d'Allah avec Ses serviteurs particuliers. Il considère leur maladie comme Sa maladie.

Cela démontre leur état d'attachement avec Lui.

Mawlana Roumi (RA) fait allusion à cette relation quand il dit : "Quiconque souhaite devenir un compagnon d'Allah doit s'asseoir dans les assemblées (majliss) des gens d'Allah et considérer que d'être à leur service, et manifester de l'amour pour eux, c'est comme si on était au service d'Allah, et comme de l'amour manifesté pour Allah".

2- Le deuxième conseil est que même si un ennemi est malade, il faut lui rendre visite. Cette visite peut susciter son amitié.

3- S'il ne devient pas votre ami, alors au moins sa rancune envers vous sera moindre.

Remarque:

Néanmoins s'il s'agit de rompre une relation par amour pour Allah, il devient impératif de le faire, alors on ne devrait pas lui rendre visite et cela pas avant qu'une déclaration de repentir (tawba) ne soit faite. En attendant, on doit garder ses distances avec lui. Ce règlement doit être observé après avoir consulté un savant pieu (Alim muttaqi).

77. RECIT DE L'ARBRE DE LA VIE

Un jour, afin de le mettre à l'épreuve, un sage révéla à une personne qu'il y avait en Inde un arbre dont les fruits offraient l'immortalité à quiconque les consommait. Quand le Roi prit connaissance de cette nouvelle, il en fut passionné follement que très vite, il dépêcha un émissaire en Inde pour trouver cet arbre. L'envoyé parcourut l'Inde à sa recherche. Il erra ça et là, déçu, et ne trouva l'arbre nulle part. Quand il s'enquit auprès des gens, ils lui répondirent : "Seuls les fous cherchent un tel arbre." Et ils se moquèrent de lui. Finalement, épuisé à chercher dans un pays étranger et abattu par les fatigues du voyage, il décida de regagner son pays. Il étai très déçu. Sur le chemin du retour, il rencontra un sage `Qutb, Cheikh'. Pleurant abondamment, il dit alors au Cheikh :

"O Cheikh ! C'est l'heure de la miséricorde et de la bonté. Je suis impuissant et déçu dans mes recherches. C'est le moment de me témoigner votre bonté"

Le Cheikh lui demanda :

"Quelle est votre déception ? Et quelle est la nature de votre quête ?

Il dit alors :

"Le Roi m'a confié la tâche de lui trouver un arbre dont les fruits offrent l'immortalité à quiconque en consomme. J'ai sillonné l'Inde des années entières et cherché partout, mais sans en trouver de trace. Les gens se moquèrent de moi et me traitèrent de fou."

Le Cheikh lui prêta attention, se moqua de lui et le sermonna : "O Salem ! Cet arbre est simplement le don de la connaissance. Grâce à la connaissance, une personne goûte à la vie éternelle. Et réciproquement quelqu'un privé de connaissance est un cadavre. Vous avez visé la forme extérieure de la connaissance et ainsi donc, vous vous êtes égaré. Vous avez été privé de la forme même de la connaissance, parce que vous avez été privé de pouvoir saisir la signification."

Leçon

Le sage qui en premier raconta la métaphore de cet arbre de l'Inde compara en fait la connaissance à un arbre. Son but était d'éprouver son auditeur. La connaissance est "expression et signification," et l’expression et la signification ne peuvent être dissociées. Pour manifester notre existence nous avons besoin d'un support, d'un site

d'un lieu. Donc pour manifester la signification de la connaissance cela nécessite un support, et ce support ou lieu ou forme d'expression, est représenté par des "connaissants de Dieu" "Ulama-é-rabbani".Par connaissance, on entend la seule connaissance qui permet d'atteindre Allah. La connaissance qui sert de moyen à gagner sa vie et qui permet de trouver un emploi est appelée connaissance commerciale ou du livresque. La véritable connaissance est la connaissance de la Science spirituelle, de la religion "deen", grâce à laquelle une personne s'évertue à plaire à son Maître et ainsi, à vivre une vie honorable dans les deux mondes. Sans cette connaissance une personne est un cadavre même si elle est en vie.

Le récit ci-dessus a été intitulé "Eau de la vie" "Abe hayat" Parce que, le sage compara la connaissance à "l'eau de la vie". Sans cette connaissance, la connaissance d'Allah (Al-Maarifa) est impossible.

Qu'Allah nous accorde la véritable connaissance et la capacité de se conformer à cette connaissance, Ameen .

78. L'ANGE ISRAEEL (AS) SURPRIS DE VOIR UNE PERSONNE AILLEURS

Un homme du commun vint voir le prophète Souleyman (as), le visage pâle, frappé de stupeur et d'inquiétude. Hazrat Souleyman (as) lui demanda :

"Que vous arrive t-il ?

- Il répondit : "L'archange Israël (as) m'a fixé d'un regard très effrayant. Ainsi je suis très inquiet et troublé'.

Hazrat Souleyman (as) l'interrogea davantage :

"Que voulez-vous ?"

Il se confia et dit ! "Faites-moi parvenir aux Indes !"

Hazrat Souleyman (as) ordonna alors au vent de le transporter en Inde où il souhaitait se rendre.

Le jour suivant, Hazrat Souleyman (as) rencontra l'ange Israël (as) et le questionna: "Pourquoi avez-vous effrayé du regard tel musulman au point qu'il en fut si angoissé ? Etait-ce votre intention de lui enlever l'âme en un lieu où il n'a pas d'héritier ?"

Hazrat Israël (AS) s'expliqua :

"Je l'ai fixé du regard par étonnement, car Allah me donna l'ordre de lui ôter l'âme en Inde, Mais quand je le vis ici, je fus étonné et confus. Quand par le décret d'Allah j'arrivai en Inde, je l'ai rencontré là-bas et là je lui ai enlevé l'âme."

Eh vous ! Considérez toutes les affaires du monde à la lumière de ce récit et ouvrez les yeux pour en témoigner. De qui nous sauvons-nous ? D'Allah ? C'est impossible. Contre qui nous rebellons-nous ? Contre Allah ? C'est châtiment certain."

De ce récit, nous retenons qu'à chaque instant, nous devons confier nos affaires à Allah en toute sécurité. Nous devons essayer le plus possible d'accomplir nos devoirs envers Allah et aussi les droits que nous avons envers les autres, car nous ne savons pas quand et où nous aurons à faire notre adieu à la vie de ce monde et à nous présenter devant Allah le jour du jugement.

"Il ne sied pas à l'homme d'être nonchalant en ce monde. Il devra se rappeler la venue inévitable de la mort à chaque instant. A chaque être qui pénètre ce monde le destin lui rappelle,

"Je suis à votre suite, ne l'oubliez pas."

79. RECIT DU PLAN DE L'ASSOIFFE

Une personne très assoiffée s'assit au bord de la rivière, mais un haut mur l'empêchait d'atteindre l'eau. Etant très impatiente, elle escalada le mur, enleva les briques du mur une à une et les jeta dans l'eau. Le bruit du clapotement que fit la brique en heurtant l'eau lui fit plaisir et le consola. L'eau l'interrogea : "Pourquoi me frappez-vous avec ces briques, et quel intérêt en tirez-vous ?"

Il répondit, `j'y puise deux bénéfices. Le premier est que le bruit du clapotement de l'eau produit une douce musique à l'oreille de l'assoiffé. En second lieu, comme les briques diminuent, le mur est rabaissé et l'eau se rapproche."

Leçon

On rapporte que le Prophète Moussa (Moïse) (a.s) interrogea Allah:

"Quel est le moyen de vous atteindre?"

La réponse divine fut:

" Abandonnez votre ego et venez à moi!"

Dans ce récit, se dégage une leçon pour les aspirants d'Allah. Ils sont assoiffés d'Allah, alors que la mer de leur passion égoïste, fait obstacle à cette rencontre. Au-delà de ce haut mur des passions égoïste se profile le grand océan de la proximité d'Allah. Celui qui fera les efforts pour maîtriser les mauvais penchants de son ego (nafs), c'est à dire celui qui anéantira toutes les manifestations de tous ses désirs contraires aux plaisirs d'Allah, ces désirs sont pareils aux briques du mur. Eh bien! Celui qui fera chuter les briques (ou les mauvais penchants de son ego "nafs") de cette muraille dans le but

d'obtenir l'agrément d'Allah, il obtiendra alors deux faveurs.

Il sentira la fraîcheur de l'océan de la proximité divine,

-Deuxièmement comme les briques du mur, les mauvais penchants vont tomber un à un, l'aspirant se rapprochera de plus en plus vers son but, vers Allah. Jusqu'à parvenir un jour à l'extinction totale (fanaaïyaat taamma) (où le "nafs" est pacifié et le lien parfait établi). "Fanaïyaat taamma" (extinction totale de ses désirs) veut dire: Renoncer à ses désirs personnels pour actualiser exclusivement les plaisirs d'Allah. Et le jour ou après des efforts considérables et en suivant les directives d'un sage, que ce rang spirituel est acquis c'est alors là qu'on pourra mener une vie de paix dans l'âme.

On peut donc avoir un aperçu de cette idée à travers les vers de Khwadja Madjzoub Sahab (rha) :

  C'est comme si je vie dans le paradis jour et nuit

Et le jardin de mon cœur s'épanouit.

A chaque instant dans mon cœur descend des flots de lumière.

Et à tout moment la pensée de mon Bien-aimé s'éternise.

Et il n'existe aucun moment où me quitte le souvenir

de mon Bien-aimé.

Mon âme est ivre de cette mélodie

De “je suis proche" qu'il me joue.

Ce frénétique que tous traitent de misérable,

Qu'en savent-ils donc de l'état d'extase que vit, ce bienheureux?

Un autre état maintenant s'est emparé de moi jour et nuit,

Perpétuellement je vis un état de communion béni avec Lui.

Maintenant dans mon cœur se perpétue son souvenir nuit et jour.

Même séparé, je suis en contact avec lui.

80. CELUI QUI RENVOIE A DEMAIN CE QU'IL DOIT FAIRE.
Une personne planta un arbuste épineux sur un chemin assez fréquenté. La plante croissait, et les épines occasionnèrent des blessures aux passants. Les gens se plaignirent en vain auprès du paysan, quoiqu'il s'engagea à chaque fois à abattre l'arbuste, le lendemain, mais n'en fit rien. En fin de compte, l'affaire fut rapportée au gouverneur du lieu. Ce dernier lui somma d'abattre l'arbuste. Le planteur promit au gouverneur de le faire comme convenu, mais une fois encore, il ne tint pas sa promesse. La proportion de l'arbuste augmentait ; Ces racines avaient gagné une bonne profondeur dans le sol. Il ne pouvait plus alors le déraciner.

L'arbuste nuisible devint un jeune arbre solide, alors que le planteur, quant à lui vieillissait et devenait faible.

Oh! Auditeurs ! Très souvent vous vous plaignez de vos mauvaises actions et très souvent, ces mauvaises actions vous causent des remords et créent en vous le désir de vous repentir. Et à chaque fois, vous vous retrouvez accablés lorsque vous vous soumettez aux désirs de vos mauvais penchants. Avez-vous perdu vos sens? Vous êtes devenu insensible à un point extrême. Et vous insensé! Réveillez-vous et chassez vos mauvaises habitudes d'antan. Levez-vous! Armez-vous d'une hache et passez à l'assaut comme un homme. Tel le valeureux Ali (r.a) qui déracina la porte de khaïbar. "

Leçon:

Dans ce récit, Mawlana nous dit qu'un aspirant de la vérité ne doit pas renvoyer à demain la correction des mauvaises actions et habitudes et ne devrait jamais dire : "Je corrigerai et je changerai mes mauvaises habitudes demain."

Et lorsque arrive demain il répète la même chose. De la sorte Satan nous fait faire cette promesse jusqu'à ce que la vie expire. Alors, il entrera dans la tombe sans avoir tenu sa promesse et sera déçu, pour le plaisir de satan!

L'arbre épineux qui était planté ne pouvait plus être déraciné par le paysan. De même, plus une personne prend du temps pour abandonner ses mauvaises habitudes, plus ces dernières deviendront robustes à l'instar des racines de cet arbre.

Comme les jours et les nuits s'écoulent, vous deviendrez plus vieux et plus faible, et cela rendra difficile la correction de ces mauvaises habitudes. Et c'est pour cette raison que vous devez vous réveiller sans délai et sans renvoi.

"Saisissez la hache du courage et renversez la porte du mal, semblable au valeureux Ali (r.a) qui déracina la porte de Khaïbar et s'en débarrassa. Eh bien! Tout comme Ali (r.a) qui fut béni d'un grand secours en la compagnie de l'envoyé d'Allah (saw), vous aussi vous devez contracter pacte avec les vrais serviteurs d'Allah, les amis de l'envoyé d'Allah (saw). C'est grâce à leur compagnie, qu'on obtient de l'aide, et l'agrément miséricordieux d'Allah (swt).

L'éminent cheikh Ashraf Ali Tan'wi (rha) dit:

"Même de nos jours il n'y a pas de rang de la "wilayat" ou de "la sainteté" qui ne soit occupé par des personnes au rang de "qûtûb" pôle, de "ghaws" pôle des pôles ou "d'Abdals" (hauts serviteurs d'Allah). A notre époque tous ces postes sont aussi occupés.

Ces sages qui sont à vos yeux sous une apparence misérable, et sans dignité seront après un siècle d'histoire, considérés comme des Djounaïd (ra), un Roumi(ra), des Attar (ra), des Chibli (ra) de leur époque. Il est ridicule de penser qu'il n'est pas possible de trouver aujourd'hui des walis comme il y eut dans les époques du passé.

C'est une tromperie de satan qui désire vous priver des profits, des bénédictions de ces amis d'Allah. Comment espérer nos jours concernant les maladies physiques être guérit par, Jalinoos, Socrates ou Platon,qui ne sont plus parmi nous ? Non, nous allons consulter les médecins actuels pour trouver des remèdes et traitements." De la même façon, concernant la spiritualité, pour le traitement des maladies du cœur, nous devons chercher remèdes auprès de ces éminents vivificateurs actuels de la sunna qui ont obtenu autorisation, à travers les chaînes initiatiques de leurs aînés, à initier (tazkiya) à travers serment d'allégeance "Bay'at". Nous devons donc les consulter et commencer notre réformation (tazkiya). Mais il ne faut pas attendre que nous fassions le serment d'allégeance "bay'at", pour commencer à la purification de notre cœur, parce que le "bay'at" est "Sunnat ghaïr mouakkadah" alors que la réforme de notre conscience (nafs) est "fardh-ayn" une obligation essentielle, alors comment cela serait-il permis d'abandonner une obligation dans l'attente d'une sunna. Cependant, si après avoir entamé le processus de la réformation on trouve des affinités avec le réformateur (le cheikh), on pourra aussi contracter le "Bay'at" le tenant pour une sounnah, afin d'obtenir bénédictions. Car à travers le "Bay'at" une relation particulière s'établit des deux cotés, qui produit plus de profit.

81. LA SOURIS CONDUISANT UN CHAMEAU PAR LA BRIDE.

Un jour, une souris s'empara de la bride d'un chameau et essaya de le diriger. Le chameau réalisant la stupidité de la souris se fit donc docile et à l'aise, partout où la souris le conduisit, il se laissait faire tel un esclave obéissant à son maître. Chemin faisant, ils arrivèrent auprès d'une rivière. Elle fut confuse et pensa, qu'elle avait jusqu'ici, conduit un animal d'une taille considérable.J'étais fier'un chameau me fut soumis. Mais maintenant comment faire pour le diriger dans l'eau ? Tout en réflexion,la souris resta debout.

Le chameau lui demanda:

"Oh mon compagnon des montagnes et des forêts ! Pourquoi cet arrêt et étonnement? Prenez courage et avancez dans la rivière".

- La souris répondit:"J'ai peur de me noyer".

- Le chameau dit:"Bien ! Laissez moi jauger la profondeur de la rivière et voir s'il y a un risque ou pas."

Il mit une patte dans l'eau et lui dit:"Oh souris ! Mon guide, l'eau m'arrive aux genoux, dirige donc jusque là."

La souris répliqua:"L'eau ne vous arrive qu'aux genoux, ce qui dépasse plusieurs fois ma tête. Il y a une grande différence entre votre patte et la mienne."

Le chameau le rassura:"S'il vous plaît ne soyez pas rude et insultant. Jetons-nous directement à l'eau et dirigez moi tout le long. Jusqu'ici vous targuez de m'avoir dirigé et vous y avez pris fierté et honneur, et je me suis laissé entraîner afin d'augmenter votre stupidité."

La souris se confondit! "Me mettre à l'eau équivaudrait la ruine pour moi. Je me repens, veuillez me pardonner. Désormais cette idée de me faire votre conducteur et guide, ne passera plus."

Elle supplia:"Pour l'amour d'Allah je me suis repenti, épargne moi bienveillemment de ces eaux dangereuses."

Le chameau compatit voyant regret et repentir de la souris, et il dit:"Entendu ! Venez vous asseoir sur la bosse de mon dos et même une centaine d'autres souris pourront elles aussi y prendre place et traverser la rivière en toute sécurité."

Contentez-vous d'être un esclave, si Allah ne vous a pas fait un souverain.

Et ne naviguez pas sur un bateau si vous n'avez appris à le faire. Et soit comme du cuivre aux mains et au service des gens de l'alchimie. Afin que, par l'émanation de leur compagnie, en "or" tu te transformes"

En d'autres mots, cherchez à vivre dans la compagnie d'un proche d'Allah, vous en tirerez des profits pour des changements meilleurs. "Si vous êtes comme une pierre, insensible et dépourvu de la crainte de l'au-delà, cherchez à entrenir une relation avec une personne de coeur "gens de Dieu)", et soyez transformé en pierre précieuse. Et gardez-vous de critiquer les amis d'Allah, et ne calomniez pas un souverain de voleur, car quelle nécessité un souverain a-t-il de voler?"

Leçon: Les amis d'Allah portent en eux un tésor précieux. Le monde, à leur yeux est insignifiant et sans valeur, car leur cœur est lié au Créateur des mondes. Donc, ne les sous-estimez pas et ne comparez pas vos nuits et vos jours aux leurs. Ne vous laissez pas tromper par votre dignité et honneur temporels, tout comme cette souris qui fut déçue. Si jamais vous vous considérez supérieur aux amis d'Allah, alors vous serez humiliés et dépourvus de grâce. Vous aussi comme la souris, vous aurez à vous mettre sur leurs dos, dans le but de traverser la rivière en sécurité, et comme la souris, vous allez devoir vous repentir.

Par conséquent, dès le premier jour enlevez de votre conscience la prétention, l'attirance pour la splendeur de ce monde, et l'honneur temporel, les biens temporels, les connaissances exotériques et les actions sans âme. Et établissez un contact sincère avec un vrai serviteur d'Allah. Au bout de quelques jours vous prendrez connaissance de l'abondance des profits qu'il vous apporte.

"Tu m'as transformé de quelle chose, jusqu'à cette passion démesurée,

Ce fut la vie, puis vie délicieuse, jusqu'à l'amour éperdu."

Et tu diras aussi, pour ton cheikh ce que khwadja Madjzoub (rha) a dit au sujet de son cheikh.

"Vous avez effacé en moi les traces de l'idolâtrie.

Et vous m'avez ennobli par la contemplation de la grandeur d'Allah.

Vous avez transformé mes yeux en de tels yeux qui voient la vérité.

Et façonné mon cœur, en un cœur qui puisse percevoir la splendeur d'Allah.

Mon cœur fut englouti dans l'insouciance,

Quand soudainement vous l'avez relié à Allah.

Alors vous m'avez rendu indifférent à toute autres chose que Lui.

Pratiquer la religion me paraissait être un fardeau.

Alors que c'était facile d'être absorbé par les attraits de ce monde.

Et maintenant ce qui fut fardeau, est devenu un plaisir,

Et ce qui fut plaisir (attachement à ce monde) devint un fardeau.

Vous m'avez insufflé du courage, et élevé cette faiblesse à un tel

rang.

Les rangs de ceux qui ont été dotés de la grande responsabilité de servir la religion "deen".

Ce cœur de d’acier vous l'avez fondu en un cœur brûlant d'amour divin.

Vous avez laissé sans repos celui qui n'avait jamais gouté la douleur d'aimer.

Ô ! Mdjzoub vous quittez ce monde avec plein de fortune,

Milliers de reconnaissances pour ce que Allah me fit parvenir à votre porte.

82. LE MEURTRE D'UN ELEPHANTEAU ET SES CONSEQUENCES.

C'est une histoire qui se passe en Inde. Un homme expérimenté voyait un groupe parmi ses amis, qui s'en allait de leur pays, pour un très long voyage et les personnes de ce groupe étaient terrassées par la faim. L'homme expérimenté leur conseilla: "Regardez ! Devant vous se trouvent de petits éléphanteaux. Ne les tuez pas quoiqu'il vous arrive. Car leur mère est partie pour quelque part, et à son retour elle ne laissera aucun de vous en vie. Je vous prie d'écouter attentivement mon conseil !

Cependant en raison de la faim insoutenable, ils ne pouvaient plus patienter, capturèrent un des petits, rôtirent la viande, et en mangèrent.

L'homme expérimenté avait dit : «ême s'il vous faut manger l'herbe de la forêt,mais prenez garde contre une telle initiative dangereuse ! D'ores et déjà vous aurez à subir les conséquences de vos actes.»

Un homme parmi le groupe suivit le conseil du sage, s'abstint de manger la viande, mangea de l'herbe pour soutenir sa faim puis s'en alla se coucher loin des autres, pensant qu'en restant parmi les fautifs il serait considéré comme faisant partie d'eux et l'éléphant se vengera et le détruira ainsi avec les autres.

Quelques instants plus tard, l'éléphant s'amena et vit par terre le sang de son petit. Il comprit immédiatement ce qui s'était passé. Il se mit dans un état d'extrême colère et de rage, du feu et de la fumée étaient propulsés de sa trompe. Il se dirigea vers ces hommes qui s'étendaient sur le sol. Il remarqua un homme isolé du groupe, et s'approcha d'abord de celui là, sentit sa bouche puis fit trois fois le tour de cet homme. Mais il ne sentit pas l'odeur de la viande de son petit. Il le considéra comme innocent du crime et le laissa en paix et se mit en direction des autres. De leurs bouches il sentit l'odeur du sang de son petit, les réduit tous en de la chair battue, lançant dans l'air de sa trompe toutes les miettes pour venger son petit.

Voici ce que dit Mawlana Roumi:

Ô! Vous les gens vous détruisez la vie des créatures d'Allah,

Et dilapidez leurs biens,

Sachez qu'Allah est au-dessus de votre tyrannie.

La bouche de l'injuste pue l'odeur de l'injustice,

Un éléphant reconnaît l'odeur de son petit,

Ce louangé (i.e. l'envoyé d'Allah (saw) qui pouvait sentir le parfum de la miséricorde d'Allah en provenance du Yémen, pensez-vous qu'il ne pouvait pas reconnaître, à son époque, la conscience des gens dominé par la fausseté ?

Le prophète (saw) disait:

"Dans le sein de la brise, je sens le parfum d'Allah provenant du Yémen.

(C'était à propos de cet amoureux divin Oweïs Qarni (rha), émanait le parfum de sa sincérité et sa foi.) La mauvaise odeur de l'arrogance de l'avidité, de la cupidité et des désirs charnels ressort de la conversation. Tout comme la mauvaise odeur de celui qui mange des oignons. Oh! Vous les humains vous commettez des péchés et ensuite vous allez vous coucher, alors que l'odeur "haraam" arrive jusqu'au ciel verdoyant.

Leçon: Mon cheikh après avoir raconté ce récit avait l'habitude de dire: Ce n'est pas tellement dangereux de causer du tort à un éléphant, que d'en causer du tort à son petit. Car l'éléphant peut supporter la peine qui lui est causé, mais il est dangereux de cause de la peine au petit d’un elephant car sa mère se vengera. A travers cette anecdote mon sheikh fait comprendre qu'Allah pardonne la désobeissance, mais Allah se vengera contre ceux qui ont causés du tort à ses serviteurs.

Dans cette optique, à travers un hadice qoudsi Allah dit qu'Il déclare la guerre à tous ceux qui causent de la peine à ses serviteurs.

Qu'Allah nous assiste afin d'observer les convenances appropriées à l'égard de ses serviteurs aamine.

83. LA VERTU DE SOLLICITER LA PRIERE DES AUTRES

Si, par malchance, par honte, à cause de vos péchés vous n'avez pas une langue pour implorer l'agrément (de vos prières). approchez-vous des élus de Dieu, et sollicitez leurs prières, afin que ces "frères de soufa", prient en votre faveur.

Une fois la révélation parvint à Moussa (as):

"Oh! Moussa ! Invoque-moi par une langue qui n'a point fauté."

-Moussa répondit:

"Oh! Seigneur! Personne ne possède une telle langue!"

La réponse arriva:

- "Invoque-nous par la langue des autres!"

En d'autres mots demande aux autres, de Nous invoquer en ta faveur, car tu n'as pas fauté par leurs langues, et leurs langues sont exemptes de fautes en ce qui te concerne. Alors invoque-moi donc, par la langue des autres.

Note: Ici Allah enseigne à Moussa (as) une leçon pour son peuple. Les gens de son peuple sont des pécheurs alors que les prophètes sont sans péchés. Donc extérieurement l'ordre s'applique à Moussa (as), mais en réalité l'appel s'adresse à son peuple.

"Ou purifier votre bouche, et que votre âme négligente et paresseuse soit rendue, en une âme vive et éveillée. "

Ce message est adressé aussi au peuple de Moussa (as):

Le nom d'Allah est pur, quand vous prononcez son nom, votre bouche aussi devient pure. L'impureté quittera son siège et s'en ira.

Aucune chose ne peut s'associer à son contraire,

tout comme la nuit qui s'enfuit,

Lorsque le jour lance sa lumière.

Et de même la pureté du nom d'Allah,

Dissipera votre impureté.

Quand le nom d'Allah se pose sur la langue,

L'impureté et l'obscurité ne peuvent demeurer."

Leçon: Dans cette histoire il se trouve une grande leçon, pour les chercheurs d'Allah le Très-haut. Qu'importe l'état dans lequel ils se trouvent, et qu’importe le nombre de péchés commis, ils ne devront pas attendre pour se mettre à la pratique du "zikr" (i.e. l'invocation du nom d'Allah.) conscient de nos péchés et de impuretés. Ne retardez pas la pratique de l'invocation du nom d'Allah (le zikr), pour pouvoir goutter les premiers fruits du "zikr" (i.e.) de la réformation de l’âme. En fait, la réformation (islaah) se fera facilement à travers les bénédictions de l'invocation "le zikr". C'est par la lumière du "zikr" qu'une personne peut distinguer l'obscurité du péché, du fait que chaque chose est facilement reconnaissable par son contraire. Donc, il est reconnu par expérience que lorsqu'un "invoquant" (zaakir) commet un péché, il est très vite assisté par la grâce du repentir. Parce que par la lumière du zikr, l'obscurité des péchés est très vite perçue. Et après avoir senti le parfum enivrant du "zikr" la forte odeur du péché est fortement ressentie, motive quelqu'un à se repentir rapidement et à purifier son cœur. Il en est de même pour une personne habituée à porter des vêtements propres. Une telle personne ne supportera pas une seule tâche sur ses vêtements et elle ne sera pas en paix tant que cette tâche ne sera pas enlevée. Celui qui est habitué à porter des vêtements sales, ne s'apercevra même pas des tâches de saletés sur ses vêtements, car ses habits sont complètement remplis de saletés. Et même s'il remarque quelques tâches son cœur ne ressentira pas la nécessité de la purification.

C’est pour cela que nos maîtres de la voie spirituelle initient aux aspirants le zikr en premier. Et c’est par les bénédictions de cette pratique que petit à petit que leur réformation se fera.

84. LE FAIT DE PRONONCER ALLAH EST LA REPONSE D'ALLAH

Une nuit, un derviche répétait le nom d'Allah, avec une telle ferveur que par la sincérité de son "zikr" même sa salive devenait sucrée.

Satan lui dit:

Oh !Soufi! Soyez silencieux ! Pourquoi faire le "zikr" abondamment? Ce n'est guère profitable, Après tout vous n'avez obtenu aucune réponse de la part d'Allah. Eh! Bien! Quelle est le profit d'un amour à sens unique?

Entendant ces paroles fourbes de satan, le dévot fut accablé et désemparé. Il renvoya alors la séance du"zikr" et alla se coucher. Cette nuit là, il vit en songe Hazrat Khidhar (as) qui l'interrogea:

"Pourquoi avez-vous cessé votre séance de "zikr" cette nuit?"

Le soufi répondit:

"Je n'ai pas eu réponse à mon "labbaïk" de la part de mon Seigneur. Pour cela, j'eus l'idée que mon appel ne fut pas accepté."

Hazrat Khadhir (as) lui dit:

Allah vous a envoyé ce message. Il a dit:

"Informez ce serviteur que la mention "Oh ! Allah!" est ma réponse comme "labbaïk"(je suis présent )de ma part.

En d'autres mots, lorsque votre première mention d'Allah est acceptée par Allah, c'est là que vous avez la grâce de mentionner une seconde fois. Et cette seconde fois de mentionner Allah est un "labbaîk" de Ma part.

Oh mon esclave ! Cette adoration de votre part et cette douleur brûlante par amour pour Moi, tout cela est une bonne nouvelle pour vous. Oh !! Mon serviteur ! Ces efforts de votre part par amour pour Moi, votre"zikr" et tous vos efforts spirituels sont de Ma part les conséquences de l'attraction vers Moi."

Quelqu'un exprima très bien ces idées:

Ma quête vers Vous aussi, est l'effet de la bonté de quelqu'un,

ces pieds ne se lèvent pas par eux mêmes, ils sont soulevés.

Oh! Mon esclave ! Votre crainte et votre amour pour Moi est un don de ma part.

Cela c'est l'attraction qui émane de ma grâce, et de Ma Miséricorde,

et dans chacune de votre invocation "ya Rab(Seigneur), Ya Allah!" Que vous mentionné, Mon "labbaîk" est inclus "Je suis présent".

C'est à dire quand tu prononce Allah, ma voix aussi, est en cela présente,

Sachez oh ! Mon serviteur je suis présent (Fa inni qarib).

L'âme d'un ignorant est dépourvue de ce"zikr" et de cette prière.

Et il n'a pas cette grâce de mentionner ce "zikr

" Ya Rab Ya Rab (oh ! Seigneur ! Oh ! Seigneur !)!"

Leçon: Pour tous aspirants engagés dans le souvenir d'Allah il y a dans ce récit de belles nouvelles. Donc au moment de faire le "zikr", nous devons imaginer que la première mention est acceptée, lorsque sur ma langue une seconde fois est mentionné le nom d'Allah. C'est là un signe que la première mention d'Allah à été acceptée. "Bénédictions aux invoquants "zaakirine" c'est le don qui leur est accordé."

Qu'Allah nous accorde la capacité de mentionner son nom jusqu'au

dernier souffle de notre vie ! Aamine!

85. MADJNOUN ET LES CHIENS DE LA RUE DE LEYLA.

Mawlana Roumi (rha) dit: Une fois Madjnoun vit le chien qui vivait dans la même rue que celle de Leyla, passer. Le reconnaissant, il le prit, et se mit aussitôt à lui baiser les pattes, manifestant de l'affection pour lui. Des gens le voyant agir de la sorte lui dirent:

-"Ô! Fou! Qu'est-ce que vous faites? Pourquoi montrez-vous autant d'affection pour cette bête toute sale et impure (nadjassah)?"

-Madjnoun répondit:

-"Ô! Vous! Qui possédez une forme extérieure et un corps ! Ô! Vous qui êtes dépourvu du vrai goût de l'amour, prenez conscience de l'état de mon cœur, et saisissez-le à travers mes yeux."

"Ce chien est la créature de mon Seigneur,

C'est le gardien de la rue de Leyla,

A mon regard la poussière des pattes du chien,

qui vit dans la rue de Leyla est préférable aux énormes lions.

Le chien vivant dans la rue de Leyla,

Est à mes yeux tellement précieux,

Que je ne suis pas prêt à échanger

Pas même un poil de son corps pour plusieurs lions.

Plus d'un lion s'est fait esclave des chiens,

Qui vivent dans la rue de Leyla,

Même si ces secrets ne peuvent être exprimés par des mots,

Je garde silence et je vous fais salam.

Ô! Gens! Si votre adoration dépasse les formes extérieures,

Et que vous nouez contact avec le Créateur

Qui est la source même de toutes les beautés,

Alors même dans ce monde,

Vous goûterez les bénédictions du paradis,

Et vous verrez des roseraies dans toutes les directions."

Par son amour pour Leyla, Madjnoun trouve le chien de la rue de Leyla digne d'être aimé. Comment se fait-il que les amoureux d'Allah qui vont à Mecca la noble, et Médina l'illuminée, n'éprouvent aucun amour pour les gens qui vivent dans ces cités? Quand ils sont de retour de leur pèlerinage, vous les entendez faire des critiques contre les habitants de ces cités. Ils relatent tous les problèmes qu'ils ont endurés. Voyant de tels gens, on craint que leur hadj (pèlerinage) ne soit accepté.

A la noble Madina, une fois, une personne acheta du lait caillé, il fit alors cette remarque: ce yaourt est trop aigre! Le yaourt de l'Inde est meilleur que celui la! Cette nuit là il vit en rêve l'envoyé d'Allah (saw) et l'envoyé d'Allah (saw) le réprimanda : "Eh! Vous! Malpoli! Eh! Vous qui êtes dépourvu d'amour, quittez cette cité! Vous n'êtes pas digne de vivre ici!

Qu'Allah nous protège de ce manque de respect, et nous préserve de ce mal.

Dans un hadice il est rapporté:

"Ô! Les gens! "Aimez les Arabes".

Mais hélas, aujourd'hui nous ne tenons pas compte de cet ordre. Ô! Mes amis, si nous avons l'intention de leur donner quelques conseils ou leur dire quelque chose qui soit dans leur intérêt, et leur bien- être, c'est très bien. Mais c'est une chose différente que de médire ou de les diffamer créant de tension dans les assemblées. De prier pour eux dans notre cœur, est pour notre bonheur.

Pareillement, cette histoire nous enseigne de s'acquitter des droits de nos savants, de nos walis (saints) et plus particulièrement de notre guide spirituel. Aussi les droits que nous devons aux membres de leur famille et de leurs enfants, et les bonnes manières que nous devons observer à leur égard. Il nous est enseigné aussi le respect et l'honneur que nous devons montrer à l'égard des imams et des muezzins des mosquées, car ces personnes sont les notables de la maison d'Allah. C'est pour cette raison que nous devons les aimer et considérer le fait de se mettre à leur service comme des moyens d'acquérir les faveurs d'Allah (saw).

Imaginez le fait d'importuner le chien du commissaire nous rend craintif du commissaire du district. En effet, cette crainte n'est que la crainte du commissaire.

De même, ceux qui possèdent une relation commune ou particulière avec Le Maître Tout-puissant, alors, de les honorer, sera comme montrer du respect pour Allah. Cependant, ces choses ne sont pas comprises par ceux qui sont dépourvus de compréhension, et Mawlana Roumi dit :

Ö! Allah! Nous te demandons l'assistance

De pouvoir observer les attitudes requises,

Car celui qui est privé de ces manières

Est celui qui est privé de ta grâce.

Ô! Allah! Accorde-moi l'assistance

D'observer les comportements requis,

Aamine.

86. LEYLA ET LE CALIPHE DE BAGDAD

Une fois le calife de Bagdad interrogea Leyla:

"Vous avez la couleur de la peau toute noire, et vous n'avez rien d'original par raport aux autres belles femmes, mais comment se fait-il que ce Madjnoun soit fol amoureux de vous? Vous n'avez rien de particulier par au rapport à la beauté des autres belles femmes!

-Leyla lui répondit:

"Oh! Calife! Taisez-vous ! Car vous n'êtes pas Madjnoun ! Si vous possédiez les yeux de Madjnoun, vous aussi vous seriez devenu inconscient des deux mondes.

"Oh! Calife! Vous! Vous êtes sous l'emprise de votre égoïsme. Et lui son amour pour moi, l'a rendu inconscient de lui-même, et cet effacement dans la voie de l'amour est le signe d'un comportement parfait.

Leçon:

De cette anecdote nous retenons les conseils suivants:

Hadji Imdadullah Mouhadjir Makki (rha), avez coutume de dire:

"Oh! Seigneur! Laisse-moi inconsciente de toutes les connaissances,

Et garde-moi conscient que de ta seule existence"

Ceci ne veut pas dire qu'il ignore la responsabilité qu’il a, et qu’il soit inattentif aux nécessités de sa famille, de sa femme, de ses enfants, et d'autres qu'il affectionne. Mais l'idée qu'il exprime à travers cette prière ce comportement, Car l'affection, et souci qu'il a pour eux sont uniquement dirigé pour le plaisir d'Allah, ne pas être bon envers eux pour un intérêt personnel ou pour l'attente d'une chose en retour. Par cette voie, les relations avec les créatures d'Allah de part la pureté de l'intention, devient de la relation avec Allah.

Le second point de ces conseils, montre qu'une personne doit à travers la compagnie d'un serviteur d'Allah (wali), s'efforcer d'acquérir une lueur de respect pour les sahabas (ra), les serviteurs d'Allah (walis), la Kaaba, la ville de Médine, la pierre noire, les collines Safa et Marwa, Mina, Araafat, Muzdalifat, toutes les mosquées du monde, et les serviteurs de ces mosquées. Et sur toutes ces choses nous devons avoir le regard de "Madjnoun" c'est à dire le regard du contemplatif. Pour cela devons acquérir cela dans la compagnie et au service des contemplatifs (ahl-nazar). Car sans le regard bienveillant des gens d'Allah et sans l'émanation de leur compagnie, on ne peut obtenir ce "regard".

Il y a une très grande différence entre le regard des yeux et celui du cœur. Le regard des yeux est assujetti à la perception du cœur . Si la perception du cœur (baçirat) est juste, la vue des yeux sera juste aussi. Si le cœur est infecté par l'infidélité (kufr), l'iniquité ou l'obscurité spirituelle, le cœur ne pourra fonctionner comme il se doit. Dans cette situation, les conséquences de cet état obscur dans le cœur, entraîne ce manque de perception, et induisent les yeux à une vue erronée.

Voici un exemple de ce monde:

Une personne qui cherche l'amour d'Allah le Très-Haut, va considérer comme un grand honneur que de prendre les sandales d'un serviteur d’Allah et de les apporter à ses pieds. D'autre part, se trouve une personne qui court après les biens et les plaisirs de ce monde, et qui n'a pas de lien avec Allah, se sentira honoré de flatter les personnes matérialistes, et trouvera du plaisir à les servir et à faire le maximum pour les satisfaire. Par conséquent vous observez que la situation intérieure des deux cas est différente, le comportement de chacun est opposé.

De même si nous regardons l'époque des compagnons (ra). D'un coté nous voyons Abou-Horeïra avec une intuition et une perception juste, qui dit: "le visage de l'envoyé d'Allah (saw) brillait tellement de clarté, qu'on aurait dit la luminosité du soleil du matin".

D'autre part, nous avons Abou-Jahl dépourvu d'intuition et de perception, qui le rend aveugle à la vérité. En fait, il voit sa propre laideur dans le miroir éclatant qu'est le visage de l'envoyé d'Allah (saw).

L'anecdote de l'Abyssinien nègre et laid est bien connue. Il était en voyage et en cours de route il aperçut un miroir sur le sol. Il le ramassa et se mit à se regarder dans le miroir, il vit alors son propre reflet, et il dit: "Si tu n'étais pas si laid, si noir avec ses lèvres épaisses, on ne t'aurait pas jeté ici dans le désert avec tout ce mépris. Mais cet homme ne réalisa pas que c'était son propre visage.

Le troisième conseil:

Une personne ordinaire regarde les amis d'Allah avec leur vision imparfaite pense donc qu'eux aussi sont dépourvus de tout bien et de bonheur.

Une fois un homme vide de spiritualité, fit une remarque à Mohadjir Makki Hadji Immdadullah (rha)lui disant : je suis étonné de savoir que Mawlana Muhammad Qasim Nawnotwi (rha) le fondateur du Daroul-Uloom de Deoband et Mawlana Ashraf Ali Tanwi (rha) se sont fait vos disciples!

Hadji Immdadullah répondit: Oui mon frère, je suis moi-même surpris que des personnes de pareille envergure, puisse choisir une simple personne comme moi pour guide spirituel. Regardez comment l'ego de Hadji Immdadullah (rha) était complètement neutralisé : Il ne tint pas compte de la critique de cette personne. Qu'Allah fasse de nous ses sincères amoureux ! Aamine !

"J'ai trouvé des gens, entrain de se plaindre jours et nuits,

J'ai trouvé d'autres dans des tracas jours et nuits,

Je n'ai trouvé personne! Qui soit heureux sous les cieux,

Je n'ai trouvé que ce madjzoub, heureux dans ce monde troublé.

S'ils désirent, ta protection,

Oh ! Allah! Contre ce trouble, et cette peine,

Ils devront devenir follement tes vrais amoureux."

87. LE NOM DE LEYLA SUR LE SABLE.

Un jour Madjnoun qui assis sur le bord de la rivière, se mettait à écrire maintes fois, de son doigt, le nom de Leyla sur le sable. Un homme qui passait par-là voyant le spectacle, demanda:

Ô! Madjnoun l'amoureux ! Que fais-tu? A qui écris-tu?

Madjnoun lui répondit:

- Qand le chagrin de la séparation avec ma Leyla me bouleverse, je commence à écrire son nom sans relâche, et ce qui émane du nom de l'aimée procure de la consolation à un cœur affligé.

Mawlana Roumi (rha) donne ce conseil:

"Ô! Gens! Ceci n'est que l'effet du "pseudo-amour,"

Comment serait-il possible que l'amour véritable pour le créateur,

Puisse-t-il être moins que cet amour pour Leyla ?"

Etre comme une balle pour Allah est bien mieux, comme une balle qui est frappé par tous à coup de pied, et supporte tous les coups. Et de même sur la voie de l'amour le but c'est l'effacement de soi.

Leçon: Dans ce récit, on trouve la réponse pour les matérialistes, et, pour ceux qui sont dénués de vision intérieure, et qui critiquent sans cesse, ceux qui répètent constamment le nom d'Allah.

Ils se demandent:

"Comment ces soufis passent leur temps à répéter le nom d'Allah, et montrent autant d'amour pour Allah? Comment passent-ils leur temps à manifester leur amour, à travers ces nombreux soupirs nostalgiques ? Nous avons aussi étudié autant de livres, nous possédons aussi une bibliothèque. Nous tenons aussi des discours et des conférences. Pourquoi ne pouvons nous pas obtenir ces choses ?"

Alors suite à ces interrogations, ils justifient, leurs carences disant: Ces ascètes pratiquent le "zikr", tiennent des veillées spirituelles et soumettent leurs suppliques et pleurent devant Allah, pour être vus des hommes, afin d'attirer les gens vers eux, afin d'obtenir des avantages terrestres. Si seulement ces gens injustes pouvaient observer les vrais serviteurs d'Allah dans l'intimité de leur chambre intérieure, engagé dans la prière et le souvenir de leur Bien-aimé. Qui est là comme témoin de leur prosternation? A qui donc ces prosternations sont-elles vouéesdans ce secret, pour qui mouillent-ils ces lieux de prosternations par leurs larmes? Qui peut les voir lancer leurs "ah!" les soupirs brûlants et nostalgique vers le Seigneur du trône (swt), à qui sont adressées, toutes leurs plaintes et leurs peines?

"Madjzoub a pleuré tous les malheurs de ce monde,

Maintenant, oh! Allah! C'est à Toi qu'il appartient de me combler de bénédictions et d'agréments!"

Ce sont ces amis d'Allah, dont les "ah!" les soupirs ardents, leurs salaams et requêtes qui parviennent continuellement au trône et au Seigneur du trône(swt) et avec qui, ils ont un lien très fort. Ils se retiennent en silence, mais leur cœur atteint leur Maître, par ces soupirs qu'ils lancent par amour pour Lui.

"Les vrais soufis sont silencieux,

Mais la répétition de leurs soupirs parviennent au Bien-aimé,

Et atteignent son trône.

A qui manifester leur solitude bénie, afin de récolter des profits matériels?

En fait leurs "ah !" soupirs sont cachés à l'univers entier."

Maintenant nous abordons un autre aspect du récit. Si, le simple corps de Leyla, duquel sort de l'urine et de la matière fécale nauséabonde, pouvait rendre quelqu'un follement amoureux d'elle, alors qu'en est-il de l'Etre qui est le créateur d'innombrables Leylas, e t dont les corps sont ensuite réduit en poussière, et qui est, Lui, le centre même et la source suprême de toutes de formes de beauté? Lui qui est la Beauté et l'Amour dans la perfection absolue même, comment ne pourrait-Il pas rendre une personne éperdument amoureuse de lui. Il est cet Etre Pur et Parfait, le cœur de ses amoureux sont par Lui purifiés, et accomplis. Les prophètes et les amis d'Allah sont ses amoureux éperdus, qui obtiennent la réussite, et qui sont honorés dans ce monde et dans l'autre. Allah accorde ce don généreux à ses vrais amoureux.

Contrairement à cela, qu'obtient Madjnoun l'amoureux de Leyla? A part cet amour sensuel, temporel, et fictif, certainement pas le véritable amour. Le figuratif n'est pas la chose véritable. De même celui qui s'est laissé entraîner par la sensualité au lieu de l'amour véritable se trouvera toujours déçu et victime de l'illusion. Cette beauté pour laquelle il est prêt à offrir sa vie, disparaît quand l'objet de cette beauté meurt. De l'autre côté, il y a celui qui est ravi par l'amour divin, l'objet de son amour étant l'Etre même d'Allah (swt) qui est éternel. Pour cette raison son amour demeure et quand l'amoureux quitte ce monde, il s'en va avec un plaisir dans le cœur, à travers une attente agréable jusqu'à la rencontre de son Bien-aimé véritable.

"Lorsque l'amant ou le Bien- aimé meurt,

Ou lorsque la beauté par la vieillesse s'évanouit,

Eh ! Bien cet amour fictif se dépeint.

Tandis que l'amour véritable demeure plus fort et à jamais."

Après la mort, les amoureux d'Allah, passent leur vie dans la tombe (barzakh), jusqu'au jour du rassemblement pour le jugement dernier à la plaine de "hashr", en gardant sans relâche le nom de leur Bien-aimé Allah accroché à leurs lèvres.

De l'histoire de "Leyla Madjnoun" personne ne doit avoir aucun de doute au sujet de cet amour complètement illicite (haraam). Cet amour sensuel, qui est une illusion d'amour, est l'opposé de l'amour véritable, or nous savons que l'union de deux entités contraires est impossible.

Mawlana Roumi raconte l'histoire de "Leyla Madjnoun", afin de tirer leçon concernant l'amour d'Allah. Et cet enseignement est comme l'éducation d'une langue aux enfants, en leur apprenant à lire l'ourdou on commence par les lettres de l'alphabet: L (laam) pour "laddou", "laddou" qui est un petit gâteau sucré, chacun sait que le but n'est pas d'attirer l'attention vers le gâteau mais seulement pour lui enseigner la lettre "L""laam". Semblable pour enseigner la lettre "A" "alif". On dit "alif" est pour "oullou" (hibou). Le but n'est pas d'attirer l'attention sur la nature du hibou mais dans le but d’enseigner la lettre "alif" et prendre en considération le tempérament des enfants? C'est la méthode enseigné pour retenir les lettres de l'alphabet.

"La création entière se compose d’enfants à l'exception des vrais amoureux d'Allah, et de ses serviteurs chéris.

Aussi longtemps qu'une personne ne pourra se libérer de la jungle des désirs de son ego, ce corps n'atteindra pas la maturité."

En d'autres mots, même si le physique est âgé de cent années, il est compté immature en ce qui concerne le spirituel. Les lecteurs auront clairement compris le but de Mawlana en rapportant l'histoire de Leyla et de Madjnoun afin de nous faire prendre conscience de notre nature enfantine, et pour cela nous devons apprendre l'amour d'Allah. Si Madjnoun avait ouvert la tombe de Leyla, et constaté que s'y trouvait un corps décomposé et puant, il aurait conclu qu'il avait dépensé sa vie à courir vers ce qui est périssable, et il se serait repenti de cet amour éphémère.

Mawlana Ashraf Ali Tanwi (rha) dit que les actions commises par Madjnoun après son état de folie ne seront pas tenus en compte le jour du jugement, et il n'y aura pas de sanction non plus. Mais il sera appelé à comparaître pour les actions qui l'ont conduit à la folie qui aurait pu être évitée, notamment, "Pourquoi a-t-il donné sa vie pour

l'amour terrestre?"

Mawlana Ashraf Ali Tanwi (rha) dit: L'amour illicite, figuratif, sensuel,est une forme de punition d'Allah. Qu'Allah nous protège de cela.

Une fois le neveu de Mawlana Thanwi, Mawlana Shabbir Ali, envoya quelque chose par un beau jeune étudiant imberbe à Mawlana Tanwi (rha). Mawlana était occupé à écrire en solitude, à l'étage dans sa chambre. Le jeune étudiant pénétra dans la chambre de Mawlana. Aussitôt que Mawlana le vit venir, il sortit immédiatement de l'étage et descendit au rez-de-chaussée. Il trouva qu’il n’est pas convenable de rester seul, dans une chambre en compagnie d'un jeune garçon, pas même pour une minute.

Il dit à Mawlana Shabbir Ali: "Dorénavant n'envoyez plus de jeune garçon imberbe dans mon intimité. Mawlana Tanwi (rha) donnait par son attitude, une leçon de piété "taqwa" à ses disciples,

Dans la quête vers Allah, rester dans un lieu seul avec une femme étrangère ou avec un jeune garçon imberbe, est dangereux, et c'est un poison mortel. Ceux qui désirent suivre la voie spirituelle le "siraat-al-mustaqim" et ceux qui sont en quête d'Allah, devront éviter ces situations exactement comme ils éviteraient un serpent venimeux.

"Si vous courrez derrière les beautés éphémères,

C'est un serpent évident qui vous mordra."

Il n'y a pas d'autres péchés plus destructifs, dont le pèlerin (saalik) doit se garder, que le regard pernicieux, et la tentation de l'amour sensuel. La plus grande obscurité est causée par l'amour sensuel. En somme la Qibla d'une personne est changée à travers cette mauvaise attitude adoptée. Si nous regardons le cœur comme une boussole et son aiguille pointée vers Allah à quatre vingt dix degrés ouest, des péchés feront osciller l'aiguille vers le sud ou le nord, de deux ou quatre degrés. Mais en se repentant, elle reprendra sa place à quatre vingt dix degrés dirigée toujours vers Allah. Mais quand le cœur est corrompu par l'amour illicite "haraam" de femme étrangère ou de jeunes hommes et que cet amour s'installe dans le cœur, l'aiguille de la boussole vire à cent quatre vingt degrés, c'est à dire vers l'Est, et le cœur se trouve dans l'obscurité totale et très loin d'Allah. Qu'Allah protège Akhtar ainsi que ses enfants biologiques et spirituels et tous les musulmans du monde de cet amour illicite et de ses conséquences malheureuses! Aamine, Oh! Seigneur de l'univers ! A travers Ta miséricorde et à travers Ton prophète, le prophète de la Compassion(saw).

S'il arrive qu'une personne soit tourmentée par les effets de ses mauvais désirs et impliquée dans des actions amoureuses illicites, elle doit immédiatement prendre refuge auprès d'un des amis d'Allah. Ces amis d'Allah connaissent le traitement effectif et adéquat contre cette maladie. Des milliers de serviteurs d'Allah en ont été guéris. Leurs prescriptions ont montré leur grande efficacité contre cette maladie venimeuse. Comme le poison est mortel, se plier aux caprices de ses passions vils (nafs), représente un danger mortel pour notre bien-être spirituel et temporel, se débarrasser de ce poison du chemin de la Vérité est une nécessité vitale.

88. MOUSSA (A.S) ET L'UNICITE (TAWHID)

Un jour, une révélation vint à Moussa (a.s) où Allah lui dit: -"Oh! Moussa ! Je t'ai élu comme mon favori."

Moussa (a.s) répondit:

"Oh! Seigneur ! Quelle sont les critères particuliers par lesquels Tu choisis Tes élus, afin de m'y appliquer et de pouvoir m'élever dans Ton estime?

Allah lui dit:

"J'aime mes serviteurs lorsqu'ils se comportent à mon égard,

Comme des enfants,

Qui malgré la colère et la punition de leur mère,

Se blottit contre elle au lieu de fuir.

Lorsque la mère lui donne une gifle, il revient encore vers elle,

Et tout en pleurant s'accroche à elle très fortement."

J'ai vu en plusieurs occasions comment une mère frappe son enfant âgé de trois ou quatre ans, et lui demande de quitter la maison, mais l'enfant, tout en criant et pleurant, s'agrippe très vite aux jambes de la mère.

Ô! Allah! Je viens te mendier de ta grâce miséricordieuse, d'accorder à ce Akhtar une relation avec Toi plus solide que cette relation entre une mère et son enfant, et accorde aussi cette même faveur à tous les musulmans. Ameen.

"Un enfant ne cherche refuge que dans les bras de sa mère,

il ne montre même pas un penchant pour son père,

mais regarde plutôt vers sa mère,

Comme source de tout bien et malheur !"

Ô! Moussa! Tes pensées et ta relation avec nous, dans le bonheur comme dans le malheur ressemble à cela.

Ton attention est dirigée exclusivement vers nous et vers personne autre.

Ô! Moussa! A tes yeux tout autre que nous, s'avère inefficace, tel une motte de terre ou une pierre.

Que celui la soit un nourrisson, un jeune homme ou un vieil homme.

Leçon:

Dans cette histoire Mawlana Roumi (rha) explique la conception du tawhid du prophète Moussa (as), et nous conseille d'essayer de parfaire notre lien avec Allah, avec le même état de conscience. Nous devons prier et nous efforcer par tous les moyens possibles d'atteindre ce niveau de réflexe, comme chez l'enfant qui s'agrippe à sa mère et avoir la même dépendance vis à vis d'Allah. Quelle que soit la situation où nous nous trouvons, dans le malheur ou dans le bonheur, en bonne santé ou malade, dans le besoin ou dans l'abondance, dans le plaisir ou dans le chagrin, dans le confort ou dans l'austérité, que nous soyons dans des situations compatibles à nos aspirations ou non, dans tous les cas de figures, nous devons s'accrocher à Lui fermement sans nous détourner et sans aucune relâche. Quelle que soit la condition où nous nous trouvons, nous devons poser humblement notre front au seuil de Sa porte, Le suppliant en versant des larmes, en Le supliant de nous sauver du mal, et Lui implorant le pardon de nos fautes. Et de nous fier à personne d'autre que Lui, comme secours, et quelle que soit la condition dans laquelle Il nous fait vivre, d’en être satisfaits en disant:

"Al hamdou lil laahi ala kouli haal "

"Toutes louanges à Allah dans toutes les circonstances."

Ce n'est pas part notre colère ou par notre manque de patience, que nos difficultées s'éloigneront, mais plutôt ce sera notre foi (Iman) qui risquerait de diminuer et de disparaître de notre coeur, et ce sera alors la perte et déception pour ce monde et même pour le monde à venir dans l'au-delà. Alors tant qu'il y a un délai pour l'agrément de nos prières "doas", ne soyons pas désemparé, mais gardons l'espoir. "Sachez que désespérer de la Miséricorde d'Allah est un acte d'infidélité "kufr". Le prophète Yaqoub (as) implorait douloureusement, pour la disparition de son fils Yousouf (as). Ce n'est qu'après quarante années plus tard que sa prière fut exaucée. Allah est le Souverain "al Hakim" et il est en même temps le Sage, "al Haakim". Il sait qu'à travers le feu du chagrin, ce qu’il y a comme évolution de la lumière de la foi et de la sincèrité, et le rang qu'on obtient dans le paradis, à cause de cette patience, Et ce rang ne peut être obtenu à travers l'ascétisme ou l’effort personnel (moudjahada).

Souvenez-vous des calamités qu'ont dû endurer le Prophète (saw), ses Compagnons "sahabas", et les Amis d'Allah "awliyas". Cela vous procurera la force intérieure. Visitez les assemblée des "gens de Dieu", et consultez les, en les informant de votre état intérieur, et de votre condition spirituelle. Continuez de soumettre à Allah votre faiblesse, votre incapacité, cherchant auprès de Lui, sécurité et bien-être. Méditez profondément sur la qualité Compatissante, et Sage de cet Etre. Toutes ces choses seront mieux comprises à travers la compagnie des vrais serviteurs d'Allah.

-Une autre idée très importante à retenir:lorsqu'une petite calamité nous arrive c'est pour nous protéger d'une plus grande. Nous devons par conséquent dire: Ô! Allah nous Te sommes reconnaissants de nous avoir épargné d'un plus grand malheur. Ô! Allah! Nous sommes faibles! Transforme cette calamité, de par Ta Grâce Miséricordieuse, en une faveur de bien-être.

Anecdote: Un derviche, un beau matin quitta son logis pour aller en voyage. Au moment où il franchit le seuil de sa porte, sa tête heurta le haut du bâtit de la porte, par la douleur du choc il s'allongea et prononça ces paroles:

"Al hamdou lil laahi ala kouli haal"

"Les louanges sont pour Allah toutes les circonstances "

"Allah est le Sage, le Savant, dans chaque situation où se trouve son serviteur, il y a un bienfait et une sagesse qui est cachée."

Son assistant l'entendant remercier Allah fut surpris, et fit la remarque suivante: Je ne comprends pas, quel est l'avantage possible à retirer de ce choc !

Un moment plus tard on apprenait, que dans la direction où devait se rendre le derviche, des ennemis l'attendaient pour l'attaquer avec des bâtons afin de le tuer. Quand cette nouvelle fut connue tout le monde comprit!

Qu'Allah nous accorde la bonne idéologie, qui est le moyen, d'obtenir cette faveur d'être aimé par Allah le Très-haut, et d'être agréé par Lui. Aamine.

89. LE PROPHETE SOULAYMAN(as) ET SON INVITATION A BILQIS.

Le prophète Soulayman (Salomon)(as) dépêcha un messager à Bilqis l'invitant à l'islam:

"Oh! Bilqis! Lève-toi et observe ta patrie véritable et le vrai lien, que tu as avec Allah.

Et sur les berges des rivières de la vérité, choisis les perles du plaisir d'Allah.

Oh! Bilqis! Tes sœurs qui ont déjà embrassé l'Islam,

Habitent déjà par les grâces et les bénédictions d'Allah,

Dans les jardins lumineux.

Oh! Bilqis! Que t'arrive-t-il?

Pour que tu sois encore attachée à ce monde périssable?

Allah a accordé à toutes tes sœurs,

Des de dons si généreux ! Le sais-tu?

Oh! Bilqis! Lève-toi!

Et viens explorer les richesses du monde intérieur,

Viens savourer pour toujours les fruits de notre trésor intérieur.

Oh! Bilqis! Lève-toi! Et viens vers l'océan de générosité!

Apprécie les avantages même sans moyens.

Car les adorations ou les moyens à notre disposition,

Ne sont pas à nous, mais ces faveurs nous arrivent

Par la grâce bienfaisante de l'Etre divin.

Tes sœurs croyantes goûtent le bonheur d'une vie fervente.

Et pour combien de temps encore

Vas-tu supporter les tristesses et les angoisses de ce monde?

Oh! Bilqis! Réveille-toi! Et deviens la compagne.

Tout le royaume de Saba qui est éphémère,

De lui sois indépendante.

Dans le plaisir vous ressemblez à ce fakir

Qui malgré sa misère se met à battre le tambour,

Et qui dit, je suis le roi des aveugles, et un chef !

Mais qui va prendre ce pauvre bouffon pour un monarque ?

De même on devient roi de ce monde

Qui est plus désagréable et plus puant, que la vie de cet aveugle.

Détache-toi de lui,

Et penche toi vers la fortune éternelle de l'au-de là.

Oh! Bilqis! Réveille-toi!

Et de plein gré accepte la guidée,

Au lieu de rester en adoration devant l'impureté de ce monde inerte.

Et avant que la mort ne survienne viens donc,

Car il ne te laissera aucun choix.

Oh! Bilqis! Viens donc!

Et avant que la mort ne te surprenne accepte l'Islam

Et découvrez le royaume infini de la proximité d'Allah.

Oh! Bilqis! Ecarte-toi de ta fierté égarée

Et de ton arrogance absurde.

Car devant Allah l'humilité est requise

Et l'arrogance n'a pas d'estime.

Oh! Bilqis! Réveille-toi!

Ne t'oppose pas au destin,

Autrement la mort viendra et te prendra par l'oreille

Et t'entraînera vers le royaume de la réalité

Et alors les remords resteront sans aucune valeur.

Oh! Bilqis! Si de ton propre gré

Tu n'embrasses pas l'Islam maintenant.

Alors à la mort on te prendra par l'oreille

Comme le garde qui prend le voleur par l'oreille

Et l’enmène vers le poste de ploice.

Oh! Bilqis! Combien de temps encore

Vas-tu voler les sabots de ces ânes ?

Alors si tu dois voler!

Eh! Bien! Accepte l'Islam

Et viens commencer à voler de telles sandales,

c'est à dire, commence à tirer avantage de ce bienfait spirituel

De part ma compagnie,

Et débarrasse-toi de cette attraction terrestre.

Oh! Bilqis! Tes sœurs sont devenues

Les reines de royaume éternels,

Par les bienfaits de l'Islam et de la foi.

Et toi, tu es là, à te satisfaire de ce monde méprisable.

Béni soit celui qui s'est libéré de ce monde temporel.

Car la mort viendra et mettra un terme à ce monde

Et à tous ses plaisirs.

Et le bienheureux

Est celui qui ne mettra pas sa bouche à ce monde infidèle,

Que par nécessité sans s'y attacher.

Oh! Bilqis! Réveille-toi!

Et viens contempler le royaume éternel

Des rois de la Voie droite (deen),

Royaume qu'ils emportent avec eux là où ils vont."

Ils sont tels que Allah les a décrits:

"Ils ont une lumière avec laquelle ils marchent parmi les gens. "

Allah accorde une lumière dans le cœur de croyants accomplis. C'est cette lumière qui les accompagne,

Là où ils vont et parmi les gens.

C'est cette lumière qui est leur jardin, leur printemps,

Mais les gens du commun ne peuvent voir ce jardin.

"Viens! Et circonambule, sans ailes et sans plumes dans les cieux, lumineux, comme le soleil et la lune."

(En d'autres mots: Oh gens ! Apprenez l'Amour d'Allah, détachez-vous de ce monde, et liez-vous au Seigneur du trône, de manière à briller dans le ciel, comme le soleil ou comme la lune).

Oh! Bilqis! Par les bénédictions de la déclaration de la foi,

Tu resteras à contempler en toi-même,

Le royaume éternel et le trône royal.

Parce que, Celui qui bénit les rois

En les octroyant trônes et Couronnes,

Sera toujours avec toi dans ton cœur.

Rappelle-toi donc de l'étendue de ton royaume

Et de ta bonne destinée.

Oh! Celui là est un être pur,

Celui qui a été béni par le grand trésor de l'amour,

De la proximité, et de l'agrément d'Allah,

Et qui a été gratifié d'un royaume impérissable,

Et d'un trésor sans fin.

Un tel être est lui même royaume et fortune.

Et à la mort quand tout sera séparé !

Mais toi comment pourras-tu être séparé de ton être ?

C'est-à-dire ce bonheur,

Qui est la proximité intérieure placée dans ton être,

S'élèvera avec ton être (rouh) pour se présenter à Allah.

(En d'autres mots: La grande richesse de la proximité intérieure d'Allah qui a accompagné ta vie, sera attachée à ton âme, pour être présentée devant Allah, car ton royaume et ta fortune, sont maintenant, l'essence même de ton être.)

Le Prophète Soulayman (as) présenta à Bilqis, cette invitation à l'Islam, en lui disant:

"Oh! Bilqis! Ecarte-toi de ce monde et de cette fortune apparente, et recherche la fortune spirituelle. A travers cela, tu verras comment tous ces mondes, ces fortunes, toutes ces aides et assistances, naîtront d'eux-mêmes en toi, et il n'y aura aucune nécessité pour toi de désirer quoi que ce soit en ce qui concerne les fastes et les conforts de ce monde apparent. Dans la rétention de ces signes extérieurs de richesse, tu as l'apparence de la fortune, mais en fait, ta fortune et toi, ce sont deux choses différentes, ces deux choses de toi sont des entités contraires. Mais si tu embrasses l'Islam, ta fortune deviendra l'essence de ton être même, par les bénédictions de ta richesse intérieure. Et cette richesse n'aura jamais de fin."

90. MOUSSA (AS) INVITANT PHARAON A L'ISLAM.

Le Prophète Moussa (as) dit à Pharaon: Acceptez mon seul plaidoyer et il vous sera accordé quatre faveurs!

Pharaon lui demanda: Quel est votre seul plaidoyer?

Le Prophète Moussa (as) dit: "Annoncez publiquement qu'il n'y a pas de Dieu sauf Allah. Il est le Créateur des cieux et des étoiles. Ici sur la terre, il est le Créateur des humains, des démons, des djinns et des animaux. Il est aussi le Créateur des montagnes, des océans des forêts, et des déserts. Son royaume est sans limite, et il est sans égal et sans pareil. Il est Omniscient, il a le regard sur chaque personne et sur chaque lieu de la création. Il accorde la subsistance à chaque être. Il est le conservateur des cieux et de la terre. Il a créé les fleurs et les plantes, et il connaît ce qui se passe dans les coeurs des humains. Il est le Maître des rebelles, et Celui qui les punit. Il est le roi des rois, à Lui l'autorité, Il fait ce qu'Il désire, nul ne peut s'opposer à Lui. "

Pharaon entendant tout cela demanda:

"Quelles sont les quatre choses que j’aurais en retour? Peut-être la promesse préméditée affaiblira ma foi, et à travers ma conversion à l'Islam, les verrous de l'incroyance de nombreuses autres âmes seront enlevées, et elles embrasseront aussi l'Islam. Peut-être qu'à travers ces choses notre terre deviendrait verte et fertile, avec la vraie connaissance d'Allah. Alors vite! Dites-moi quelles sont ces quatre choses, car il est possible que la porte de la guidée s'ouvre."

Le Prophète Moussa (as) alors fidèle aux ordres d'Allah, commença à les énumérer les quatre promesses.

Il lui dit:

"Si vous acceptez l'Islam, vous obtiendrez une bonne santé et vous ne serez jamais malade. Vous continuerez à souhaiter la mort (c'est à dire: En acceptant l'Islam vous nouerez un lien très puissant avec Allah si bienqu’envoyant la perspective d'un tel trésor, qui vous mettra dans une paisible attente, vous serez prêt pour abandonner tous les désirs égoïstes et être prêt à sacrifier tous plaisirs personnels et même votre vie pour enfin épouser les plaisirs ou désirs d'Allah. Si dans la maison d'une personne se trouve un trésor enfoui, le propriétaire volontairement et de gaieté de cœur, sera prêt à démolir cette maison, afin de parvenir, et d'obtenir le trésor.

De même, les amoureux d'Allah, se tiennent prêts à éliminer tous leurs désirs concupiscents, dans le but d'atteindre le plaisir d'Allah, et d'établir contact avec Lui. Après ces sacrifices, efforts et combats, les grandes faveurs et dons généreux qu'ils acquièrent de la part d'Allah, donneront envie au monde entier. Ce n'est qu'après la déchirure de ces épais nuages des désirs égoïstes, que jaillit la vraie lumière des rayons du soleil.

Ô! Pharaon! Tout comme les chenilles qui mangent les feuilles vertes de la vigne, empêchent à cette vigne de produire les raisins, de même ce monde détestable, vous subjugue, et vous retient esclave des passions charnelles, sensuelles. Mais lorsque la grandeur d'Allah prédomine, vous garderez votre lucidité, et avec autant de vigilance, qu’il vous sera possible de vous vous écartez des plaisirs du monde, pour vous occuper de la véritable vie. Et il en sera ainsi, que chaque veine et fibre de votre corps sera imprégné de la pensée d'Allah, et les caractères Divin se manifesternt à travers votre comportement.

- La troisième promesse est la suivante: Actuellement vous possédez un seul royaume, mais après avoir embrassé l'Islam, vous obtiendrez deux royaumes. Le royaume que vous possédez aujourd'hui, est celui accordé autant de votre rébellion contre Allah. Imaginez à l’instant ce que vous obtiendrez comme dons en vous montrant obéissant à Allah!

Si vous avez reçu autant de choses durant votre vie passée à l'encontre de ses ordres, combien immense sera donc votre rétribution pour une vie vécue dans son obéissance.

La quatrième promesse:

C'est que vous garderez à jamais votre jeunesse et vos cheveux resteront noir. Mais à mon avis ceci n'est qu'une chose insignifiante, cela ressemble à la promesse faite à un enfant, quand on lui dit qu'on lui donnera une noix s'il va à la "médersa". Il est vrai que par rapport à la valeur de l'enseignement qu'il aura le loisir d’acquérir, la noix à côté est vraiment insignifiante.

- Entendant ces promesses, le cœur du Pharaon se pencha pour l'Islam dans une certaine mesure. Il dit: "D'accord je vais consulter mon épouse".

Il s'en alla alors chez lui consulter son épouse Aasiya (rda), qui lui donna des conseils à travers de belles paroles, comme raconte Mawlana Roumi (rha) dans le chapitre suivant.

91. PHARAON CONSULTANT SON EPOUSE ÂSSÎYA AU SUJET DE LA CONVERSION A L'ISLAM.

Pharaon vint à son palais, et révéla l'événement à Aasiya.

Elle répondit: "Vous devriez sacrifier votre vie devant de telles promesses."

"Cette conversation est la description détaillée de maintes faveurs, que vous trouverez dans le texte suivant:

“Eh! Bien! Vous devez en toute hâte vous saisir de ces faveurs

sans plus attendre.

La moisson est prête pour la récolte et elle est prolifique.

Jusqu'ici le temps s'écoulait sans pouvoir jouir des avantages."

Elle dit tout ceci et se mit à pleurer amèrement. Mais de toute vigueur elle dit: Soyez heureux! Ô! Le chauve! Le soleil est devenu votre couronne. Le prophète Moussa (as) a mis un voile sur vos mauvaises actions, et il est prêt maintenant à vous offrir la richesse d'un trésor intérieur. Le défaut d'un chauve peut être caché simplement par un chapeau, mais Allah veut cacher vos péchés par la couronne de sa miséricorde. Ô! Pharaon! Je vous conseille ceci: Ne perdez plus de temps dans cette consultation. Vous auriez dû accepter l'Islam à l’instant même de cette invitation. L'offre que vous a fait le Prophète Moussa (as) n'est aucunement de nature insignifiante, à ce que l'entretien d'un conseil s’avère nécessaire. C'est une telle offre que si elle était proposée à une créature au rang élevé tel celui du soleil, qu'elle serait sur le champ et volontairement,venue du ciel vers la terre, pour l'accepter. Réalisez-vous donc de quelle sorte de promesse il s'agit et de quelle sorte de dons il vous est offert? Ô! Pharaon! C'est une miséricorde de la part d'Allah tel qu'elle fut proposée à Satan "Ibliss". Ce n'est pas dans la coutume d'Allah de traiter de la sorte un renégat et un injuste comme vous avec tant de bonté.

Je suis étonné qu'en voyant autant de bonté, vous ne débordez pas de bonheur et de satisfaction. Je suis étonné de vous voir sans réaction. Car si vous avez ressentit intérieurement ces explosions émotionnels avec plein de satisfaction, vous auriez reçu la récompense dans les deux mondes, un nom célèbre dans ce monde et le salut dans l'au-delà.

Mawlana Roumi (rha) dit: Celui dont la vésicule biliaire s'éclate de tristesse ou de plaisir puis meurt, est un martyr (shahid) et il profitera des joies des deux mondes. Mawlana Roumi (rha) dit encore: Lorsque les méchants se confrontent aux amis d'Allah (walis), ils veulent essayer de détouner leur façon de penser, à leur tendences personnelles. Et lorsque ses serviteurs refusent, alors ils s’efforcent de leurs causer toutes sortes de difficultés. Mais les anges recueilleront les larmes de ses serviteurs d'Allah, dans leur bouche et sur leur ailes, et Allah les pèsera en les évaluant au même niveau que le sang des martyrs.

Aasiya (rda) dit à Pharaon:

"Ô! Pharaon! Ne doutez pas! Et pas d'hésitation!

Donnez une goutte de vous-même,

et vous recevrez de la part du messager d'Allah tout un océan."

(En quelque sorte, devenez humble et bannissez tout orgueil, et soyez honoré de la proximité d'Allah.)

Allah! Allah! Pourquoi ce délai dans l’aceptation de cette invitation ?

C'est une grande sympathie à votre égard,

de voir l'océan à vous inviter avec tant d'insistance !

Vite vendez-vous aux mains de cet océan qui vous invite !

Vite courez et cherchez l'Océan !

Il s'agit d'un océan de miséricorde, et pas d'un petit cours d'eau.

Si vous êtes privé de mains de pieds,

et incapable de parvenir à l'Océan de votre propre chef,

Placez-vous donc, dans l'obéissance de Moussa(as),

soyez une balle et il sera vos pieds.

Ô ! Pharaon ! Ne doutez pas des promesses qu'il vous a faites !

Ne les considérez pas comme une tromperie !

Allah ! Allah ! Venez !

Empressez-vous de saisir ces abondantes faveurs !

Ne vous laissez pas emporter par vos fausses conceptions.

Et surtout quand c'est Allah lui-même qui vous désire,

N'hésitez plus, hâtez-vous autant que vous pouvez !

Déployez votre cœur vers Allah !

Allah ! Allah !

Vite agissez vertueusement !

Et soyez heureux de cette nouvelle qui vous arrive !

Allah ! Allah !

Pour combien de temps encore allez-vous vous rebeller ?

Et pour combien de temps encore

allez-vous vous dresser d'arrogance ?

Allah ! Allah !

Même lorsqu'il vous rend honteux de vos péchés,

Soyez reconnaissant en vers Lui !

Allah! Allah!

Voyez lorsque à travers sa Grâce il vous dresse le chemin vers lui!

Alors courbez-vous de soumission devant Lui!

Allah! Allah!

Ô Pharaon regardez malgré tous vos blasphèmes à son encontre,

Il vous invite encore!

Tous ces dons et faveurs,

ne sont-ils pas des choses grandement appréciables?

Toutes ces faveurs immenses ne sont rien face à sa miséricorde!

Car un être terrestre peut atteindre le septième ciel,

mais un être humain peut atteindre le rang angélique.

Ô! Pharaon! Qui a la chance d'un tel marché?

Où donc! Pour l’ échange d'une seule rose,

c'est tout un lit de roses que vous recevez en retour?

Qui! Pour l'échange d'un grain,

vous donnerez des centaines d'arbres,

et pour un seul grain d'innombrables épis de maïs?

Entendant tout ceci de Aasiya (rda), Pharaon dit:

D'accord, je vais prendre conseil avec mon Premier ministre "Haamaan".

Aasiya (rda) lui dit: Ne lui parlez pas de cela car il n'est pas à la hauteur d'être consulté à ce sujet! Comment un aveugle peut-il apprécier un faucon royal?

Mais Pharaon ne l'écouta pas et s'en alla consulter son ministre Haamaan.

Mawlana Roumi (rha)dit :

"Celui qui cherche conseil avec un incompétent est lui-même un incompétent."

Pour cette raison l'Envoyé d'Allah (saw) avait l'habitude de consulter Abou-bakr (ra), et Abou-Jahl lui, tenait conseil avec Abou-Lahab. Chaque individu consulte quelqu'un de semblable à lui. Si bien que transporté par une agitation et une déception très amère et en proie à une angoisse et tristesse sans borne, il se mit à déchirer ses habits en lambeaux. Il fit un grand scandale, en se mettant à hurler, jetant son turban par terre il dit:

- Hélas Moussa (a.s) vous a insulté Majesté. De l'Est à l'Ouest tout le monde vous rend hommage. Les rois et les souverains viennent de plein gré baiser la poussière de votre palais. Il vous a immensément humilié. Vous êtes celui devant qui le monde entier se prosterne, et celui qu'ils adorent tous. Et maintenant vous voulez le suivre et devenir un simple esclave! Vous qui êtes le seigneur, vous venez me demander conseil pour être l'esclave'un autre esclave ! A mon avis il serait préférable pour vous d'être brûlé par mille feux que d'être insulté et d'être humilié de la sorte. Si vous acceptez cette invitation à l'islam, alors ôtez-moi d'abord la vie, ainsi je ne pourrai voir cette humiliation de mes yeux. Brisez-moi le cou que je sois épargné de cette vision! Là où le ciel devient terre, et là où Dieu devient esclave. En sorte que votre esclave devient notre maître, et notre maître et nous deviennent ses esclaves.

Mawlana Roumi (rha) à ce niveau blâme Haamaan en disant:

Ô! Haamaan! Le rejeté! Combien de gouvernements qui furent bâtis sur terre, qui s'étendaient d'Est en Ouest, mais qui n'ont laissé aucune trace de leur présence aujourd'hui dans ce monde? Il semblerait de nos jours, qu'ils n'eurent jamais existé. Même l'orient et l'occident, ont eux aussi une limite et une fin. Eh! Bien! Comment peuvent-ils maintenir les autres en existence?

"Cet orgueil et cette arrogance en Haamaan fut un poison cruel.

Et il en but de cette boisson empoisonnée,

si bien qu'il en devint ivre fou."

Sur le conseil de Haamaan, Pharaon refusa d'accepter l'offre vrai du Prophète Moussa (as), et se livra à la disgrâce et au châtiment éternel. Qu'Allah nous protège de l'arrogance et de l'orgueil et du refus de la vérité, Aamine.

Lorsque Pharaon vint sous l'influence maléfique de Haamaan et qu'il refusa l'invitation du Prophète Moussa (as).

Le Prophète Moussa (as) lui dit:

"Nous avons été très compatissant et plein de bonté envers vous, mais il n'est pas dans votre destinée de l'accepter, alors que pouvons-nous faire d'autre.

92. MADJNOUN ET SA CHAMELLE.

Une fois Madjnoun se rendait à dos de chamelle vers la maison de Leyla. Et il était tellement absorbé dans la pensée de Leyla, qu'il n'avait même plus conscience de sa propre existence, et que la bride de la chamelle se glissa de ses mains. Alors la chamelle, au lieu de prendre la direction de la maison de Leyla se dirigea donc vers le lieu de son départ là où il y avait laissé son petit qu'il affectionnait d'un amour irrésistible.

Quand Madjnoun revint à lui, il fut désemparé et perplexe. La chamelle avait déjà regagné son lieu de départ. Il imposa de nouveau la chamelle de reprendre le chemin vers la maison de Leyla. Mais au bout d'un certain temps, les pensées de Leyla envahirent derechef son esprit, et la bride séchappant encore une fois de ses mains, la chamelle se retrouva de retour auprés de son petit. En fin de compte Madjnoun se mit en colèreet dit : "Ma Leyla est en face, et la Leyla de cette chamelle se trouve derrière nous. Son petit le fait prendre à chaque fois le chemin du retour. Pour cette raison, cette voie de l'amour ne peut être franchie. Et durant ma vie entière, je ne pourrais parvenir auprés de ma bien-aimée.

De là, il sauta du dos de la chamelle, tomba et se cassa une jambe.

Mawlana Roumi dit :

"La vie dépérit lorsqu'elle est séparée du Seigneur du trône, Lui qui est le véritable Bien-aimé.

Mais le corps qui cherche sa subsistance(physique), va dans une direction opposée comme la chamelle.

Alors Madjnoun dit:

"Maintenant je suis devenu une boule,

Et je roule sans cesse, comme les chauves-souris de l'amour de Leyla qui m'entraîne sans cesse."

Mawlana Roumi (ra) avise:

Pour l'amour de Leyla qui est un simple corps condamné à une fin de décomposition moléculaire, Madjnoun fit autant d'effort. Mais nous qui prétendons être les amoureux du Seigneur, comment se peut-il que notre amour sois moins intensif. Nous devons être plus tenaces pour l'obtention de son amour, afin d’être roulés comme une boule au gré de son plaisir.

Leçon:

Ce qui explique notre négligence et notre insouciance de l'au-delà, c'est que notre esprit (rouh) et notre bonne conscience, aspirent au plaisir d'Allah, mais notre égo et nos mauvais penchants ou notre mauvaise conscience, se laissent entraîner par l'attraction et l'amour de ce monde, et ils agissent dans cette direction. Tout le temps nous devons mener une lutte contre notre égo (nafs) lorsque qu'il s'agit des affaires du monde et de ses "Leylas" (tentations). Alors ce que nous devons faire, c'est opter pour cette Leyla qui est éternelle et être patient, par rapport à cette leyla qui est de nature éphémère. Cela ne veut pas dire que nous devons nous couper de ce monde complètement et aller vivre en forêt. Ce serai une ligne de conduite déraisonnable. Ce qui est convenable, c'est de faire en sorte que l’amour pour l'au-delà domine notre amour pour ce monde. Cela est suffisant. Mais la faculté et la volonté nécessaire, ne peuvent être obtenues définitivement, que par l'amitié et le lien étroit entretenu avec un vrai serviteur de Dieu (un guide spirituel), et en se mettant à son service.

93. L'HOMME TENANT UNE LAMPE ALLUMEE EN PLEIN JOUR

Il était une fois en plein jour , un homme qui tenait à la main une lampe allumée, tout en se rendant au marché, lorsque quelqu'un lui

fit la remarque :

"Eh ! Qu'est- ce qui ne va pas chez vous ? Quelle est la nécessitéd'une lampe quand on a la lumière du jour ?

-Il répondit :

Je suis à recherche de l'humain, et je n'en ai trouvé aucun.

-La personne lui dit :

"Mais le marché abonde de gens."

Il répondit:

- "Non il n'y a pas d'humain dans ce marché, il n'y a que leur forme extérieure qui est humaine.."

Il n'y a que des gens absorbés à assouvir leurs désirs sensuels égoïstes.Et toutes les personnes que vous voyez dans ce bazar entretiennent en eux des comportements contraires au véritable caractère humain. Ce ne sont pas des humains, ce n'est que leur forme extérieure qui a une apparence humaine. Pour un être humain les attitudes humaines sont nécessaires.

Si le bois de l'aloès qui est un bois perfume

se trouve dépourvu de parfum

Quelle est donc la différence avec du bois de construction ?

L'humain et l'humanité,

n'est pas nommé par rapport à la chair et à la graisse ou à la peau,

mais plutôt aux attributs, aux caractères,

aux comportements et aux actions à travers lesquelles,

le plaisir d'Allah est obtenu.

Si l'humanité était une relalation ne concernant

que la forme phisyque de l'humain,

Alors entre "Ahmad et Abou-djahel" il n'y a plus de différence! Mais nous savons pertinamment bien,

qu'il n'en est pas ainsi!

Leçon:

Si on se réfère aux critères ci-dessus, et que l'on rassemblait la totalité des humains, alors les vrais humains ne seraient que les amis d'Allah les "walis". Le reste qui est supposé être des humains, ne fait que consommer et déféquer, attaché aux objectifs auquels il est lier. Un bel exemple pour comprendre cela est le moulin à moudre le blé. D'un côté on y introduit les grains de blé et de l'autre côté c'est la farine qui en sort. De même le corps de ces êtres qui consomment de la nourriture d'un coté et qui de l'autre côté rejettent des excréments, devient aussi une machine. D'un côté c’est le pain qui entre et de l'autre sortent les excréments. Il est donc cette machine qui produit de l'excrément. Qu'Allah écarte de cette théorie stupide !

Autre thème énoncé par Mawlana Roumi (ra):

L'humain n'est pas seulement cette chair et cette graisse enveloppée dans une peau. Mais c'est le nom de celui qui ayant des caractères proprement humains comme l'humilité, la pauvreté, le repentir etc.) fait tout ce aui plaît à Allah! Et les signes le ce sont ces attitudes et ces actions vertueuses, tels des ornements qui embellissent les caractères d'un être et qui le conduisent vers le plaisir d'Allah (swt). Un tel être est digne d'être appelé humain, sans nul doute. Il est celui qui à été comblé de ce lien privilégié (nisbat) avec Allah.

La description particulière du prophète Adam (as) lorsqu'il implora:

"Rabbana zalamna an' foussana wa il laam tagh' fir' la naa, la nakou nan' na minal khaasireen."

Traduction:

"Ô! Seigneur! Nous avons été injustes envers nous même, et si Tu ne nous pardonnes pas, nous serons certainement parmi les perdants!"

Il pleura pendant très longtemps et de ses larmes qui coulèrent abondamment, de petits ruisseaux commencèrent à couler sur leurs rives, des plantes aux fleurs parfumées poussèrent, rosiers et jasmins furent crées. (Comme il est mentionné dans le tafsir Maha-imy).

Alors Mawlana Roumi dit:

"Ceux qui sont les enfants fidèles d'Adam (as) sur la voie de leur père, se tourneront vers Allah, en versant des larmes en se repentant de leurs péchés, en répétant aussi (RABBANA ZWALAMNA ETC) alors Implorez disant ! Rabbana zwalamna..Sur les péchés, et suppliez le pardon d'Allah!

D'après de tels principes établis parMawlana Roumi (R.A.) tous les propriétaires qui possèdent de beaux palais ou de belles voitures, mais qui ne possèdent pas les attributs des vrais serviteurs d'Allah le Très-Haut, devraient se juger eux-mêmes pour savoir en fait, de ce qu'il en ait de leur humanité. Mais les humains par excellence sont ceux qui font tout pour le seul plaisir d'Allah.

Sur la plaine du Rassemblement, le jour du Jugement dernier, chaque être sera reconnu à sa juste valeur. Si dans ce monde il était considéré comme une haute personnalité à cause du palais et de l'immense domaine s’étendant sur plus de deux mille mètres dont il est propriétaire ou qu'il avait trois voitures ou possédait trois usines, tout cela ne lui sera d'aucune utilité dans l'au-delà, car l’autre monde il sera considéré comme un simple balayeur.

L'Envoyé d'Allah (saw) demanda une fois: "O gens, qui est celui qui est grand?

Il les informa que celui qui est grand c'est celui qui est connu comme quelqu'un qui veille la nuit tout en faisant le "tahadjoud" (oraison volontaire dernier tiers de la nuit) (As'haabul'layl) et comme celui qui non seulement est "haafiz ul quran", lisant le Coran mais qui mène aussi sa vie d'après les enseignements du Coran (Hamalatul-Quran).

S'il ne s'agissait que réciter le Coran, l'Envoyé d'Allah aurait dit "Hafazatul-Quran".

Qu'Allah fasse de nous de vrais exemples pour l'humanité entière, Ameen. Et qu’en notre coeur soit établit le lien privilégié avec cette vertu qu'avait notre père Adam (A.S.) et que l'esprit (Rouh) régisse entièrement tout notre corps et toutes nos facultés, Ameen.

94. L'HISTOIRE DU DOMESTIQUE DANS LA MOSQUEE.

Un homme riche avait à son service, un esclave très pieux du nom de Sanqar. Un jour ce notable et son esclave s'étaient mis en route pour se rendre quelque part. En cours de route, ils arrivèrent à proximité d'une mosquée et l'appel à la prière fut lancé (azan). Sanqar dit à son maître:

"Veuillez m'attendre quelques instants, je vais me rendre à la mosquée et accomplir la prière (swalat). "

Sanqar se rendit donc à la mosquée, alors que son maître furieux débordant d'orgueil et d'arrogance, s'était assis près d'une boutique attendant Sanqar son esclave.

L'Imam et toute la congrégation après s'être acquittés de leur "swalat" et de leurs incantations sortirent de la mosquée, tandis que Sanqar restait à l'intérieur.

Son maître l'appela violemment:

"Ô! Sanqar! Sortez! Que faites-vous? Qui est-ce qui vous retient dans cette mosquée?Sanqar répondit:

"Ô! Homme arrogant! Celui qui ne vous permet pas d'entrer dans cette mosquée, c'est celui là même qui ne me permet pas de sortir"

Sanqar qui était familier à l'intimité d'Allah s'était engagé dans le "zikr" et dans des prières en disant:

"Ô! Maître! Celui qui ne vous permet pas de pénétrer dans cette mosquée, vous retenant dehors à m'attendre devant la boutique, c'est celui là même qui ne me permet pas de sortir de cette mosquée."

Explication:

Celui qu’Allah choisi pour en faire Son élu, par cette histoire, on en voit les signes manifestes.

"Celui qui ne permet pas au poisson de sortir de l'eau, est celui

qui ne permet pas aux êtres terrestres de pouvoir vivre dans l'eau.

Le lieu d'existence pour les poissons se trouve dans l'eau,

et celui des êtres terrestres sur la terre.

"Alors comment l'eau pourra-t-elle loger en elle autres que des poissons?

Aucune ruse, ni aucun dispositif, qui serait d'une quelconque utilité.

La serrure vers l'égarement est solide.

Néanmoins c'est Allah qui ouvre les portes de la guidée.

Pour pouvoir obtenir de la générosité et du plaisir dans la soumission,

l'humilité, les remords, et les suppliques sont nécessaires.

Par l'arrogance et les machinations cette porte ne peut être ouverte.

Si chaque atome de ce monde devenait une clef, ces portes ne pourraient être ouvertes par qui que ce soit, sauf par Allah."

Leçon:

La conclusion dans cette histoire montre que le pouvoir de guider un individu à faire de bonne oeuvres se trouve uniquement entre les mains d'Allah. Cette porte ne peut pas être ouverte par la connaissance, soit par calcul ou en se servant de son intellect, de son arrogance ou de sa volonté. Ceci se fait par la grâce et la générosité d'Allah. La guidée est obtenue à travers l'humilité, par l'obéissance aux ordres d'Allah, en le suppliant avec des larmes qu'on verse par remords.

P.S. Le serviteur fut influencé par un état spécial, et celui qui est dominé par son état n'est pas fautif juridiquement, en ce qui concerne les droits d'autrui, puisqu'il est impuissant par rapport à cet état.

95. ISSA (JESUS) FUYANT UN INSENSE

(Insensé = celui qui a comportement absurde)

Un jour le prophète Issa (as) se dirigeait vers la montagne tout en courant. Un de ses disciples lui demanda à haute voix: "Ô! Envoyé d'Allah (a.s)! Où donc allez-vous de cette manière? Quelle est la raison de votre crainte? Je ne vois aucun ennemi qui vous poursuit. "

Le Prophète Issa (a.s) répondit:

"Je fuis un insensé! Occupez-vous de votre tâche! Moi je vais trouver sécurité dans un lieu, loin de la compagnie de l’insensé, ne me retenez pas dans ma course.

Le disciple dit: Ô! Envoyé d'Allah! N'êtes vous pas le Messie? Par qui l'aveugle et le sourd sont libérés de leurs maux?

Le prophète Issa(a.s) lui répondit:

"La maladie de l’absurdité, c’est la colère d'Allah.

"La cécité n'est pas la colère d'Allah, mais une épreuve de sa part.

L'épreuve venant de Dieu, est une maladie qui entraîne la compassion d'Allah.

Alors que la stupidité, est une telle maladie qui est la conséquence issues de Sa colère.

Fuyez les insensés comme le prophète Issa (a.s), et optez pour la fuite. La compagnie des gens stupides a causé des effusions de sang que ce soit pour des motifs religieux, ou pour des affaires mondaines, le sang a coulé.

Comme l'eau qui s'évapore, petit à petit, de même l'insensé épuise la lumière de votre intelligence. Le prophète Issa (a.s) n'avait pas de frayeur lorsqu'il fuyait; par la grâce d'Allah, il était sans péché (maa'soum) et protégé, mais il fuyait afin d'enseigner à son peuple une leçon. Et même si le monde entier était envahi par un froid intense, il n'y aurait aucune peine pour le soleil de briller avec éclat.

"Et pareillement si le monde était habité par des fous stupides, quel tort cela pourrait-il causer à l'Envoyé de Dieu (a.s)?

Leçon:

Cette histoire nous enseigne, de nous tenir vraiment très loin des gens stupides, et insensés. Un insensé dans le sens coranique, c'est quelqu'un qui n'a aucune reconnaissance d'Allah et de son Prophète, ainsi que de leurs commandements.

Comme Allah mentionne dans le Coran:

"En vérité ils sont insensés mais ils ne savent pas. "

(s/1-r/2)

Inconscients donc de leur stupidité folle, ces gens se prennent pour des philosophes et des maîtres à penser du siècle, mais la définition d'un être rationnel, reconnu universellement est celui qui garde en conscience la finalité de tous ces actions (physiques ou pensées). Par contre ces prétentieux, échouent lamentablement, car ils n'ont aucune idée de ce qui surviendra après la mort.

C'est ainsi qu'Allah les décrit:

"Ils ne savent que le faste et la splendeur de cette vie terrestre, et en ce qui concerne l'eau-delà, ils sont insouciants et négligents. "

Eh! Bien! Ce monde pour eux est la somme totale de leur connaissance, nous devons donc éviter leur compagnie autant que possible, y consentir seulement par stricte nécéssité, comme lorsque nous devons nous rendre aux toilettes impures. Et dans de telles circonstances, il nous arrive même de nous pincer le nez,en nous asseyant par stricte nécéssité. Cependant, il n’est pas raisonable de se complaire dans ces latrines. De même, nous ne devons pas attacher notre coeur à ce monde terrestre, ni à ceux qui y sont attachés.

Vivez en ce monde comme un bateau sur l'eau.

C'est l'eau qui fait voguer le bâteau,

Aussi longtemps que l'eau est en dehors du bateau.

Mais aussitôt que l'eau pénètre dans le bâteau,

Cela sera alors la cause du naufrage.

Similaire, nous devons garder ce monde ci, assujetti au monde de l'au-delà. L'objectif principal étant le monde futur demeure éternel. Ce monde-ci doit nous servir de tremplin pour l'au de là. Mais si dans notre coeur l'attrait de ce monde surpasse celui de l'au-dela, alors sachez que ce monde ci, au lieu d'être une aide pour le monde à venir, sera donc la cause du début de la déchéance d’un tel individu. Et s'il ne se réveille pas à temps de cette calamité, il vivra bientôt sa déchéance totale.

Qu'Allah nous protège de la compagnie des gens insensées et de la domination de l'attraction du monde terrestre!

Ô ! Allah ! Que ce monde ici-bas

ne soit pas pour nous l'objectif prioritaire!

Que la science de ce monde,

ne soit pas pour nous la somme totale de notre savoir!

Que ce monde ne soit pas pour nous le but ultime de nos aspirations!

Ne placez pas au-dessus de nous des gouvernants,

qui ne possèdent pas la compassions pour nous.

Ô Allah ! Que mon amour pour Toi

Soit plus fort que l'amour que j'ai pour moi-même,

pour ma famille, et plus fort que l'eau fraîche !

Amine.

Dans les prières ci-dessus, il y a un rapport entre les choses que nous avons demandées en premier et les choses que nous avons demandées à la fin. Nous demandons à Allah de ne pas faire en sorte que ce monde terrestre avec tous ses plaisirs, soit notre seule raison de vivre, que la science qui se rapporte à ce monde soit la somme totale de notre savoir, et que ce monde ne soit pas le but de nos aspirations. Mais si quelques-uns de ces éléments, parviennent quand même à prendre place dans la plus grande partie de notre conscience alors les conséquences seront désastreuses, et nous verrons notre vie dirigée par des tyrans. Alors, nous demandons à Allah de nous protèger contre ces calamités. Aamine.

96. UN BEBE DE DEUX MOIS FAISANT LA CONVERSATION A L'ENVOYE D'ALLAH (SAW)

Une fois une dame non musulmane portant un bébé âgé de deux mois, vint trouver l'envoyé d'Allah (saw) afin de le mettre à l’épreuve. Avant même, que la mère ne puisse interroger le prophète d'Allah (saw), le bébé parla à l'envoyé d'Allah (saw) en lui disant:

Ô! Messager d'Allah que la paix soit sur toi! Nous sommes venus en ta présence!

La mère de l'enfant fut furieuse et demanda à l'enfant de se taire en le menaçant! Qui t'a soufflé ce témoignage à l'oreille, pour que tu puisses le dire?

Le bébé répondit:

Ô! Mère! Ne vois-tu pas au-dessus de ta tête! Regarde au-dessus de ta tête et vois! Au-dessus de ta tête il y a l'ange Djibraeel (a.s). Il est pour moi, l'incarnation d'innombrables preuves. Est-ce que tu le vois? Vite dis oui! Il y a au-dessus de ta tête l'ange Djibraeel (Gabriel) qui est comme la pleine lune! L'ange m'enseigne les vertus de l'Envoyé d'Allah (saw), il me protège et il me libère des connaissances malsaines de l'infidélité, de l'incroyance (kufr), et du polythéisme (shirk).

Alors l'envoyé d'Allah dit:

Ô! Bébé de lait! Dis-moi quel est ton nom? Et suivez mes commandements!

Le bébé répondit: "Mon nom auprès d'Allah est Abdoul-Aziz, cependant, ces ignobles polythéistes m'ont nommé Abdoul-Uzzah! Mais je ne crois pas en cette idole "Uzzah"! Je n'ai aucun lien avec lui! Par les bénédictions de cet Etre qui vous a envoyé comme Messager. Au même moment un parfum venant du paradis, pénétra dans la conscience de la mère et de l'enfant. Celui qui a Allah gardien! Il aura même les oiseaux et les poissons, qui le protégeront aussi!"

Tous deux la mère et l'enfant embrassèrent l'Islam. La mère récita la profession de foi (la shahaada) et devint musulmane.

97. L'AIGLE PRENANT LA CHAUSSETTE DE L'ENVOYE D'ALLAH (SAW)

Un jour l'envoyé d'Allah (saw) ayant fait ses ablutions, s'apprêtait à mettre ses chaussettes en cuir, lorsqu'un aigle surgit et saisit une chaussette dans son bec et s'envola. L'envoyé d'Allah (saw) fut très surpris et très inquiet. Cependant, après un court moment, l'aigle retourna la chaussette, l'ouverture vers le sol, lorsqu'un serpent noir, glissa, et tomba de l'intérieur. Puis l'aigle ramena la chaussette à l'Envoyé d'Allah (saw) lui disant:

"Ô! Messager de Dieu! La raison de la prise de cette chaussette, et de mon envol, était ce serpent qui se cachait à l'intérieur ; Voilà la cause de mon comportement. Allah m'a ordonné de vous protéger, autrement je n'ai pas d'autre occupation que d'être soumis et d'être entièrement re0spectueux envers vous. "

L'envoyé d'Allah exprima toute sa gratitude à Allah et dit:

"L'incident que je considérais être une triste affaire, fut en fait une démonstration de fidélité et de miséricorde.

Ô! Aigle! Tu emportas ma chaussette, et je fus désolé et triste, considérant cela comme de la peine. "

L'aigle répondit:

Ô! Etre aimé(saw) ! Cet incident est pour vous une information de la part d'Allah, en sorte que vous soyez toujours satisfait de chaque verdict venant d'Allah comme un geste de bonté. Acceptez donc ce qui vient d'Allah avec plaisir, même s'il se passe des choses à l'encontre de vos pensées. Et tout ce qui venant d'Allah, vous paraît extérieurement comme nuisible, mais soyez certain que c'est bon pour votre bien être. Quelle que soit la calamité qui vous atteigne, ne soyez donc pas triste. Ne soyez pas déçu lorsqu'il vous arrive une perte, car quel que soit le malheur qui vous atteint, c'est pour vous une garde contre un plus grand malheur. Et chaque perte que vous subissez, vous évite une perte plus grande.

L'Aigle dit:

Planant dans le ciel je vis le serpent dans la chaussette (khouf). Cette perception ne relève pas de mes capacités naturelles, certainement pas! Mais c'est plutôt, le reflet même de votre lumière, et de votre baraka radieuse. Et Allah par sa sagesse infinie, vous cacha la présence du serpent, afin de vous faire profiter d'un enseignement particulier. "

Leçon:

Ce récit nous enseigne, qu'il ne faut jamais être impatient, ni s'attrister de désolation lorsqu'il nous arrive un malheur. Mais de penser plutôt que ce malheur qui est arrivé, c'est pour nous préserver d'un malheur beaucoup plus grave. Par conséquent nous devons toujours prier pour notre sécurité, et planifié nos activitées avec prudence, mais de garder patience, en étant prêt à accepter toutes difficultés éventuelles venant d'Allah. L'idée que ces difficultés arrivent pour nous protéger d'un plus grand malheur, est pour nous déjà une consolation et cela allège la peine et la souffrance.

98. LE ROI ET SA BIEN-AIMEE

Une fois un roi était sorti pour une partie de chasse. En cours de route il rencontra une jeune fille esclave, et tomba amoureux d'elle. Il la libéra auprés de son maître en l'achetant, et la conduisit au palais.

Note de Mawlana:

(Il sortit pour la chasse mais fut lui-même la proie).

Cette jeune esclave était amoureuse du fils d'un orfèvre de Samarkand. Lorsqu'elle vint au palais du roi, sa passion pour le fils de l'orfèvre suite à cette séparation était si intense qu'elle maigrissait de jour en jour. Et elle avait tellement perdu de poids, qu'il ne lui restait que la peau et les os. Le roi voyant cette peine souffrait lui aussi d’instant en instant. Il convoqua alors les meilleurs médecins de son royaume pour qu'ils puissent trouver un remède à cette souffrance, tout en leur promettant toutes sortes d'honneurs, de présents, et une place élevée à celui qui pourrait rendre la santé à cette jeune esclave. Puis il dit:

"Sauvez ma vie car si elle venait à mourir, alors j'en mourrais aussi!"

Les médecins sans dire "in'sha Allah", firent la promesse qu'elle se remettrait à elle très bientôt. Mais malheureusement les médicaments et les traitements eurent des effets contraires à sa santé.

"Lorsque le verdict de la maladie tomba, les médecins furent très désemparés, car leur traitement causait un effet contraire. Et par le destin, les traitements aggrava donc la maladie, et l'huile d'amande qui était recommandé pour rafraîchir, augmentait malheureusement la sécheresse. "

Note: (En d'autres mots le traitement causait un effet contraire).

A la fin, les médecins avouèrent leur impuissance. Leur prétention de pouvoir guérir sa maladie se révéla être un échec. Le roi comprit l'incapacité de tous ces médecins. Il se dirigea alors vers la mosquée, pieds nus. Il fut à la mosquée et se précipitant vers le "mehrab", tomba en prosternation. Pleurant abondamment, jusqu'à mouiller de ses larmes l'endroit où il se prosternait. Il dit en pleurantèrement:

Ô! Allah! Tout cet univers ne représente

qu'un infime petit grain de ta création.

Que puis-je Te dire? Tu connais tout ce qui se passe en moi.

Notre manque de confiance en Toi,

ainsi que le comportement de ces médecins qui ont omis

de mentionner "in'sha Allah".

Mais tout cela se trouve insignifiant devant Ta grâce magnanime.

Ô! Toi! Qui es notre recours pour toutes nos difficultés!

Nous avons été encore une fois, distrait de la voie droite. "

Pendant que le roi suppliait en larmes devant Allah, avec plein d'humilité et de sincérité, l'océan de la bonté divine se mit alors à entrer en action. Le roi pleura tellement que le sommeille s'empara de lui, et il vit en rêve, un "saint homme" qui lui dit:

"Ô! Roi! Ne perdez pas espoir! Je ramènerai in'sha Allah! la santé à votre bien-aimée!"

Quand il se réveilla, il se trouva plein de réconfort. Et le "saint homme qu'il attendait, et qu'il avait vu en rêve, fut soudainement présent devant lui. Le roi se leva, s'en allant l'accueillir avec l'honneur et le respect dû.

Ensuite le sage accompli, vérifia l'urine et le pouls de la jeune esclave. Il posa la main sur son pouls et commença à citer des noms de villes. Lorsqu'il vint à prononcer le nom de Samarkand, le pouls se mit à battre plus fort. Et à partir de cela, il en déduit donc que la cause de la maladie qui la rongeait, était quelqu'un qu'elle aime vivant à Samarkand, contrairement à ce que pensaient les médecins. La maladie était une chose et le remède autre.

"Les gens ignorent les secrets de leur propre intérieur.

Je cherche refuge en Allah contre ce qu'ils postulent"

Lorsque le cheikh eut percé le secret de la maladie de la fille, sachant qu'elle était amoureuse du fils de l'orfèvre de Samarkand, le cheikh demanda au roi de convoquer au plus vite le jeune homme en lui remettant discrètement des richesses. Le cheikh était un guide accompli et également un praticien accompli. Il donna au jeune homme des médicaments afin qu'il perde sa beauté apparente. C'est alors qu'il fut donc présenté à la jeune fille. Et lorsqu'elle le vit, son amour pour lui s'évapora à cause de la forme extérieure qui avait changé de manière si radicale. Elle ressentait maintenant en elle, de la répulsion pour lui. La fille fut libérée de cet attachement pour le jeune homme, et retrouva sa santé. Au bout de quelques jours elle fut complètement rétablie.

"Parce que l'amour de la fille n'était qu'une simple passion pour la forme extérieure,

Donc après la modification de la forme extérieure, son amour se dissipa, et elle en fut guérie.

L'amour qui est produit simplement, par l'effet de la couleur et de la teinte, n'est pas le véritable amour.

C'est en fait une chose malsaine, et le résultat ne peut être que la déception et le déshonneur.

Et l'amour d'un être qui meurt ne dure pas, car celui qui meurt ne vient pas vers nous mais il nous quitte.

Alors quand le bien-aimé a une fin, l'amour pour lui aussi meurt

C'est Allah qui est éternel et qui ne meurt pas.

Son amour est plus frais qu'un bouton de rose nouvellement formé.

Ô! Aspirant! Epousez l'amour du Vivant et qui demeure à jamais,

Et qui accorde l'amour la connaissance, et qui nous donne à boire la boisson la plus vitale.

Et ne vous exprimez pas par le désespoir disant :

Comment un indigne tel que moi pourrait-il s'élever jusqu'au bien-aimé ?

Car Il est le généreux, et pour le Généreux il n'y a rien de difficile.

Il n'y a rien de difficile comme nous témoigne le hadice suivant:

" Celui qui s'approche de moi d'une main je me rapproche de lui d'une coudée. En d'autres mots sa porte reste ouverte en permanence. Et quiconque veut entrer le peut et obtient sa proximité".

Leçon:

Mawlana Roumi (rha) dit que ce récit s'applique à nous tous, par rapport à notre condition individuelle. Notre esprit (rouh) doit être le roi, au-dessus de notre ego (nafs), alors l'ego doit fonctionner en accord avec le désir d'Allah et ainsi obtenir son entrer au paradis. Mais lorsque l'ego (nafs), qui est destiné à être au service de l'esprit (rouh), se laisse entraîner par les attractions terrestres, il se met donc à désobéir à l'esprit (rouh). (Et cela crée un déséquilibre mental, psychique, physique et spirituel.) Et certainement la plupart du temps les médecins de notre environnement demeurent sans ressources devant de telles maladies à traiter. C’est la raison pour laquelle, la nécessité d'un cheikh, d’un guide spirituel, (un médecin de l'âme) s’avère d'une importance vitale. Et ainsi à travers leurs prescriptions, les attractions pour les plaisirs terrestres nous paraîtront alors vraiment très insignifiants à nos yeux, alors l'ego suivra plus facilement les aspirations de l'esprit (rouh). En quelque sorte l'ego trouvera aisé de marcher sur la voie des plaisirs divins.

99. REMEDE CONTRE LE REGARD CONCUPISCENT ET L'AMOUR FICTIF. (Par Hakim akhtar)

Ô! Dieu de l'univers, Dieu de la beauté et de l'amour!

La beauté et l'amour illusoire,

est un égarement manifeste pour l'humain.

Si de l'amour, est ressenti pour autre que Toi,

Alors cela ne peut être de l'amour, mais de l'iniquité.

Cet amour serait un châtiment,

Et se présenterait, comme un obstacle vers votre voie.

C'est pour cela que cet ordre est formel:

"Baissez votre regard"!

Ainsi le cœur reste sain et sauf, et préservé des fléaux tels que le poison de l'amour fictif.

Ne pensez pas que le mauvais regard, est un péché mineur,

car il détruit le cœur en un bref instant,

Le regard concupiscent est une flèche empoisonnée de satan.

C'est une déception noyée dans le poison.

Combien ont été détruis dans cette voie ?

Combien de gens se sont égarés en suivant la voie de leur passion ?

Ils ont perdu dans cette voie leur vie entière.

La valeur de leur amour n'est que le souvenir d'un être aimé.

Cette beauté apparente est éphémère.

Juste quelques jours et c'est la fin.

L'amour de ces formes, belles et colorées,

ressemble à l'amour que les amants vouent à l'ombre,

Au lieu de le vouer au soleil.

Ceux qui sont eux même privés et qui sont dans le besoin,

se retrouveront le jour du jugement,

Eux et ceux qu'ils ont aimés, devant Allah,

Avec leurs âmes enténébrées.

Mawlana Ashraf Ali Tanwi (rha) dit:

L'amour fictif éphémère, est châtiment éternel.

Si le cœur désire autre qu'Allah,

C'est alors l'ivresse du vin du châtiment de Dieu.

Si une âme se détache de l'illusion

et revient vers le véritable Amour,

Eh bien ! Cette âme sera favorisée de la purification,

Et elle sera en quelque sorte comme une âme ressuscitée,

revenant de la tombe,

entrant dans le jardin de rose loin du monde épineux.

Il a dirigé son attention loin des épines,

Maintenant il voit avec son cœur le véritable être aimé.

Et par le souvenir de Dieu, il retrouve la paix et la tranquilité,

Même l'automne est pour lui le printemps !

Sans coeur et sans pitié est celui là,

Ingrat et sans foi, cet insensé rempli de vils caractères,

Certainement c'est une idole qui parait belle!

Mais lorsque l'amour pour autre qu'Allah s'en va du cœur,

Il y aura donc la tranquillité et la joie du printemps.

Le soleil se lèvera à cette (nouvelle) vie.

Et l'ouverture d'une porte vers la vie véritable.

La fumée se forma en un rideau au-dessus de la lampe du mort,

et la lumière du soleil en fut très jalouse.

Quand dans le cœur se trouvaient des épines

de l'amour pour autre que Dieu,

ce fut alors, les ténèbres et les angoisses qui habitaient le cœur.

Hélas! Quelles idées peuvent-ils donc avoir,

de la vision du printemps,ceux qui vivent,

en dehors du souvenir et de la pensée du Bien-aimé?

L'échanson le tiendra assoiffé toute sa vie durant,

s'il a bu à la coupe empoisonnée du regard concupiscent.

Et quand le cœur est occupé à penser autre que Lui,

Comment pourra-t-il goûter aux plaisirs qui se trouvent dans l'obéissance et dans le souvenir de Dieu?

Votre cœur étant absorbé dans de telles pensées à chaque instant, donc les rayons de la lumière de la vie ne pourront pas le pénétrer.

Ô! Seigneur! Si Tu veux! Tu peux par ta grâce magnanime, me purifier de toutes mes imperfections.

Cela n'est qu'une chose facile pour Toi!

Pour que je puisse vivre en Ton amour,

Afin de mentionner Ton saint nom?

dans un cœur en peine qui brûle de T'aimer !

Pour que ceux qui entendraient mes soupirs brûlant de nostalgie, soient troublés d'amour pour Toi.

Ô! Seigneur! Fasse que le cœur de Akhtar

soit rempli d'amour pour Toi,

et fasse que mon cœur soit habité de lumière. "

100. LA FEMME SE PLAIGNANT A ALLAH DE LA PERTE DE SON ENFANT

Une femme accoucha combien de fois, mais aucun de ses enfants ne vécut plus de six mois, ils mouraient de maladie. Vingt de ses enfants furent ensevelis.

"Vingt enfants qui subirent ce sort, l'un après l'autre,

Et le feu d’un tel chagrin bouleversa sa vie,

lui causant une grande tristesse."

Dans la dernière partie de la nuit, elle quitta son lit, et se mit en prosternation devant son Seigneur, pleurant amèrement de tristesse, vidant son cœur de supplique. Ensuite elle s'endormit, et se vit en rêve, se promenant au paradis. Lorsque son regard se porta sur un des plus beaux palais sur lequel était inscrit son nom. Par la beauté des jardins du paradis et de toute sa splendeur, elle fut ravie de bonheur.

Les anges lui dirent:

"Ô! Dame! En général ces faveurs sont accordées aux fervents adorateurs de Dieu, et à ceux qui font des efforts dans la quête spirituelle. Mais vous n'êtes pas de ces catégories, et du fait que vous ne pouvez atteindre cette position à travers la ferveur requise dans l'adoration, Allah vous a fait endurer ces difficultés dans le monde (dounnia) où vous vous êtes montrée patiente. En retour de cette endurance, Il vous a accordé ce paradis et ce merveilleux palais.

Puis elle vit tous ses enfants dans le paradis. Elle dit: Ô! Seigneur! Ces enfants, qui sont miens, ont été enlevés de ma vue, mais n'ont jamais été cachés à Toi. Ils sont tous présents ici. Ô! Seigneur! Si pendant des milliers d'années Tu me gardes dans cet état, où je suis aujourd'hui, je n'éprouverais aucun regret. Même si mon sang devait être versé, je serai satisfaite. Car toutes ces faveurs sont immenses, à côté de ma patience."

101. L'ENFANT MIS AU FEU EN PRESENCE DE SA MERE.

Un roi juif demanda à une mère:

"Prosternez-vous devant cette idole, sinon vous serez jetée au feu!" Elle refusa de se prosterner devant l'idole et elle resta ferme sur sa foi en l'unicité de Dieu. Le roi arracha alors le bébé des bras de la mère, et le jeta dans le feu. La mère fut très accablée par cela, et sa foi fut durement éprouvée. Elle était au point de mourir d'angoisse, lorsque le petit enfant se mit à parler soudainement au milieu du feu:

"Je suis vivant et je ne suis pas mort dans ce feu.

Ô! Mère! Viens entre dans ce feu!

Je suis dans un grand bonheur,

Même si en apparence je suis milieu de ces flammes.

Ô! Maman! Viens dans ce feu pour que tu puisses toi aussi,

Voir le miracle d'Allah, et que tu puisses toi aussi goûter le confort et la tranquillité des serviteurs privilégiés d'Allah, quoiqu'ils paraissent se trouver dans une souffrance aux yeux physiques qui sont limités aux formes.

Ô! Maman! Viensécouvrir comment le feu de Nemrod fut transformé en un lit de rose pour Ibrahim (a.s).

Et comment dans le feu il vécut un printemps de roses et de jasmin.

Le jour où tu me mis au monde,

Je craignais que ce ne soit la mort pour moi,

Mais lorsque je fus né, je fus libéré d'un monde restreint,

Et à mon avis j'étais entré dans un monde très vaste et très beau.

Mais après avoir vu le paradis, maintenant ce monde me paraît vraiment insignifiant, et petit comme le sein de ma mère.

Dans ce feu j'ai découvert un nouveau monde,

Où chaque atome est un don de la vie !

Ô! Maman viens par devoir maternel!

Viens ce feu, il ne brûle pas!

Par la grâce d'Allah il a été changé en un jardin.

Ô! Maman! Tu as vu la puissance de ce juif maudit,

Entre donc! Viens maintenant contempler la puissance et la magnificence d'Allah!

Ô! Maman viens! Et appelle les autres à entrer avec toi.

Car mon Seigneur a étalé ici le tapis de sa miséricorde.

Ô! Musulmans! Entrez tous! Venez contempler douceur de la religion qui est plus douce que tous autres plaisirs de ce monde.

Alors la mère se jeta au milieu du feu,

et l'enfant plein d'amour lui saisit la main,

ensuite tous les autres croyants aui étaient autour,

se mirent à sauter dans les flammes.

Le juif, le visage noir de honte et d’indignation,

vit le résultat contrairement à son attente.

Car tous les croyants sans exceptions

s’étaient précipités dans les flammes,

sacrifiant leurs corps avec une ferveur inébranlable.

Les gens égarés qui veulent jeter blâme et déshonneur,

aux visages des pieux serviteurs d’Allah,

verront leurs méchancetées s'incruster peu à peu

à leur propre visage.

Alors le roi juif demanda au feu:

Qu’est-ce qui vous arrive?

Pour que vous devenez totalement indifférent

et sans coompassion pour vos adorateurs,

Et que vous accueillez paisiblement ces fils du monotheisme,

me laissant dans l’indignation,

ou est-ce qui’il y aurait quelqu’un qui exerce sur vous de la magie.

Qu’est-ce qui se passe?

Qu’est-il arrivé à votre nature de brûler?

Le feu répondit!

Viens un peu entre dans le feu,

viens goûter le plaisir de mes brûlantes flammes.

Mon tempérament et ma vraie nature n’a changé en aucune façon,

je suis l’épée d’Allah,

et c’est sur son ordre que je tranche.

Ainsi losque tu ressens du remords dans ton coeur,

alors demande à Allah le pardon de tes péchés,

parce que c’est sur les ordres d’Allah,

que les remords font leurs effets.

Et quand par les bénédictions du repentir,

Allah sera satisfait alors,

Il écartera aussi le châtiment .

Et quand Allah ordonne, eh bien!

chagrin et tristesse se transforment en bonheur.

Et la prison se transforme en liberté.

C’est à dire Allah garde Son pouvoir absolu

sur toutes sortes de situations.

Ainsi un état de souffrance

il le transforme en un état de bonheur.

L’air, la terre, l’eau, le feu,

sont tous les fidèles serviteurs d’Allah

Ils sont soit-disant à nos yeux sans vie,

mais ils sont vivants devant Allah.

(Il est donc ainsi, impossible pour eux,

de rester à l’écart des ordres divins.)

102. LA DESTRUCTON DU PEUPLE DU PROPHETE HOOD (A.S) PAR LE VENT.

Il est rapporté qu'un vent violent à été envoyé contre le peuple du Prophète Hood (a.s). Le Prophète Hood (a.s) traça sur le sol un cercle autour de ceux qui avaient la foi en lui. Et lorsque le vent s'approchait du tracé du cercle, il devenait doux et agréable. Les autres gens à l'extérieur du cercle étaient balayés et déchiquetés par le vent.

De la même façon, le cheikh Shaybaan Raa'ee (r.h.a), avait coutume de dessiner un cercle autour de son troupeau de moutons lorsqu'il se rendait à la mosquée pour accomplir la prière du vendredi. De sorte que le loup ne puisse emporter aucun mouton pendant son absence.

Mawlana Roumi (r.h.a) dit:

"De même le vent de la mort agit sur les amis d'Allah, comme la brise du jardin matinal, douce et agréable.

Le feu ne put consumer le prophète Ibrahim (a.s) lorsqu'il fut choisi comme l'ami d'Allah.

Maintenant à l'instant où il passe dans l'autre monde comment le feu aurait-il la prétention de lui causer du tort?

De même le feu de la passion concupiscente, ne peut brûler les vrais serviteurs de la religion

Mais il entraîne ceux qui ne croient pas dans le feu de l'enfer.

103. LA COMPLAINTE D'UNE MOUSTIQUE AU PROPHETE SOULEYMAN (A.S).

Une moustique se présenta au prophète Souleyman avec sa complainte.

Il dit:

"Ô! Toi dont l'autorité s'étend sur les humains, sur les génies et sur les vents. Veuillez me sortir de mon infortune et veuillez juger mon cas en toute justice.

Le prophète Souleyman (a.s)demanda :

Ô! Toi qui réclames justice, contre qui demandes-tu un juste verdict.

La moustique répondit:

"Je viens me plaindre du vent. Le vent me cause trop de peine. Quand je m'efforce à aspirer le sang, le vent me pousse au loin. Ceci est injuste.

Le prophète Souleyman (a.s) dit:

"Ô! Moustique! Allah m'a ordonné de ne pas donner de jugement sans que les deux parties soient présentes et entendues pour un verdict équitable."

Le moustique répondit:

"C'est certainement une chose juste".

Alors le Prophète Souleyman (a.s) demanda au vent de se présenter au plus vite, car une plainte à été portée contre lui. Dès que le vent eut reçu le message il se dépêcha donc de se présenter au Prophète Souleyman (a.s) tout en soufflant assez fort. Aussitôt que le vent de vive allure s'approcha, la moustique fut involontairement emporté.

Le prophète Souleyman (a.s) l'appela:

"Ô! Moustique! Attendez un moment."

Ô! Moustique! Où est-ce que vous allez? Attendez!

Je vais maintenant pouvoir rendre justice à vous deux. "

La moustique répondit:

Ô! Roi! Ma mort réside dans l'existence du vent.

Sa nature rend certes mon quotidien obscur.

Quand le vent arrive, je n'éprouve ni tranquilité ni confort.

Il me tourmente, en m'arrachant de ma place.

Maintenant Mawlana Roumi (rha) conseille aux aspirants à la voie spirituelle disant :

- Semblable est le cas de celui qui est en quête de Dieu. Et dès qu'il se rapproche de Dieu, il est donc détaché du mal. Cette proximité cause son envol loin du mal.

Mawlana Roumi dit:

Pour atteindre "parfaitement" la proximité de Dieu, il est nécessaire que l'on soit pleinement absorbé dans son service, et que sa propre volonté soit totalement abandonnée (fana) à son plaisir. Voilà le signe évident d'être dans l'intimité d'Allah. De ce fait, tant qu'il existe chez quelqu'un, cette passion égoïste, et cette présence arrogante, il est catégoriquement impossible d'obtenir la proximité d'Allah. Il faut maîtriser et neutraliser son ego.

"Certes dans la proximité d'Allah, se trouve une existence durable,

Mais avant cette existence durable, la maîtrise de son ego est indispensable. "

"Maîtrise et neutralisation" signifient:

- De faire en sorte que ses propres désirs deviennent conformes aux désirs divins, et de se faire esclave de Dieu en s'abandonnant totalement à lui. Comment quelqu'un peut-il se considérer comme étant un esclave d'Allah, lorsqu'il considère en priorité ses propres désirs, au lieu de ceux d’Allah?

Leçon:

Cette histoire nous enseigne que nous pourrons obtenir ce rang (wilayat), ce privilège de vivre dans l'intimité d'Allah, seulement après que notre égo à été pacifié. Cette pacification ne peut être obtenue que par la fréquentation et par la compagnie de vrais serviteurs d'Allah, Mawlana Roumi (rha) dit ceci ailleurs:

"L'égo ne serait être maîtrisé,

à moins de vivre sous l'ombre de la guidance d'un Maître spirituel.

Alors accrochez-vous donc au pan de la tunique de ce dompteur de l'ego. "

Mon maître (murshid)(rha), dit ici dans cette phrase suivante:

"Accrochez-vous".

La raison pour laquelle il est conseillé de s'accrocher au guide spirituel est que bien souvent il arrive que le cheikh réprimande ou sanctionne un disciple pour le corriger. Dans de telles circonstances si le disciple qui vit dans la compagnie du cheikh, se sent offensé et qu'il s'écarte de la compagnie du maître, alors un tel comportement sera à son propre détriment.

Et Mawlana Roumi (rha) dit encore:

"Si à chaque réprimande du Maître, vous vous montrez récidiviste, ehbien! comment le cœur peut-t-il être poli, sans polissage, et réfléchir comme un miroir?

104. L'AFFLICTION D'UN TRONC DE DATTIER.

L'Envoyé d'Allah (saw) avait l'habitude de prendre appui contre le tronc d'un dattier, lorsqu'il prononçait le sermon (khoutba), dans la mosquée de Médine. Plus tard quand l'arbre fut abattu, pour faire de la place à la construction d'une chaire (mimbar) définitive, le tronc du dattier se mit à gémir abondamment comme un enfant qui pleure la séparation de sa mère. Il fut profondément attristé à savoir qu'il ne sera plus là, pour servir de support à l'Envoyé d'Allah (saw).

Mawlana Roumi (rha) décrit ces gémissements et ces lamentations, dans les lignes suivantes:

"Le tronc pleura amèrement comme les lamentations d'un être humain qui pleure le cœur déchiré de souffrance, à l'idée d’être séparé avec l'Envoyé d'Allah (saw).

Par ces pleurs les compagnons furent très étonnés, de voir ce tronc d'arbre pleurer de tout son être d'une profonde souffrance .

L'Envoyé d'Allah (saw) demanda:

Ô! Tronc! Qu'est-ce que tu désires?

Il répondit:

- Ô! Envoyé d'Allah (saw) le chagrin d'être séparé de toi me tranche le cœur. D'être séparé de toi, la vie en moi sera incendiée. Et dans cette tristesse accablante comment pourrais-je ne point me lamenter et pleurer, après tout tu es la vie de l'univers. Il me fut familier d'être le lieu de ton support, maintenant tu te sépares de moi, choisissant une autre place, pour t'asseoir loin de moi.

L'Envoyé d'Allah répondit:

"Ô! Tronc béni! Veux-tu que je demande à Allah faveur, afin que

tu demeures un arbre fruitier verdoyant, et que quiconque venant de l'orient où de l'occident puisse tirer avantage, en mangeant de tes fruits. Où désires-tu quelque chose de l'au-delà et qui demeure vert et frais à jamais ?

Le tronc affligé répondit:

"Ô! Envoyé d'Allah! Je désire la miséricorde éternelle d'Allah. "

Conseil de Mawlana Roumi (rha):

"Ô! Toi insensé et négligent, écoute ceci! Tu dois retenir la leçon de ce morceau de bois. Toi être humain, tu es attiré par ce monde temporel, tournant le dos à l'au-delà, tandis que cette pièce de bois affligée, elle donne priorité à la miséricorde éternelle, au lieu de ces plaisirs temporaires. "

"Ainsi le tronc de dattier fut donc enseveli en terre.

Et comme les humains il se réveillera au jour de la résurrection pour sa récompense. "

Note:

Les pleurs de ce tronc de dattier furent l'un des miracles de l'Envoyé d'Allah (sa).

105. L'HISTOIRE DES PETITS CAILLOUX

Une fois, Abou-Diahl cachait dans sa main des petits cailloux. Il vint vers l'Envoyé d'Allah (saw) et lui demanda:

"Si vous êtes vraiment le messager d'Allah, dites-moi ce que j'ai dans ma main? Vous informez les gens des choses qui sont dans les cieux, il ne sera donc pas difficile pour vous de me dire ce que j'ai dans la main! "

L'Envoyé d'Allah répondit:

"Voulez-vous que je vous dise, ce que vous avez dans la main ou bien voulez-vous que ce que vous gardez dans la main vous dise qui je suis?

-Abou-Djahl répliqua:

"Je voudrais les deux! "

-Alors l'Envoyé d'Allah (sw) lui dit que dans vos msse trouvent six petits cailloux et ensuite sur l'ordre de l'Envoyé d'Allah les petits cailloux se mirent à réciter la shahada. Lorsqu'Abou-Djahl entendit la profession de la shahada de ces petits cailloux, il fut si furieux qu'il jeta violemment les cailloux sur le sol et s'en alla chez lui.

Que sa tête soit recouverte de poussière ! Etant maudit, il fut aveugle à la vérité, et ses yeux furent comme ceux de Satan (Ibliss) le damné, le maudit qui vit Adam (a.s) comme une simple créature faite de poussière. Il ne put voir cet esprit qui était couronné de la prophétie. De cela, il était complètement ignorant.

106. L'HOMME QUI PLEURAIT SON CHIEN.

Un chien était mort de faim. Un homme était assis à ses côtés, pleurant la mort de l'animal. Quelqu'un voyant la scène, lui demanda:

"Pourquoi pleurez-vous?"

-Il répondit:

"Ce chien avait beaucoup de belles qualités. Le voici maintenant mort par la famine. "

-L'homme demanda:

"Dites-moi qu'est ce que vous avez dans le panier que vous portez sur la tête?

-Il répondit:

"J'ai du pain pour me nourrir le long de mon voyage.

-L'homme demanda encore:

"Ô! Injuste! Pourquoi ne donnez-vous pas de cette nourriture au chien?

-Il dit à cet homme:

"Mon amour pour ce chien n'est pas tout autant que je le nourrisse de mon pain. "

-Et il dit encore:

"On n'obtient pas du pain sans argent. Alors que les larmes que je verse de chagrin sont gratuites et sans aucun frais. "

-Le passant lui dit alors:

"Que votre tête soit recouverte de terre! Quant à vos yeux, un peu de pain est plus important des larmes. Car les larmes sont du sang qui s'est transformé en eau à travers le chagrin et le remords vécu. Eh bien! Insensé, comment le sang peut-il être d'égale valeur à la poussière? "

(Ici le pain est référé comme de la terre, parce que le blé pousse de la terre.)

De cette anecdote Mawlana Roumi nous montre une sagesse:

"Je suis l'humble esclave de Shams-de-Tabreez (rha), un maître d'une très haute clairvoyance qui n'échangerai son âme pour aucune plus grande richesse de ce monde ni pour aucun plus grand royaume que ce soit. Ce Maître qui est mon guide, n'abandonnera son corps et son âme que pour l'amour divin. "

Donc, il nous faut devenir les serviteurs sincères des vrais amis d'Allah, de ceux qui sont investis de la lumière spirituelle d'Allah le Très-haut. Mais si nous nous mettons au service de ceux qui sont matérialiste attachés à ce monde terrestre, alors, le même sort que ce chien a subit, nous attend, pour qui deux petites larmes hypocrites furent versées inutilement. Les gens attachés aux choses matérielles n'ont pas de vrais objectifs, parce qu'ils sont liés à la terre. Les amis d'Allah, eux ils sont liés à Allah, à son trône, aux cieux. Leurs esprits et leur objectif, s'élèvent plus haut que les corps célestes. Ceci est la signification particulière d'un verset par lequel Allah a inspiré son humble serviteur. Toutes les louanges à Allah, en disant ceci, et ce en quoi nulle vanité au coeur de Mawlana Roumi.

Alors Mawlana Roumi dit:

"Ô! Vous avez des sortes de larmes qui ont moins d'importances que du pain.

Maintenant voyez d'autres sortes de larmes:

Les larmes des proches de Dieu (wali):

Lorsque mon guide spirituel (murshid) le cheikh Shams-de-Tabreez (rha) pleurait, les effets de sa sincérité et de ses peines, déclenchaient même les larmes des cieux. Et lorsque mon Maître pleurait d'amour divin débordant, même les sphères célestes étaient bouleversées, implorant très fort en pleurant: Ô! Seigneur! Ô! Seigneur! Ô! Seigneur! (Ya Rab! Ya Rab! Ya Rab!).

Notre Shams-de-Tabreez implore avec une humilité intense abondant de ferveur. Alors la compassion d'Allah s'envole vers les cœurs déchirés, qui Lui présentent leurs complaintes. Et leur accorde l'honneur de son agrément.

107. AYAAZ ET LES JALOUX.

Ayaaz un des plus proches courtisans du roi Mahmoud, s'était fait une chambre, dans laquelle il rangeait son vieux manteau de cuir rapiécé et déchiré et d'autres vieux habits qu'il portait avant d'être le domestique du roi. Il avait l'habitude de garder la chambre toujours fermée. De temps à autre, il pénétrait tout seul dans cette chambre, ensuite il se tenait à regarder son vieux manteau de cuir, ses vieux habits rapiécés et déchirés, ses guenilles, et tout en pleurant il disait:

"Ô! Allah! Je suis le fils d'une famille très pauvre. J'ai vécu avec ses vêtements dépenaillés. C'était mes vêtements, lesquels aujourd'hui me font si honte que je les garde dans cette chambre fermée. Non seulement j’ai honte de les porter devant les autres, mais aussi, honte de les montrer. En fait, il serait pour moi comme une offense de laisser quiconque en prendre connaissance.

Puis il s'adressait à lui-même en disant:

"Ô! Ayaaz! Aujourd'hui tu es le plus proche courtisan du roi. Ne sois pas arrogant ni fier de l'éclat et de la splendeur dont tu jouis. Car en vérité tu es comme ces vêtements tout en loques."

Les autres courtisans et ministres du roi, ne savaient pas ce qu'il y avait dans cette chambre. Le voyant entrer dans cette chambre discrètement, ils ont commencé à se faire toutes sortes d'opinions et d'idées à propos de la chambre et de ce qu'elle renfermait. Un jour tous les courtisans et ministres se rassemblaient à un endroit. Ils s’échangèrent des idées à propos des allées et venues de Ayaaz dans sa chambre et pour quelle raison il gardait sa chambre toujours à clef.

Cependant le roi avait une affection particulière pour Ayaaz et le considérait comme une personne très pieuse (derviche). De l'autre côté, les courtisans et ministres du roi pensaient que Ayaaz volait les biens du roi et les cachait dans cette chambre. Ils décidèrent donc que le roi devait être informé du trésor qui était gardé dans la chambre. A la découverte de cela, Ayaaz perdrait sa crédibilité et son privilège de proximité dont il jouit auprès du roi. Secundo, si le roi trouve le trésor volé, il récompensera les informateurs. Donc, le résultat de leur consultation mutuelle, fut d'informer le roi de leurs suspicions. Quelques-uns d'entre eux furent délégués pour rapporter au roi en disant:

"La cour officielle tient à mettre à la connaissance du roi, que Ayaaz possède une chambre où il cache de l'or, de l'argent, et des tapis. Et qu'il ne laisse personne y avoir accès, en la gardant toujours à clef."

Le roi les écouta et leur dit:

"Cette nuit à minuit j'irai inspecter cette chambre. Et je vous demande à tous d'être présents pour une inspection. Quoiqu'il en soit les richesses qui s'y trouveraient, vous seraient distribuées. "

Le roi dit encore:

"Malheur à Ayaaz qui en dépit de tout le respect et l'honneur qu'il lui à été accordé de notre part, Il s'adonne à de tels actes ignobles. Tels que d'amasser de l'or et de l'argent en secret. Pour celui qui a connu la vie de l'amour divin, c'est de l'ingratitude que de s'engager avec autre qu'Allah".

Le roi était vraiment convaincu de l'amour sincère d’Ayaaz, et avait confiance en sa loyauté. Cependant il était en train de se moquer des courtisans, les prenant pour des imbéciles.

"Le roi ne se méfiait nullement de Ayaaz. Il était en train d'éprouver la cour royale en se faisant passer pour dupe auprès de ces hommes jaloux. Il était impossible que Ayaaz puisse être infidèle au roi. Car sa fidélité était sans borne. Ayaaz était un roi parmi les rois, En fait, il était un roi en lui même, mais on l'appelait Ayaaz, seulement pour le protéger du mauvais œil. Le roi Mahmoud était conscient de son innocence et de la pureté de sa vie, Mais il décida de se soumettre à l'inspection,dans le but de rectifier le comportement de ceux qui enviaient Ayaaz. Plus tard dans la nuit, la chambre fut ouverte. Et quand les gens de la cour ne trouvèrent rien, ils insistèrent en disant que le trésor pourrait bien être caché sous la dalle du parquet. Et ils se mirent à creuser le parquet, mais ils ne trouvèrent encore rien. Tous furent surpris et désolés de ne pouvoir présenter aucune excuse au roi. Et embarrassés comme ils étaient, ils se demandaient maintenant comment ils allaient soutenir ces fausses accusations. Finalement, rongés de désespoir ils se mirent à se mordre les lèvres et les doigts. Et comme les femmes, rouge de honte ils posèrent leurs mains sur la tête."

Ils se présentèrent donc au roi en lui disant:

Quelle que soit la sanction que vous nous réservez, nous sommes tous prêts à l'accepter ! Car nous le méritons. Mais si vous décidez de nous pardonner, assurément vous êtes le roi de la miséricorde.

Le roi dit alors:

"Le verdict qui sera rendu par Ayaaz sera donc notre verdict, car vous avez tenté de le discréditer de le diffamer, de son nom et de son honneur. Par conséquent, je ne donnerai aucun jugement.

Tout en poursuivant:

"Ô! Ayaaz! De grâce jugez ses malfrats.

Car vous êtes innocent et complètement loyal de leurs accusations.

Ô! Ayaaz!

De par les épreuves et le procès que vous venez d'endurer,

nombreux sont les gens qui ont été confus

et atteints par beaucoup peine."

Maintenant écoutez la bonne fortune de Ayaaz, dont"l'ego à été pacifié, et qui possède les éthiques de l'amour.

Ayaaz dit:"

O! Roi! A vous la souveraineté et le règne.

C'est par votre bonté magnanime que Ayaaz jouit de cet honneur.

Je ne suis qu'un simple esclave.

Comment une étoile peut-il briller en présence du soleil ?

Qu'il soit Vénus, Mercure ou n'importe quelle autre étoile.

Qui oserait manifester sa présence en présence du soleil?

Le roi fut ravi de l'entendre, et répondit:

Ô! Ayaaz! Votre haute clairvoyance

a fait de votre servitude une lumière,

et votre lumière s'est déplacée de la terre,

d’ici jusqu'aux étoiles.

Ô! Ayaaz! Votre servitude a atteint ce degré

qui fait envie à la liberté même.

Car vous avez de l'esclavage fait votre devoir,

et obtenu la véritable vie."

Ayaaz répondit à cela:

Cette grande lucidité est un don de votre part

et le résultat des bénédictions de votre compagnie.

En quelque sorte je suis cet esclave de ce bas rang,

qui s'était présenté à vous la première fois,

vêtu de ce vieux froc en cuir rapiécé.

"Ô! Vous lecteurs et auditeurs,

vos vêtements de loque ne sont qu’un caillot de sang,

et votre vieux manteau de cuir déguenillé, du sang de menstrues,

et tout autre chose que vous possédez est un don d'Allah."

Leçon:

Dans cette histoire Mawlana Roumi (rha), nous enseigne l’effacement de l'ego. A Ayaaz furent accordées plusieurs faveurs de la part du roi. Et en dépit de cet honneur, par devoir de se préserver de toute arrogance et fierté, il se rendait de coutume devant ses vieux habits, ce froc de cuir, ces guenilles, et se disait à lui-même :

Ô! Ayaaz! Voilà ta réalité.

Ne sois pas fier de ton intimité auprès du roi.

De la même façon, les aspirants à la voie de la purification, vers

la proximité d'Allah, doivent toujours garder leur réalité en face de

leurs yeux. Ils doivent se souvenir de leur humble origine, comme

Allah le mentionne dans le Coran:

"Nous avons formé l'humain à partir d'un caillot."

L'origine de l'humain est qu'il a été créé à partir du sperme du père et du sang des menstrues de la mère. A part cela tous les dons intérieurs et extérieurs viennent de la bonté d'Allah.

Qu'importe le haut rang accordé à l'humain par Allah, mais le fait demeure qu'il à été formé à partir du sperme de son père et du sang des menstrues de sa mère. Le simple fait d'être conscient de cela, est une idée et une attitude d'humilité, qui préserve contre la fierté et l'arrogance. L'humain doit garder cette idée toujours présente en sa conscience, qu'il fut formé dans le ventre de sa mère. Puis il lui a été accordé la vue, l'ouïe, la raison et la compréhension. Qui est celui qui accorde tous ces dons?

- Une fois un homme pieux traversait la rue. Lorsqu'il se heurta malencontreusement à une personne arrogante et orgueilleuse. Cela arriva à cause de la faible vue du vieil homme. L'homme plein d'arrogance lui demanda:

"Ô! Aveugle! Vous ne voyez donc pas quand vous marchez?

-Vous ne savez pas qui je suis?

-Le vieil homme sage lui répondit:

-"Oui! Je sais qui vous êtes! Si vous voulez, je m'en vais vous le dire!

-Il dit:

- D'accord, dites-moi donc!

-Le sage lui dit alors:

*La vie consiste en trois temps: Passé, présent et futur.

Par rapport au passé vous êtes le sperme impur de votre père mélangé au sang des menstrues de votre mère.

Par rapport au présent vous êtes celui dont l'abdomen est rempli d'excrément et d'urine.

Et par rapport au futur vous êtes ce corps qui deviendra ce cadavre qu'on déposera dans la tombe et qui se décomposera en de la pourriture et qui sera réduit en poussière.

Dans un hadice "qoudsi" Allah dit:

"La Fierté est mon manteau. Et quiconque cherche à s'en emparer, Je lui brise le cou"

108. LA DIFFERENCE ENTRE LA VANITE (LE CULTE DE SOI) "OÛDJB" ET L'ARROGANCE "TAKABBOUR"

(par Hakim Akhtar)

La vanité"oudjoub" (culte de soi):

C'est l'attitude d'une personne qui prête attention à certaine qualité ou vertu particulière en elle, et au lieu de la considérer comme un don venant d'Allah, elle la considère comme une qualité ou une vertu émanant d'elle-même, dont les conséquences immédiates de cette attitude sont les suivantes : C'est à dire au lieu d'exprimer sa gratitude à Allah pour cette vertu accordée, elle s'exprime avec prétention, se disant: "Je suis comme ceci je suis comme cela". Et il en est ainsi, parce qu'il ne dirige pas son regard vers le pourvoyeur de ces bontés et de ces dons à savoir Allah. Et en son for intérieur il se fait une bonne opinion de lui.

La fierté "takabbour"c'est:

De se considérer supérieur aux autres. Il y a donc dans ce concept cette idée de mépris et d'infériorité que l'on a des autres, alors que dans la vanité "oûdjoub" il n'y a pas cette idée de mépris pour les autres.

Il y a entre les deux concepts un élément commun; le rapport qu'il y a entre le vaniteux et l'arrogant est que : toute personne arrogante (fière) entretient en elle cette idée "d'auto-estime" "oudjoub" (qui se donne de l'importance).

Car lorsqu'elle admire (ces perfections en elle) comme étant ses propres qualités et compétences, c'est là qu'elle est amenée à considérer l'autre comme inférieur.

- Mais pour le vaniteux, il n'y a pas forcément de l'arrogance (takabbour) dans son attitude, car il se peut qu'un individu lorsqu'il est absorbé à admirer les qualités qui sont en lui, ne se contente que de sa personnalité, sans pour autant avoir l'idée de mépris pour qui que se soit. "Cette analyse savante que cet humble serviteur a pu exposer ci-dessus est une faveur accordée par Allah le Très-haut.

"Toutes louanges appartiennent à Allah et il n'y a en cela aucune gloriole ou mérite à tirer."

Pour les aspirants vers Dieu, la vanité "oudjoub" (le culte de soi) et l'arrogance (culte de soi + mépris pour autrui = takabbour), sont deux maladies gravement destructrices pour l'âme et le cœur. Ceux qui cheminent vers Allah ne doivent pas être négligents en ce qui concerne le traitement de ces maladies. Et essayons de comprendre la gravité de ces maux dans cet exemple suivant:

Un amoureux désir ardemment rencontrer sa bien-aimée. Mais à l'instant de la rencontre, cet imbécile au lieu de prêter attention à sa bien-aimée, retire un petit miroir de sa poche, et se met à contempler son propre visage et sa beauté. Alors cette personne sera aux yeux de la bien-aimée combien hypocrite et prétentieuse à l'amour? Et elle sera donc privée de toute attention de sa bien-aimée.

Les aspirants à la voie spirituelle, devraient avoir en conscience, qu'Allah le véritable Maître prête attention et déverse à chaque instant sur Ses serviteurs Sa grâce et Sa générosité. Et maintenant si le sujet, au lieu de prêter attention à l'être véritable et à Ses attributs, s'occupe plutôt à admirer les qualités qui se trouvent en sa personne, (mais qui sont en réalité des qualités venant d'Allah absolument)? alors cette attitude, n'est-elle pas un signe de la pure hypocrisie, dans sa déclaration de son amour pour Allah? n’est-ce pas une façon d'être privé (de l'attention particulière et des faveurs divines)?

Jugez vous-même! Et évaluez la gravité du danger causé. Grâce à Allah par l'exemple ci-dessus nous prenons conscience de la nature dangereuse et destructible de ces deux fléaux, "le culte de soi"(oûdjoub-vanité) et l'arrogance (takabbour). Cet exemple est donc un avertissement clair pour tous ceux qui aspirent à l'amour d'Allah.

"Ô! Allah! Protège-nous contre ces maladies du culte de soi "oudjoub"(la vanité) et de l'arrogance "takabbour", et contre toutes les maladies dangereuses pour l'âme et pour notre corps. "Aamine.

Cet enseignement qui est transmis est le bienfait venant d'Allah à travers la compagnie bénie de mon cheikh (murshid).

Toute gloire et reconnaissance à Toi, ô! Notre Seigneur! Accorde-nous l'assistance afin de mettre en application ces connaissances. Ô! Toi! Le Secours de ceux qui cherchent secours! Guide-nous! Aamine !

Nulle gloriole de notre savoir ni de nos richesses!

109. LE FATALISTE

(Celui qui pense que tout bien ou mal lui arrive par fatalité)

Une fois une personne par fausse idéologie, disait que l'être humain est un être programmé et que ce qui lui arrive ne dépend pas de sa volonté. Et c'est pour cela que je ne suis pas responsable de tout bien ou mal. Un jour cet infortuné pénétra dans un verger et sans l'autorisation du propriétaire, commença à cueillir et à manger les fruits du verger. Le propriétaire le voyant s'écria! Ô ! Chenapan ! Que faites-vous?

Le voleur répondit:

"Ce verger appartient à Allah, et je suis son serviteur. Je mange alors ce qui vient de Lui, quel péché y a-t-il donc en cela !

Le propriétaire le saisit et l'attacha tout d'abord à un arbre,

s'arma d’un robuste gourdin, et se mit à le battre.

Le voleur qui lui dit:

Ô! Oppresseur pourquoi battre de la sorte un innocent? Ayez honte de Dieu!"

Le propriétaire du verger lui répondit:

"Ce gourdin appartient à Allah, et moi je suis son serviteur, qui bat corectement un autre serviteur. Je ne suis pas responsable de ce qui arrive, je suis moi même contraint et le gourdin aussi, et tout vient de la volonté d'Allah."

- Le voleur prit donc conscience de sa stupidité, et se repentit de cette fausse conception, (l’idée qu'un individu est toujours contraint à faire toute chose bien ou mal malgré lui).

Leçon:

Un jour une personne demanda à Hazrat Ali (ra):

L'humain est-il contraint ou non? ( est-il libre de choisir ses actions ou non?)

Sur ce Ali (ra) lui répondit:

"Lève donc un pied du sol!

Il le fit.

Ali (ra) lui demanda encore:

Lève maintenant l'autre aussi!

Il dit alors comment est-il possible de lever les deux à la fois?

Ali (ra) dit: Cela suffit, voilà donc la réponse à ta question! L'humain est à moitié contraint et à moitié libre de choisir; il n'est ni entièrement libre ni entièrement contraint.

Demandons toujours l'assistance a Allah pour pouvoir accomplir de bonnes actions et avoir une saine compréhension. Car souvent le châtiment d'Allah atteint notre intellect et le rend défectueux par rapport à nos péchés. Le châtiment de la forme humaine qui se métamorphose en forme animale a été épargné à cette nation Mouhammadiene (oummat), mais le châtiment qui s'abat sur la raison et qui fait agir comme les animaux reste toujours en vigueur.

Qu'Allah nous accorde tous, une saine compréhension, et une raison éclairée, et qu'Il protège notre conscience et notre intellect du châtiment des instincts bestiaux. A l'exemple des amis d’Allah (awliya), acceptons de nous remettre à une autorité spirituelle. En bénéficiant de l'enseignement que l'on reçoit en restant pendant un certain temps dans leur compagnie, pratiquant le"zikr" (l'invocation) du nom d'Allah régulièrement, nous serons donc protégés du châtiment d'un raisonnement défectueux, qui entraîne l'humain à un niveau pire que celui des animaux.

110. L'HOMME AU BRAS TATOUE.

A l'époque ou l'ignorance prenait place, les gens d'une certaine contrée avaient l'habitude de se faire tatouer sur leur bras le dessin d'un lion ou d'une panthère.

Une personne parmi eux, demande au tatoueur de dessiner sur son bras un lion. Lorsque l'artiste chauffa l'aiguille pour commencer son œuvre, et qu’il pénétrait la pointe de son aiguille sur son bras, celui-ci se mit à hurler de douleur, et demanda à l'artiste:

Mais que dessinez-vous?

Le tatoueur lui dit:

"Je dessine la queue du lion!"

Le client lui dit:

"Mais vous pouvez dessiner un lion sans queue!"

- Le tatoueur mit de nouveau son aiguille au feu, et la pointa encore sur sa peau, le client poussa de nouveau un cri en demandant:

Mais qu'est-ce que vous faites?

Le tatoueur répondit:

Je dessine son oreille!

Le client lui dit:

"Eh! Bourreau pourquoi ne pas faire un lion sans oreilles?

L'artiste remit son aiguille au feu et continua son art, et l'autre de hurler:

«ais que faites-vous maintenant?

Je dessine la poitrine du lion!

Non! Dessine-le sans poitrine!

Mais au moment ou il refusa que la tête aussi soit dessiné, alors le tatoueur rouge de colère, jeta son aiguille, et dit à son client:

"Hors de ma vue! Personne n'a jamais vu un lion

sans queue, sans tête et sans poitrine.

Allah n'a jamais créé un tel lion!

Ô! Toi qui ne peux supporter la douleur d'une aiguille;

Ne parle donc pas de tatouer un lion sur le bras.

* Ô! Mon frère fait l'effort, et supporte les exercices et traitements prescrits par nos professeurs (oustad) ou Maîtres spirituels (murshid), afin que ton âme puisses être libérée de ses mauvais penchants, tels que la rebellion, la débauche, l'iniquité etc.

Si tu désires être éclatant comme le jour,

Que ta personnalité soit effacée,

Comme la nuit qui se dissipe,

Pour que le jour éclaire !

En d'autres mots:

Si tu souhaites faire la réforme des mauvais penchants de ton âme, remets-toi entre les mains d'un maître spirituel accompli, alors les ténèbres qui enveloppent ton âme disparaîtront, et ta vie sera illuminée par le lien intime établi avec Allah. " A l'exemple des amis d'Allah (awliya), emprisonne ta personnalité (égoïsme), car après de tels efforts, il se fera une telle impression de proximité et d'effluves divines à l'intérieur de toi-même, que même l'éclat du soleil, de la lune ou des sphères célestes, ils se feront les serviteurs de ton monde intérieur.

Ô! Prédicateur! S'il t'arrive à contempler en toi les merveilles de la proximité, alors tout ce qui se trouve autour de toi te paraîtra vraiment insignifiants, face à cette véritable lumière qui se trouve en toi.

Leçon: La représentation des images est interdite en islam, mais ici Mawlana Roumi nous rapporte un fait qui s'était déroulé à l'époque de l'ignorance, afin de montrer aux aspirants à la voie spirituelle des principes à acquérir. Lorsque nous avons un guide accompli (murshid kaamil) c'est à dire un guide qui suit la sunnat et qui pour notre réformation se montre parfois strict ou dur nous faisant des réprimandes, alors endurons donc chaque réprimande avec reconnaissance et satisfaction, afin d'agir pieusement, et avoir un comportement louable et noble.

"S'il t'arrive que tu te récidives à chaque réprimande du cheikh, alors comment devenir comme miroir sans le polissage?".

Ces efforts ne durent que quelques jours, ensuite c'est le calme et la sérénité.

111. LE SERPENT ET LA CITE DE BAGDAD

Un jour un dompteur de serpent se rendit à la montagne. Du et du fait que cette montagne qui recouverte de neige, de grands serpents étaient étendus, immobiles sur la neige, comme s'ils étaient sans vie.

Le dompteur vit dans ce froid glacial un serpent mort,

Il prit le serpent et l'emporta à Bagdad.

Dans le but de l'utiliser dans un spectacle.

Le serpent était long comme une colonne.

Le dompteur pensait que le serpent était mort,

Alors qu'il était en réalité vivant,

Gelé à cause du froid intense

Il ne pouvait se mouvoir et paraissait sans vie,

Tandis que le dompteur ne se doutait de rien.

Le dompteur annonça donc aux spectateurs:

"Ce serpent que vous voyez, je l'ai capturé après avoir subi beaucoup d'épreuves, et verser combien de sang et de sueur."

Mawlana Roumi (rha) dit:

Il traîna le serpent partout dans Bagdad comme prévue de sa bravoure. Cette nouvelle parcourut tout Bagdad anonçant qu'un dompteur très habile a capturé un très gros serpent, d'une rareté exceptionnelle et étonnante, si bien qu’une grande foule de gens naïfs se rassembla autour de ce dompteur, et tous furent dupes aux déclarations du dompteur.

Mais le matin lorsque le soleil fit son apparition;

Ses rayons réchauffèrent alors le corps du serpent

où les effets du froid glacial disparaissaient,

et peu à peu le serpent reprenait de la vigueur.

"La chaleur du soleil réveilla en lui signe de vie,

Et le froid disparut des organes de son corps.

Alors le reptile, qui soit disant était mort, reprenait vie,

Et commença à se mouvoir.

Les spectateurs voyant les mouvements du serpent, furent surpris.

Et les mouvements du reptile leur causèrent une grande frayeur.

Et tous les gens se mirent à crier d'effroi,

et, de panique s'enfuirent dans toutes les directions. "

Lorsque le serpent commença à se faire entendre en rugissant comme un lion féroce, beaucoup parmi les gens de la foule, pris de panique s'enfuirent de toutes parts qu'ils se heurtaient les uns aux autres et se blessèrent. Le dompteur lui-même se retrouva pétrifié d'effroi.

Mawlana Roumi (rha) après cette histoire, fait ressortir cet enseignement suivant:

* Ô! Aspirants retenez bien que l'âme loin du contexte des péchés, nous semble sans vie, mais dans la solitude, en compagnie d'une étrangère ou d'un adolescent imberbe, quelle sera donc sa réaction.

Si l'âme, comme Pharaon possédait la puissance et tous les moyens de confort, elle aussi dans ce contexte, sera encline au péché et à se mettre en guerre contre tous les missionnaires de la vérité. "

Leçon:

Mawlana Roumi (rha) montre par cette histoire une leçon très importante pour les fervents de la voie spirituelle, et souligne, qu'il ne faut jamais avoir confiance à l'état de son âme (nafs), car elle est de nature encline au mal. Et si par la bénédiction de la compagnie fréquente d'un cheikh et par les difficultées endurées pendant une longue période, notre âme nous paraît docile, alors même là aussi il faut à tout prix ne pas se fier à cette apparence, ne jamais être insouciant à son sujet, et garder vigilance à tout instant. Ne pas négliger de prendre les précautions nécessaires. Car souvent il arrive à certains aspirants, profanes dans cette voie, qui aprés avoir passé la plupart de son temps, pendant une longue période occupé dans l'invocation (zikr), et qu'ils ont remarqué que leurs âmes s'adonnaient régulièrement et naturellement dans la pratique du zikr, Ils ont donc baissé la garde, pensant que la maîtrise du "nafs" (l'âme sensuelle) était acquise sans se soucier du danger éventuel. Ils commencèrent alors à s'associer dans des réunions où se rassemblaient pêle-mêle hommes et femmes étrangers (ghaîr-mahram), pensant que maintenant ils ne pourraient plus subir les demandes pécheresses de leurs âmes. Pourquoi donc ne pas admirer d'un regard sain ces quelques créatures? Et en agissant de la sorte, voilà ce qui arriva! Ils se sont retrouvés dans des positions dégradantes voués à la vie de débauche, et humiliés. Leurs âmes sensuelles (nafs) qui étaient gelés, devant ces options à faire des péchés, reprenaient vie. Et ce regard qu'ils croyaient purifié, s'avérait impur et illicite. En fin de compte, ils se sont fait mordre par le "serpent-nafs", et ils ont été humiliés et déviés du droit chemin.

Les sages disent, quel que soit le degré de piété qu'une personne puisse atteindre, elle doit s’évertuer à surveiller son âme vile "nafs ammara bis-sou" jusqu'à la mort.

-Khwadja Madjzoub dit:

"Ô! Dévot n'ayez aucune confiance en cette âme vile,

Même s'il prenait l’apparence d’un ange, méfiez-vous d'elle.

Regardez! Le serpent du "nafs" n'est pas mort,

Dès que nous manquons de vigilance, aussitôt il nous mord.

Un chien même s'il est apprivoisé, gardez-lui la chaîne au cou,

car un chien reste un chien, ne lui enlevez pas la chaîne à son cou.

"Qu'Allah nous accorde l'assistance (tawfik) d'être vigilant jusqu'au dernier souffle ! Aamine.

112. INSTIGATION A SUIVRE UN GUIDE SPIRITUELLE.

Les vrais serviteurs d'Allah, ces guides spirituels accomplis sont les reflets divins sur la terre. Ils sont morts par rapport au lien qu'ils ont coupé avec ce monde, mais ils sont vivants par rapport au lien établi avec Allah.

Accrochez-vous sans hésitation au pan de la robe d'un guide spirituel, afin d'être sauvé des malheurs des jours derniers. Ne vous engager pas dans cette voie sans un guide accompli. Et soyez comme Ibrahim (a.s) qui dit: Je n'aime pas les choses qui disparaissent, et ne vous laissez pas attirer par autre chose qu'Allah!

Partez! Par l'intermédiaire du reflet d'Allah sur terre que sont ces maîtres accomplis, allez à la rencontre du soleil de la vérité, et accrochez-vous au pan de la tunique de Shams de Tabriz.

En évocant la nécésité de suivre un maître accomplit que faisait Mawlana Roumi, ne put se retenir de penser à son cheikh, et cette idée déclencha en lui plein de bonheur et d’amour.

"Si tu ne connais pas le chemin qui mène à l'assemblée lumineuse en compagnie de Shams de Tabriz (rha), alors demandez donc à Zia-ul-haq Hussam-ud-deen. Zia-ul-Haq est le surnom de Hussam-ud-deen, qui était l'un des plus grands "khalifats" de Mawlana Roumi (rha), et il reçut sa première initiation de Shams de Tabriz (rha) pour se lier ensuite à Mawlana Roumi (rha). Et si en chemin à la rencontre d'un maître, la jalousie vient s'interposer à ton but, et qu’elle te serre la gorge, souviens-toi que "Ibliss" en ce domaine a fait plus de prouesses que toi. Il est possible que Mawlana Roumi ait mentionné ces paroles lors des assemblées avec ses disciples. Il est probable que certaines personnes fussent jalouses de l'investiture (khilafat) de Hussam-ud-deen. Parce que généralement la jalousie empêche les gens de se rapprocher des gens de la connaissance et, empêche les "ahlé djah" (ostentateurs-jaloux) de s'approcher des amis d'Allah.

C'est pour cela que Mawlana orienta son discours au sujet de la jalousie. "Satan (Ibliss) à cause de sa jalousie n'a pu se comporter noblement devant Adam (a.s), et c'est par jalousie qu'il refusa la justice. C'est par la jalousie encore que les maisons sont détruites, et par elle-même que le faucon royal en dépit de ses qualités, est transformé en corbeau. Devenez donc de la poussière sous les pieds des hommes véridiques; c'est à dire fais de ta personnalité de la poussière et jette la sur la face de la jalousie comme nous l'avons fait.

Nous remercions Allah que la première partie de ce livre soit achevée.

Ô Allah! Par ta miséricorde et par les bénédictions de ton Prophète (saw), accorde à l'auteur et ainsi aux lecteurs, la guidée et l'assistance d'accomplir les bonnes œuvres.

"Paix et bénédictions sur la meilleure de toutes Ses créatures, Mouhammad, sur sa famille, sur ses compagnons, sur tous les membres de sa maison (parenté), ô! Toi le plus Miséricordieux."

Muhammad Akhtar (d.b)

Jeudi 12 Radjab 1392

Alhamdulillah l’effort pour la traduction en langue francaise de la premiere partie du livre “MAARIF-E- MATHNAWI” du grand Maitre Aarif-bil-lah Shah Hakim Muhammad Akhtar qu’Allah le protégé. Le livre “MAARIF-E- MATHNAWI” Initialement en langue ourdou, cette traduction achevé le 28 Ramadan 1429 Hidjri, soit le 28 septembre 2008 de l’ère Romaine, nous nous excusons auprès de nos amis lecteurs des manquements éventuels se trouvant dans cette traduction nous souhaitons recueillir les doas et suggestions de vous tous pour une améllioration du message véhiculé à travers les enseignements de nos grands Maîtres et guides spirituel aamine.

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